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 Quand un air de Liberté souffle sur nous... [Privé]

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Invité
Anonymous

Invité

MessageSujet: Quand un air de Liberté souffle sur nous... [Privé]   Quand un air de Liberté souffle sur nous... [Privé] Icon_minitimeSam 26 Déc 2009 - 14:02

Le souffle du vent emplissait l'air d'un éclat de liberté. Il faisait gonfler les narines et voler les cheveux en une danse envoûtante. En fermant les yeux, on l'entendait murmurer à l'oreille des sons mélodieux, qui sans nul doute devaient inspirer les poètes de ce monde ou bien d'un autre. On aurait dit que la terre chantait, appelant ses occupants à lui rendre hommage et à profiter de ses bienfaits. En inspirant profondément, c'est le souffle du monde que l'on sentait se répandre en nous comme un baume apaisant et réparateur. Respirer à plein poumons, sentir l'enivrement prendre part de soi, à en donner le tournis. L'ivresse à l'état pur. Le Souffle de la Liberté.

La rue marchande d'Al-Poll fourmillait à son habitude de gens de tous âges et de tous horizons. L'hiver touchait à sa fin, mais le froid persistant faisait frissonner les êtres et les sourires réchauffaient les coeurs. Une personne regardait le spectacle de l'effervescence avec intérêt. Tia était assise dans sa charrette, un oeil sur ses marchandises, l'autre sur le reste. En définitive, elle avait peut-être mal jugé Al-Poll. Cette ville avait tout pour plaire, au même titre que beaucoup d'autres. Elle aurait cru à une rudesse plus accrue des habitants, mais ce n'était qu'un habile déguisement. Derrière leur carapace, ils étaient beaucoup plus sympathiques qu'elle ne l'aurait cru au premier abord. Elle prit une longue inspiration, elle se sentait bien ici. Présente depuis une semaine dans la rue marchande, elle avait déjà pris les habitudes de l'endroit, ces mille et une choses qui font les différences entre les villes, les régions, les contrées. Tia avait fait la connaissance de plusieurs marchands qui faisaient leur commerce à côté d'elle, et des liens s'étaient tissés sans qu'elle s'en rende compte. Elle inspirait la confiance, et cela facilitait ses relations.

En plus d'être une cité où elle se plaisait, Al-Poll était aussi une ville où ses objets se vendaient bien. Et cela n'était pas pour déplaire à la jeune fille. Particulièrement, ses armes faisaient sensation auprès de la populace à tel point qu'elle se demandait si elle pourrait combler toutes les mains. Si cela continuait, il lui faudrait repartir plus tôt pour aller refaire ses stocks. Elle n'en avait pas très envie, mais c'était le client qui décidait. Celui du moment semblait plutôt indécis. Il avait déclaré chercher un poignard, mais regardait maintenant les épées qu'elle lui montrait. Tia esquissa un sourire, il portait moins d'intérêt à ses armes qu'à ce qui se passait dans son décolleté. Il vit qu'elle l'avait découvert, et vira au rouge tandis que Tia se mettait à rire. Après tout, c'était un appat à clients comme un autre. Elle avait déjà pu voir à de nombreuses occasions que cela fonctionnait même plutôt bien. Finalement, le client lui acheta une boucle de ceinture, avant de s'éloigner en jetant un oeil par-dessus son épaule. Il reviendrait fureter près de sa charrette, la jeune fille aurait pu en jurer.

Alors qu'elle suivait du regard la trajectoire de l'homme, son regard accrocha une silhouette au milieu de la foule. C'était un homme, mais étant donné sa taille, ce devait être encore un enfant. Il avait pourtant une attitude qui démentait son jeune âge, une façon de marcher et de se tenir qui aurait pu appartenir à un adulte. Ce fut cela qui intrigua Tia, sans qu'elle sache pourquoi. Il n'était surement pas le seul à se comporter de cette façon. Il avait un air beaucoup trop sur de lui. La jeune fille le suivit des yeux, posant un regard lourd sur lui en attendant de voir ce qu'il faisait. Elle avait toujours cru que le poids des regards n'était pas quelque chose de totalement anodin.


Elio Tharön
Elio Tharön

Mercenaire du Chaos et Maître de la boutique du Talion
Messages : 306
Inscription le : 06/02/2009

MessageSujet: Re: Quand un air de Liberté souffle sur nous... [Privé]   Quand un air de Liberté souffle sur nous... [Privé] Icon_minitimeDim 27 Déc 2009 - 12:56

Elio marchait, d’un pas assuré. Il arpentait la voie de guerrier avec fierté. Plus encore aujourd’hui qu’il allait acheter sa toute première arme ! Il aurait pu demander à son père, lui rendre visite ou le contacter, il lui aurait fourni des armes gratuitement, lui qui tenait une boutique spécifique dans l’armement. Mais il en était hors de question ! Il se refusait à lui donner la moindre de ses nouvelles, et souhaitait encore moins lui rendre visite. Sa volonté de lui montrer à quel point l’absence et le silence pouvaient blesser quand on ne savait pas la cause de ceux-ci, l’emportait sur le manque qu’il endurait loin de son père. A présent que son père l’avait chassé de la maison, éloignant de ce fait les questions devenues trop pressantes, il devenait de plus en plus indépendant, et solitaire. Et acheter lui-même ce dont il avait besoin l’emplissait d’orgueil. Il voulait cesser d’être un enfant et devenir un homme. Une résolution qu’il s’appliquait à tenir en arguant un visage fermé et dur, et un pas tout sauf hésitant au milieu de la foule.

Les étalages se succédaient, promettant aux consommateurs des achats tous aussi variés qu’inutiles pour la plupart. L’apprenti guerrier soupira en voyant une femme se vanter d’avoir acheté à un prix qu’elle pensait peu cher une robe horrible à la couleur criarde qui ne valait pas plus que quelques piécettes… Ayant tenu avec son père l’échoppe familiale, il avait une connaissance assez poussée de l’argent et des valeurs associées. Et connaissait de même les vices des marchands pour se procurer plus d’argent en se jouant de la cupidité des acheteurs. Surtout dans la Cité d’Al Poll, ville à la grande influence commerciale… Le corbac étouffa à nouveau un rire moqueur en constatant qu’un des négociants affirmait, d’une assurance complètement feinte, que la pierre du collier convoité était véridique et venait de l’Oeil d’Otolep…Voyant que le pauvre homme se laissait avoir, par amour pour sa femme, il décida de faire un légère intervention :

-L’œil d’Otolep est un lac mystique, dont personne n’a réussi à le franchir…Encore moins à être y aller chercher des perles venant de ses profondeurs…C’est curieux, petit je m’amusais à peindre des cailloux semblables et à les tremper dans de l’huile afin de lui donner une substance aussi brillante que celle-ci…Je m’inventais des trésors de cette façon, imaginant qu’ils venaient de contrées lointaines et magiques…

L’homme abusé foudroya le vendeur des yeux et parti d’un pas rageur. Quand au boutiquier il se tourna, plus rouge qu’un Ts’lish venant d’avaler un piment des îles, vers Elio. Ce dernier lui lança un regard narquois.

-Tu vas voir sale garnement !

Le visage du jeune guerrier vira à la méprise :

-Je vais voir quoi ? Tu mens comme tu respires, et tu te gosse des gens honnêtes. Il n’est que justice que ce qui vient de t’arriver. Et je serais toi, je n’insisterais pas, ou tu risques gros !

Il lança à son interlocuteur un regard noir, empreint de menaces, lui faisant bien comprendre qu’il était tout disposé à se battre…Le commerçant le comprit aussi, car il se retourna, prêt à apostropher d’autres clients.

Le garçon continua sa route, tout en glissant sa main dans l’une de ses poches. Quelques piécettes y logeaient. Il espérait que ce serait assez pour ce qu’il voulait acheter. Une main se posa sur son épaule. Il pivota, contrattaquant en emprisonnant la main inconnue dans une étreinte telle que son adversaire ne pourrait s’enfuir. Il se trouva nez à nez avec l’homme qui souhaitait acheter le faux collier. Elio desserra sa prise, le libérant de ce fait.

-Désolé, grommela-t-il.

-Ce n’est rien mon garçon. Mieux vaut être sur ses gardes ces derniers temps. Je voulais vous remercier. Sans votre intervention j’aurais sûrement été lourdement trompé par ce malfrat !

-Bien des personnes sont ainsi bernées…Ce n’est rien.

Il se prépara à repartir, mais fut retenu.

-Attendez, voici de quoi vous remercier comme il se doit ! J’insiste ! J’aurais perdu beaucoup plus sans vous !

Sur ces mots il lui glissa des pièces d’or dans la main. Elio resta figé.

-Je…merci…

-Non, merci à vous.

Et il disparut dans la foule. Le corbac regardait le présent, d’un regard vide. Surpris par ce geste généreux et bon. Il ne le connaissait même pas ! Haussant les épaules il continua sa route. Il n’était guère à l’aise au milieu de cette foule abondante, et la tranquillité de l’Académie lui manquait déjà.

Il parcouru nombre d’étalages. De l’argent en plus dans les poches, il pourrait se permettre un achat plus élevé, et donc de meilleure qualité. Fallait-il encore trouver un vendeur honnête. Et cela était rare ! Il fut attiré par un stand contenant mille victuailles. Armes, accessoires, vêtements… Il ne savait pourquoi mais le pressentiment que la femme qui tenait cette boutique était correcte le prit. Les yeux de celle-ci balayaient l’assemblée, et tombèrent sur lui. Il soutenu son regard, et vint se poster face à elle. Jetant un coup d’œil aux armes, il fut obnubilé par l’une d’elles.

Un arc. Fin, gravé de spirales et d’un langage qu’il ne connaissait pas. Dans un bois inconnu, mais poli et d’une couleur noir ébène. Le fil de l’arc était plus clair, du crin de tigre des prairies. A côté posé un carquois de flèche, fait en peau de loup gris/noir. Une lanière en cuir permettait l’attache au dos du porteur. Quant aux flèches associées, dan le même bois que l’arc, la pointe acérée de pierre argentée. Tout en cette arme dégageait prestance et…familiarité ? Comme si cet arc, fabriqué par il ne savait qui, lui inspirait un souvenir, un sentiment que le créateur était de sa famille, des siens…

Faël.

Elio sursauta. Etait-ce possible ? Ici à Al Poll ?

D’une vois emplie d’émotion et d’espoir, il demanda à la jeune femme :

-D’où vient-il ? Et quel est son prix ?

Il doutait que le prix soit peu élevé, mais il s’en contre fichait. Il voulait savoir son origine. Son don pour l’arc, tout neuf, découvert peu de temps auparavant le guidait dans ses pas au jour le jour. Le sang des faëls coulait en lui…Le sang de sa mère !

 
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