[Répartition] Ziera Corgey (Félixia)

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Ziera marchait rapidement dans un des couloirs de l'Académie tout en jetant des coups d'œil à droite, à gauche, cherchant un indice qui la mènerait à bon port.
*Et allez ! C'est reparti !...*
Elle sentait à nouveau une boule de plus en plus grosse se former dans son ventre : elle était stressée. Elle ne comprenait pas, elle qui était toujours dans le genre décontractée, c'était la deuxième fois en une semaine qu'elle ressentait ce malêtre. La première fois, c'était avant la cérémonie des Trois Défis ; et là, bim! c'était de retour... Aussi, ça n'était pas fréquent qu'elle se trouve sans sa bête, mais bon, il fallait bien qu'elle commence à s'habituer un peu, durant les heures de cours, elle ne pourrait évidemment pas la garder avec elle.
Pour se relaxer, elle se persuada de songer à autre chose :
*Quelle Maison vont-ils bien pouvoir m'attribuer ?... Bonne idée ma vieille de penser à ça, tu te stresses encore plus... C'est pas grave, quelque soit la Maison, ça sera bien !... J'espère que ça sera bien... Tu te poses trop de questions, bien sûr que ça sera bien...*
Elle s'immobilisa devant une porte, non pas une porte mais la porte, cette porte qui une fois franchie... *Aïaïaïe* Elle se mordit la lèvre, inspira un grand coup et frappa...

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Sous ses yeux, le vide. Sous ses mains, l'air frisquet de l'après-midi. Sous ses pieds, le rebord de la fenêtre. ~~Sous ses doigts de pied, des plumes.~~ Qu'ils étaient ridiculement petits, les jardins vus d'ici ! Non, Jehan n'était pas d'humeur à faire des rimes plus que niaises ou douteuses; en fait, il récitait quelque chose ressemblant étrangement à.. une prière ? Attendez attendez. Que faisait le sublissime Intendant de l'Académie du célèbre Merwyn, et la Dame sait combien ça fait de majuscules et de beaux noms en une seule phrase perché sur les élégants arabesques boisées constituant l'entournure de la fenêtre ? Se prenait-il pour un oiseau, à ainsi fixer les arbres tout petits petits quelques lointains mètres plus bas ? Et non: le malheureux brun connu et aimé de tous nourrissait l'ambition immédiate d'avancer encore un pied et de glisser vers un oubli violent.. Non ! Murmuraient des voix dans sa pauvre cervelle de pauvre bougre dérangé. Ne fais pas ça ! Qui s'occupera des paperasses ? Qui squattera en douce le magnifique bureau du dessinateur légendaire -et absent, gnéhéhé ? Qui protégera le couloir immaculé de ces vauriens d'élèves guerriers ? Ranafoutre, de répliquer le désespéré. Devant cette obstination, les voix titillèrent la fierté ~~et oui, il en a un peu~~: si tu te jettes de cette fenêtre, tu vas ~~tomber~~ crier. Tu seras complètement ridicule durant six secondes et demies. Impardonnable. Miracle, sir Hil' Jildwin esquissa le geste de reposer sa main gauche sur le mur; lui ridicule ? Inimaginable. Peuh. Le "toctoctoc" inimitable que rendait le son de sa belle, de sa fière porte en chêne stoppa toutes ses velléités de macabritude -ouvrez donc un dictionnaire- et il en vint à se demander pourquoi, pendant quelques instants, son esprit vacillant s'était confondu avec celui du légendaire Piaffounet doublé d'une endive suicidaire.
Oui, il venait de finir le classement minutieux d'un tas particulièrement haut perché de formulaires administratifs.. étouffé par la chaleur occasionnée par l'action de ses neurones chauffés à blanc, l'idée géniale lui était venue d'ouvrir grand la fenêtre et swoouf ! Ooh la jolie sarabande des feuilles à travers la pièce.

Paniqué à la fois par sa stupidité -s'égarer ainsi, allons- et le désordre régnant dans son bureau, l'Intendant effectua un splendide plongeon au sol immédiatemment suivi d'un roulé-boulé digne du grand Til'Lleldoryn, ramenant victorieusement un premier trophée qui finit illico dans un tiroir bien éloigné du reste du monde. Débuta alors une danse remarquablement efficiente au cours de laquelle dut s'échapper Slynn sait comment un fatidique "Ouiouientrez" car le battant s'entrouvrit doucement, dévoilant dans son encadrement une jeune fille de taille moyenne à l'abondante chevelure flamme. Jehan se figea en plein accroupissement, une dizaine de feuillets entre les dents et trois ou quatre dans chaque main. Il y eut une minute de silence puis, réalisant avec un degré d'horreur proche de la folie dans quelle situation ridicule il apparaissait, l'homme bondit sur ses deux jambes, balança avec grâce les parchemins dans le même tiroir que leurs prédécesseurs et se composa une mine professionnelle, on a rien vu.

- Hum, bonjour. Tu es une nouvelle élève je suppose ? Pourrais-tu me donner ton nom, ton orientation souhaitée et tes motivations, s'il te plaît ?

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Elle attendit. En tendant l'oreille, elle perçut des bruits de mouvements indiquant qu'il y avait de l'agitation dans le bureau.
*Que peut-il bien se passer là dedans ?...*
Elle crut cerner un "Ouiouientrez", ce qui la décida à entrer : elle poussa le lourd battant de bois et pénétra dans la pièce. Elle se trouva face à un homme. *L’intendant je suppose.*
La scène qui se déroulait devant elle était plutôt... burlesque. L'homme présent ici étaient dans une telle situation et enchaînait des mouvements de façons si loufoques, pourtant, Ziera ne rit pas. Il se redressa rapidement, comme si de rien était, elle lui adressa juste un sourire radieux.
- Bonjour... Je suis en effet une nouvelle élève, je me nomme Ziera, Ziera CORGEY, et j'aimerais suivre des cours pour le Dessin. Quant à mes motivations... euh... disons...
Son sourire s'élargit.
- Disons, d'abord, que je suis curieuse. Ensuite, je peux ajouter que quand j'ai découvert que je pouvais dessiner, j’ai décidé que j’apprendrais à maîtriser mon Don, à le comprendre, à connaître ses limites et tout et tout... Après ça, j'ai aussi fait le choix de cette Académie parce qu'on peut rencontrer ici des gens de toutes classes sociales, de toutes histoires : je trouve ça enrichissant... Aussi, les écuries ici ont une plutôt bonne critique pour le soin et l'attention qu'elle porte aux animaux. Et en fait, je tiens à ce que ma bête soit bien installée, voire même bien chouchoutée...
Le caractère de Plume lui revint tout de suite en tête, ce qui lui tira une légère grimace : *Faut-il encore qu'on puisse s'en occuper : avec sa tête de mule !*
Elle ajouta en riant : "Enfin, le maximum qu'on puisse faire pour la chouchouter. Je ne suis pas certaine qu'elle se laisse beaucoup approcher..."
Elle laissa courir ses yeux sur le décor qui l'entourait, ceux-ci finirent par se poser sur l’intendant.
- Excusez-moi de vous avoir déranger, mais, c'est bien ici que je devais venir pour me faire répartir ?

[J'ai appuyé sur le dé comme une cruche ; ne pourrait-on pas supprimer ce message assez "incongru" ici ? Message qui donne les résultats de ce jeu... S'il vous plait ? -_-' Promis, je ne ferais plus de bêtise ;-)]

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C'estbieniciquejedevaisvenirpourmefairerépartir ? De quoi ? En bon abstracteur de quintessence, Jehan traduisit cette phrase pourtant bien innocente -jusqu'à preuve du contraire- par un c'estpasquevousayezl'airincompétentmaisiyamieuxjediraispasnon. Non mais les jeunes d'aujourd'hui, plus aucun respect pour rien. Il avait pourtant l'air rangé, son beau bureau, lui-même était présentable quoique un peu moins impeccablement coiffé -la faute aux feuillets maudits- que d'ordinaire -et d'entortiller son bouc toujours taillé au poil près avec une certaine hauteur. Grmblsalegamine. Mais cet état d'esprit infantile et proche de l'iniquité sans doute causée par la honte d'avoir été surpris en une posture si peu propre à son rang ne dura pas, et le brun abandonna le mode quicolleleslettresensemble pour redevenir l'Intendant qu'il n'aurait jamais cessé d'être, non mais des fois j'vous jure.

Sans quitter Ziera des yeux, il glissa la main dans le tiroir susnommé et ô miracle en retira du premier coup -applaudissements- le formulaire qu'il cherchait, même pas froissé. Il s'agissait bien sûr des résultats de la jeune fille aux trois Défis, expressément parvenus par le biais de dame Nel'Altan le matin même. Commode, tout de même, ces papiers qui arrivaient toujours à l'heure. Pas qu'il puisse en dire autant des commandes de nourritures d'un certain cuisinier, censurons parce que les raïs pourraient se sentir vexés. Mais enfin bref, nous ne sommes pas ici pour parler des déboires administratifs de notre ami l'Intendant, quoi que cela lui eusse fait plaisir.

- Oui, c'est bien ici. Tes résultats au test d'entrée paraissent satisfaisants et tes motivations honorables; voilà longtemps que je n'avais pas entendu une aspirante académicienne ne pas se cantonner aux aspirations qu'offre l'enseignement: l'aspect social et.. la curiosité pure se font rare, ces temps-ci.

Jehan avait retrouvé le sourire, comme presque à chaque fois qu'il répartissait un élève au lieu de travailler, à croire qu'il devenait vraiment philanthrope, inquiétant. Mais cette jeune fille lui paraissait particulièrement sympathique et la spontanéité de ses propos apportaient un agréable changement comparé à celles et ceux qui l'avaient précédée, la plupart se souciant uniquement d'apprendre pour accéder à une fonction enviée ou attirante dans la société alavirienne. Qu'elle s'inquiète plus du confort des écuries que de son dortoir amusa l'homme.

- Quelque soit la jument à qui tu portes tant d'attention, rassure-toi, nous avons ici des palefreniers parmi les plus compétents. Ou en tout cas qui feront le maximum tant qu'on ne les mord pas trop, sourit l'Intendant qui bien évidemment n'imaginait pas avoir affaire à une ânesse, ce qui par ailleurs ne change pas grand-chose.

Il glissa ensuite la main dans sa poche gauche ou étaient sans cesse conservées quelques bagues aux grosses pierres enchassées, signe d'appartenance à une maison, en sortit trois à la lumière afin de choisir la bonne couleur puis tendit finalement celle sertie d'un rubis de taille respectable à sa jeune interlocutrice.

- Bien que ton caractère paraisse compatible avec plusieurs maisons, je pense que tu seras plus à ta place chez les Félixia. Si tu as des questions, je te suggère de me les poser immédiatemment, sinon te voilà membre de notre Académie.

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Il saisit une feuille de papier et la lut. Elle l'observa attentivement, il lui paraissait sympathique ; le personnage qu'il était, quelque peu étrange, l'amusait. Elle se demanda ce qu'il pouvait bien faire avant qu'elle ne pénètre dans son bureau...

- Oui, c'est bien ici. Tes résultats au test d'entrée paraissent satisfaisants et tes motivations honorables; voilà longtemps que je n'avais pas entendu une aspirante académicienne ne pas se cantonner aux aspirations qu'offre l'enseignement: l'aspect social et.. la curiosité pure se font rare, ces temps-ci.

Ziera rosit, elle n'avait pas l'habitude qu'on la complimente de la sorte, surtout un adulte et qu'elle ne connaissait pas vraiment. Sa propre réaction l'amusa toute seule, et se moquant intérieurement d'elle-même, elle reprit son teint habituel.

- Quelque soit la jument à qui tu portes tant d'attention, rassure-toi, nous avons ici des palefreniers parmi les plus compétents. Ou en tout cas qui feront le maximum tant qu'on ne les mord pas trop.

L'image de son ânesse brilla dans ses pensées. Si elle savait pour quoi on la prenait - une jument - en ce moment même, pour sûr qu'elle mordrait ! Avec sa tête de mule...

- Bien que ton caractère paraisse compatible avec plusieurs maisons, je pense que tu seras plus à ta place chez les Félixia. Si tu as des questions, je te suggère de me les poser immédiatement, sinon te voilà membre de notre Académie. Et il lui tendit une bague.

- Merci beaucoup.

Ziera saisit l'anneau et sourit encore de plus belle. A ce train là, elle allait finir par se froisser un muscle facial et rester bloquée en mode "miss smile"...

"Je ne crois pas avoir de questions..." Réfléchit-elle à voie haute...

- Ou, si. J'ai deux-trois questions.
1 - Est-ce grave le fait que j'intègre l'Académie en cette période de l'année ?
2 - Je me demandais aussi, peut-être pourriez-vous me donner votre avis, pensez-vous que si je m'inscris au cours de potions et de civilisation, en plus des cours de Dessin, cela me fera trop ? Enfin... Je veux dire... Est-ce que j'aurais encore assez de temps libre pour moi ?
Et... Je peux passer tout de suite au écuries pour y mettre mon ânesse ?

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Alléluia, une élève posant des questions ! Voilà qui arrivait pour la troisième fois en quelques mois, à croire que la nouvelle génération devenait moins larvesque -que de beaux néologismes on peut faire sous Jehan, n'est-ce pas- que.. ben celle d'avant. En fait, l'Intendant se questionnait parfois sur sa propension à en imposer à la jeunesse: son passé le poursuivait-il jusqu'à la monotonie de ses tâches administratives où y avait-il une autre raison pour que les adolescents fraîchement répartis disparaissent juste après le "qu" de "As-tu des questions" ? Une phobie moderne au déterminant "des" ? Une avidité urgente ne demandant que la vente de la grosse pierre enchâssée pour se satisfaire ? Enfin bref. L'homme se félicita donc de son choix en le voyant se confirmer, les félixias étant bien les plus insatiables curieux que Gwendalavir ait ~~sup~~porté.

- Nous ne sommes encore qu'au printemps, je ne pense pas que ton intégration tardive te fasse prendre du retard, d'autant plus que tout dépend des personnes -leurs capacités d'apprentissage, leur intérêt pour les cours.. Mais si jamais tu préfères recommencer ton premier cycle à la fin de l'année, je n'y verrai pas d'objections.

Il s'interrompit le temps de respirer, de parcourir le feuillet des yeux en tentant de se remémorer la seconde question -la sénilité le guettait, malheur- puis reposa son viatique sur le bureau tandis que sa mémoire ~~à très court terme~~ revenait.

- Oh, il est vivement conseillé de s'inscrire à plusieurs cours, celui de Dessin n'ocupant pas toutes les journées. Et puis choisir une voie ne signifie pas se cantonner à un apprentissage, mieux vaut être ambivalent.

Comme prévu, sir Hil'Jildwin tiqua sur le mot "ânesse", ~~ou le jour où Jehan découvrit que certains équidés n'étaient pas des chevaux~~; il se reprit néammoins assez rapidement pour que cela ne se voie pas trop parce que non mais sans blague, hein.

- Oui, bien sûr, nos écuries sont toujours prêtes à accueillir de nouveaux pensionnaires. Il devrait normalement y avoir un palefrenier du nom de Blaj à cette heure-ci, facile à reconnaître, un grand escogriffe blond a l'air passablement éveillé. ~~S'il dort, mets-lui la tête dans la fontaine.~~ Il t'indiquera une stalle libre.

Et là, l'Intendant réfléchit à toute allure sans se départir de son sourire afin d'extirper à son cerveau trop plein la localisation de la salle commune des chats. Biip, saturation. Zutzutzut. Lancer d'un ton certain un étage au hasard ? Voyons, notre homme était bien trop scrupuleux pour utiliser ces méthodes.

Information reçue avec succès.

- Bien jeune fille, si tu allais t'installer ? Les appartements des Félixia se situent au deuxième étage de l'aile Ouest.

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Ziera était heureuse : rien de plus, rien de moins.
Ce premier véritable contact se passait vraiment bien, et cet intendant qu'on lui avait qualifié de "bizarre" était très sympathique à ses yeux.
Cette vie au sein de cette académie promettait d'être très enrichissante... Ces proches lui manquaient déjà, évidemment, elle pensait presque tout le temps à ses parents, à Haven... Que pouvaient-ils bien faire en ce moment ? . . .
Mais les murs qui l’entouraient ici, même s’ils étaient pour elle synonyme d’enfermement, dégageaient des ondes qui ne pouvaient pas la laisser rester mélancolique ; comme pour confirmer cette volonté de bonheur, le soleil, jusqu'alors voilé par un nuage, laissa passer quelques rayons à travers celui qui le cachait, effleurant le visage de Ziera et venant se refléter dans ses cheveux... Cette sensation de caresse chaude lui tira un sourire pensif.

- Bien jeune fille, si tu allais t'installer ? Les appartements des Félixia se situent au deuxième étage de l'aile Ouest.

Elle hocha la tête ; elle avait en effet pas mal de choses à faire ! Notre rouquine se dirigea vers la porte avec détermination.

- Merci beaucoup, lui adressa-t-elle sur un ton enjoué.
Ziera lui offrit encore un sourire et sortit... heureuse.

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