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 Sentir seulement que l'on s'éloigne [Terminé]

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Shawna Djee
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MessageSujet: Re: Sentir seulement que l'on s'éloigne [Terminé]   Sentir seulement que l'on s'éloigne [Terminé] - Page 2 Icon_minitimeJeu 13 Mai 2010 - 13:21

Shawna courut longtemps, le froid et la course lui brûlant la gorge, sa cheville pulsant de douleur à chaque fois qu’elle s’appuyait dessus, et son nez coulant de manière navrante. Elle détestait l’hiver, elle détestait le froid, elle détestait Al Poll et elle détestait courir. Si elle s’était regardée courir de l’autre côté de la rue, elle aurait levé les sourcils et marmonné sur l’idiotie des gens de son âge, même pas capables de sortir un mouchoir et d’essuyer leur morve, et qui passent leur temps à courir au lieu de suivre le rythme de la musique… Tous sourds, les uns comme les autres. Qu’est-ce qu’elle faisait là, déjà ? Ah, oui. Son père. Qu’est-ce qu’il serait prêt à lui faire faire pour qu’elle apprenne à Dessiner… Shawna ralentit, jetant un regard derrière son épaule. S’arrêta, les battements de son cœur lui frappant les tempes, sa poitrine se soulevant au rythme de sa respiration précipitée. Personne ne la poursuivait. Elle s’essuya sur sa manche et s’appuya contre un mur, hésitant sur la marche à suivre. Bon, réfléchissons calmement. Première possibilité. Meryndre avait réussi à…

Oh, elle détestait réfléchir, ça lui faisait des nœuds au cerveau et l’obligeait à envisager des possibilités qui n’avaient jamais existé – complètement inutile. C’était simple. Soit elle voulait voir ce qui s’était passée, et elle faisait demi-tour, soit elle ne voulait pas et elle s’en allait. Savoir si son copain Meryndre était encore en vie serait quand même assez utile, pour savoir si elle devrait encore s’inquiéter de lui, mais cela pouvait être dangereux, aussi… Quoique. Elle avait entendu le cor de la garde ; dans tous les cas, il avait dû partir. Les criminels restent rarement assez longtemps sur le lieu du crime pour se faire attraper dans les instants qui suivent… Alors allons-y. Elle traîna ses pieds dans la neige, essayant de calmer ses sens en alerte, et retrouva bientôt l’endroit où le combat s’était déroulé. De nombreux badauds qui n’avaient rien d’autre à faire que mettre leur nez dans les affaires qui ne les regardaient pas formaient un groupe compact autour de quelques membres de la garde, en train de calculer l’étendue des dégâts… Pas un signe de Meryndre, d’Edel ou de son ami guerrier. Des murmures, seulement…

- La Main Morte ! Je vous jure que c’était la Main Morte des légendes !
- N’importe quoi, tu as rêvé, tu courrais dans l’autre sens de toute façon…
- Je tiens d’une amie proche dont la sœur connait quelqu’un à qui un jeune homme qui n’a pas fui fait la cour, il était juste là, sur ces dalles ici même, et il l’a vu de ses propres yeux. Elle a touché l’homme et il s’est brisé, pshit, disparu, comme la chaîne !
- Le pauvre, c’est horrible !
- Ca s’appelle un pas sur le côté, maman…
- Oh, assez de ces stupides légendes… Qui va me repayer mon mur ? Cette prestidigitatrice a complètement détruit mon établissement ! J’espère qu’ils vont la retrouver et lui couper la main pour ses horreurs !
- Les gardes auraient dû arriver plus tôt. Ne sont-ils pas sensés garder la paix ici ? Et voilà le travail !
- La garde d’Al Poll n’est même pas capable d’arriver à temps pour empêcher trois guerriers de s’entretuer dans la rue, sûrement autour d’une histoire stupide, j’parie que la fille a refusé l’un d’eux pour se marier avec l’autre et ça y est, ils nous détruisent les murs de notre maison !
- Ils n’étaient pas quatre ? Je croyais qu’ils étaient quatre.
- Excusez-moi, Demoiselle…
- Tu crois que j’ai pris le temps de compter ? Ils auraient pu me tuer !

Une main se posa sur son coude pour lui faire signe et Shawna retira son bras brusquement, transperçant le vieil homme de ses yeux noisette, avant de comprendre que c’était elle, la « demoiselle » à qui il s’excusait tout à l’heure. Il eut un mouvement de recul face à sa réaction, mais reprit de sa vieille voix enrouée :

- J’vous ai vue, vous vous battiez avec les deux combattants tout à l’heure, n’est-ce pas ?
- Tes yeux te jouent des tours, vieillard.
- Non, excusez-moi, je.. je ne voulais pas vous offenser ou vous poser de questions indiscrètes, je ne suis pas de ceux qui aiment les commérages… Juste… Si ce sont des amis, ils sont partis par là. J’ai fui vers le Dragon Vert dès que vous êtes arrivés sur la place et je les ai croisé en revenant vers ici en entendant la garde, ma fille est quelque part ici et…
- Je me moque foncièrement de ta fille, et n’est absolument aucune idée de ce qui s’est passé ici, sinon, j’peux te dire que je ne serai pas coincée dans la foule à essayer de passer. Si des gens se sont battus ici, je peux te dire que ce ne sont pas mes amis. Et j’crois que je vais faire un détour, je ne pourrai visiblement pas traverser la rue marchande par là.
- Vous avez du sang séché sur la joue…
- Et alors ?

Elle lui lança un regard agacé et fit demi-tour, le cœur battant vite. Combien de personnes avaient remarqué la scène ? Pas beaucoup, sûrement, beaucoup se seraient inquiété d’abord de leur propre vie avant d’essayer de savoir ce qui se passait, et quand elle avait fui, la plupart des gens s’étaient barricadés à l’intérieur ou étaient partis en courant loin de la scène ; mais il y avait toujours deux ou trois curieux suicidaires qui restaient dans le coin ou jetaient un coup d’œil à travers le rideau… d’où la présence de tant de rumeurs. La Main Morte ? Les gens avaient vraiment une imagination pas possible… N’empêche, c’était une belle histoire. Celle de la famille maudite qui, d’un toucher, pouvait défaire toute chose… Combien de fois avait-elle écouté Nahemi conter la légende, le suspense et la mélancolie se mêlant dans sa voix, alors qu’elle approchait doucement sa main du front de l’un des enfants de l’audience qui couinait et serrait la main de sa mère, avant qu’elle ne recule sa main juste au bon moment pour envoûter son auditoire et couper toutes les respirations ? Une belle histoire. Mais que le peuple soit assez stupide pour ne pas faire la différence entre un pas sur le côté et un mythe antique, ni de savoir qu’une chaîne peut très bien se casser après avoir prit un coup assez fort, c’était vraiment incroyable.

Shawna poussa la porte du Dragon Vert, ayant décidé d’apprendre ce qui s’était passé de source sûre, laissant son regard passer rapidement sur la salle presque vide – il était beaucoup trop tôt dans la journée pour qu’elle commence à se remplir – avant de poser les yeux sur l’aubergiste, puis sur l’escalier.

Du sang sur la première marche. Il semblait que son vieillard n’avait pas menti. Shawna s’approcha des escaliers, mais l’aubergiste lui coupa la route.

- Vous voulez, Mademoiselle.. ?
- Passer.
- …Une chambre pour ce soir ?
- Non, passer. Je vais rejoindre des amis. Une blonde, et un guerrier barbu aux cheveux noirs ?
- Vous faîtes erreur, il n’y a personne ici correspondant à votre description.
- Oh, mais puisque je te dis que je suis une amie !
- Comment s’appelle le guerrier ?

Shawna massacra l’aubergiste du regard en silence, silence qui lui offrit facilement la réponse qu’il attendait – elle ne connaissait pas son nom. Il ne la laisserait pas passer. Shawna s’énerva.

- Ce n’est pas parce que je ne connais pas son nom que je suis une ennemie ! On est compagnons d’armes, d’accord ? On s’est battu les uns à côté des autres, on a tous risqué notre vie pour les autres, et quand on est sur le point de se faire tuer avec impossibilité de bouger parce qu’on a une chaîne autour du bras, je peux te le dire tout de suite, vu que visiblement Môssieur-le-Grassouillet n’a jamais été dans cette situation, on ne fait pas la causette en échangeant noms et banalités ! On se bat comme on peut, alors maintenant, LAISSE-MOI PASSER !

..Bon, l’insulter et hurler n’était peut-être pas la meilleure solution pour gagner sa confiance. Shawna soupira bruyamment.

- Tant pis, quand ils se seront fait tuer dans leur sommeil parce que je n’aurais pas pu les prévenir, tu seras responsable, et je ferais en sorte que la garde le sache.

Elle lui lança un sourire aimable et fit demi-tour en clopinant.

- Attends.

Et bien voilà, ce n’était pas si compliqué, si ? Après avoir jeter un coup d’œil à la ronde, il la menaça à voix basse des pires maux si elle avait menti, lui fit mille recommandations de prudence, puis monta à l’étage avec elle à sa suite, malgré son regard méfiant qui disait bien qu’il ne croyait pas une minute qu’elle soit une combattante comme eux, ce pour quoi il n’avait pas tout à fait tort. Elle n’avait même plus le couteau d’Edel, il était resté par terre à côté de Meryndre… La porte s’ouvrit, et Shawna déambula à l’intérieur comme si l’endroit lui appartenait.

- Cet aubergiste est un imbécile qui ne voulait même pas me laisser entrer, dit-elle en guise de bonjour en pointant son doigt vers l’homme resté dans l’encadrement de la porte. Il avait peur que je sois un ennemi ici pour vous tuer, vous vous rendez compte ? J’ai l’air teeellement dangereuse.

Elle fit un clin d’œil à l’Aubergiste, puis se laissa tomber sur le lit.

- Même pas confortable, murmura-t-elle entre ses dents. Bon. J’vous fait le résumé de ce qui s’est passé après votre fuite, vous me faites le résumé de ce qui s’est passé après la mienne et après je vous laisse tranquille, d’accord ? Les gardes vous cherchent partout, et vu que je vous ai trouvés, il est évident que quelqu’un va finir par dire aux gardes dans quelle direction chercher. J’sais bien que votre ami en bas ne les laissera pas passer comme ça, mais un ordre de la garde est un ordre de la garde. S’ils décident de fouiller, l’aubergiste ne pourra pas les en empêcher, juste les retarder. J’ai bien peur que vous n’ayez pas le temps de profiter du matelas. Ah, et pas la peine de s’inquiéter pour les témoins, sinon ; certains font courir la rumeur que la Main Morte est de retour – oh, j’ai peur – et bien sûr personne ne les prend sérieusement. L’histoire sera oubliée dans trois jours comme une bagarre de rue comme une autre après qu’un gamin aura volé trois pommes à l’étalage d’à côté. Ah, par contre, celle dont la maison a été un tout petit peu abimée par Riri n’est pas très contente, pour ne pas dire franchement en colère. D’ailleurs, est-ce qu’il est toujours en vie, lui ?

Elle ne fit attention ni à la présence de l'Aubergiste, ni au bras ensanglanté du guerrier, ni à la fatigue d'Edel, ni à tout ce que son retour ici impliquait... Elle était revenue pour savoir si Meryndre était vivant, c'est tout. Ou en tout cas, elle se cachait bien derrière cette excuse...

[Edition à volonté, surtout en ce qui concerne la Main Morte si cela t'arrange Edel, j'ai pensé qu'il serait logique qu'il y ait certaines rumeurs mais si ça pose problème j'édite, aucun souci !]

Locktar Hil'Guidjek
Locktar Hil'Guidjek

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MessageSujet: Re: Sentir seulement que l'on s'éloigne [Terminé]   Sentir seulement que l'on s'éloigne [Terminé] - Page 2 Icon_minitimeVen 14 Mai 2010 - 21:13

Locktar sentait ses forces diminuer lentement. Même s'il avait ralentit l'hémorragie, le sang coulait toujours. Il ne s'était pas occupé de sa blessure pourtant il aurait mieux fait de s'en inquiéter avant de commencer la discussion avec Edel. Il avait pourtant l'habitude de sa cicatrice qui se réouvrait souvent. Il ne prenait pas soin de son bras, il le savait mais il ne changerait rien à son comportement. S'il voulait prendre vraiment soin de sa blessure, il devrait renoncer à se battre, ranger pour de bon ses armes et ne plus y toucher. Locktar n'était pas prêt à faire cela. Le combat, c'était sa vie. Il devait faire avec sa cicatrice.

Des coups sourds à la porte. Edel fut prompte à réagir. Elle s'empara de son arme. Locktar, lui, ne bougea pas. Il se sentait en sécurité au Dragon Vert. Il faisait confiance à Merustis. Si un ennemi se montrait quand la porte de la chambre s'ouvrirait, le guerrier prendrait son arme mais pas avant. La porte s'ouvrit et ce fut la jeune fille qui avait combattu à leur côté qui entra. Mérustis resta dans l'encadrement de la porte. Il était gêné. D'un signe de tête, Locktar lui fit comprendre qu'il n'y avait pas de problème, qu'il "connaissait" la jeune fille. Immédiatement, l'aubergiste se détendit et son regard se porta sur le bras blessé du jeune homme. Il disparu quelques secondes pour revenir avec une bassine remplit d'eau, des serviettes et des bandages. Il s'installa près de son ami et il commença à nettoyer la plaie.

- Tu es vraiment incorrigible toi. Tu peux pas faire attention, un jour, ça ne s'arreteras pas à une simple blessure et ton cadavre jonchera les rues de la ville.

- Quand ce jour arrivera, j'attendrais la mort de pied ferme et avec le sourire, comme une amie avec qui on vie depuis des lustres.

Mérustis ne répondit pas. Il connaissait le guerrier depuis quelques années. Il n'était plus étonné par ses réactions. L'aubergiste continua de soigner son ami. Quand ce fut finit, il banda le bras et il se leva.

- Ne vous inquiétez pas pour les gardes, une bonne bouteille de vin les retiendra quelques temps. Pendant qu'ils boiront, je vous ferais prévenir et vous aurez le temps de filer sans vous retourner.

Il quitta la pièce et il ferma la porte. Locktar se tourna alors vers la "furie" comme il aimait l'appeler.

- Non, il n'est pas mort. Il s'est sauvé dès que la garde est arrivée. J'ai un conseil à te donner. Evite de prendre tout ça à la légère. Les mercenaires ne sont pas des rigolos. Continue à te moquer d'eux et ils ajouteront ton nom à la longue liste de leurs victimes. Tiens ta langue, jeune fille et tu resteras plus longtemps en vie.

Locktar n'était pas réputé pour avoir sa langue dans sa poche. Il avait pourtant appris à ne pas insulter ceux qui étaient visiblement plus fort que lui.

- Pour ce que nous avons traversé depuis ton départ, tu vas l'apprendre de la bouche d'Edel. Je n'ai pas tout compris moi même. Elle était d'ailleurs en train de tout m'expliquer.

Edel Hil'Guidjek
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MessageSujet: Re: Sentir seulement que l'on s'éloigne [Terminé]   Sentir seulement que l'on s'éloigne [Terminé] - Page 2 Icon_minitimeDim 16 Mai 2010 - 12:04

Quand c’est la jeune fille des ruelles qui entra nonchalamment dans la salle, le soulagement envahi tout à fait Edel. C’est même avec un sourire qu’elle la regarda venir s’étaler au bout du lit, trouvant même le moyen de placer une plainte tout au début de sa tirade. Edel reposa son sabre près d’elle, rassurée.

Exactement le même comportement qu’Audric, c’était incroyable ! Jusqu’à maintenant, ce qu’elle avait vu de cette fille, c’était lui, mais en version féminine ! Et en plus jeune également semblait-il. Audric n’était que de trois ans son cadet après tout. Se plaindre sans cesse, être un éternel insatisfait, se sentir agressé à la moindre interpellation de Guylan, le plus vieux après les deux aînés de la famille, c’était ce qui marquait le plus fort son caractère. Il était celui sur lequel la famille avait le moins d’emprise, il faisait ce qu’il voulait, quand il voulait, là où il le voulait. Un trait de famille récurrent chez ses frères également, mais à d’autres échelles. Avec lui, souvent père perdait patience. Pourtant Audric n’avait pas moins de cœur que le reste de ses frères, seulement une fierté plus démesurée que la moyenne. Et une âme d’artiste qu’il gardait caché derrière son comportement guère discipliné, visible uniquement dans de grands moments d’intimité familial.

Edel soupira en repensant ainsi à son frère, espérant que son chemin ai été moins riches en ennuie que le sien propre.


_Tu ne devrais pas ainsi l’effrayer d’avantage – dit-elle calmement à son guide qui s’était fait soigner – ou même douter de sa peur envers nos ennemis. C’est bien sa langue qui la rend plus forte, si je puis dire ça. Diminuer un ennemi est une astuce qui a déjà fait ses preuves. Alors ne rabaisse pas un cœur vaillant. Je ne pense pas qu’elle soit idiote ou ignare, nombre de personne ne connaît que trop bien la puissance de ces mercenaires et elle-même était saisit par le gorge, par l’un d’eux, il y a à peine une heure. A chacun sa façon de se dresser contre eux. Et ne vois-tu donc pas cette lumière d’intelligence au fond de ses yeux ? Elle en ferait trembler plus d’un de ses mercenaires – elle eut un sourire ironique, avant de tourner son regard vers la jeune fille et poursuivre – si seulement elle savait se montrer un peu moins imprudente ! Bien que je ne sois pas tout à fait d’accord avec mon ami, je vous dirais cependant, jeune fille, d’apprendre à freiner votre fougue intrépide. – sourire à nouveau – Hors mis cela, ne changez rien à ce que vous êtes, des cœurs comme le votre, nous en avons grandement besoin.

Edel fit une pause lors du qu’elle elle observa un moment la fille aux couleurs vives, avant de ramener son regards dans le vide.

_Après votre dépars, j’ai mit Meryndre au défis de se battre contre moi, selon les anciennes pratiques de mes ancêtres. Sans Gant. – elle leva légèrement son bras gauche – du temps où ce dernier n’avait pas encore été fabriqué pour les miens. Meryndre s’est enfuit à l’arrivé des gardes de la ville, avec toute la lâcheté que peu comporter cet acte. Locktar nous a sauvé en m’empêchant de le poursuivre et du même coup, en nous évacuant de la place s’emplissant de gardes. Il m’a emmené ici, je lui ai expliqué pourquoi des tueurs et un mercenaire étaient à mes trousses, et aussi un fait qui s’est produit peu avant le départ de Meryndre. – silence – un fait qui fait dire aux gens que la Main Morte est de retour. Une main qui est la mienne, et dont je me suis servit pour libérer mon ami des chaînes de Meryndre, cette même chaîne qui lui a ainsi broyé le bas. – d’un mouvement de la tête, elle désigna le bras blessé du guerrier – Etes-vous seulement certaine que cette histoire soit oublié d’ici trois jours ? Il n’est pas du tout bon pour moi que ces rumeurs perdurent ici… ils me retrouveront trop rapidement si ils doivent envoyer une nouvelle escouade à ma poursuite.

De toute façon, elle touchait au but de sa mission. Il ne lui restait plus qu’à s’entretenir avec Merwyn afin de quérir son aide face aux mercenaires et elle pourrait rentrer chez elle. Aucune importance si elle devait mourir sur la route du retour et ne jamais vraiment rentrer ; elle aurait fait ce qu’on avait attendu d’elle, et la parcelle du secret qu’on lui avait confié serait en sécurité dans les coffres secret de leur ami dessinateur. Tout serait alors réglé concernant son chemin à elle. Que les mercenaires la retrouvent à présent n’était plus une véritable inquiétude pour sa famille; ils mettraient plusieurs jours à mettre de nouveaux hommes sur sa trace, un temps largement suffisant pour qu’elle agisse.

_J’ai bien soif mon ami – dit-elle alors la bouche sèche à l’adresse du guerrier – mais tu n’as pas répondu à ma question. Combien de temps resterons-nous ? A mon humble avis, il faudrait faire vite. Ton ami semble avoir une loyauté de fer, mais il serait fâcheux pour n’importe qui, d’avoir des problèmes avec la garde. De plus le risque que nous n’ayons pas tué tous les assassins… n’attire pas le sang dans sa maison qu’il nous a si généreusement ouverte. Nous devons partir. – se tournant à nouveau vers la jeune fille, elle lui dit – Si vos pas vous mènent sur la même route que la notre, nous la partagerons volontiers avec vous. Mais vous concernant, le danger est tout à fait écarté. Vous pouvez aussi, aller votre propre chemin. Cependant je ne vous laisserais pas partir sans que vous ayez fait vœux de silence quand à toute l’histoire que vous venez de vivre avec nous. Je ne le puis. Acceptez-vous de garder pour vous tout ceci, de le promettre sur votre honneur ou votre vie? Réfléchissez bien, de votre parole dépendent tellement de vies…

Shawna Djee
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MessageSujet: Re: Sentir seulement que l'on s'éloigne [Terminé]   Sentir seulement que l'on s'éloigne [Terminé] - Page 2 Icon_minitimeDim 16 Mai 2010 - 20:32

Shawna leva un sourcil d’un air sceptique aux paroles du guerrier.

- De bons conseils de la part de quelqu’un qui a décidé qu’être manchot était le grand objectif de sa vie et qui préférerait prendre le risque de mourir tôt plutôt que tard.

Elle fit un signe vers son bras à peine soigné, un sourire ironique sur le visage, puis prit un air pensif, comme si elle prenait vraiment en considération ce que venait de dire le guerrier.

- Mercenaire, uh.

Elle n’avait eu aucune idée de l’identité de celui contre qui ils se battaient, et ne savait toujours pas. Meryndre, d’accord. Juste un nom comme un autre. Mercenaire. Pourquoi les deux autres mettaient-ils tellement de poids derrière ce mot ? Un simple combattant qui tuait contre de l’argent. Elle-même comptait le devenir un jour, si elle trouvait quelqu’un pour lui apprendre à se battre, pour pouvoir ensuite protéger les chariots des Itinérants ou de voyageurs intrépides. Mais ceux qui l’avaient envoyé devaient être puissants, pour se permettre de payer quelqu’un d’aussi puissant, en plus des chiens qui lui collaient aux pattes et affaiblissaient sa proie avant qu’il n’apparaisse lui-même. Edel était soit une criminelle très recherchée, soit, au contraire, une ennemie de choix d’un groupe qui ne voulait rien de bon pour l’Empire. Dans les deux cas, Shawna n’en avait que faire et ne comptait pas s’impliquer plus en avant dans l’histoire. Elle avait eu sa dose de danger pour la semaine et ne tenait pas tant que ça à mourir prématurément, malgré ses mots rêches. Et le fait que Meryndre soit toujours en vie était mauvais signe pour elle. Le mieux serait de quitter ces deux là le plus rapidement possible. Shawna s’installa un peu plus confortablement sur le lit, tournant la tête vers Edel qui venait de prendre la parole.

Et elle se sentit bizarre, tout à coup. Comme une vague de gêne, à moins que ce ne soit du plaisir qui réchauffe ses membres ? Les paroles d’Edel la troublaient. Profondément. Et elle ne sut comment réagir, la laissant terminer, les mots accompagnés d’un sourire et d’une complicité étrange. Shawna n’avait pas l’habitude d’être appréciée par d’autres que les membres de sa famille. On la méprisait, on la détestait, on se mettait en colère face à son aplomb, on la trouvait stupide pour son imprudence, comme c’était le cas de l’autre guerrier, et on lui donnait des conseils de bienséance, de politesse et de savoir vivre dont elle n’avait que faire. Edel ne fit rien de tout cela. Shawna garda les yeux fixés sur elle, s’imprégnant des mots et attendant la fin de ce sortilège qui lui faisait perdre le contrôle de ses sensations. Puis, après quelques secondes de silence où elle essaya d’intégrer tout ça, elle reprit enfin possession de ses moyens et murmura une phrase sur un ton accusateur.

- C’est malpoli de parler à la troisième personne de quelqu’un qui est juste à côté.

Puis elle se leva et s’étira, avant de continuer, essayant d’ignorer cette petite boule de joie qui lui réchauffait encore le creux du ventre, se concentrant plutôt sur ce qui ne lui avait pas plu dans le discours d’Edel et celui du guerrier. Ils essayaient de la changer, tous les deux, de lui donner des conseils. « Tais-toi et sois prudente. » Et bien non, elle ne se tairait pas et la prudence prenait la poussière dans un placard depuis longtemps – ce n’était que des rênes qui l’empêchaient de vivre.

- J’ai bien peur de devoir vous décevoir tous les deux, dans ce cas, parce que je ne compte rien changer du tout. Je ne suis pas effrayée par eux, et ne le serais jamais. Ils sont dangereux, c’est vrai, mais ils ont autre chose à faire que laver les insultes faites par une gamine, et je ne compte pas faire quoique ce soit pour mériter qu’ils s’intéressent de trop près à moi. Je vous signale que la seule raison pour laquelle j’ai été entraînée dans tout ça, c’est parce qu’Edel n'a pas voulu faire demi tour et trouver un autre chemin quand je le lui ai demandé. Et si ces mercenaires s’énervent pour deux ou trois surnoms, peu importe ; ceux qui se laissent si facilement emporter sont trop prévisibles pour me mettre en danger. Je peux me débrouiller seule, pas la peine de s'inquiéter pour moi.

Au fur et à mesure de l’explication d’Edel sur ce qui s’était passé, Shawna paraissait de plus en plus sceptique. Edel, détentrice de la Main Morte ? La légende, réelle ? Est-ce qu’elle la prenait vraiment pour un lapin de trois semaines ? Quand Edel lui demanda de faire vœux de silence, ce fut la dernière goutte, et elle éclata de rire.

- Oui, je suis sûre. Cette histoire sera répétée, déformée et amplifiée jusqu’à ce que plus personne ne croit plus son voisin et que ce soit dans la tête de tout le monde un combat comme un autre. Les rumeurs se propagent toujours comme le feu sur les brindilles, et s’éteignent aussi vite dès qu’un événement nouveau vient perturber le petit train-train quotidien des habitants. Et une histoire comme celle-là, personne ne la croira. Franchement – tu penses vraiment que je vais croire que tu es de cette famille maudite ? J’veux bien comprendre que tu souhaites cacher tes petits secrets et faire ta présence ici discrète, mais pas la peine d’inventer des mensonges gros comme un brûleur pour cacher la vérité, hein. Faudra que tu apprennes à être crédible, un jour, ça pourrait servir. Et ne vous inquiétez pas, je me tairais, aucune raison d’en parler, de toute façon. Je le jure sur le caillou coincé dans ma chaussure – la droite, sous mon petit orteil, pour être plus précise.

Elle plaça sa main droite sur son cœur en prononçant cette dernière affirmation, sarcastique ; elle ne croyait pas aux serments. N’importe qui pouvait en faire un puis ne pas tenir sa parole, et l’on peut très bien croire que l’on va tenir sa promesse pour ensuite se retrouver dans une situation qui oblige à la trahison. Son serment ne valait rien, mais elle respectait trop Edel et ne connaissait pas assez son ami pour vouloir leur faire croire le contraire en jurant sur quelque chose qui lui était important. Oh, elle ne dirait rien, et n’allait bien sûr pas raconter tout ce qui s’était passé au premier étranger croisé en sortant de la taverne, ni même à ses proches puisque ses deux compagnons avaient besoin de discrétion ; mais qu’Edel ne s’imagine pas que Shawna répondrait quelque chose d’aussi stupide que « plutôt mourir » si l’un de ses ennemis lui mettait un couteau sous la gorge avant de lui demander ce qu’elle savait.

- Je ne compte pas attendre l’arrivée de la garde pour filer d’ici, perso. Al Poll est déjà un lieu assez inconfortable pour en plus devoir passer la nuit dans ses geôles. Quant à vous suivre, non merci, vous m’avez déjà causés assez de problèmes comme ça. Je vais aller me faire oublier dans un trou loin d’Al Poll, et je reviendrai peut-être faire un tour à l'Académie de Merwyn l’été prochain, mes affaires peuvent attendre. Le froid d’ici est vraiment trop insupportable.

Locktar Hil'Guidjek
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MessageSujet: Re: Sentir seulement que l'on s'éloigne [Terminé]   Sentir seulement que l'on s'éloigne [Terminé] - Page 2 Icon_minitimeMer 19 Mai 2010 - 7:30

Locktar regarda la jeune fille bizarrement. Il ne la comprenait pas. Elle n'avait pas l'air d'être une combattante, pourtant, elle possédait l'applomb des plus grands frontaliers.

- Te faire oublier? Si le Chaos a une dent contre toi, il ne t'oubliera pas. Un de mes amis est entré chez les mercenaires. Forcément, je ne le savais pas. Pour éviter que sa vie d'avant le Chaos soit éventée, il a décidé de tuer toutes les personnes qu'il avait connu avant. Mon frère, ma fiancée de l'époque et moi-même faisions partit de cette liste. Il y a dix ans, il a assassiné mon frère. Il n'a pas réussit à approcher personne d'autre, ni ma fiancée de l'époque, ni moi. Dix ans ont passé sans que rien ne se passe. Dix ans pendant lesquels je gardais une rancoeur envers le Chaos. Crois-tu que le tueur de mon frère m'avait oublié? Tu te trompes. Il a d'abord tué celle que j'aimais puis il est venu me trouver ici, à l'académie. Aujourd'hui, il ne viendra plus me poser de problème car je l'ai tué. Le Chaos n'oublie pas. Tu auras beau te cacher, il suffira que tu croises le mercenaire que nous avons affronter pour qu'il te poursuive. Le seul moyen de te faire oublier du Chaos, c'est de tuer celui qui t'a vu. Mais tu auras certainement une chance d'arriver à ce but. J'ai comme l'impression qu'Edel va se charger elle-même de mettre fin aux jours de l'ordure qu'on a croisé tout à l'heure.

Locktar lança un petit sourire en direction d'Edel. Puis il repensa à ce qu'avait dit Edel sur la sécurité de l'auberge. Le guerrier avait confiance en Mérustis mais il est vrai que l'aubergiste risquait gros en dissimulant les trois personnes sous son toit. Il fallait partir discrètement et rapidement. La direction à prendre était évidente: l'académie. Ce lieu était sécurisé, aucun garde n'irait chercher des "brigands" au coeur de l'instution créé par le grand Merwyn, c'était impensable.

- On doit partir, c'est vrai. On ira droit vers l'académie. C'est l'endroit le plus sûr que je connaisse dans le coin. Mon bras va mieux désormais, je vais pouvoir supporter le voyage sans problème.

Il se tourna vers la jeune fille "aux insultes"

- Si tu souhaites nous suivre, il n'y aura aucun problème..... Enfin si, il y en aura un. Mon cheval est costaud mais il ne pourra pas porter trois personnes sur son dos. Si on va vers l'académie à trois, il faudra que l'une d'entre vous sorte un cheval de sa poche ou qu'on y aille tranquillement à pied.

Il se leva, attrapa sa protection de fer déformée par la chaîne du mercenaire et il se dirigea vers la porte.

- Alors, qui m'accompagne?

Edel Hil'Guidjek
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MessageSujet: Re: Sentir seulement que l'on s'éloigne [Terminé]   Sentir seulement que l'on s'éloigne [Terminé] - Page 2 Icon_minitimeMer 19 Mai 2010 - 17:59

A la fin de la tirade de la jeune fille, Edel fut secouée de rire pour la première foi depuis plusieurs mois. Elle ne croyait pas un mot de ce qu’elle avait dit ! Le monde était bien fait ! Et hauts faits de sa famille, plus encore ! Cette fille était sauvée ! Son rire clair s’estompant avec l’instant, Edel regarda alors affectueusement la jeune fille intrépide au cœur sans peur :

_Alors va ton propre ton chemin. Que ta route soit sûre et tes rencontres plus chaleureuses que jusqu’à présent. – elle hésita un moment puis ajouta – tu serais fort appréciée chez les miens, sauf peut-être au sujet du vouvoiement. – elle rit de nouveau - Les familiarités ne sont absolument pas tolérées hors lien familial. Tu aurais sans doute été sévèrement puni pour une réplique comme celle là. Mais je crois bien que mon père l’aurait regretté par la suite en découvrant plus avant le tempérament qui se cache sous ces airs de défiances !

Lui souriant encore une foi, Edel se tourna alors vers son ami qui prenait la parole. Et à ses paroles, son cœur se mit silencieusement en deuil.
Il avait connu ce que sa famille traversait actuellement. Le chao aux trousses, les siens qui tombent. Sa pensé glissa à nouveau vers ses frères et le reste de sa famille. Guylan avait fait évacué Judith, se femme, pour ses mêmes raisons. Enceinte, elle s’en était allée avec Loric, le dernier et plus jeune de la famille, pour les Iles Perdus. Guylan préférait la savoir en sécurité en cet état, malgré tout ce que cela lui coutait, c’était son premier enfant et lui qui ne voulait rien manquer… des adieu qui avaient été bien déchirant, car Judith était aimée de tous les siens. Ce fut la seule dame qui quitta la Maison en même temps que la dissolution définitive. Mérédite, la compagne de Léopold, l’un des ainés avait donné vit à deux autres jumeaux le même mois et n’avait donc pas put bénéficier du convoi. Et il ne fallait pas parler de la très grande famille de Soliman, le frère jumeau de Léopold. La question de l’évacuation rapide des enfants, s’était alors dressé devant eux comme un problème assez conséquent.

Un sourire de la part de son ami, la sortit de ses pensées quelques peu tourmentées. Elle rougit de s’être laissé ainsi égarée durant un temps de parole qui n’était pas le sien. La fatigue émoussait bien son attention de façon critique, c’était déplorable !
Elle se leva, son sabre dans une main, sa cape de voyage dans l’autre, quand la question du guerrier prit fin.


_Et bien moi bien sûr. Notre amie, - elle sourit amusée - ne l’as-tu donc pas entendu ? Préfère se passer de notre compagnie quelque peu mouvementée. – se tournant à nouveau vers son ami – Nous devons faire vite, ménagez… ménage cependant v… ton bras. Et ne répond pas à l’affirmatif seulement pour faire plaisir à l’assistance, j’ai l’habitude des fortes de têtes, alors autant que ça se passe pour le mieux – elle sourit à nouveau – bien, allons maintenant, avant que je ne m’effondre de fatigue de façon irrémédiable sur le lit juste derrière moi. – se tournant une dernière foi vers la jeune fille aux vêtements hauts en couleur elle la salua respectueusement et lui dit – puisse la fortune te sourire chaque jour de ton périple en ce monde.

Grimaçant de douleur quand elle fit ses premiers pas vers la porte, Edel alla rejoindre son ami prêt à partir. Elle touchait au but, elle ne remercierait jamais assez ces personnes l’ayant aidé dans sa quête. La paix était maintenant dans son cœur.

Shawna Djee
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MessageSujet: Re: Sentir seulement que l'on s'éloigne [Terminé]   Sentir seulement que l'on s'éloigne [Terminé] - Page 2 Icon_minitimeMer 19 Mai 2010 - 22:04

- Mercenaire du Chaos ?

Shawna regarda le guerrier, choquée. Elle n’avait pas compris. Depuis le début, elle se battait, elle insultait, elle rigolait, et elle n’avait absolument aucune idée de qui elle aidait et qui elle menaçait – cela n’avait pas d’importance, elle n’avait pas de camp, et choisissait subjectivement pour qui elle était. Elle avait apprécié Edel, Meryndre l’avait agacée dès le départ, et son choix était fait. Elle ne s’était pas demandée une seconde qui était le plus fort, quelles seraient les conséquences et si elle ne devrait pas d’abord savoir pourquoi ils se battaient pour savoir avec qui elle était d’accord… Leur conflit n’en était qu’un autre parmi tant d’autres, elle s’y était impliquée superficiellement sans comprendre ; ce n’était pas son combat, ce n’était pas sa danse. Mercenaire du Chaos, vraiment. Elle ferma les yeux un instant, laissant l’histoire de Locktar la traverser alors qu’en parallèle, la voix de Nahemi lui comptait les histoires des Enfants de la Destruction. Néant, feu et fumée. Mort. Cupidité. Colère. Ils prirent vie derrière ses paupières ; puis elle les rouvrit, et ils disparurent comme s’ils n’avaient jamais existé. Peu importait ; ces ennemis n’étaient pas moins dangereux que d’autres. Le colosse avait tort. Tuer n’était pas la seule manière de s’en sortir. Sa langue était une arme comme une autre, et les alliances mensongères pouvaient être aussi salvatrices qu’une épée… Elle aviserait lorsque le temps viendrait. Pas la peine de s’inquiéter pour quelque chose qui n’arriverait peut-être jamais.

Elle ne répondit pas de manière insultante, cette fois. Elle était blasée quant à l’histoire du guerrier, c’était un malheur comme un autre et chacun en avait sa dose sur ces terres difficiles, mais le guerrier y avait fait face. Il continuait à se battre, malgré la trahison de son ami et la mort de son frère. Que pouvait-elle dire là-dessus ? C’était ce qu’elle préconisait. Ne pas laisser la vie te traîner dans la boue, il y avait déjà assez de saletés sur la terre ferme sans en plus se rouler dedans.

Edel, ensuite. Comment pouvait-elle la comprendre si bien ? Elle ne pensait pas être un livre ouvert. Oh, et puis quelle importance, qu’elle puisse être lue ou non ? Cela ne changeait rien à ce qu’elle était et serait toujours. Ils se levèrent, s’approchèrent de la porte pour partir. Shawna faillit se rallonger sur le lit comme si elle n’avait rien de mieux à faire, les laisser partir sans rien dire de plus, et c’est sûrement ce qu’elle aurait fait si ces deux figures mythiques n’avaient pas réussi à s’infiltrer sous sa carapace de mots pour toucher les fibres nerveuses de son être.

- Attendez.

Le mot fusa librement. Avant même qu’elle ne sache qu’elle allait le prononcer, elle s’était déjà tue. Elle s’approcha, cherchant le regard d’Edel, indécise. Pourquoi les faire attendre ? Elle ne savait pas ce qu’elle voulait dire. Alors elle laissa sa langue courir seule, ayant une simple pensée pour sa tante qui lui disait toujours de tourner sa langue sept fois dans sa bouche avant de parler ; Non, Tante Yelana, elle marche mieux quand je l’utilise librement. Penser ne sert qu’à la ralentir, à m’empêtrer dans les mensonges. Je préfère encore dire des bêtises que je pense que des politesses exécrables…

- Toi aussi, tu me tutoies, maintenant.

C’était la seule chose qu’elle avait vraiment retenu de ses paroles. Qu’elle tutoyait la famille mais vouvoyait le reste du monde, comme pour le tenir à distance et lui prouver sa méfiance. Son tutoiement était une marque de respect, la marque de ceux qui faisaient partis de la même tribu, là où Shawna tutoyait tout le monde, parce que tous, professeurs, boulangers, maîtres Dessinateurs, roturiers, nobles et rêveurs, vieillards et bambins, étaient égaux devant la mort. Le vous, c’était la marque de respect envers les aïeux, envers les nobles, envers ceux qui se croyaient supérieurs. Et Shawna ne voyait personne comme supérieur. Alors elle tutoyait tout le monde, pour leur montrer qu’ils vivaient tous dans le même marécage, et que dormir dans des draps en soie fine ou sur de vieilles paillasses ne changeait rien à ce que tous étaient vivants et mourraient un jour. Elle vouvoierait quelqu’un lorsqu’elle déciderait que cette personne méritait son respect définitif… Mais elle comprenait le tutoiement d’Edel. Et vue la manière dont elle avait du mal à l’utiliser systématiquement, elle savait aussi ce qu’il lui coûtait. Et Shawna pouvait apprécier la valeur des choses, lorsqu’elle le voulait bien… Elle le voulait bien, aujourd’hui. La famille était aussi une valeur sûre chez elle. Elle avait beau se disputer avec son père, elle avait beau avoir une vision de la vie différente de celle de sa sœur, ils étaient Famille. Et il n’y avait rien de plus beau que ces moments où, assise près du feu alors que la nuit se refroidissait, elle écoutait la voix de sa sœur Nahemi alors que Yeleen s’endormait sur l’épaule de sa mère, qu’elle-même s’appuyait sur son père, que Shëra faisait tinter ses grelots, que son oncle rajoutait des branches sur le feu, alors que Mateo faisait cuir un siffleur et que son cousin Keo embêtait Dwelan, essayant de le faire pouffer de rire, reprenant un air sage dès que leur tante jetait un regard courroucé vers eux… Instinctivement, Shawna ressentait qu'Edel chérissait le même genre de souvenirs. Peut-être que ses réunions familiales avaient lieu dans un manoir et non pas sur les routes, mais le sentiment était le même. Alors elle sauta - au dessus du gouffre des relations mirages. Vers l'autre rive, où Edel se trouvait. Comme elle venait de le faire pour elle.

- Si un jour, tu as besoin de l’aide des Itinérants, fais appel aux Djee, ma famille. Dis leur que Shawna fille de Leyah t’envoie. Ils t’accueilleront le temps qu’il faudra. Je sais bien que tu ne veux pas apporter tes problèmes aux autres, mais si tu n’as pas le choix, sache que tu trouveras des alliés parmi Nous.

Shawna regarda alors le combattant, et après quelques secondes de lourd silence, elle ajouta :

- L’invitation t’es étendue.

Elle lui donnerait une chance. Puis, comme pour rendre ses propos plus habituels, alors qu’elle n’avait pas l’habitude de prononcer ce genre de… marques d’amitié – ils n’avaient pas intérêt à le prendre comme ça, elle ne les connaissait que depuis quelques heures et si combattre ensemble formait des liens, c’était loin d’être tout – elle enchaîna rapidement :

- Bon, c'est pas tout, mais va bien falloir que vous alliez dégourdir les pattes de la monture de monsieur, et moi, faut que j'retourne dans mon auberge pour changer de vêtements, ceux-ci sont mouillés et je suis littéralement gelée. A la prochaine, alors.

Pas adieu. Le guerrier avait mentionné l’Académie ; Shawna saurait donc où les retrouver. Elle ne voulait pas s’y rendre tout de suite, personnellement, trop têtue pour obéir à son père, et puis elle avait dit qu’elle ne les suivrait pas. En plus, s’ils allaient à l’Académie avec leur lot de problèmes, ce ne serait pas le meilleur endroit où se rendre pour le moment… Direction le sud avec la prochaine caravane, alors. Après, elle déciderait si la musique et la présence d’Edel étaient des motifs assez importants pour qu’elle mette sa fierté de côté et se rende à l’Académie… Un dernier signe de main, et elle passa devant les deux étranges combattants. Elle serait la première à sortir, les deux autres étaient dans de tels états qu’elle n’allait pas attendre qu’ils arrivent à la porte pour tourner au coin de la rue…


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MessageSujet: Re: Sentir seulement que l'on s'éloigne [Terminé]   Sentir seulement que l'on s'éloigne [Terminé] - Page 2 Icon_minitimeDim 30 Mai 2010 - 22:55

La jeune fille était sortie en donnant son prénom. Shawna. Une itinérante, ou en tout cas, fille d'itinérants. Locktar avait parfois été engagé pour protéger des convois de marchands. A chaque fois, l'expérience avait été interessante. Les itinérants avaient généralement un grand coeur et ils discutaient sans problème avec les guerriers qui étaient là pour les protéger d'une attaque de brigands. C'était bien différent des nobles qui ne s'intéressaient qu'à leur petite personne.

Shawna l'avait invité à faire appel aux itinérants en cas de problème. Le guerrier gardait l'information dans un coin de sa tête même s'il ferait tout pour ne pas se servir de cette invitation. Locktar avait suffisamment de problèmes qui le poursuivait depuis pas mal d'années, il ne voulait pas en apporter à d'innocentes personnes. L'itinérante les devança pour sortir de la chambre. Edel et Locktar étaient désormais seuls. Le guerrier se tourna vers sa compagne de galère.

- Elle a raison, il est temps de retourner voir Pur-Flocon.

Il s'écarta de l'embrasure de la porte, laissant ainsi Edel sortir d'abord. Locktar prit la décision de sortir en passant par la partie taverne de l'auberge. Ils auraient pu sortir par une porte dérobée mais le guerrier voulait montrer à son ami qu'ils n'étaient plus là pour lui apporter des problèmes. Mérustis était derrière son comptoir. Nouveau signe du guerrier. L'aubergiste répondit par un hochement de tête. Les deux jeunes gens sortirent de l'auberge et ils retournèrent auprès de l'endroit où Locktar avait laissé son destrier. Quand ils arrivèrent auprès du cheval, le guerrier caressa doucement l'encolure de sa monture. Même si Edel avait fait tout le chemin entre Al-Jeit et Al-Vor en compagnie de Locktar et de Pur-Flocon, le jeune homme savait que son destrier était inquiet d'avoir une autre personne que son maître sur le dos. Le guerrier grimpa le premier en selle et il aida Edel à l'imiter.

- Tu m'as l'air fatiguée, appuis toi sur moi pour dormir un peu si tu veux. J'ai l'habitude des longues veillées alors je pourrais très bien diriger mon cheval pendant ton sommeil.


[Pas super long, j'espère que ça te conviendra, envoie un MP si tu as des soucis avec mon post]

Edel Hil'Guidjek
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MessageSujet: Re: Sentir seulement que l'on s'éloigne [Terminé]   Sentir seulement que l'on s'éloigne [Terminé] - Page 2 Icon_minitimeLun 31 Mai 2010 - 17:37

Edel se retourna pour entendre les quelques mots inattendus de la jeune fille.

Quelques mots qui emplirent totalement son cœur. Oui elle la tutoyait à présent, une remarque bien perspicace et lourde de signification. Elle se sentit soudain tellement proche de cette jeune fille ! Un peu comme cela arrivait avec ses frères, son sang… lui souriant chaleureusement, elle eut toutes les peines du monde à ne pas la serrer dans ses bras comme elle l’aurait fait avec l’un d’entre eux pour les taquiner.

Mais la suite lui empli encore d’avantage le cœur de joie. Saluant d’une élégante révérence l’offre de qualité de la jeune Shawna, Edel lui dit alors le sourire aux lèvres, le regard dans le sien, sans hésitation aucune :

_Tu t’ai à présent fait de bien grands amis Shawna, jeune fille au cœur intrépide. Comme ta maison sera pour moi un appui dans la nécessité, par l’offre généreuse que tu viens d’émettre ; les miens seront dorénavant tenu par le serment d’en faire autant pour les tiens. Ma maison sera tienne, si toi où ce que tu aimes tomberaient un jour dans le besoin ou dans l’épreuve. N’oublie pas mon nom, et si les miens ne sont guère présents en ces terres, pour ma part je demeurerais un long moment chez mon ami, là où tu dois te rendre dans une année. Autrement tu reconnaitra aisément l’un des miens, si tu es encore amené à nous croiser.

Lui souriant une dernière foi, Edel regarda la jeune fille s’en aller de son propre côté, le cœur étrangement pincé par une certaine inquiétude. Puisse-t-elle arpenter des chemins plus sûrs à présent.

Revenant à elle-même quand son guide prit la parole, ils sortirent alors à leur tour, pour rejoindre Pur Flocon, le troisième membre de leur petit groupe, pensa t’elle amusée. Quand Locktar salua l’aubergiste d’un geste, elle se permit de la saluer également de la main, n’ayant qu’un sourire pour tout remercîment, comme son ami la poussait dehors. Elle se sentit honteuse d’en avoir fait si peu pour remercier une aide qui leur avait été si précieuse et tellement risqué pour lui et son établissement. Mais tant pis, il fallait faire vite.

Arrivé à hauteur du cheval, elle laissa le jeune homme la devancer. Elle avait remarqué qu’il avait son petit rituel avant de partir, voir si tout allait bien pour l’animal et bien d’autres choses.
Elle ne faisait jamais ça, elle, elle ne savait pas le faire d’ailleurs. Bien sûr elle savait préparer un cheval mais c’était le travail des domestiques disait toujours sa mère, que de « fureter » avec ses bêtes et puis père n’aimaient guère que l’on s’attache aux animaux, pour des raisons inconnus, ou bien que l’on s’attarde près d’eux. A part tout ce qui pouvait concerner les chiens de chasse ou bien Emek peut-être et ces semblables. Un vieil aigle qui n’avait rien perdu de sa majesté d’antan, l’animal emblématique des siens, celui frappé sur les armoiries de sa maison. Le même qui ornait le pommeau de l’arme de son guide.

Un détaille qui n’était guère passé inaperçu à ses yeux, mais dont elle s’était bien gardée de relever à voix haute, le gardant pour elle, comme un signe qu’elle avait bien fait de le suivre. Inutile de lancer le sujet, ça ne la
regardait pas de toute façon.


Voyant l’inquiétude dans le regard de son ami qui observait attentivement son compagnon de route, Edel lui sourit pour le rassurer et lui dit :

_Vos yeux ne devraient pas ainsi se voiler d’inquiétude. Le périple prend fin, je ne serais bientôt plus un fardeau pour vous et votre ami – elle tapota affectueusement la bête qui semblait s’impatienter – allons à présent.

Ils montèrent tout deux et à la proposition de son ami, elle ne put s’empêcher de rire un instant.

_Je suis en effet bien exténuée, mais contrairement à vous, mes deux bras sont encore valides. Je couvrirais donc, si vous le voulez bien, une partie du voyage afin de vous donner du repos, pour enfin, mais bien plus tard accepter votre proposition, plus avant sur notre route.

Tout cela étant dit, ils prirent la route sans plus tarder. Bien sûr qu’elle accepterait de se laisser aller dans un sommeil aussi sommaire soit-il. Elle n’allait quand même pas arriver devant l’illustre Merwyn avec l’esprit aussi confus pour lui rapporter des faits aussi important que sa propre vie !! Ses vêtements exprimez déjà bien assez la misère, pour qu’elle fasse d’avantage honte aux siens en débitant des histoires incompréhensibles !

Et puis, bien qu’il ne lui était jamais arrivé de dormir ainsi jugé sur un cheval ; mère ne l’aurait jamais toléré elle qui tenait tant à ce que ses enfants aient le maximum de confort possible ; Edel se sentait bien, presque à sa place. Son ami était là, prêt d’elle, elle pourrait fermer les yeux sans inquiétude aucune, en toute confiance.

Soudain elle se demanda un instant ce qui pourrait bien se produire quand il serait amené à ne plus être là. Car il fallait bien l’avouer, elle s’était habituée à sa présence… comment ferait-elle pour se sentir en confiance… non. Il n’y avait pas à craindre qu’elle se sente mal de toute façon chez son ami. Le dessinateur savait recevoir comme il se devait, il l’avait montré à plusieurs reprises déjà. Et puis s’était complètement idiot d’envisager qu’elle ne se sente pas en sécurité là-bas. Non, vraiment, tout irait bien maintenant.




(c'est super tkt ^^)


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MessageSujet: Re: Sentir seulement que l'on s'éloigne [Terminé]   Sentir seulement que l'on s'éloigne [Terminé] - Page 2 Icon_minitimeMer 2 Juin 2010 - 22:48

Un léger sourire se dessina sur les lèvres de Locktar quand Edel parla de le seconder pour tenir les rênes de Pur-Flocon. Le guerrier n'avait pas besoin de ses deux bras pour diriger le cheval aussi blanc que la neige. Le cheval était suffisamment docile pour cela. Locktar avait eu du mal pour en arriver à ce point-là. Il avait trouvé le destrier alors que ce n'était qu'un jeune poulain qui avait perdu sa mère. Le jeune homme l'avait rassuré, éduqué et aujourd'hui, Pur-Flocon était devenu ce qu'il était, même s'il restait peureux parfois. Soudain, le guerrier sentit la tête d'Edel se poser doucement sur son épaule, elle s'était endormie.

Si Locktar était sûr qu'il allait faire tout le chemin entre Al-Poll et l'académie, c'est qu'il avait bien remarqué qu'Edel était harassée. Elle n'arriverait pas à se réveiller seule avec seulement quelques minutes de sommeil. Etant donné que le guerrier ne comptait pas l'éveiller, la jeune fille allait pouvoir pleinement se reposer après cette nuit bien trop remplie. Locktar repensait d'ailleurs à toute cette histoire pendant le voyage. La première fois qu'il avait rencontré Edel, c'était à Al-Jeit alors que Winry venait d'être blessée. Elle avait faillit le tuer mais il l'avait suivit tout de même, pensant qu'elle était en danger. Etait seulement pour cela? Locktar avait eu le temps de l'apercevoir et il l'avait trouvé superbe. Maintenant qu'il la cotoyait, il se disait qu'un autre homme aurait eu le même avis vis-à-vis d'Edel. C'était une belle femme. Locktar était troublé par ce qui arrivait à la jeune femme. Elle ne méritait pas cela. Peu importe ce que sa famille avait vécu, elle ne méritait pas tout cela. Une jeune femme comme elle aurait mieux fait de suivre sa route comme elle le désirait, sans avoir besoin de regarder derrière elle, sans aucune crainte d'être suivie.

Si Edel avait croisé la route de Locktar, ce n'était pas pour rien, le guerrier en était sûr. Le jeune homme avait terminé son propre combat. Rigden était mort. Locktar s'était vengé de la mort de son frère. Le voyage de Locktar à Al-Jeit l'avait fait réfléchir. Si son moral était tombé après la bataille, ce n'était pas seulement à cause de sa fuite. Il avait perdu ce qui menait sa vie pendant tant d'années. Il n'avait plus personne à poursuivre, voilà la principale raison de sa peine. Le guerrier était libre de suivre Edel dans n'importe quel endroit. Il connaissait le Gwendalavir, il était capable de trouver des endroits où se cacher. Il s'était des amis qui seraient prêt à l'aider. Il pourrait aider la jeune femme dans sa fuite, et pas seulement dans sa fuite. Il savait se battre, il pourrait la protéger en cas d'altercation. Deux, c'était mieux qu'une personne seule. Oui, tout cela, il allait le proposer à Edel quand elle se réveillerait mais pour l'instant, la jeune femme dormait à poing fermés.

Quand ils arrivèrent en vue de l'académie, le jour commençait doucement à se lever. Locktar se mit à sourire en pensant que s'il était encore un élève, il serait en train de se préparer pour son entraînement matinal quotidien. Il y avait bien longtemps qu'il n'avait pas fait cela, ses combats contre les mercenaires lui donnaient suffisamment de fil à retordre pour s'adonner à d'autres exercices.

- Debout jeune fille, l'académie est en vue. On sera là-bas dans quelques minutes désormais. J'espère que tu as bien dormit.

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MessageSujet: Re: Sentir seulement que l'on s'éloigne [Terminé]   Sentir seulement que l'on s'éloigne [Terminé] - Page 2 Icon_minitimeJeu 3 Juin 2010 - 17:58

Sa bonne volonté ne lui fit pas honneur longtemps, le sommeille s’empara d’elle aussi vite qu’il ne fallait de temps pour le dire.
Et c’est dans un sommeil tourmenté qu’elle s’enfonça malgré elle, comme tous les soirs ces temps-ci. Toujours les mêmes visages, toujours la même tristesse, toujours les mêmes images. Ils étaient tous là. Tous les siens. Dans le grand salon. Cela ressemblait fort à une réunion. Et chacun regarda un instant vers elle, juste avant que son rêve ne se modifie. Son cœur s’emballa soudain en voyant pour la énième foi, l’un de ses frères aînés s’approcher d’une porte qui fit alors son apparition, alors que le reste du décor du salon s’évanouissait. Une porte qui semblait renfermer une lumière d’une intensité incroyable et qui ne devait pas être ouverte pour des raisons qui lui échappaient totalement… elle savait seulement qu’elle devait rester fermée. Elle le sentait au plus profond d’elle-même et…

Edel se réveilla en sursaut, sa main droite se portant immédiatement à son côté pour enfin se refermer sur… le vide !! Marmonnant un juron en se souvenant qu’elle avait perdu sa dague lors de… le sens des mots prononcé par une voix familière, vint apaiser son cœur et la présence rassurante de son ami l’enveloppa tout à fait. Ils n’étaient pas attaqué, ou surpris par elle ne savait quels gens encore, ou bien encore découvert ou autres choses pouvant se révéler dangereux.

Edel soupira de soulagement et demeura un instant sans rien dire contre son ami qui s’était tût, les yeux encore dans son rêve à peine évanouis. Elle était courbaturée de partout, et elle n’aurait sût où elle avait le plus mal. Toute la partie de son corps qui avait reçus le plus fort le choc de la collision quand elle avait traversé le mur, toute cette zone semblait se détacher d’elle-même.

Soupirant doucement, elle répondit cependant pour ne rien laisser paraître:

_Et bien malgré bien des choses, nous dirons que oui. Vous êtes bien confortable messire Guidjek, ça je n’aurais sut le deviner. – elle lui sourit amusée d’avoir trouvé une phrase masquant partiellement son réveille en catastrophe – Nous voilà donc arrivé.

Son regard bleu se perdit un instant dans le paysage qui s’offrait à eux et au milieu duquel, la fabuleuse bâtisse s’élevait telle une pierre précieuse au cœur de son écrin.

_Par Merwyn ! – s’exclama-t-elle enchantée, le sourire aux lèvres – Je reconnais bien là le bon goût de notre ami ! Il a toujours eut une imagination si raffinée… J’avais oublié à quel point sa demeure était splendide ! Il faut dire que la dernière foi que je suis venu je n’était encore qu’une enfant, c’est vrai qu’à cinq ans le monde paraît tellement différent… cela me revient lentement en effet. - Elle se retourna pour partager sa joie avec son guide… qui ne semblait guère aussi enthousiaste ? – Je vous pris de m’excuser. Nos anciennes alliances sont bien vieilles et il est rare que nous allions les rendre visite. Le contraire est bien plus courant. Hélas, cela fait bien longtemps que le maître dessinateur n’est plus venu arpenter les beaux jardins de l’Eneth, le joyau de ma demeure, comme il aimait le faire autrefois. L’honneur est pour moi tellement grand de pouvoir enfin le revoir au nom des miens. – ses yeux revinrent sur la prestigieuse académie - Mon cœur s’en réjouis grandement.

Rajustant sa cape de voyage, Edel décida de rabattre sa capuche sans plus attendre. Car si elle était heureuse de retrouver un vieil un ami, elle n’oubliait pas qui elle était. Faisant disparaître tout à fait son bras gauche sous le manteau elle ajouta :

_Si vous… si tu ne veux pas faire ton entré en même temps que moi, je comprendrais tu sais. Nous sommes arrivé au bout du chemin à présent– elle se tourna vers le guerrier – tu m’as bien aidé. En fait, tu as fait beaucoup plus que ça, sans toi j’aurais été perdue. Mais je comprendrais que tu veuilles prendre tes distances maintenant. Je peux même descendre maintenant et… - revenant vers l’avant, elle fouilla discrètement dans ce qui restait de sa robe pour en sortir une petite bourse, avant de la faire de nouveau disparaître. Le regard plein de reconnaissance elle tendit trois pièces d’or à son compagnon de voyage. – c’est bien peu, je le sais bien, surtout avec tous les risques que tu as dû prendre. Mais j’ai dû quitter ma maison avec peu de biens. – voyant l’expression indécis de son ami, elle ajouta – c’est de l’or véritable je t’assure ! Mon père ne permettrait pas que ses enfants aient de pâles imitations de ce métal précieux. Je veux vraiment que tu les acceptes… je ne peux faire guère plus pour te remercier. – elle baissa les yeux en se tournant de nouveau vers la route – et j'en suis fort indisposée. Chez moi vous auriez été remercié avec tous les honneurs, la bravoure est une qualité fort appréciée. Je n'oserais raconter ceci aux miens à mon retour - elle rougit légèrement - la honte serait sur moi bien trop grande.

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MessageSujet: Re: Sentir seulement que l'on s'éloigne [Terminé]   Sentir seulement que l'on s'éloigne [Terminé] - Page 2 Icon_minitimeJeu 3 Juin 2010 - 20:17

Edel sortit de l'argent d'une petite bourse et Locktar en fut fort étonné. La jeune fille le prenait pour un simple garde du corps? Elle le tutoyait mais avec difficulté. Pensait-elle que Locktar était un simple homme à son service? Il ne l'espérait. Il l'appréciait beaucoup, il aurait été chagriné de la voir s'éloigner. Le guerrier referma doucement la main d'Edel.

- Je refuse cet argent. J'ai deux raisons pour cela. La première, c'est que tu es devenue une amie. Demander de l'argent pour protéger ses amis, c'est très ridicule, tu ne trouves pas. La deuxième, c'est que je ne suis pas du tout dans le besoin. Je ne suis pas riche mais j'ai suffisamment d'argent pour subvenir à mes besoins.

Il marqua une pause.

- Je ne sais pas si tu me considères comme un ami. Même si ce n'est pas le cas, je refuse ton argent. Gardes-le. Je me suis débarassé de mes problèmes il y a peu, donc si tu as besoin d'une protection pendant tes voyages, je serais ravi de t'aider. Je connais le Gwendalavir et j'ai des amis comme l'aubergiste un peu partout alors je pourrais te protéger en cas de problèmes. Je ne rentrais pas avant ou après toi. Je ne comprends pas comment tu peux penser à cela. Pourquoi aurais-je honte de toi? Tu es une formidable combattante, tu es une jolie femme alors il faudrait être fou pour refuser d'être vu en ta compagnie.

Nouveau silence de la part du guerrier. Il réfléchissait. Pourquoi la jeune fille aurait-elle honte? D'avoir été aidé? C'est d'un ridicule. Cette jeune fille et sa famille était vraiment étrange. Il ne tutoyait personne, il avait honte quand ils ne se débrouillaient pas seul, c'était vraiment étrange.

- Tu n'as pas à avoir honte. Personne n'est invicible. Il est logique d'être aidé. Le Chaos est puissant. Au coeur de cette académie, j'ai des amis qui m'ont aidé pour me débarasser d'un mercenaire qui souhaitait ma mort. Jamais je n'aurais réussit seul. Je n'ai pas honte de le dire. Je ne sais pas comment ça se passe dans ta famille, j'ai l'impression que l'honneur est très important chez les tiens. Je dois te dire une chose: l'honneur n'est plus rien quand on est mort. Tu es bien trop jeune pour mourir. Tu es poursuivit par un ennemi immense, tu ne t'en sortiras pas toute seule avec trois pièces d'or. Je suis capable de t'aider, plusieurs personnes ont des dettes envers moi. Toutes ses personnes sont des cachettes providentielles si tu décides de partir de l'académie. S'entourer d'amis est une force et personne n'a honte d'avouer ses forces, ça serait ridicule.

Locktar offrit un nouveau sourire à la jeune fille au moment où ils approchaient de la porte de l'académie. Le jeune homme était un peu inquiet. Comment les élèves allaient réagir quand ils reconnaitraient le guerrier? Pour l'instant, il était méconnaissable avec sa barbe mais quand il serait rasé, n'allait-il pas subir les foudres des blessés? Il avait fuit au milieu de la bataille et il était partit pour Al-Jeit sans aider à reconstruire l'académie. Il avait joué les poltrons et il en était conscient. Certes, son voyage avait été mouvementé avec la rencontre d'Edel mais c'était bien peu. Enterrer des cadavres, fermer les plaies d'une académie secouée par un terrible combat, tout cela, c'était horrible. Locktar l'avait évité pour se reconstruire moralement, il avait réussit mais il avait conscience qu'on pouvait très bien lui en vouloir.

Edel Hil'Guidjek
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MessageSujet: Re: Sentir seulement que l'on s'éloigne [Terminé]   Sentir seulement que l'on s'éloigne [Terminé] - Page 2 Icon_minitimeDim 6 Juin 2010 - 19:28

_Oh…

Edel était indécise, elle ne savait quoi dire. Son ami avait tout à fait mal interprété ses mots. Peut-être s’était-elle mal exprimée ?

_Nous sommes d’accord, avoir des amis est d’ailleurs l’une des forces les plus importantes de ma famille. Nos plus fidèles alliés se trouvent tous parmi les hommes les plus hauts placé et influent du pays, et l’Empereur lui-même est un ancien compagnon de guère de mon père. Nous entretenons avec lui des relations plus que cordiale. Ma famille est l’un des plus grands secrets de l’Empire, sans lui, nous n’aurions pas put être aussi protégé. - court silence – Ce n’est pas de cette honte dont je parlais Locktar.Nos alliés… ils sont aussi importants que le coffre de la Maison Mère. Et seul la Dame sait bien toute la richesse qu’il renferme pourtant. Comme tu le disais si bien, l’honneur n’a pas de prix chez les miens, mais elle n’a que peu de valeur à côté de ce qu’est pour nous la loyauté. – elle se tourna vers son ami –Nous n’avons jamais honte de ceux qui œuvrent pour la famille. Chaque aide est importante et précieuse et nous savons récompenser comme il se doit nos alliés habituellement.
Et c’est de cela qu’il s’agit. Chez moi tu aurais reçus bien des présents pour m’avoir aidé. L’on t’aurait donné de vivre quelques jours parmi nous, dans l’une des plus belles suites de notre demeure, dans l’aile Est du manoir principale, celui dédier aux invités de marque. Tu aurais mangé à notre table L’on t’aurais fêté toi et nos invités du moment jusqu’au matin, et tu aurais si bien mangé que tu aurais pensé alors ne plus jamais avoir faim. – son regard tomba dans le vide dans la direction de la route - Ton nom aurait été inscrit en lettres d’or dans Le grand Livre entreposé dans la Salle des Honneurs où est retranscrit toute l’histoire de ma maison. Et comme c’est son unique fille que tu as aidé, père t’aurais gratifié d’un privilège particulier, j’en suis certaines – elle se tourna, amusée de penser à son père – c’est tout à fait lui ça, il est un peu… excessif je dirais quand il s’agit de moi. Mes frères en sont d’ailleurs souvent jaloux. – elle regarda à nouveau vers l’avant sourire aux lèvres – Tous de grands nigauds ceux-là ! – court silence - Et puis à ton départ, une allé d’honneur se serrait faite sur ton chemin, jusqu’à la Grande Porte et les trompettes d’or auraient salué ton départ jusqu’à ce qu’elles se referment tout à fait dans ton sillage.
Ainsi sont salués nos alliés, ainsi sont honorés nos amis. – silence – Mais en ce jour, il n’y a que moi qui suis là à te remettre trois misérables pièces d’or pour tout remerciement ; trois malheureuses pièces que tu ne daigne même pas accepter qui plus est ! C’est en cela que ma honte sera grande auprès des miens à mon retour ! C’est en cela que je me sens indisposée ! Le peu que je peux t’offrir pour te remercier, tu ne l’acceptes même pas. Ce n’est pas juste de l’argent, c’est un acte d’alliance. Ça ne se refuse pas – dit-elle enfin plus bas, de la tristesse dans la voix – Je ne te prenais pas pour un pauvre…

Edel se tut, les yeux humides d’émotion, en pensant déjà à comment elle pourrait bien raconter cela aux siens, la tête haute. Jamais l’on avait refusé un présent de sa famille ! Son père serait outré, non ? Et puis tant pis pour son guide alors. Elle fit disparaître les pièces d’or dans son vêtement et décida de chasser bien vite cette peine de son cœur.

_ Et pour poursuivre, nous sommes très bien au courant que personne n’est invincible et moi la première. Nous n’aurions pas envoyé de missive à nos alliés pour nous venir en aide autrement. Nous n’aurions parlé à personne de nos problèmes si notre loisir favori était de nous étouffer dans l’orgueil et la suffisance. Et mon père ne serait qu’un bien médiocre homme, dénué de toute noblesse d’ainsi se comporter ! Et tous les miens avec ! – Edel s’arrêta un instant, une légère colère dans le cœur envers son ami qui doutait d’en être un pour elle, à cause d’un geste trop généreux de sa part – Quand à la mort, personne n’est trop jeune à ses yeux, elle va et viens à sa guise, emportant avec elle tous ceux dont le moment est venue. Qu’ils aient 70 ou bien 5 ans – son cœur se pinça quelque peu en se souvenant de son unique sœur décédée à cet âge – Et quand elle survient alors, et qu’elle t’emporte… Si ton honneur est souillé, personne ne se souviendra de toi chez les tiens, car personne ne voudra raconter à tes enfants les monstrueux faits que tu as commis dans ta vie pour nuire à cette valeur pleine de noblesse. Personne n’oserait parler à des enfants, de leurs parents déchus ou bien en parlant d’eux en mal. L’honneur, c’est l’image de toi qui subsiste encore après ta mort et qui peu en bien des choses aider ceux qui vivent encore, ton entourage, tes enfants, tous les tiens. En cela, durant ton existence, tu ne vis pas uniquement pour toi-même, mais bien pour tous ceux que je viens de citer et…

Edel se tut. Ils étaient arrivés aux portes, et puis son ami ne semblait plus vraiment l’écouter, certainement prit dans ses propres problèmes.

Pourquoi avait-elle pensé que cela pouvait un instant l’intéresser ? N’était-elle pas sensé le prendre pour un manant sans le sous ? Qu’est-ce qu’il pouvait bien en faire de ses longs discours qu’il n’écoutait qu’à moitié et qui n’avaient sans doute aucun sens pour lui ?


Dissimulant un peu plus son visage sous sa capuche, elle se mura dans son silence, impatiente de descendre enfin de ce cheval. Une belle femme avait-il dit? Personne à part celui qu’elle venait voir, ne serait en mesure de donner un avis là-dessus. En tout cas il n’était pas prévu qu’elle se montre à quelqu’un d’autre.

Locktar Hil'Guidjek
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MessageSujet: Re: Sentir seulement que l'on s'éloigne [Terminé]   Sentir seulement que l'on s'éloigne [Terminé] - Page 2 Icon_minitimeDim 6 Juin 2010 - 20:43

Même s'il était légèremment perdu dans ses pensées, Locktar avait entendu ce qu'Edel avait dit. Il avait sentit sa peine. Il n'avait surtout pas refusé l'argent pour qu'elle soit chagriné, c'était tout le contraire même.

- Je dois t'avouer que je suis bien content de ne pas être chez toi. Je n'aime pas tous les banquets et cérémonies. Quand je facturais mes services, je prenais mon argent et je fuyais bien vite. Aujourd'hui, je ne me fais plus payer, je rends service selon mes envies. Tu ne m'as pas forcé à t'aider, c'est pour cela que j'ai refusé ton argent. Je suis d'accord qu'un acte d'alliance ne se refuse pas. Mais quand tu me dis que tu ne peux m'offrir, c'est que c'est ton unique argent. Je ne suis pas le genre de personnes qui accepterait de laisser un ou une amie sans le sous. Il est évident que j'accepte ton pacte d'alliance mais à une condition. Je veux que tu acceptes la même somme venant de ma part. Ainsi, tu auras toujours autant d'argent dans tes poches et notre amitié sera scellé par cet acte.

Il tendit les trois pièces à Edel.

- Tu as intérêt à dire à ta famille que tu as fait ma connaissance. Les Hil'Meredrine doivent savoir que Locktar Guidjek sera toujours là pour eux. Il suffira de m'envoyer un message et je prendrais la route pour vous rejoindre. Il y a eu un Guidjek pour aider ton ancêtre, aujourd'hui, je suis là pour reprendre le flambeau qu'il a laissé, dit-il dans un sourire.

Pur-Flocon passa les portes de l'académie et Locktar le dirigea vers les écuries. Il mit pied à terre et Edel en fit de même. Le guerrier dessella son cheval et il le conduisit dans son box. Il n'avait malheureusement pas le temps de le brosser et de le nettoyer. Le palefrenier de l'académie allait devoir s'en occuper lui-même.

- Le problème de Merwyn, c'est qu'il n'est surêment pas là. Ca fait bientot trois ans que je suis ici et je ne l'ai pas croisé une seule fois. Un homme aurait pu te renseigner mais aujourd'hui, il est mort. Une armée de Raïs a mis fin à ses jours au coeur même de cet établissement.

Valen Til'Lledoryn..... Locktar l'avait détesté mais il était chagriné par sa mort. L'académie avait perdu un guide et le créateur de ses lieux n'était même pas là pour aider ses élèves. Slynn Ar'Kriss avait-elle réussit à rallumer la lumière dans l'obscurité qui s'était emparé de l'académie? Locktar en doutait. Pas en un mois. C'était trop court. Ils allaient bien voir ce qu'il était advenu de l'académie. En tout cas, elle était encore debout, c'était bon signe.

- Je te conseille de retirer ta capuche. Tu veux être discrète, c'est ton choix même si j'ai du mal à le comprendre. Mais avec ce capuchon, tu peux être sûre que tout le monde va te regarder.

Pour ponctuer sa phrase, Locktar éclata de rire.

Edel Hil'Guidjek
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MessageSujet: Re: Sentir seulement que l'on s'éloigne [Terminé]   Sentir seulement que l'on s'éloigne [Terminé] - Page 2 Icon_minitimeLun 7 Juin 2010 - 11:39

_Je vous dénie le droit d’ainsi mépriser ma famille, monsieur Guidjek ! Car elle, elle aurait eu grande estime de vous recevoir ! Et bien demeurez donc dans votre vie bien tranquille, à rendre vos services bien douteux et gardez vos pièces ! Je n’ai cure d’un arrangement pareille ! Des pièces, j’en ai bien plus que vous ne saurais jamais l’imaginer! Jamais personne ne m’a montré autant d’irrespect que vous ne l’avez fait en un quart d’heure ! Vous êtes peut-être un vaillant homme, mais vos manières laissent complètement à désirer! Et…

Pour la énième foi Edel s’interrompit. Mais cette foi avec une boule dans la gorge.

_Qu’avez-vous dit ?

Le rythme de son cœur s’amenuisant à une vitesse folle, son regard s’agrandit légèrement d’horreur.

_Une armée de raïs … ? – court silence - Ils ont franchis la frontière ?


Son cœur encaissant le choc que la nouvelle lui avait infligé, repris soudainement de la vitesse. Posant une main distraite sur Pur Flocon qui ne bronchait pas, Edel mit tout en œuvre pour ne pas perdre l’équilibre sous le coup de cette information.

Le Conseil avait parlé des troubles agitant la frontière nord du pays, des rapports du seigneur de la Citadelle des Frontalier ne tarissaient pas. De longs débats avaient eu lieu, des jours entier uniquement focalisé sur ce sujet, ils avaient conclu qu’ils enverraient une milice en cas d’appel, mais personne n’aurait pensé cela réellement possible ! Personne n’aurait pensé que les raïs oseraient franchir la frontière ! Et encore moins oser attaquer qui que ce soit et qui plus est l’une des plus puissante personnalités de tout Gwendalavir !!! Mais pire encore, aucun message indiquant un quelconque combat ne leur était parvenu !
L’Académie du plus grand maître dessinateur attaquée ?

_Cela ne se peut ! – dit-elle soudain, les yeux humides de désillusion, la panique dans la voix - Nous n’avons reçu aucune missive indiquant que Merwyn était dans le besoin ! Aucun appel d’aide, rien du tout ! L’Empereur le sait-il ? Qu’avez-vous fait pour les pourchasser ? Sont-ils remontés vers leurs terres ? Ont-ils attaqués d’autres contrés ? Et cet homme dont vous parlez, de qui s’agit-il ? Répondez !

Le cœur battant maintenant à tout rompre, Edel s’était exprimée d’une voix plus autoritaire qu’elle ne l’aurait voulu. Elle se sentait totalement affolée à présent et voulait un maximum de réponse le plus vite possible.

Les raïs avaient franchi la frontière avec une audace qui ne les ressemblait pas, et c’était là le plus inquiétant ! Cela sentait tout autre chose qu’une simple excursion de la part des guerriers cochons. Ils n’entreprenaient jamais rien de leur propre chef.
Tout cela n’était guère réjouissant, les conséquences de ce nouveau trouble étaient désastreuses et cela était bien loin de toute vérité.

Une chose était certaine, le rapport qu’elle avait à faire pour son père serait d’une longueur bien funeste semblait-il et plus terrible encore… ses yeux bleu saphir allèrent trouver ceux de celui qui avait était son guide jusqu’à présent. Si il disait vrai à propos de l’absence de Merwyn, sa mission était tenue en échec. Ils ne recevraient aucune aide du dessinateur.

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MessageSujet: Re: Sentir seulement que l'on s'éloigne [Terminé]   Sentir seulement que l'on s'éloigne [Terminé] - Page 2 Icon_minitimeLun 7 Juin 2010 - 14:53

Locktar se retourna vivement vers Edel.

- Je commence à en avoir marre de ton surplus d'honneur. Je suis quelqu'un qui normalement est très porté sur l'honneur aussi mais là, toi, tu es au dela de moi. Je n'ai jamais méprisé ta famille. Je ne m'en serais pas permis. Je me doute bien que tu possède une montagne de pièces d'or chez toi mais aujourd'hui, tu n'es pas chez toi. Je suis certain que tu n'as pas énormément d'argent dans tes poches. Jamais je ne t'ai insulté. Tu as simplement cru cela. Je ne suis pas un noble, je n'ai que des manières de fils de soldat. Mais il y a une chose que tu dois savoir. Je n'aurais pas refusé l'accueil de ta famille si on me l'avait proposé. Je te préviens aussi, continue de me vouvoyer et tu ne me verra plus. Si c'est ton choix, il suffit de me redire une fois "vous".

Le guerrier garda ensuite le silence quelques temps. Edel avait demandé des précisions sur l'attaque des Raïs. Il ne savait pas grand chose de ce qui s'était passé. Il pouvait raconter ce qui s'était déroulé au début de l'attaque mais pour le reste, il avait fuit. Il avait déjà perdu de l'estime aux yeux d'Edel. S'il racontait tout, il allait en perdre beaucoup plus. Pourtant, il devait tout raconter, il ne devait rien cacher, il n'avait pas le droit de mentir sur des choses aussi grave.

- Comme je l'ai dit, Merwyn n'est plus apparu dans l'académie depuis plus de trois ans. C'est logique que vous n'ayez reçu aucun appel à l'aide. Je suis certain que de l'endroit où le dessinateur est, il n'a même pas entendu parler de l'attaque des Raïs. Les guerriers cochons sont arrivés en pleine nuit. Tout le monde dormait. Se battre en sortant du lit, c'est compliqué pour des élèves en formation. Nous étions en plein enfer. Les coups pleuvaient de tous les côtés. Le vacarme était assourdissant. L'odeur du sang emplissait nos narines. Je ne souhaite à personne de vivre ce qu'on a vécu cette nuit-là. J'ai vu l'une de mes amies s'effondrer devant moi. Je l'ai prise dans mes bras et j'ai foncé vers la confrérie d'Eoliane pour qu'elle soit soignée. J'ai voulu revenir au combat mais je me suis évanouit. La douleur avait été plus intense que je ne l'avait cru. Je ne sais pas ce qui s'est passé ici par la suite. Une de mes amies m'a raconté ce qui s'était passé. Des élèves avaient succomnbé et Valen Til'Lledoryn avait lui aussi été tué. Valen, c'est l'homme dont je t'ai parlé. C'est lui qui s'occupait de l'académie depuis que Merwyn avait disparu. Je ne pourrais te dire si les Raïs ont tous été tué, s'ils ont attaqués d'autres endroits du Gwendalavir. Il est possible que l'Empereur soit au courant de ce qui s'est passé. Selon ce que je sais, Valen était un de ses amis.

Locktar avait volontairement mis de côté son duel avec Rigden. Edel était suffisamment persecuté par les mercenaires, elle n'avait pas besoin d'apprendre que l'un d'entre eux avait réussit à pénétrer dans l'académie.

Edel Hil'Guidjek
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MessageSujet: Re: Sentir seulement que l'on s'éloigne [Terminé]   Sentir seulement que l'on s'éloigne [Terminé] - Page 2 Icon_minitimeMar 8 Juin 2010 - 16:31

Edel tomba littéralement des nues et l’impression qu’un gouffre énorme s’était refermé sur elle l’envahi tout à fait. Cette foi c’est sur la paroi du box qu’elle s’appuya pour s’empêcher de perdre pied. Til’Lledoryn était tombé… le célèbre bras droit de Merwyn Ril’Avalon, et ami de son père et héro de bien des combats qui ornaient bien des salles du manoir.

Comme eux, il avait été de toutes les grandes batailles, comme eux il avait fait de sa maîtrise des armes, toute sa vie. Les mêmes alliés, le même cercle d’ami, la même condition. Sa réputation n’avait pas d’égale, même chez les siens, et l’enseignement qu’il y dispensait parfois, était bien précieux. Parfois il venait avec le maître dessinateur enseigner aux élèves de sa maison. Père serait fort attristé de cette nouvelle, ainsi que la plupart de ses frères. Le pays allait longtemps pleurer cette disparition, et sa famille plus encore. C’était un allié irremplaçable avec Merwyn, sa mort et la disparition de ce dernier étaient comme un énorme trou béant que l’ennemi aurait causé dans la muraille si haute qui les protégeait depuis des siècles. Une brèche irréparable…

_Je sais qui est Valen Til’Lledoryn. – dit-elle seulement faiblement -

Une larme glissa sur sa joue et son regard tomba dans le vague en voyant déjà les étendards rouge frappé du sceau du défunt, être hissé sur la place principal du domaine, toute la maison domestiques de toute classes compris et les amis présent, amassés ensemble dans, pour un dernier hommage à leur allié de toujours. L’éclat des lames tirés vers le sol, accrochant la lumière du jour, un silence absolu régnant sur toute la cours et dans tout le manoir, toute la scène restant ainsi figée tout le temps que père jugerait utile.

Se redressant doucement, Edel tourna son regard vers son ami qui n’avait pas bougé. Elle ne savait pas quoi dire, elle ne savait plus quoi faire.

_Que vais-je faire alors ?

Une question plus pour elle-même qu'autre au chose, une question qui avait passé la barrière de ses lèvres sans qu'elle cherche vraiment à la retenir.
Elle ne pouvait s’adresser à personne d’autres maintenant. Merwyn et le seigneur Til’Lleldoryn étaient les deux seuls contactes qu’ils avaient ici. Les deux seuls au courant ici de l’existence de sa famille. Elle allait retourné chez elle ?


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MessageSujet: Re: Sentir seulement que l'on s'éloigne [Terminé]   Sentir seulement que l'on s'éloigne [Terminé] - Page 2 Icon_minitimeMar 8 Juin 2010 - 20:02

Edel avait accusé le coup en apprenant que c'était Valen qui était mort. Locktar n'avait pas besoin de l'entendre dire qu'elle connaissait le demi-faël pour le savoir. Si Valen avait été un inconnu pour elle, elle n'aurait pas réagit de cette façon. Le guerrier avait vu la larme de la jeune fille coulée. Un grand meneur d'hommes était mort. Les Raïs avaient réussit une importante victoire. L'académie était affaiblie. Et Merwyn qui ne se montrait pas. Locktar avait du mal à faire confiance en Slynn Ar'Kriss. Il ne l'avait quasiment jamais croisée. Etait-elle compétente pour soutenir l'académie?

_Que vais-je faire alors ?

Locktar n'avait pas à réfléchir bien longtemps avant de répondre. Il avait subit plusieurs pertes de ses suppérieurs quand il était soldat. Il avait connu une telle situation de nombreuses fois.

- Continuer à te battre. Perdre un meneur n'est jamais simple. Il faut tout de même continuer la lutte. Faire honneur à leur mémoire en tirant notre force de leur enseignement. Je te l'ai dit, je peux t'aider. Je n'ai pas de haute réputation, je ne suis pas un meneur d'homme accomplit mais je sais me battre. Pour t'aider, j'ai besoin de connaître l'urgence de la situation. Tu m'as expliqué pourquoi tu étais poursuivit, tu m'as également dis que ta famille recherchait de l'aide. Mais dis-moi, le lieu de ta demeure est-il connu de tes ennemis? Ta famille est-elle en danger en restant dans ta maison?

Locktar pouvait contacter rapidement des amis pour qu'ils viennent à l'académie mais il fallait leur laisser le temps du voyage. En y réfléchissant, le guerrier pouvait rassembler une vingtaine d'hommes qui se battrait sans poser de questions. Soit par dettes envers Locktar, soit par amitié. Mérustis possédait le Dragon Vert, il connaissait certainement quelques brigands qui seraient ravis de proposer leur service en échange d'une bourse remplie d'or. En tout, le guerrier était sûr qu'il pourrait avoir une quarantaine d'hommes derrière eux. C'était peu mais c'était déjà un bon début. Ni Valen ni Merwyn n'était là pour rendre service aux Hil'Meredrine. Ils allaient devoir se battre quand même contre le Chaos. Locktar serait là quoi qu'il arrive, même pour un combat menant à une mort certaine. Il était prêt à mourir pour ses amis.

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MessageSujet: Re: Sentir seulement que l'on s'éloigne [Terminé]   Sentir seulement que l'on s'éloigne [Terminé] - Page 2 Icon_minitimeMer 9 Juin 2010 - 9:46

_Nous ne savons presque rien de leurs manœuvres… seulement que certains des nôtres ne répondaient plus à l’appel et que d’autres avaient été tué… le bras que tu sais, en moins. S’ajoutant à cela, le vol des Gants de ceux-ci. C’est un fait grave ! Ils nous sont aussi cher que n’importe quoi d’autres. Leur prix est inestimable et leur perte un désastre. Nous avons été prit de panique, personne n’est sensé savoir que nous existons. La trahison est bien un fait envisagé, mais cela ne nous donne pas d’avantage d’issus. Alors savoir si ils savent où nous sommes ? Il y a peu de chance, mais dans le doute le Conseil à voter…

Un bruit la fit s’interrompre immédiatement. Des bruits de pas qui passaient non loin. Elle se rapprocha de son ami, toujours aux aguets, les yeux courants un peu partout, murmurant :

_Nous ne pouvons discuter ici. – regardant Locktar et parlant plus bas encore – Nous n’avons plus d’allié ici… qui que puisse être le nouveau magister en fonction, il ne peut être au courant de notre existence. Merwyn était le seul à savoir, lui et le seigneur Til’Lledoryn. Ce dernier est mort, et l’autre disparut… le maître dessinateur est l’un de nos alliés les plus sûr, il n’aurait sut en parler à quelqu’un d’autre sans nous consulter. Nous ne pouvons rester. – court silence, elle
rectifia –
je ne puis rester… à moins que…


En fait si, elle aurait put… faisant passer son bras pour un membre invalide comme le pensait souvent les gens. Peut-être qu’elle devait rester finalement. Mais avec toutes les précautions du monde.
Et soudain l’horreur l’empli tout à fait.

_Le nouveau magister a-t-il accès aux affaires personnel de Merwyn ? Sa bibliothèque personnel ou autre ?

Dans la panique elle avait saisit le bras de son ami, l’affolement dans les yeux. Merwyn avait retiré depuis longtemps, des bibliothèques communes, tous les ouvrages mentionnant des membres de sa famille ou autre en rapport avec le Gant et ce qui s’était passé pour son ancêtre Wildrick. Mais rien envisageait le fait qu’il ait fait disparaître ses ouvrage.

Un jour il avait simplement dit « ils sont en sécurité » et non pas que sa confiance en lui faiblissait, mais des indices ou autre pouvait mener n’importe qui à trouver ces cachettes ou ces tours de dessin. Qui plus est, si le nouveau dirigeant avait effectivement accès à tout cela, il avait tout le temps de ratissait encore et encore les appartements et les effets personnels…
et avec une démarche pareil et une intelligence qu’avait tous les responsables, tout était possible quand à la découverte de quelque chose. Et si en plus cette personne était curieuse !!

Mais que son ami soit au courant de ce genre de chose était bien peu probable… ce n’était pas le genre de faits que l’on criait sur tous les toits.

Son bras retombant mollement, Edel était perdu. Devait-elle rester et s’intégrer à l’académie pour se faire une idée du profile du nouveau magistère ? Ainsi elle pourrait parler aux siens du genre de personne contrôlant maintenant un point stratégique de l’Empire. Ou devait-elle rentrer immédiatement ?

_Je ne sais que faire…


Ses yeux tombant sur l’autre bras du guerrier, celui blessé elle poursuivit.


_N’est-il donc pas vrai que Merwyn à recueillis chez lui des rêveurs ? – elle redressa la tête pour voir une réaction quelconque de son ami – Nous pourrions commencer par cela. Et réfléchir plus tard. Les forces nous manquent, et la manœuvre s’annonce bien grande. Nous devons nous reposer. – et sur un ton plus léger elle ajouta – Parce que je ne voudrais pas faire la difficile mais, traverser les murs n’est pas vraiment une activité très prisé chez moi, et je manque sérieusement d’endurance pour cette exercice semble-t-il.

Elle sourit légèrement en se voyant à nouveau être propulsé contre la paroi comme une vulgaire brindille de plusieurs kilo (oui, oui kilo Sentir seulement que l'on s'éloigne [Terminé] - Page 2 Icon_rolleyes il faut quand même que le mur cède hein, sinon ça marche pas Arrow ).
On ne la croira sûrement pas quand elle racontera avoir survécut à une cascade pareille. Mais le meilleur dans tout ça, maintenant qu’elle y pensait, c’est que les triplets allaient être vert de jalousies en apprenant ça ! Mère aura bien du travail à les dissuader de tenter de reproduire l’acrobatie et père en aurait encore pour bien des cheveux blanc.

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MessageSujet: Re: Sentir seulement que l'on s'éloigne [Terminé]   Sentir seulement que l'on s'éloigne [Terminé] - Page 2 Icon_minitimeMer 9 Juin 2010 - 17:21

- Je serais incapable de répondre à ta question. Depuis que Slynn Ar'Kriss a été nommée, je ne suis plus apparu dans l'académie. Quand j'étais encore élève, le bureau de Merwyn était fermé à double tour. Personne n'avait le droit d'entrer. Je suis sûr que les affaires de Merwyn sont conservées en lieu sûr. N'oublie pas que nous parlons d'un très grand dessinateur. Si les affaires qu'il possédait pouvait être un danger pour toi et ta famille, Merwyn les a sûrement protégé par un puissant dessin. Les dessinateurs sont capables de construire des superbes monuments, dissimuler des livres doit être un jeu d'enfant pour eux.

Locktar repensa à l'Arche, la formidable Arche. Il n'avait jamais vu d'aussi beau monument et pourtant il détestait les dessinateurs. Cette facilité dans la bataille. Ce moyen de repousser l'ennemi en étant loin du danger. Les dessinateurs étaient des lâches selon Locktar. Dans une guerre, il suffisait qu'il y ait un dessinateur des les rangs ennemis pour changer la donne. Le guerrier détestait cela. Les possesseurs du Don ne risquait pas leur vie autant que les combattants. Ils restaient derrière et ils attaquaient à distance. Un archer, c'était différent. On voyait un archer de loin, on connaissait le risque. Un dessinateur ressemblait à un guerrier. Le danger était invisible. Ce n'était qu'au moment où le dessin frappait un homme qu'on se rendait compte qu'un dessinateur était dissimulé dans l'armée ennemie.

Parfois, Locktar avait pensé que c'était de la jalousie de sa part. Il ne possédait pas ce sublime don capable de faire de grande chose. S'il était dessinateur, il en aurait remporté des combats. Les Mentaïs étaient de redoutables ennemis. Locktar devait se battre avec d'autres armes. Il avait réussit à tuer Rigden qui faisait partie de cette classe d'adversaire mais il avait risqué sa vie. Pourrait-il continuer à protéger ses amis sans ce don? Il ne le savait pas mais il ne renoncerait jamais. Se battre était sa raison de vivre. Le jour où il rangerait les armes n'était pas encore arrivé.

- Ce que tu peux faire, c'est aller te reposer. J'ai garder des contacts de mes nombreux voyages. Je pourrais peut être les appeler pour qu'ils viennent nous aider. J'ai besoin de savoir une chose, c'est où tu habites précisément. Les mercenaires sont discrets mais certains aubergistes peuvent les croiser. J'ai un peu honte de l'avouer mais beaucoup d'aubergistes me connaissent. Je pourrais éventuellement leur demander des renseignements pour savoir s'ils ont vu des hommes louches.

Locktar désigna la sortie de l'écurie.

- Allez viens, je vais te montrer les chambres réservées aux visiteurs de l'académie. Tu y trouveras tout le confort que ceux qui travaillent ici.

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Sentir seulement que l'on s'éloigne [Terminé]
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