Jélia Ril' Sagen (Maître d'armes)

Jélia Ril’Sagen toqua à la porte du bureau de Merwyn Ril’Avalon et entra sans même avoir attendu de réponse. Il faut dire que la jeune femme de 25ans n’était pas vraiment patiente. Elle salua le directeur de cette Académie et s’installa sur une chaise, face à lui. Ses yeux presque noirs affichaient une détermination habituelle, chez Jélia. A son plus grand étonnement Merwyn ne lui lança même pas le regard surpris que tout le monde lui donnait. Il est vrai que les étranges dessins qu’elle portait sur les bras et au dessus de la poitrine ainsi que les nombreux bracelets et chaînes qu’elle avait un peu partout passaient rarement inaperçu. Elle était de taille moyenne, assez mince et possédait un corps musclé par les entraînements à l’épée. Ses cheveux châtain foncés étaient toujours attachés et les traits de son visage étaient fins et durs.

Si Jélia se trouvait dans le bureau de Merwyn c’était parce qu’elle voulait devenir professeur de maniement des armes et du combat. Elle rêvait d’apprendre à des élèves tout ce qu’elle savait. Après tout son expérience lui avait été souvent utile. De plus elle adorait enseigner et après la guerre contre les Ts’Liches, elle aurait bien voulut de ce poste pour faire ce qu’elle aimait faire tout en se reposant des durs années qui venaient de passer.

Elle pensait qu’elle pourrait être un bon professeur bien qu’elle soit souvent assez froide et distante avec les personnes qu’elle ne connaissait pas. Néanmoins, elle n’hésitait pas à encourager les personnes qui se donnaient du mal et elle essayait tous les moyens pour qu’ils puissent réussir. Elle était le genre de personne qui frappait avant de poser les questions. Elle était assez autoritaire et susceptible, ce qui pourrait lui causer du tord si elle était accepté en tant que professeur. On la trouvait souvent mystérieuse de par ses tatouages et du fait qu’elle ne parlait presque jamais de son passé. Il lui fallait toujours du temps avant de se dévoiler.


Merwyn lui posa tout d’abord des questions assez banales comme l’endroit ou elle vivait, qui était ses parents…

Jélia réprima une moue désapprobatrice. Elle détestait quand les gens étaient si curieux. Comme il fallait bien passé par là, la jeune femme répondit sans en dire trop comme à son habitude.

-Je suis née dans les frontières de glaces ou mes parents Lorail et Edam Ril’Sagen vivaient. Ils avaient décidé de s’exiler là bas après avoir eut une brillante carrière de dessinateurs. Comme très peu de personnes habitaient là bas dès mon plus jeune age je me suis mise à parcourir les environs. Un jour une goule m’a attaqué et je ne dois la vie qu’à l’aide d’un Frontalier. Il m’a emmené à la Citadelle des Frontaliers pour que je me repose et le lendemain, m’a raccompagné chez moi. Presque tous les jours je revenais à la Citadelle malgré l’interdiction du Frontalier. Il a fini par céder et m’a appris à me battre. J’ai fait mon possible pour être la meilleure possible, puisque je n’avais pas hérité des Dons de Dessins de mes parents, je saurais peut être me battre. Ce Frontalier ma appris tout ce qu’il savait, toutes les techniques de combat qu’il connaissait. Quand les Ts’Liches ont commencé à nous faire la guerre, il m’a donner son épée.


Elle sortit une lourde épée qui avait l’air vieille et très utilisée de son fourreau. Elle était simple, pas de pierre précieuse qui l’ornait, rien du tout. Cela ne l’empêchait pas d’avoir l’air dangereuse.

-Puis je suis parti me battre pour défendre l’empire jusqu’à ce que vous ayez détruit le Verrou Ts’Liche.

Elle lui lança un regard plein de respect.

Et maintenant j’ai décidé d’arrêter un peu le combat pour donner un peu de mon expérience à des élèves comme la fait un Frontalier pour moi.

Puis le directeur lui demanda ce qu’elle savait faire exactement.
Jélia sourit. Sa, sa ne la dérangeait pas d’en parler.

-Et bien en règle générale je me bats avec une épée, mais je sais aussi utiliser les arcs, ou les poingnards. Ses deux armes peuvent toujours être utiles en combats rapproché pour l’un, éloigné pour l’autre. Je peux aussi apprendre aux élèves à se battre alors qu’ils sont à cheval et j’ai aussi de l’expérience théorique sur le maniement de toutes sortes d’armes.

Elle se tu et attendit la réponse de Merwyn.

Merwyn ferma à demi les yeux tandis qu’il écoutait la jeune femme expliquer son histoire et ses motivations. Elle avait l’air de savoir de quoi elle parlait et si elle avait reçu l’enseignement d’un Frontalier, ses capacités devaient être assez impressionnantes. La seule chose qui risquait de lui poser problème dans le rôle de professeur, c’était son caractère un peu fort, mais ce n’était qu’un petit bémol au tableau, rien de bien grave…
Merwyn savait déjà en lui-même qu’il allait embaucher Jélia, mais décidant de s’amuser un peu, il songea qu’un petit combat test ne ferait pas de mal à la jeune femme…

- bien, je ne doute pas de vtes capacités, mais je me demandais… serait-il possible de faire un petit combat d’entrainement ensemble ?

Un sourire radieux sur les lèvres, Merwyn se leva de sa chaise et alla se placer au centre de son bureau. Plongeant dans les Spires, il eu tôt fait de transformer la confortable et chaleureuse pièce en une salle d’entrainement digne de ce nom… considérant que la proposition était acceptée d’avance, il s’inclina devant Jélia puis dit d’une voix claire et déjà concentrée :

- A toi l’honneur de choisir les armes…

Etrangement Jélia ne s'étonna pas de la proposition de Merwyn. On lui avait souvent dit qu'il fallait s'attendre à tout, surtout avec Merwyn réputé pour ses réactions souvent étonnante. Jélia savait qu'il ne fallait pas le sous-estimé, il était un Frontalier il savait donc aussi se battre et pas seulement dessiner.

Elle regarda la pièce se changer en salle d'entrainement, et elle eut un regard approbateur. Le Dessin était parfait même elle, qui n'était pas douée en Dessin s'en rendait compte.

Elle n'eut pas besoin de réfléchir longtemps pour choisir les armes. Elle n'avait sur elle que l'épée qu'elle ne quittait jamais, les autres armes étant ailleurs dans l'Académie.

- Je choisis l'épée alors, dit-elle.

De plus elle détestait se servir d'armes qui n'étaient que des Dessins, c'est pour cela qu'elle préférait se battre avec cette épée dont elle s'était servi depuis si longtemps. Concentrée, elle attendit que Merwyn se soit armé.

Merwyn eu un petit sourire en coin, à voir comment la jeune femme avait sorti son épée du fourreau quelques instants plus tôt, il ne doutait pas qu’elle choisisse cette arme. De plus, elle semblait être chargée d’une certaine signification pour Jélia…

*Tant mieux, tant mieux* se dit Merwyn intérieurement * c’est souvent à cela que l’on reconnaît un vrai guerrier et cette fille semble en faire partie. Bien, la partie ne sera peut-être pas aussi facile qu’elle en a l’air… ça mettra un peu de piment, cela fait longtemps que je n’ai plus combattu contre quelqu’un de réellement compétent*

S’immergeant un court instant dans les spires, en ressorti quelques secondes plus tard avec une magnifique épée, simple, sans apparat, mais d’un tranchant redoutable et d’un équilibre parfait… une arme telle qu’il les aimait. Dessin parfait et inégalable.
Sans perdre un instant, Merwyn se mit en position de combat. Sa garde parfaite ne laissant aucune chance à l’épée de Jélia de se faufiler vers lui. Du moins pour le moment, alors que le combat n’avait pas encore commencé…

- On commence quand tu veux, murmura-t-il, ses yeux bruns noisette figés dans ceux presque noirs de Jélia.

Merwyn, voyant l’arme de Jélia s’approcher de sa tête, fléchit souplement les genoux et s’accroupi.
À peine la lame de Jélia eu-t-elle frôlé ses cheveux et fait soulever une où deux mèches qu’il se releva et reparti à l’assaut.
Pendant une dizaine de minutes, les deux adversaires s’affrontèrent à armes égales rivalisait chacun d’eux d’agilité et de prouesses techniques. Merwyn, bien qu’il su qu’il aurait pu prendre l’avantage, avec quelques difficultés certes, mais qu’il aurait pu le faire ; n’en faisait rien. Il préférait tester les capacités de la jeune femme… et il devait bien avouer qu’elle le testait également, ne se privant pas d’utiliser toutes ses ressources !
En fait, Merwyn devait bien avouer qu’il était ébloui par la dextérité et l’agilité de Jélia. La jeune femme tourbillonnait, voltigeait,… le spectacle qu’elle offrait était d’une grâce presque inimaginable.
Lorsque Merwyn eu fait le tour de la plupart des feintes habituelles, il décréta qu’il était temps de cesser ce combat là, et de laisser les élèves profiter des connaissances de Jélia. D’un geste dans équivoque, il signifia à cette dernière qu’il en avait assez vu.

- Tes capacités sont pour le moins impressionnantes, avoua-t-il sans regrets. Cela fait un certain temps qu’un adversaire ne m’a pas donné autant de fil à retordre.

Il resta pensifs quelques instant, puis se replongea dans les spires et remit son bureau en l’état originel. Nul, à présent n’aurait pu deviner que quelques secondes plus tard, il s’agissait d’une magnifique salle d’entrainement. Fixant Jélia avec un regard respectueux, il reprit, à peine essoufflé :

- bien, tu pourras donner tes cours dans la salle d’entraînement, elle se situe au Troisième étage. Je crois que tu y trouveras tout ce dont tu as besoin, mais s’il te manque quelque chose, n’hésite pas à venir me trouver.

Jélia stoppa le combat quand Merwyn, le décida. Elle avait adoré l'affronter, c'était bien un des adversaires les plus redoutables à qui elle avait eut affaire. Pour tout dire, elle n'était même pas certaine d'avoir put le battre si le combat s'était prolongé. On pouvait voir l'entrainement Frontalier dans ce combat.

Néanmoins même si Jélia n'avait pas eut spécialement l'avantage, elle était fière d'avoir pu faire ses preuves et d'être acceptée en tant que professeur.

-Merci beaucoup, je vais tout de suite voir si il ne me manque rien là bas même si je doute que cela soit le cas. Au revoir.