Prendre possession de ses appartements, quel travail ! [Inachevé]

Gildwen entra dans ses appartements, épuisé. Son voyage avait été long. La première chose qu’il remarqua était que la déco laissait à désirer. Il n’y avait rien nulle part. Même pas de livre dans l’étagère qui lui faisait face.

*Mais c’est quoi ça ? Franchement, du grand n’importe quoi !*

Enfin, c’était surement mieux d’être ici que dans la partie détruite dont il avait entendu parlé en venant ici…
Il posa son sac près de son bureau et inspecta un peu tout ce qu’il y avait autour de lui. Un bureau, un siège à l’allure assez confortable, une étagère derrière le bureau et une autre sur le mur de gauche. A sa droite, une porte menait à ce qu’il supposa être une chambre. Il décida d’aller vérifier cela immédiatement. Et en effet, il tomba sur une chambre. Une fort jolie chambre, d’ailleurs. Un lit double à baldaquin trônait au milieu de la pièce et une petite commode prenait place sous la fenêtre, à droite du lit. A gauche, une armoire qui faisait toute la longueur de la pièce occupait l’espace. Il aurait bien plus de place que nécessaire ! Enfin, sur le mur du fond, un immense miroir en pieds se dressait pour que le propriétaire puisse admirer sa tenue avant de sortir.

*Pour ce que j’ai comme vêtements…*

Il recula, récupéra son sac et alla ranger le peu d’affaires qu’il avait dans la commode avant d’enlever son long manteau.

_Bon, nettoyons un peu !

Gildwen ouvrit l’armoire, et, dans le fond d’un tiroir, trouva un t-shirt abandonné, bien trop petit pour lui-même.

_Parfait, parfait, parfait.

Il frotta toutes les surfaces qu’il trouva, puis s’attaqua au lit. Il retapa l’oreiller pour mieux en répartir les plumes avant de faire le lit avec quelques draps qu’il trouva également dans l’immense armoire. Puis il alla installer les rares livres avec lesquels il se baladait dans l’étagère derrière son bureau. Il attrapa une des feuilles qu’il avait utilisées pour décrire ses connaissances et la retourna. A quoi bon gaspiller ? Il inscrivit son nom en jolies lettres capitales et alla la caller sur la porte de façon à ce que les personnes qui passent devant la voient.

_"Gildwen Golfroy, Professeur d’Alchimie". Ca ira comme ça.

Il se tenait les poings sur les hanches, fier de sa petite pancarte. Il espérait qu’ainsi les élèves oseraient entrer pour lui poser tout un tas de questions si nécessaire. Il était vraiment pressé de commencer les cours !
Il retourna dans le petit bureau et prit une nouvelle feuille. Il y fit deux colonnes. En haut de la première, il écrit très sobrement "nom" et dans la seconde, "enseignement principal". Il tourna la feuille sur son bureau de sorte que n’importe qui puisse la voir en arrivant. En dernier lieu, il s’installa pour lire son ouvrage encore inachevé, qui portait sur les "bêtes et monstres mystiques utiles dans l’art de l’Alchimie ancienne et moderne".

Gildwen était arrivé à la moitié de son livre quand enfin un élève poussa la porte de son bureau. Enfin, plutôt une élève. Une très mignonne petit élève, d’ailleurs. Ses jolis yeux dont la couleur est si différenciable rendaient tout son être exceptionnel.

-Hum hum. Euh… bonjour ! Je viens ici pour quelques renseignements.

La demoiselle le regardait droit dans les yeux. Gildwen n’y vit aucunement un défi ou autre, il pensa seulement que cette jeune fille avait du cran. Du cran et de l’optimisme, surement. Il sourit intérieurement. Des renseignements, il état on ne peut plus capable d’en donner ! Puis, elle sourit, d’un air franchement content.

-Mais je pense quand même que je vais m’inscrire !

Elle souriait toujours. Gildwen plaça une feuille de papier entre les pages de son livre avant de le fermer. Il se leva, les mains posées à plat sur son bureau et regarda la jeune fille dans les yeux.

-Et bien, et bien… Ne te précipite pas, jeune fille. Pose d’abord tes questions, tu décideras ensuite si tu t’inscris ou non. D’accord ?

Tout en disant cela, Gildwen n’avait pas hésité à prendre la feuille qu’il avait préparée pour les inscriptions à son cours. Et en tritura un bord tout en attendant la réponse, ou plutôt la question, de la jeune fille qui lui faisait face. Lui parlerait-elle des cours en soi ? De ce qu’il comptait faire ? Ou bien dévierait-elle sur les éventuels horaires de cours ? Il n’aurait pas réponse à toutes ses questions, il en avait conscience. C’est aussi ce que lui avait appris l’Alchimie : pour chaque question, il existe une réponse. On ne l’apprends pas toujours au moment souhaité…

Ca faisait déjà une ou deux heures que Gwell était arrivée à l'académie, et elle était déjà perdue. Elle errait dans les couloirs, descendant et montant au gré des escaliers, ses affaires dans les bras. A aucune des personnes croisées lors de son périple, elle n'avait osé demander son chemin...
Elle ignorait donc où elle se trouvait, et où elle allait, tout ce qu'elle savait, c'était qu'elle devait être dans les sous sols... Oui, à en juger par la crasse, déposée années par années sur les murs et le sol, l'odeur de moisissure commune aux caves, grottes, et souterrains en tous genres, et à la timide lumière, elle devait se trouver dans les sous sols... Brrr! pas très rassurant ! Surtout vu l'abscence de monde !
Elle continua quelques minutes, dans le plus grand silence possible, et arriva devant une porte légèrement entrebaillée, d'où filtraient des voix.
Elle s'approcha -toujours en silence- tout en se penchant en avant, afin de voir les inscriptions punaisées sur la porte... Quand soudain, patatras ! Elle n'avait pas remarqué la petite marche qui devançait la porte, s'était pris les pieds dedant, et s'était effondrée de tout son long ! Sa tête fit un bruit sourd en enfonçant la porte...
Au moins, on ne me reprochera pas de ne pas avoir tapé !
Puis elle tomba dans les pommes.

-Oui bien sur, vous avez raison. Mais c'est que je me demandais, à quoi sert l'Alchimie dans le dessin ? Qu'est-ce qu'on fait concrètement pendant les cours ? Qu'elles sont les horaires ? Quand les cours commence-t-ils ? Faut-il des connaissances particulière pour assister à vos cours ? Et enfin... est-ce qu'on va faire exploser des trucs ???

Gildwen sourit en entendant la dernière question que lui posa la jeune fille aux jolis yeux. Exploser des "trucs" était certainement la chose la plus drôle aux yeux de certains élèves. Lui-même, à une époque adorait voir ses expériences échouer. Rien que pour voir le résultat partir en fumée littéralement. C’est de ses erreurs que l’on apprend !
La demoiselle souriait également, d’un air fier. Peut-être était-elle ravie d’avoir su poser toutes les questions qui la taraudaient. Gildwen s’apprêtait à répondre aux questions, dans l’ordre où elles avaient été posées, quand un grand bruit se fit entendre dans le dos de sa future élève. Il vit dans un coin de sa vision un peu affaiblie par l’âge et les lectures incessantes, il vit, donc, la porte s’ouvrir en même temps que quelqu’un tombait dans la pièce. Une jeune fille. Assez banale, physiquement, si ce n’est sa taille. Même étalée par terre, Gildwen pouvait se rendre compte qu’elle était grande pour une élève qui ne devait pas dépasser la vingtaine.
La première jeune fille, celle qui avait les yeux bleu et vert, se précipita vers la seconde, toute évanouit qu’elle était. C’est en tout cas ce que fit remarquer la première jeune fille.

*Par la Dame ! Et moi qui n’ai aucun onguent sous la main !*

Il s’avança vers la jeune fille et examina rapidement la bosse qui grossissait à vue d’œil sur le front de la demoiselle.

-Ça va ?? Ma pôv' fille t'as dût te faire sacrément mal !! J'aurai pas aimé être à ta place !

Gildwen ne réagit pas au langage très familier de la demoiselle aux yeux bicolores, se concentrant plutôt su l’état de celle qui se réveillait peu à peu.

-Et bien, et bien… Comment vas-tu, jeune fille ? Tu te souviens de ce qui s’est passé ? Penses-tu avoir besoin d’aller à l’infirmerie ?

Toutes ses questions, posées calmement, était choisies avec précision. Il connaissait les traumatismes que peuvent causer une chute trop violente, surtout sur les personnes peu habituées. Et au contraire, certains n’avaient pas besoin d’être soigner après coup, ils se sentaient parfaitement bien, même. Avant d’agir, Gildwen préférait s’assurer de ne pas faire d’erreur, ce qui aurait peu être fâcheux. Tout en posant ses questions et en attendant les réponses, Gildwen éventait la demoiselle avec la feuille qu’il tenait toujours dans sa main, pour qu’elle respire au mieux.

Gwell ouvrit un œil, puis l’autre, et s’aperçut que les voix qu’elle avait entendues dans le lointain (qui en réalité était plutôt proche), étaient celles d’une jeune fille, certainement une élève, et d’un homme un peu moins jeune, certainement un garde.

‘‘Oh ! Je suis sincèrement désolée ! J’ai voulu lire ce qui était écrit sur la porte, et quand je me suis approchée, je n’ai pas vu la marche...’’

Gwell était réellement désolée, et espérait que le garde et la jeune demoiselle seraient cléments avec elle. Puis elle se rappela que l’homme, le grand, lui avait posé une question, enfin une série de questions. Par politesse, et peut être aussi par peur, elle décida d’y répondre.

‘‘Euh... Ben, pour tout vous dire, ça va plutôt bien, la seule chose dont je me rappelle et qui pourrait avoir un intérêt pour vous est que la porte de votre bureau est vachement solide et que les marches sont plutôt mal placées, et sinon, je ne pense pas avoir besoin d’aller à l’infirmerie, mais si vous pensez que j’en ai besoin, c’est vous qui voyez, c’est vous le plus grand, alors c’est vous qui décidez ! Sinon, c’est à peu près tout... Ah oui, et au fait, ne t'inquiète pas, je suis habituée, ce n'est pas la première fois que je me prends un porte !’’

Elle avait parlé vite, même très vite, et n’avait pas lâché le regard de son interlocuteur une seule seconde.
Elle espérait au fond d’elle qu’il ne serait pas trop méchant, contrairement à la troupe de sauvages que sa maison contenait, et qu’il ne connaissait pas l’histoire du T’slishe et du siffleur qui soutient que «la raison du plus fort est toujours la meilleure».
Bien que ce soit la morale la plus bête qu’elle n’ai jamais entendue, elle craint un instant que le grand homme qui lui faisait face ne l'approuve.
Un instant seulement, car il partit d’un rire franc, tout en la regardant avec malice et sympathie.

*Pourvu qu’il n’ait pas entendu parler de l’histoire du grand méchant Troll !*

Ses doutes s’évaporèrent quand la jeune fille qui l'accompagnait se joignit à lui de son petit rire cristallin.
Gwell les observa un instant, et osa lâcher :

‘‘Au fait, où suis-je ? Et qui êtes vous ?’’

Elle espéra que l’homme ne la mangerait pas tout de suite, et oui, on a toujours besoin d’un plus petit que soi !

________________________________________________________________________

Ps : je pense que Gwell aurait bien besoin d'un de ces bracelets que l'on trouve sur les marchés ! Tu vois ce que je veux dire, n'est ce pas, Tewo ? C'est bête, je crois pas que ça existe en Gwendalavir !