Promenade au clair de lune et rencontre inattendue... (RP terminé)

Ly se promenait, suivie comme toujours par son chat. La Lune, entourée de milles joyaux étincelants, brillait bien haut dans le ciel nocturne, répandant sa douce lumière sur les jardins. Ly, perdue dans ses pensées, s'était dirigée ici après avoir pleurée devant la Lotra. Ses yeux, d'ailleurs, étaient restés plus ou moins mouillés.

Elle marchait au ralenti entre les fleurs, espérant tomber sur quelqu'un qui pourrait l'aider, ou alors, sur personne. D'ailleurs, c'était plutôt ça. Personne. Ly avait besoin d'être seule, pleurer toutes les larmes de son corps chétif.

Non, elle ne devait pas se laisser aller ainsi. ll fallait avant tout qu'elle rentre au dortoir. Mais elle n'en avait pas envie. Passer dans la salle commune, entrer en contact avec des gens, tout cela la déstabiliserait encore plus. La dessinatrice n'aurait alors pas le temps d'être dans son dortoir pour cacher ses larmes.

Elle s'assit sur un banc, puis plongea son regard sur les étoiles. Son chat vint s'allonger sur ses genoux en ronronnant. Ly tremblait. Froid, tristesse, peur... Peur de se dire que tout cela, elle ne pourrait pas le connaître... Alors elle tentait tant bien que mal de penser à autre chose.

Son chat bougea les oreilles, et s'assit précipitemment sur les genoux de la jeune femme, avant de descendre subitement. Ly tourna son regard de tout les côtés et aperçut une forme, indistincte, qui s'approchait d'elle.

-Qui... Qui êtes-vous ? demanda-t-elle. Sa voix était quelque peu brisée.

Une nouvelle nuit passée au coeur de l'académie. Varsgorn appréçiait vraiment la domination des mercenaires sur l'académie qui l'avait abandonné à son sort il y a bien longtemps. Le regard craintif que certains professeurs lançaient sur son passage le comblait de bonheur. Il avait enfin sa revanche. Point négatif tout de même, les anciens professeurs que Varsgorn avait eu par le passé étaient morts ou avaient quittés l'académie. Il aurait tant aimé pouvoir tué lui-même son ancien maître marchombre. Il pouvait bien entendu se venger en pourchassant les anciens professeurs qui aujourd'hui aspiraient à une retraite paisible mais Varsgorn n'avait pas de temps à perdre. Surtout en sachant que ces meurtres ne le satisferaient pas assez.

Comme toujours, il sortait la nuit. Il décalait son sommeil pour dormir le matin. Voir ses incapables d'élèves qui s'entraînaient dans la cour l'énervait au plus haut point. Comment les professeurs de cette académie pouvaient-ils espérer voir ses élèves devenir des soldats avec un apprentissage aussi peu poussé? C'était sans surprise que les raïs avaient triomphé de ses incapable. Maintenant les professeurs payaient le prix en étant obligés de suivre les ordres des mercenaires.
Varsgorn enfila sa tenue d'un blanc pur et il rabattit sa capuche sur sa tête. Varsgorn prit une demi-douzaine de couteaux et sa lame courte qu'il dissimula sous ses vêtements. Il n'avait pas besoin de son épée, il se battait suffisamment bien pour triompher de tous ses ennemis avec des couteaux et une lame courte. Il vérifia que ses lames secrètes, cadeau du Rentaï, sortaient sans difficulté. Pure précaution car il s'en servait rarement. Seulement une poignée d'hommes avait été tuée par ses lames secrètes. Varsgorn était un maître assassin et ses couteaux faisaient sous mouche. Dernièrement, malheureusement, il avait vu deux de ses victimes s'enfuir sous ses coups. Deux élèves de cette saleté d'académie. Il supposait tout de même qu'ils étaient morts non loin car ils se vidaient de leur sang.
Varsgorn sortit de l'appartement qu'il s'était adjugé. Son appartement était suffisamment loin de la cour pour ne pas être réveillé par les coups d'épées des entraînements matinaux. Désormais, la liberté de la nuit s'offrait à lui. Il pouvait s'éloigner de l'académie s'il en avait envie. Il n'y avait aucun danger à craindre puisque les mercenaires étaient à l'académie et que les raïs étaient leur allié. Les "patrons" de Varsgorn craignaient une attaque d'éventuels survivants mais pour Fantôme, tout ceux qui s'étaient dressé sur le chemin des raïs étaient morts ou en prison. En traversant la cour, il entendit des bruits de pas. Un élève se baladait donc en pleine nuit malgré le couvre-feu. Varsgorn ne se retint pas de sourire. Il allait pouvoir s'amuser un peu à faire trembler ce petit avorton. Il se dirigea à l'oreille pour débusquer l'élève. Il se rendit alors compte que c'était une demoiselle. Elle était assise sur un banc. Un chat, lové sur ses genoux, se releva en entendant Varsgorn. L'élève sursauta. Elle n'avait visiblement pas entendu l'approche du mercenaire.

-Qui... Qui êtes-vous ?

La voix de la jeune femme était brisée. En s'approchant encore un peu, Varsgorn remarqua que c'était pas forcément à cause de la peur, car des larmes coulaient sur ses joues.

- Ca serait plutot à moi de demander votre identité. Après tout, moi je ne suis pas en infraction au couvre-feu.

Il marqua une pause et il ajouta:

- Trouvez également une très bonne excuse pour votre présence içi. Etant garde de cette académie, j'ai le pouvoir de vous mener devant l'intendant qui vous punira certainement pour désobéissance.

Varsgorn s'était placé d'une certaine manière pour que ses traits restent dans l'ombre. Il arrivait parfois que malgré sa capuche, on le voit. En se dissimulant, il se doutait qu'il augmentait l'effet de peur chez l'élève. La voir déjà dans un état de pleurs rajoutait à son plaisir. La pauvre élève allait passer la pire nuit de sa courte vie.

Le couvre-feu ? Mais comment avait-elle pu l'oublier ? Le garde se cacha dans l'ombre, et Ly ne le voyait pas. Fuir ? Non, c'était une mauvaise idée, et maladroite comme elle était, elle trébucherait certainement. En tout cas, elle n'allait pas lui répondre. Ce qu'elle avait horreur de l'autorité ! Un éclair illumina un instant ses yeux.
Elle essuya ses larmes, prenant son temps, mais les battements de son coeur s'étaient accelérés. Il comptait vraiment l'emmener chez l'Intendant ?
Il lui restait une arme, la plus belle qu'elle n'ait jamais eu : le mensonge.

-Je suis désolée monsieur... dit-elle, la voix redevenue normale. Je sais que je ne devrais pas me trouver là, mais...

Elle s'arrêta, lança un léger soupir. Il était trop tard, et elle n'arriverait pas à sortir un mensonge convenable. Son chat, monté sur son épaule, cracha en direction du garde. Ly le prit précipitemment dans ses bras. Elle préférait que le garde s'en prenne à elle plutôt qu'au petit chat gris aux yeux globuleux auquel elle s'était attaché. Sa décision arriva par hasard.

*Je vais dire...*


-La vérité... c'est que je sais que je ne devrais pas être ici, mais que j'y suis quand même parce que je n'ai pas voulu retourner à ma salle commune. Vous avez bien vu que je pleurais, non ?

Ly avait dit cette phrase avec une bonne dose d'insolence et une pointe de défi. Si il le voulait, il pourrait l'emmener devant l'Intendant. De toutes façons, elle était trop fatiguée pour penser aux conséquences.

Cette jeune fille avait du cran, Varsgorn devait le reconnaître. Elle était en tort et elle ne cherchait pas à inventer un mensonge. Pire que cela, elle répondait avec insolence au garde de l'académie. Fantôme appréciait ce trait de caractère car il était un peut comme ça. D'un autre côté, la demoiselle avait fondu en larmes sûrement pour une futilité. Ce point-là, Varsgorn le détestait car ça lui rappelait son enfance passé à l'académie. Il avait été si frêle si peureux par le passé qu'il se dégoutait lui-même. Son expérience marchombre l'avait renforcé mais c'est surtout son apprentissage mercenaire qui l'a transformé. S'il était devenu un assassin, cette petite le pourrait aussi. Il suffisait d'un mentor pour la mener subtilemment sur la voie des mercenaires. Fantôme pouvait évidemment remplir ce rôle. De plus, en se faisant passé pour un garde, il pourrait faire semblant d'être le protecteur de l'élève. Un sourire se dessina sur le visage du mercenaire. Heureusement, la jeune femme ne pu voir ce sourire, sinon, elle aura pu être inquiète par cette soudaine joie du garde.

- Je ne suis pas encore aveugle, j'ai bien vu que vous pleuriez. Vous pensez vraiment que ce comportement de victime fait honneur à cette académie? Ce n'est pas en pleurant que vous deviendrez une personne de renom dans notre société.

Son ton avait été dur, symbole de sa rage vis-à-vis de ce comportement qu'il détestait tant. Il s'approcha un peu. La lumière de la lune l'éclaira. Son visage était peut être visible de la jeune fille mais il s'en moquait. Après tout, il se baladait bien sans sa capuche dans la journée. Il étudia la jeune femme. Elle était assez maigrichonne au goût de Varsgorn. Elle ne pouvait pas être une combattant, ou alors l'académie devrait vraiment durcir les conditions d'inscriptions.

- Si vous ne voulez pas vous retrouver devant cet huluberlu de Jehan, vous allez devoir me parlez un peu de vous. Quel est votre nom? Quel enseignement suivez vous? Et surtout pourquoi ses larmes?

Cette conversation allait vraiment ennuyer Varsgorn mais s'il voulait que la jeune fille lui face confiance, il devait en passer par là. Quand les formalités de présentation serait finies, il pourrait passer au niveau suivant, c'est-à-dire faire en sorte que cette jeune fille devienne une apprentie mercenaire.

Un ton dur et une rage transparente s'était dévoilé dans les propos de l'homme. Ly fronça doucement ses sourcils. Pour qui se prenait-il ? Et de quel droit lui parlait-il sur ce ton ? Il était peut-être garde, mais cela ne lui donnait pas tous les droits ! Elle allait lui répondre lorsqu'il s'approcha. Ly recula d'un pas, désirant garder une certaine distance "de sécurité". Elle estimait encore qu'elle n'était pas assez prudente, et sa tête lui hurlait de s'enfuir à toutes jambes. Mais elle n'allait pas fuir devant un simple garde.
Il se mit alors à lui poser des questions, auxquelles Ly n'avait pas du tout envie de répondre. Mais elle sentait qu'il le fallait, même si elle ne supportait pas de répondre à "un supérieur". Elle poussa un soupir et répondit, contre son gré.

-Je m'appelle Enelyë Wind et je suis un enseignement de dessinatrice. Quant à mes larmes, ça ne vous regarde absolument pas, finit-elle avec un soupçon de colère.

Elle regarda le garde, tentant d'apercevoir ses traits, mais la capuche le cachait bien, même si la Lune semblait avoir lancé un rayon dans sa direction. Mais, dans le même moment, Ly s'était également retrouvée en pleine lumière en reculant. Sauf qu'elle n'avait aucun capuchon pour cacher ses cheveux ou son visage.
Son chat miaula et sauta à terre, griffant au passage la jeune femme. Une souris avait détourné son attention de tout ce qu'il se passait. A moins qu'il n'ait senti quelque chose que Ly ne pouvait pas percevoir.

*Hmm, quel peureux ce chat. Lui, il n'a rien à craindre !*

Elle suivit son chat du regard, jusqu'à ce qu'elle ne puisse plus ne le voir. Puis elle reporta son regard sur le garde. Avec un éclair de haine dans les yeux, simplement parce qu'il était, en tant que garde de l'Académie, son supérieur.

Le garde la fixait, et elle le sentait. Il reprit la parole et elle l'écouta attentivement.
Envie de l'aider ? Pourquoi avait-il brusquement changer de discours ?
Ly croisa les bras et écouta la suite de ce qu'il avait à dire. Elle avait de temps en temps des expressions qui trahissaient ses émotions : grimace lorsqu'il dit "je fondais souvent en larmes", ce qui n'était pas le cas de Ly, yeux écarquillés quand il dit "Si tu acceptes de me faire confiance" alors qu'il avait menacé de la dénoncer à Jehan, et moue agacée lorsqu'il lui fit une proposition qu'elle n'était pas en mesure de prendre.
Alors sincère ? Elle n'y croyait pas une seconde. Si elle avait été légèrement plus forte, elle lui aurait sans doute mis un coup de pied, histoire de l'arrêter quelques instants pour qu'elle prenne la fuite.
Puis elle remarqua qu'il était passé du vouvoiement au tutoiement.

-Je me demande pourquoi je devrais vous croire, lâcha-t-elle finalement.

La lueur de haine avait été remplacé par une lueur de perplexité et de curiosité. S'il arrivait à attiser cette curiosité, Ly le suivrait peut-être. En attendant, il allait devoir lui fournir de bonnes explications.

-Et surtout, comment se fait-il que vous vouliez m'aider alors qu'il y a cinq minutes à peine, vous étiez prêt à m'ammener au bureau de l'Intendant ?

Cette question, elle devait la poser. Là, elle n'avait pas tout compris.

Varsgorn avait commencé à tutoyer Enelye volontairement. Après tout, s'il voulait qu'elle lui fasse confiance, il fallait rompre la barrière du "vous". Fantôme avait remarqué les expressions différentes du visage de l'élève. Il l'avait peut être jugé un peu trop rapidement mais il s'en moquait. Après tout, s'il acceptait de le suivre, il apprendrait à la connaître.

-Je me demande pourquoi je devrais vous croire

Aïe! Elle montrait des réticences. Elle était maligne et c'est d'ailleurs pour ça que Varsgorn avait fait cette proposition. Maintenant, il allait devoir fournir des explicaitions claires et sans signaler qui il était vraiment.

-Et surtout, comment se fait-il que vous vouliez m'aider alors qu'il y a cinq minutes à peine, vous étiez prêt à m'ammener au bureau de l'Intendant ?

En réponse, Varsgorn éclata de rire.

- Je ne t'aurais jamais envoyé devant Jehan. Ce vieux fou est incapable de dire deux phrases censées. Je me demande vraiment comment il est arrivé à ce poste. Je t'ai menacé pour m'amuser. J'aime voir la terreur dans les yeux des élèves. Malheureusement, tu n'as pas su contenter mon plaisir. C'est d'ailleurs un peu pour ça que je te fais cette proposition car tu ne te laisses pas intimider. Maintenant, tu peux très bien me dire non. Mais sache que je ferais cette proposition à un autre élève si tu refuses. Et quand tu le veras plus fort et plus aimé que toi, tu seras déçue d'avoir dit non.

Varsgorn mentait bien entendu. Il n'avait pas vu d'autres élèves si intéressant que la jeune élève. La plupart était des enfants pourris gatés par leurs parents. Il espérait qu'Enelye soit suffisamment insouciante pour ne pas se rendre compte que Varsgorn était un mercenaire.

- Je ne sais pas si tu as déjà voyagé, mais il est fort possible que je t'emmene découvrir des endroits éloignés de cette académie. Les voyages forment la jeunesse et je connais pas de nombreux endroits intéressants pour s'entraîner. Si tu me suis, tu auras un corps suffisamment fort pour tenir une épée et tu seras une incroyable lanceuse de couteaux. Ton nom fera trembler tes adversaires. Vu que tu as le Don, tu seras même plus puissante que moi car je n'ai jamais eu la chance de posséder le pouvoir du dessin.

Il marqua une pause pour reprendre sa respiration. Il s'installa sur un banc.

- Ce n'est pas à moi de dire ce que tu dois faire, tu peux aussi bien me dire non. Ce n'est pas pour ça que je serais une plaie pour toi. Avant cette nuit, on ne se connaissait pas et si tu dis non, on se croisera simplement.

Varsgorn croisa les bras et il fixa la jeune femme dans les yeux.

Varsgorn avait observé la jeune fille. Il avait bien entendu remarquer ses changements d'humeur. Elle était désormais songeuse. Elle réfléchissait donc à la proposition du mercenaire. Fantôme avait marqué des points. Il ne pouvait plus rien faire pour décider Enelye. C'était à elle de faire son choix.

-Je dois réfléchir... Je propose qu'on se retrouve ici, à la même heure, demain ou après-demain. Comme vous préférez

Le mercenaire prit la parole très rapidement.

- Une journée de réflexion devrait te suffire. On se retrouve donc demain à la même heure. Maintenant, je te conseille de retourner dans ta salle commune. Les autres gardes ne seront peut être aussi indulgent que moi. Passez une bonne nuit.

Varsgorn se leva et il disparut dans la nuit. Il était devenu ombre parmi les ombres. Le surnom de Fantôme se méritait et le mercenaire le méritait au plus haut point.

Prudent, il se promit de rester dans l'ombre le lendemain pour être sûr qu'Enelye ne viendrait pas accompagné. Elle pouvait très bien s'être douté de quelque chose et prévenir un professeur. Varsgorn se doutait que les professeurs, malgré le fait qu'il se soit rangé sous les ordres des mercenaires, luttaient dans le secret pour reprendre le contrôle de l'académie. Ils se feraient un plaisir de tuer un mercenaire seul en pleine nuit.

Varsgorn ne se retourna même pas pour regarder Enelye. Il s'éloigna de l'académie. Il ne reviendrait qu'au petit matin.

[Je te laisse poster un éventuel dernier post. Tu peux aussi créer l'autre Rp du lendemain, vu que Varsgorn restera caché jusqu'à ton arrivée]