Nom -
Nel’ Atan
Prénom -
Anael
Race -
Humaine
Age -
9 ansAlignement -
NeutreClasse -
Aucune
L'Image Neuf ans, une silhouette vague, étriquée. Des pieds plats, veinés, des chevilles osseuses et saillantes. Ses mollets et ses cuisses ne se distinguent que grâces aux deux pointes de ses rotules qui tirent sur sa peau chétive, trop tendue. Des hanches droites, une taille et un torse raides, maigres et friables. Tout un corps anémié et malingre. Ses côtes percent sa peau décolorée, presque translucide. Ses clavicules anguleuses, telles deux flèches ancrées dans sa chair. Des épaules frêles, s’étendant sur des bras trop longs, cachectiques, aux coudes en pointes acérées. Des doigts désaxés dans ce corps débile et dérisoires. Doucement graciles, en dépit de leur longueur et de leur couleur glaciale, livide. Ses mains incolores semblent crisser lorsqu’elles se plient, alors que la peau se tend, comme prête à se rompre, à se déchirer dans un suintement rêche. Son cou d’ivoire lactescent, roide et cassant, comme s’il suffisait d’une infime pression pour que les os s’effritent et tombent en poussière, ou craquent brutalement. Son menton légèrement en retrait. Son visage, doux ovale, sans pommettes. Une arrête de nez marquant tous les traits de son faciès. Des lèvres d’albâtre, des oreilles invisibles, une peau opalescente, déjà marquée de traits et ridules, quoique rendues invisibles par la candeur. Des cheveux inégaux, lisses où ondulés, battant ses épaules, noirs et gris. Voire blanchâtres. Si ces cheveux sont plus bruns foncés que noirs, ceux-ci jurent, avec brutalité, presque ostentation, avec sa peau diaphane. Elle a hérité les cheveux de sa mère, mais a abandonné la peau halée de la jeune femme au profit de celle, blême, de son père. Une démarche chaotique ; Tantôt fluide, légère, comme celle d’un enfant de huit ans, tantôt raide, trébuchante, hachée, fragmentée et hésitante.
L'EspritOn dirait vaguement un pantin désarticulé. Elle ne parle pas, ou si peu. Tantôt violemment désintéressée d’elle-même et de tout ce qui pourrait l’entourer, pour peu qu’elle en ait conscience, elle frôle un état autiste. Mort. Comateux. Tantôt presque éveillée, impudiquement curieuse, elle fixe, ostentatoire, insouciante, ne souciant pas d’être gênante ou insultante. Elle toise au-delà de tout respect et de toute considération. Sa mémoire est visuelle et implacable, sa logique défaillante. Pas de volonté marquée, une imagination inexistante. Discrète uniquement de par sa taille, son souffle, râle, est souvent traitre pour qui sait écouter. Nonchalante, étrangère à la colère, à la compassion, à la haine, à la rancœur, uniquement dévorée implacablement par une peur lente et froide. Peur irrationnelle, sans source, juste intensément ressentie, violente, incisive. Éternellement indifférente, elle ressent envers sa mère un obscur alliage d’amour – légèrement futile – et de pitié, une adoration stupide pour son père, qu’elle n’a pas connu. Parfois, une sorte de fascination pour un individu anonyme, dont un éclat, même infime, la séduit. Elle n’a pas de goût, sinon de temps à autre une envie passionnelle, brève et frivole. Instantanée et instable. Avec toutefois quelques – trois – récurrences : Les flammes, les miroirs, la pluie. Elle n’est, ni heureuse et allègre, ni triste ni malheureuse, elle ne souffre de rien : Pour cela, encore aurait-il fallu qu’elle aime – elle-même, au minimum – ou qu’elle partage. Voire qu’elle haïsse. Des paroles acides et acerbes, parfois machiavéliques et imbéciles, animées par un puéril désir de nuire.
Aigre avant même sa dixième année.
Qualités -
Posée ; Silencieuse ; Intelligente ; Principaux défauts :
Vague ; Inapte à la bienséance ; Fragile ; Insensible Particularité -
AucuneLe PasséSituation familiale -
Père décédé, Mère retrouvée après 4 ans de séparationSituation sociale -
NormaleHistoireNée d’hypocrisie et de naïveté.
Elle l’aimait, ou le croyait-elle avec une sincérité élémentaire. Lui n’était animé que d’un désir latent de se rendre maître d’une perle rare, d’un bijou, d’un être exceptionnel : L’union du Chaos et de l’Harmonie, l’âme parfaite. Savait-il, l’imbécile. Ils s’aimaient, factices, au détriment d’un autre amour, lascif, qui se taisait devant les convenances, ces hypocrites. Accompagnés d’un marchombre et de son apprenti, presqu’émancipé, ils filaient d’un amour dérisoire et sans fatalité. Et puis, après le temps nécessaire à l’ancrage d’une confiance immérité, indispensable à la menée de son désir, l’homme du chaos créa ce pour quoi il se sacrifiait ainsi.
Alors, elle naquit.
Attention superflue et omniprésente, chaleur et exultation, amère pour l’une, machiavélique pour l’autre. Mais la fillette ne manqua de rien. Ni d’entourage, ni de matériel, ni même de l’affection, cette notion que l’on croit si indispensable à la croissance de l’enfant. Et puis, parce qu’une histoire normale, ce n’est pas cool, l’univers se renversa à la manière d’un sablier aux grains dorés. – Ou argent, ou bronze, ou gris, c’était juste pour la poésie.
Lorsque la révélation de la véritable nature de son père, et par là, de ses intentions réelles, entrainèrent un enchainement de mauvaises allégresses, Anael était âgée de deux ans, et avait passé ce qui resterait à jamais deux années de vie. Elle fut ignorante de tous ces faits, qui, pour autant, étaient nés d’elle comme elle était née d’eux. Seul lui revenait, par bribes, les bras chauds de Nathaël, dévoué, et le tremblement de la main de sa mère. Parfois, les chaos de la course qui s’ensuivit, effrénée et sans grande utilité.
Quatre années durant lesquelles elle courut vers la léthargie et un état mort et vide. Elle s’approchait d’un décès de l’esprit, d’un trépas de l’âme. Elle se suicidait à petit feu. La rêveuse chez qui elle vivait n’avait rien, ni de généreux ni d’exécrable. Elle élevait la jeune fille qu’on avait abandonnée devant sa porte, avec les mots d’ordre d’un régime ancien : Autorité et autodidactie. Un jardin pour jouer – sans se salir, un ruisseau, une chambre, un soleil, de la pluie, des jours, de repas, des nuits, des matins, des soirs. Une monotonie fade, dès les premiers jours. Elles partageaient leurs vies comme un mari et sa femme partagent une vie : Chaque instant, chaque bribe, chaque filon. Sauf qu’elles n’avaient pas choisi leur compagnon de vie. Les instants les plus épiques restaient leurs excursion au marché, où la gamine s’abreuvait des mouvements infinis et des exhalaisons fugaces. Le marché était un havre. Mais les Grands Méchants ne se laissent pas avoir ainsi.
Elle avait quatre ans, et ne compris guère mieux que la première fois ce qui se passa. Des hommes encapuchonnés – quelle ironie, de quoi souhaitaient-ils se cacher alors que la fugitive, ici, c’était elle. Du bruit, du fer, du sang. Du sang tout doux clapotant juste un peu plus loin. Auriez-vous déjà essayé de vous cacher sous la table lorsque des mercenaires pointent leur nez pour avoir votre peau ? -Ou presque. C’est pourtant l’ordre que lui donna la dame rêveuse, ordre qu’elle exécuta, bon enfant. Autant dire qu’un geste plus dérisoire aurait manqué de déclencher l’hilarité des capuchons. Et puis son sauveur, de nouveau, lui offrit de vivre. La course effrénée dans les bras du marchombre lui sembla étrangement familière, comme un passage qui reviendrait en boucle dans une vie enrayée. Et c’est là qu’elle retrouva sa mère – ou ce qu’il en restait. Plus âgés, plus aigre, tellement plus fade. Nathaël la quitta à nouveau, et elle s’agaça des abandons répétés du seul qui ne s’était jamais occupé d’elle dans les moments les plus critiques. Trois ans ne suffirent pas à ce que la mère et la fille se retrouvent. Si changées, si mortes, l’une et l’autres. Et comme toute enfant orpheline d’un parent, elle se fascina pour ce parent inconnu.
Ena, Sa mère.
Gendaï, son père.
Nathaël, ami du couple, puis amant d’Ena.
AutresComment avez-vous connu ce site ? C’était il y a si longtemps…