Entrevue concernant les cours de soins (RP terminé)

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Amarylis avait longuement réfléchie et elle était d'autant plus déterminée. Marchant d'un pas défini et dynamique elle parcourait le grand couloir sombre menant aux appartements de l'Intendant. Cette idée lui trottait dans la tête depuis de nombreux jours et jusqu'à présent elle n'avait pas osé en parler ni demander la permission. Mais l'état d'une élève à l'infirmerie l'avait alarmée et persuadée que son projet ne pouvait être que bénéfique. Plongée dans ses pensées elle n'avait pas vu que la porte lui faisait déjà face et ce fut de justesse qu'elle ne se la prit pas en pleine figure!
Elle frappa trois grands coups à la porte, attendit un instant, et, sur l'odre de l'habitant, entra dans la pièce.

La décoration était plutôt étrange, même exentrique mais la guérisseuse ne pipa mot et se lança de suite dans la demande de son projet, sans oublier toutefois les bonne manières:

-Bien le bonjour monsieur! J'espère ne pas vous déranger dans vos occupations certainement très importantes. Je suis ici afin de vous faire part d'un projet. En effet je souhaiterais, mais seulement avec votre accord, donner, à coté de mes cours de soins, des cours de relaxation et de maitrise de ses angoisses. En fait cela consisterait à enlever tout pression pesant sur les élèves durant une heure, et ainsi de leur apprendre certains exercices de respirations pour arriver à se maitriser et à chasser toute angoisse. Bien entendu je comprendrais que ce cours ne soit pas admis avec les autres pour cause de manque de temps ou tout autre mais je pense que se serait efficace et permettrais aux élèves de se détendre en ces temps troublés et ainsi d'être mieux concentrés et prêt lors de combat ou autres. Mes cours seraient destinés pour les volontaires seulement et ne prendraient pas plus d'une ou deux heure par semaine.

La rêveuse se tut, laissant le temps à l'Intendant de réfléchir à sa proposition. Elle tenait énormément à ce projet mais il lui fallait l'accord de son supérieur. Sa douceur et sa timidité de sa première rencontre avec lui avait disparu, emportée par sa détermination la jeune femme était à présent sure d'elle. Elle attendit, confiante.

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C’en devenait extrêmement fatiguant. Toutes ces histoires d’élèves qui agressaient leurs professeurs, ceux qui s’enfuyaient ou trahissaient, les Maîtres qui se comportaient n’importe comment, ou même le Magister qui n’était plus en état nerveux d’assurer correctement la sécurité de l’Académie.. Jehan avait décidément énormément de charge sur les épaules, devant assurer dans l’ombre la plus grande partie du travail administratif de Valen ou d’autres pour que l’Académie reste entière. Devant parfois passer la nuit pour tenter de ne pas accumuler trop de retard dans ses masses de choses à faire, l’Intendant commençait à ressentir une fatigue permanente, dûe au manque de sommeil et au stress permanent de mauvaises nouvelles ou d’annonces malheureuses. Pour son contentement, peu de personnes venaient le déranger dans son bureau, lui permettant ainsi d’avoir un peu de calme entre deux travaux à effectuer dans les plus brefs délais.
Quel comble, on venait de frapper. D’une voix qu’il tenta de ne pas faire trop ennuyée, Jehan Hil’ Jildwin invita l’interlocuteur quelconque à entrer et à prendre place, relevant la tête pour s’apercevoir qu’il s’agissait de la guérisseuse arrivée depuis peu dans l’enceinte de l’Académie.

Avait-elle donc des problèmes dans son enseignement ? Fallait-il donc qu’en plus, il dût effectuer le travail des enseignants ?! Se préparant au pire, il lui donna la parole, fut surpris du flot de ses mots sans pour autant l’arrêter.
Des cours de relaxation ? A première vue, cette idée fumeuse fit ricaner l’Intendant, trop fatigué pour réfléchir proprement à la proposition. D’un geste similaire à celui que l’on faisait lorsque l’on chassait une mouche, d’un regard ennuyé, il signifiait qu’il ne réfléchissait pas ; c’était trop dur pour le moment. L’intendant se releva pour se préparer une tisane, faisant sûrement perdre quelques minutes à la jeune guérisseuse en face de lui – mais n’en avait cure, et attendit patiemment que le liquide fumant fût prêt.

Alors seulement, il songea à tous ces élèves qui avaient les nerfs à fleur de peau et sursautaient au moindre bruit bizarre ; à ces jeunes gens qui perdaient le contrôle de leur mouvements sous la moindre pression ; ou même à Valen Til’ Lleldoryn, qui avait lâché nerveusement et agressé plusieurs personnes, bien que la situation devait être plus compliquée que cela.

- Pourquoi pas, après tout. Ce ne sont pas les moments libres qui manquent dans les emplois du temps de nos élèves, et si cela peut permettre d’en aider certains, je ne vois pas pourquoi je vous refuserais cette idée. Vous avez mon aval. Mais dites-moi.. pourquoi cette décision ?

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Non que la paperasse, les chiffres et autres formulaires l'interressât vraiment, mais elle avait prit une décision. Elle s'y tiendrai. Voyant la déchéance de Valen, ayant été témoin de son accès de folie, au départ d'Elera, et des multiples coups d'éclat durant les mois qui suivirent, elle comprit qu'il allait falloir faire quelquechose. Aider Valen revenait en fait à aider l'intendant, à qui revenaient toutes les tâches, désormais. Elle avait écrit des noms, rempli des feuillets, rechercher des informations. Elle s'était éforcée, du mieux qu'elle le pouvait, de soulager Jehan. La piètre résultat de ses efforts ne l'empêcha pas de continuer. Vérifier une multitude de choses, nourritures, arrivages, et, plus agréable toutefois, les armes. Elle en avait découvert, enfouie sous la poussière, derrière des batons de bois rongés de mites, des toiles d'arraignées que leur propriétaire auraient refusé d'habituer, dans des recoins cafardeux et autre endroits étranges, des étoiles de jets, des petits poignards légers, une dague courbée à la lame bizzarement aiguisée...

Ce jour là, elle traversait à grand pas la cour en sortant de l'aile principale, pour rejoindre l'aile ouest, chargée d'une vingtaines de rouleaux, manifestement déja lu et ré-enroulé hâtivement. Elle arriva enfin à la porte haute, qu'elle poussa d'un mouvement d'épaule un peu rude. Elle retint un gémissement en rencontrant le bois dur, et se mit à gravir les escaliers. Se pas claquaient sur le marbre, et le bruit qu'elle faisait la remplissait d'éttonement. Alors, ça faisait ce bruit là, le marbre? Elle arriva enfin devant la porte qui l'intéressait: Jehan Hil'Jidwin. Elle farfouilla quelques minutes en cherchant à se libérer une main, puis frappa. Elle n'attendit pas la réponse, sentant les parchemins glisser doucement mais surement les uns contre les autres. Elle poussa la porte et entra. Jehan n'était pas seul(

) ...Avait-elle fait une bêtise? Oh! Et puis trop tard...Elle s'approcha de l'Intendant, avant de prendre la parole:

- Veuillezexcusermonintrusionjenevoulaispasvousdéranger...

Elle se rendit compte de son idiotie, et reprit, plus doucement, essayant de laver son honneur:

-Pardonnez-moi, donc. Maître Jehan, j'ai trié ce matin, voici ce que vous devez traiter...J'ai moi-même...

Elle fit un longue liste de ce qu'elle avait fait le matin même, se répétant de temps en temps, puis laissa un silence passer, avant de demander:

- Pourriez-vous m'indiquer ou ce trouve le dossier de Tifen Layan, Elève à Lupus? Je ne l'ai pas trouvé à sa place...

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Quoi, encore des coups frappés à la porte ?! Fallut-il donc que son bureau se transformât en un moulin ouvert à toute personne en mal de visites à faire ? Se prenant la tête dans les mains pour tenter de combattre la fatigue qui le prenait, Jehan ne prit pas même la peine de répondre, espérant qu’il s’agissait d’une farce –très mauvaise farce- de l’un ou l’autre des élèves qui passerait son chemin en ricanant la minute d’après. Mais, à son grand regret à et celui de son interlocutrice, quelqu’un poussa le panneau de bois.
La première chose qu’il vit fut une pile précaire de parchemins et palimpsestes en tout genre, dont le haut de la pile vacillait dangereusement vers le sol. Par la barbe de Merlin, du travail en plus ?! Un peu de fumée s’échappa du haut de son crâne, alors qu’il fulminait intérieurement devant la masse de travail qu’il avait déjà à faire, sans compter celle qu’il voyait déjà classée dans « travailtrèstrèsurgentenretardàfairepourhierdernierquarat. » Tant pis. Mais sa surprise et la fumée disparurent lorsqu’il reconnut sous la tourelle de documents la Marchombre Ena Nel’ Atan ; celle-là même qui avait pris en charge une petite partie de son travail pour l’aider. Un soupir de soulagement plus tard, et il regretta presque de l’avoir fait entrer.
Ceci, ceci, cela, ça aussi, j’ai fait ce truc, et celui-là.. Et zzzzzzzzz. Déjà qu’il n’avait pas eu ses dix heures de sommeil quotidiennes depuis quelques bonnes semaines, fallut-il qu’elle en rajoutât une couche en tentant de l’endormir par son énumération soporifique ?!

Ah, elle avait fini. L’immense pile de feuilles vint atterrir sur son bureau, pour éviter de le faire sur le sol, et Jehan jeta rapidement un regard d’excuse à la jeune Amarilys, qui ne pipait mot depuis l’irruption imprévue d’un amas de travail ambulant avec des jambes.

- Le dossier Tifen Layan.. , fit Jehan d’une voix lasse.

Se levant douloureusement du fauteuil où il était resté vissé ces derniers jours de peur de tomber en morceaux, l’Intendant lâcha un grognement et se dirigea prêchi prêcha vers une des armoires qui constituaient la magnifique décoration murale de son bureau. Après l’avoir ouverte et disparu un moment dans ses méandres en parchemin et autres documents froissés, le spéléologue revint à la surface victorieux, tenant un dossier entre ses mains ! Heureusement, c’était le bon, et il put repasser son habit d’Intendant pour le remettre en main propre à Ena Nel’ Atan, expliquant :

- Lorsque le Sieur Til’ Lleldoryn était à l’infirmerie, j’en ai profité pour mettre de l’ordre dans son bureau, retrouvant ainsi divers dossiers que je croyais perdus de mes armoires. Celui-ci en faisait partie, et je vous le remets, en espérant que vous saurez le conserver mieux que notre.. pauvre Magister. Est-ce tout dont vous avez le besoin, Dame Nel’ Atan ?

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La marchombre mit un temps certain à comprendre quel exploration avait entreprit Jehan. Quand elle le vit disparaitre avec son équipement dans l'armoire à coté de son bureau, elle se retint d'ouvrir de grands yeux, et attendit patiemment. Des bruits diverses se faisaient parfois entendre, et elle s'appliquait à les ignorer, certains étant pour le moins répugnant. ce cri, c'était un rat? Elle faillit s'avancer, à un moment, croyant qu'il avait finit par manquer d'air, mais le vit de nouveau bouger et se tint immobile.
Elle regarda longuement le dossier entre ses mains, s'assurant de sa réelle présence, et étonnée de le découvrir en bon état, à peine couvert de poussière. Quand elle fut sûre qu'il ne partirait pas une fois qu'elle aurait le dos tourné, elle écouta Jehan. Elle s'éttona que l'homme est osé fouiller le bureau de Valen, mais ne s'en formalisa pas. Après tout, pourquoi pas...Elle ressera ses doigts sur le dossier, et remercia l'Intendant:

- Je vous remercie, Jehan. Ce sera tout...[stike]Combien ce sera?[/strike]

Elle se tourna alors et avisa la rêveuse, toujours présente. Se sentant de nouveau " De trop" , elle lui dédia un léger sourire, et salua les deux résidents, avant de quitter les lieux.

- Je m'en vais, sur ce. Pardonnez-moi de vous avoir...Dérangé...

Et elle courrut quasiment vers la porte, l'ouvrant à la volée avant de la refermer derrière elle. Personne, à cet instant, n'aurait pu la croire Maître Marchombre. Elle se posait des questions? Avait-elle gâché quelquechose entre l'Intendant et la Rêveuse? Elle parcourut les couloirs sans trop les voir, et regagna l'air libre avec soulagement. Bien, après tout, ce n'était pas son problème...

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Après sa tirade l'intendant ne sembla pas vouloir lui répondre. Il vit un léger sourir narquois sur son visage froid. Il prit alors le temps de se faire infuser une tisane. Amarylis ne se formalisa pas, et ne dit rien, elle avait tout son temps. Et brusquer l'intendant serait faire une croix définitive sur son projet. Enfin il lui répondit:

- Pourquoi pas, après tout. Ce ne sont pas les moments libres qui manquent dans les emplois du temps de nos élèves, et si cela peut permettre d’en aider certains, je ne vois pas pourquoi je vous refuserais cette idée. Vous avez mon aval. Mais dites-moi.. pourquoi cette décision ?

La guérisseuse se retint de ne pas sauter de joie. Elle s'appretait à répondre lorsque l'on frappa à la porte et qu'apparut une jeune femme les bras chargés de paperasse. Elle la vit confuse s'excuser auprès de Jehan puis expliquer sa présence.
Celui-ci disparut derrière une grande armoire et entreprit une longue recherche. Il revint victorieux un dossier à la main.
La jeune femme dédia un sourire d'excuse à la rêveuse, celle-ci lui rendit avec plaisir. Elle attendit qu'elle fut sortie puis entama alors son explication:

-Et bien, en fait j'ai pu voir qu'à l'Académie beaucoup d'élève, et également des professeurs, étaient assez nerveux en ces temps troublés! Tous ne pensent qu'à cette fichue guerre et à ces terribles histoires de trahison, de morts soudaines et de mercenaires du chaos. Lorsqu'un esprit est trop préoccupé il ne peut fonctionner normalement. La personne agit sur des coups de tête et l'élève, notament, ne peut suivre correctement les cours. J'ai donc penser à ces exercices que l'on faisait à Ondiane et qui nous permettait de rester en harmonie et calme. Bien sur les conditions en sont pas les même mais je suis persuadée que ces cours feront le plus grand bien à certain! Et je vous remercie d'avance de votre accord. A présent je ne voudrais pas vous déranger plus que je ne l'ai déjà fait!

La rêveuse s'inclina, attendant que l'intendant lui remette congé ou lui demande autre chose.

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Lorsqu’Ena prit congé rapidement après que l’Intendant lui eut remis les papiers dont elle avait le besoin, l’homme en question tenta de se reconcentrer sur le but premier pour lequel on l’avait dérangé dans son travail –intensif, il fallait dire. S’éclaircissant royalement la gorge et reprenant tranquillement place sur son fauteuil, à la manière d’un démiurge importuné sommairement par ces pauvres mortels qui attendaient de lui quelque permission, aval, renseignements, conseils et autres vertus qu’un être divin était censé distribuer de bon cœur, ce qui n’était point le cas de Jehan, qui fulminait dès qu’on le dérangeait. Que ce soit quand il travaillait or not. Déranger un Dieu en plein travail intellectuel aurait dû figurer dans le Code Merwynien comme peine capital, à son avis. Si seulement il pouvait prendre la place de Merwyn, ou même de ce combattant de Valen, dieu sait –autrement dit, Jehan sait-, qu’il y en aurait des améliorations à apporter à l’ensemble ! Déjà, virer tous les élèves.
Une école sans élèves, c’était teeellement mieux ! Pas de paperasses d’inscriptions, ni de professeurs qui vous embêtaient toutes les deux heures sur des points du Règlement, ou les élèves. Pas de registres à tenir sur la pitance à fournir à ces marmots, ni de comptes à régler sur les listes des élèves dans chaque maison.
Le bonheur, quoi ! Et pas non plus de traces de boue dans l’Académie, qui manquaient de faire faire une crise cardiaque à leur cher concierge, qui passait le plus clair de ses soirées, lorsque l’hiver montrait le bout de son museau, à nettoyez les traces de saleté de ces futures ratés. Et pas non plus de répartitions ! Pas ces phrases à répéter inlassablement à chaque nouveau qui tremblait ou se prenait pour le Maître du Monde, pas de registres à mettre à jour ou de réponses aux sempiternelles questions de néophytes à soumettre. Le. Rêve.

Mais pour le moment, il y avait des élèves administrés à l’Académie, et lui n’était pas le directeur. Il devrait donc faire avec, et se retrouver à répondre à des recommandations de professeurs pour les pauvres petits chéris qui avaient les nerfs à fleur de peau à cause des vilains méchants loups qui rôdaient dans les environs. Dieu – Pardon, Jehan- daigna alors poser le regard sur la pauvre impie qui attendait, à nouveau, une quelconque réponse de la part de l’Intendant.

- Très bien, je pense avoir saisi le concept de votre cours, vous pouvez disposer.

A vrai dire, perdu dans ses songes divins et/ou apocalyptiques, l’homme n’avait qu’à peine écouté ce que lui exposait Amarilys, et lui disait de prendre congé plus pour ne pas être repéré pour n’avoir écouté que par réelle fin des explications. Roh et puis après tout, qu’elle pense ce qu’elle voulait, il était un Dieu et avait tous les droits.
Dont celui de ne pas écouter.

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