Passage- Julia (Passages réussis)

Messages : 449 Inscription le : 14/02/2008 Age IRL : 33

Une épreuve de passage ? Julia avait grimacé en lisant ses mots sur une lettre très officiel par sa brièveté, du prima des Lupus. Elle n’avait aucune idée de ce que cela pouvait être, mais elle sentait bien l’aspect très… comment dire… important de la chose. Elle avait comprit de ci de là, que c’était une épreuve où elle jouerait sa futur année. Tous les élèves étaient angoissés par cette période, maintenant elle le savait. Avec toutes les crises d’angoisse qui s’étaient opérés en plein milieux du couloir, devant ses yeux, ses regards perdus et paniqués comme des être près à plonger et qui oscillaient dangereusement au bord de l’apocalypse, c’était un véritable contraste avec le calme froid du reste de l’année.

Julia avait plié le morceau de parchemin et l’avait rangé soigneusement dans sa sacoche, au cas où cette convocation devait être réutilisée par la suite, pour foule de raisons qui ne lui passait pas par la tête maintenant. La jeune fille avait donc passé sa semaine, dans l’attente de l’examen, à regarder -telle une spectatrice-, la métamorphose presque incroyable de l’académie, du moins de ses élèves. C’était comme si que l’on avait tourné une page, et que dans un mouvement générale on était passé à l’acte suivant de la comédie ou tragédie, selon le point de vue, que constituait l’établissement entier. Ses acteurs en devenant d’autres, l’ambiance et le décor prenant un autre aspect, on s’échangeait presque nos rôles. Celui qui passait son temps à se vanter toute l’année en faisant le beau, devenait tout assombrit voir les larmes aux yeux en ce rendant compte qu’il allait très probablement tout rater, car il n’avait même pas prit le temps d’être attentif en cours (trop occupé à faire son propre éloge), le timide devenait sûr de lui en sortant de l’épreuve qu’il pense avoir réussit, le colérique devenait tout diminué ou alors à l’effet inverse, remplaçait l’Intendant dans le plus beau rôle du tyrannique le plus inégalé jusqu’alors. Tout avait un nouveau visage. Constations qui fit sourire Julia qui se demandait si cela était pareil pour elle, si quelqu’un la voyait de l’extérieur.

Mais en ce qui concernait ce qu’elle ressentait, rien n’avait bougé pour sa part. Pas de tensions, pas de monté brusque de panique, pas de pleure, pas de désespoir, pas de joie, pas de hâte ni d’empressement, rien du tout. Le calme totale, comme si tout son être s’était tut ou l’avait tout bonnement décidé du jour au lendemain. Elle ne changea même pas ses habitudes ou quoi que ce soit. C’est donc dans un sentiment étrange d’attente d’une quelconque réaction de sa part, au sujet de cette épreuve, que la jeune fille avait mené sa semaine et se tenait à présent devant la porte du maître d’arme. Elle était presque effrayée de constaté que cette panique ou cette pression ressentit par tous, ne la saisissait toujours pas, alors que sa main se levait vers le bois impeccable de la porte du bureau où elle était convoquée.

Elle eu une pensée pour Blanche et Lupus, qui au matin avaient hurlé leur présence dans le sous-bois. Un sourire léger naquit sur ses lèvres et elle frappa.

Parfois il faut savoir laisser faire les choses, même si on ne sait pas vraiment ou du tout, ce que le destin peut ou non, nous réserver par la suite. Une chose folle peut-être, mais c’était en un sens une grande aventure et ça ne lui déplaisait pas…

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- Ah, Julia! Je t'attendais...

Valen n'avait pas laissé le temps à Julia de le saluer et l'invitait déjà à s'installer confortablement. Le projet de Rurïl ne lui plaisait pas et y mêler Julia paraissait la vouer à une mort certaine, mais il laisserait la jeune fille décider par elle-même... ce qui était assez inhabituel en matière d'épreuve de passages. Jamais il n'aurait imposé d'épreuve si dangereuse à une initiée, mais puisque le Maître fauconnier semblait penser que cela plairait à la Lupus de l'accompagner, le demi-Faël s'était résigné à lui en parler avant que Rurïl ne le fasse. Prenant place à son tour, Valen entra aussitôt dans le vif du sujet :

- En tant qu'initiée, tu dois normalement passer et réussir une épreuve pour pouvoir accéder au noviciat et prouver ta valeur. Habituellement, je choisis moi-même l'épreuve, une épreuve qui doit pousser l'élève à se surpasser et à mettre à profit sa formation et ses propres ressources. Maître Rurïl a toutefois proposer que tu l'accompagnes dans un voyage dans les Royaumes Raïs. pour une... " quête " personnelle. Une quête que je désapprouve...

Voyant que Julia allait s'exprimer, le demi-Faël tendit la main pour lui signifier de se taire et poursuivit ses explications :

- Mais je te laisserai néanmoins le choix. Ce périple au sein des Royaume Raïs est tout particulièrement dangereux et Maître Rurïl compte voyager en groupe réduit... ce qui rend d'autant plus mortel une éventuelle rencontre avec des guerriers raïs, et ce, même si Evaine Derkan accepte de vous accompagner. Tu es donc libre de prendre part à ce voyage, qui serait ton épreuve de passage, mais... retiens bien que tu y risqueras la mort à chaque pas, et tu la risqueras davantage à mesure que vous vous enfoncerez plus profondément au sein de ces terres hostiles.

Valen pensait avoir été suffisamment clair sur les dangers de ce voyage. De toutes manières, qui serait suffisamment ignorant pour ne pas se rendre compte de la folie et de la dangerosité de ce voyage? Avec un soupir, il posa la question fatidique :

- Julia, acceptes-tu de prendre part à ce voyage?

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Julia fut surprise, et soudainement comme réveillé, à cette rapide entrée en matière. Elle avait frappé, on avait ouvert et la voilà qui était assise… un sentiment étrange l’avait saisit, mais elle n’en tint pas compte et le repoussa quelque part au fond de l’abîme qui se creusait de jour en jours, au fond d’elle-même. Mais de suite un autre sentiment la submergea. Rurïl avait accepté de l’emmener ! Il avait non seulement accepté, mais obtenue l’assentiment du prima au sujet de son voyage ! Julia n’aurait sut exprimer ce qu’elle ressentait. Ça y est elle y était… elle y était bien, cette foi.
Son regard vagua un instant dans le vide quand le maître d’arme ne lui dise, qu’il n’était pas pour sa présence à elle, dans l’expédition. Elle dût bien l’avouer, ne pas recevoir l’assentiment entier du modèle de la maison Lupus, lui fit mal quelque part. Son cœur s’était serré, c’était peut-être la dernière chose qu’elle lui demanderait de tout ça vie… mais il est vrai, qu’il n’était pas sensé le savoir. La jeune fille voulut donc tout de suite protester, ou au moins dire quelque chose, mais le Prima lui intima le silence. Ce voyage serait son épreuve de passage afin d’accéder au noviciat, mais ce seulement si elle acceptait le périple. Sans même attendre une seconde de plus elle répondit :

_Oui ! -puis se rendant compte du ton un peu fort qu’elle avait employé, elle baissa légèrement les yeux et reprit plus calme.- Je veux dire : oui, j’accepte.

Voilà… c’était fait. Discrètement elle soupira doucement.
Elle n’était pas inconsciente du danger qu’elle devrait affronter en allant là-bas… cela la contrariait en effet. Ça l’a contrariait même beaucoup… pas tant pour elle, mais surtout pour les autres. En d’autres circonstances elle aurait dit qu’ils étaient complètement fous de se rendre là-bas en effectif réduit. Totalement malade, même ou même totalement inconscient et autodestructeur. Oui… autodestructeur, c’était le mot. Mais elle, n’avait-elle pas était aussi folle qu’eux, d’envisager de s’y rendre totalement seule ? La mort vous faisait accomplir ou penser de ces folies parfois… Julia n’était pas sûr que cette entité elle-même, sache bien où elle voulait menait les hommes, finalement. Trop occupée à s’amusait de leur vie, elle était sûr que l’idée Noir s’emmêlait souvent dans leur destins. Elle ne savait plus qui devait mourir quand, où ou de quel manière… peut-être étaient-ils trop nombreux en Gwendalavir…
Sans qu’elle s’en rende compte, sa main qui reposait sur sa cuisse s’était crispés sur sa tunique. Certainement qu’elle était nerveuse au fond. Elle ne s’attendait pas à ce que le maître d’arme, lui parle de cette étape de sa vie à elle. Cette épreuve qui l’était avant tout pour des raisons qui ne touchaient absolument qu’elle… ce passage obligé dont sa tante l’avait convaincue… elle ramena son regard vers le demi-faël.

_On ne veut pas toujours aller là où l’on devrait être, n’est-ce pas ? –silence, elle ne savait pas elle-même pourquoi elle avait dit ça- J’ai de la peine à savoir que je n’ai pas votre entière assentiment, mais c’est normal après tout… enfin je crois. Je vous remercie de me laisser le choix. C’est important pour moi…

D’ailleurs, il ne serait certainement jamais à quel point cela était important pour elle. Il ne saurait jamais qu’il aura peut-être contribué à lui sauver la vie. Quel paradoxe, elle aussi. Aller chercher la vie dans la mort… car au fond c’était ça. Mais y avait-il là-bas réellement la moindre trace de vie ? Et sa tante qui ne l’écrivait plus, Julia se sentait un peu perdu et elle avait peur. Peur qui lui était arrivé quelque chose ! Elle savait le poids que cela avait dû représenter pour sa mère de substitution, de lui demander, de l’informer d’une telle horreur. Ça l’a rendait malade de se dire qu’elle était certainement en mauvaise santé à cause d’elle toujours ! Elle aurait-dû accepté de se rendre à Ondiane, finalement ! Faire abstraction de ses propres aversions, pour ne pas encore jouer avec les sentiments fragiles et ternis par les âges, que sa tante développait facilement. Elle était égoïste ! Et voilà ce qui arrivait… sa tante était peut-être aussi mourante qu’elle ne l’était elle-même… quelle ironie.
Ses yeux légèrement humides, reprirent pied dans le réel quand des mots expérimentés et embaumés de prestance retentirent à ses oreilles. Le charismatique maître d’arme reprenait la parole…

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- Fort bien.

Valen avait peut-être l'air quelque contrarié par cette décision... Le demi-Faël jugeait ce projet totalement insensé et plus il y pensait, plus fou et dangereux il le trouvait, mais il était désormais trop tard pour revenir sur sa décision. En tant que Magister, il fallait suivre certaines règles tacites pour ne voir pas son autorité minée. D'autant que ces temps troublés n'étaient pas un bon moment pour affaiblir son autorité, il fallait au contraire la renforcer... et donc, tenir sa parole quand on la donne, même tacitement. Désormais, la question était réglée :

- Ne me remercie pas de t'avoir laissé le choix, tu le regretteras peut-être. Au cours de voyage, ne relâche jamais ta prudence et ne fais surtout pas montre de ton caractère rebelle et indiscipliné... les Royaumes raïs ne sont pas un lieu sain pour des personnes insensées.

Avec un soupir, il acheva :

- Va à présent et reviens me voir à ton retour de ce voyage.

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_Je ne regretterais pas votre décision de me laisser le choix. Vous pouvez en être sûr, car quand bien même le temps des regrets se présentera-t-il, je n’aurais je pense, pas même le temps de pouvoir y songer… son regard quittait difficilement le vague, mais Julia finit par l’arracher définitivement au vide.

Elle ne savait pas très bien si elle devait faire ce que son cœur lui demandait de ne pas oublier d’effectuer, mais elle se lança :

_Monsieur… si je ne devais pas revenir… -courte hésitation, mais elle poursuivit en se redressant un peu mieux, sa main trembla un instant sur sa cuisse- Je veux vous dire, que je suis navrée pour ce qui s’est passé avec la dame Til’Lleldoryn. Ce n’était pas voulu et j’ai eu honte d’être parvenu à l’atteindre de la sorte… et je voulais aussi vous dire… -était-ce un mensonge ce qui allait suivre ? Une parcelle de vérité peut-être… Julia ne savait pas, ce que lui inspirait le prima était trop floue pour y caller des mots sûr. Alors elle partagea le tout, en exprimant sans forcément dire ce qui la partageait…- Cela à été un grand honneur pour moi, que de combattre à vos côtés et celle des autres. Et je regrette aussi de ne pas vous avoir été plus utile lorsque cela aurait été nécessaire et de ne pas avoir était à la hauteur ce soir là, notamment en ce qui concerne encore, la dame Til’Lleldoryn. Elle n’aurait pas était si touchée si j’avais essayé de l’aider plus avant… Et je pense que c’est tout. –elle se leva et risqua finalement- C’est une belle école, monsieur… et vous avez de bon professeurs, très intéressé par ce qu’ils font… mais vos élèves se retrouvent irrémédiablement seuls dès qu’ils franchissent la grande porte menant ici. Permettez-moi de vous dire que cela est dommage… car quand je disais « seuls » vous pensez bien qu’en réalité ce n’est pas toujours le cas et que quelqu’un peut toujours se tenir près d’eux pour les guider… mais ailleurs. Mais je ne suis personne pour dire ça…. J’ai étais toutefois heureuse de vous rencontrer monsieur et en toute franchise, je ne pense pas avoir l’occasion de revenir du moins vivante et je pense que vous le savez aussi bien que moi, vu ce qui m’attends. –sourire. Inattendu, mais il était là sur ses lèvres, un peu pâle mais il était là- Merci pour tout les élèves qui n’osent pas vous le dire. Enseigner n’est pas simple et je pense qu’ils s’en rendent compte au fond. Alors merci pour eux.

Se dirigeant vers la prote de sortie, Julia se retourna une dernière foi vers le prima de sa maison, inclina respectueusement la tête et de ses yeux lui dit au revoir, ou peut-être était-ce un adieu ? Elle-même l’ignorait, elle ne savait même pas, si ses yeux avait correctement transmis le message, mais peu importait. La jeune fille ouvrit la porte qui menait à l’extérieur, vers ailleurs en quelque sorte…

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