Il était une fois un monde très beau, où tout le monde vivait heureux. il n’y avait pas de problèmes, la population avait tout ce qu’elle voulait. Le gouvernement, comme tous les gouvernements, commettait bien quelques bévues, mais celles-ci étaient bien vite étouffées ou réparées. Bref, personne ne se plaignait de rien, ni ne se posait de questions. Chacun suivait son petit bout de vie, dans son petit bout de paradis. Puis voilà qu’un beau jour, naquit une petite fille. Ses parents, très heureux la nommèrent Lyra et l’accueillirent à bras ouvert dans ce si joli monde. Lyra vécut une enfance merveilleuse, entourée de ses parents, sa famille, ses amis…. Elle vivait dans une petite bulle de sérénité, la tête enfouie dans les nuages. Tout lui semblait bien, tout lui emblait beau. Comme tous les enfants, Lyra grandit, et se mit à croquer dans la vie à pleine dents, elle suçait la moelle de la vie, presque à en avaler l’os .Lorsqu’elle eut 16 ans, son école décida d’organiser un voyage en Angleterre. Une semaine en immersion, dans une famille d’accueil, avec des cours d’anglais la journée et des activités le soir. Bien sûr, une visite de Londres s’imposait. Lyra était très enthousiaste, pour ce projet, et ce fut avec un réel plaisir qu’elle partit pour la grande île avec ses amis. Mais voilà, le voyage ne se passa pas si bien qu’elle ne l’espérait. Oh,il n’y eut aucun incident majeur, pas de blessés, pas de malades, même pas le moindre petit rhume à l’horizon. Non, rien de tous ça, pourtant, ce voyage changea Lyra au plus profond d’elle-même. Tout commença lors de la visite de Londres. Rien de bien méchant, une simple visite…mais parfois il n’en faut pas plus. La petite bulle dans laquelle vivait Lyra se fissura. À tel point qu’elle en vint à éclater. Lyra, qui flottait toujours dans les nuages s’écrasa sur terre. « Lorsqu’on s’enferme dans une bulle, celle-ci commence à montrer. Et plus elle monte haut, plus la chute est douloureuse » La chute fut rude pour Lyra. Elle avait toujours su que la ville de Londres était truffées de caméras, comme l’étaient la plupart des grandes villes, mais elle n’avait jamais été au cœur du problème, cela ne l’avait jamais vraiment concerné. Elle vivait bien loin de là et cela n’avait aucune répercutions sur sa vie… Jusqu’à ce jour. Elle ne pouvait pas faire un pas sans croiser le regard froid et métallique des caméras. Il ne passait pas un instant sans que celles-ci ne la suive, dans chacun de ses mouvements, dans chacun de ses gestes…elle tenta de se raisonner, de se dire que de toute façon personne ne s’amuserai à la regarder elle en particulier, qu’elle était trop insignifiante pour ça… Mais le mal était fat, et elle ne le supportait pas. Plus d’intimité, plus de vie privée… Sur les toits des bâtiments, au coin des rues, accrochées au sommet des feux rouges ou sur des poteau spécialement conçus à cet effet. Partout… Elles étaient partout…ne la laissant même pas seule avec ses pensées. Chaque fois qu’elle levait la tête elle les apercevait. Chaque fois qu’elle levait la tête elle était parcourue d’un frisson d’horreur et de dégoûts, d’incompréhension et de révolte, de colère et de haine, de rejet et d’animosité… De tout cela à la fois. Et peut-être d’autres choses qu’elle n’arrivait pas à définir. Il était une fois le monde de Lyra qui a basculé. Ce monde qu’elle croyait si beau… Alors, Lyra s’est mise à penser, à réfléchir à ce qu’on lui fait toujours fait croire. Tout allait bien… C’est ce dont elle était persuadée la veille. Ce dont elle avait été persuadée toute sa vie. Ce dont toute sa famille, ses amis avaient toujours été persuadés. Ce dont a présent elle doutait fortement. Elle en parla à ses amies. Au début, elle l’écoutait d’une oreille essayant de la convaincre que les caméras étaient une chose bénéfique. Que c’était pour la sécurité des citoyens, que de toute façon elle n’avait rien à cacher, qu’elle n’était pas terroriste, ni criminelle, donc que cela ne la concernait pas. Selon elles, les caméras étaient une bonne chose, cela dissuadait les criminels, les agresseurs. Grâce à ça, on pouvait identifier les personnes suspectes, éviter les attentats,… Mais Lyra n’était pas de cet avis, et elle ne pouvait pas s’arrêter de crier haut sa désapprobation. Et plus elle parlait, plus les portes se fermaient devant elle. Lassées, ses amies lui ont dit de se taire et s’en sont allées plus loin. Tout ce que Lyra réussi à obtenir en retour de ses discours et ses plaidoiries, ce fut de l’exaspération. Elle se sentait désespérée. Lorsqu’elle demanda pourquoi personne de faisait rien, pourquoi tout le monde se contentait de regarder tout cela et trouvait ça normal, on lui a tourné le dos. La seule chose qu’on voulu bien lui dire, c’est que de toute façon, elle était trop petite et bien trop insignifiante pour changer le système, qu’elle ferait mieux de laisse tomber et de vivre sa petite vie tranquille…comme tout le monde. En cherchant bien, Lyra parvint à trouver quatre personnes de son avis. Quatre sur une groupe de trente-huit. et encore, l’une d’entre elles ne trouvait pas ça normal, mais n’était pas prête à bouger le petit doigt pour changer quoi que ce soit. Malgré ce petit nombre, Lyra ne perdait pas l’espoir de changer quelque chose. Elle ne savait pas comment faire, mais de tout son cœur elle essayerait. Il fallait vraiment commencer à se soucier des choses qui nous entouraient, s’élever contre cette folie qui ne faisait que grandir de jour en jour.
Il était une fois un monde… Il était une fois notre monde…
Je ne m’appelle pas Lyra, mais cette histoire est la mienne… Je suis revenue d’Angleterre hier soir, la tête pleine de hargne et de colère…je ne sais pas où on va… ni ce qu’on doit faire… Mais une chose est sûre, on ne peut pas continuer comme ça. Ici, j’ai parlé uniquement de caméras, mais il y a plein d’autres exemples dans le genre. Les cartes d’identités électroniques (en Belgique du moins, je ne sais pas pour la France.) la pollution, le famine, la misère, le pauvreté, les hommes politiques qui font semblant de s’occuper de tout et qui ne font que mettre le bordel… bref, le monde et tout ce qu’il s’y passe. Il faut faire quelque chose, nous ne pouvons pas rester comme ça les bras croisés. Merde, moi je dis vive la révolution !!!
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