Forge, et tu seras forgeron [Terminé]

Le géant sourit à la première réaction de sa jeune élève.

- Effectivement, mais ils en n'ont que l'air.

Et la jeune femme prit un métal dans sa main et compara la masse. Enfin elle lui montra le morceau qui était le plus lourd.

- Bien, bonne observation. Alors ça c'est de l'Acier, un bon métal qu'on utilise le plus souvent pour de bonnes armes, comme épée, dagues, haches et encore d'autre, mais il n'est pas utiliser pour les flèches, un peu trop lourd. Pour le faire devenir rouge, il faut une puissance assez importante mais pas trop quand même.

Il prit l'acier et le reposa dans le tas. Silind ressortie un autre métal, un peu moins lourd et un peu moins brillant.

- Ceci, c'est du fer, plus léger, on l'utilisera pour la pointe des fléche, javelot et autre arme de lancé. Il n'est pas aussi résistant que l'acier, mais cela suffit pour que ta fléche ne se brise pas lorsqu'elle trouve une résistance. Lui devient rouge a une température très chaude.

Puis il montra le dernier tas.

- Alors ceci, c'est le meilleurs métal de Gwendalavir, résistant comme aucun et léger comme tout. C'est la Vargélite. Utiliser dans les meilleurs Armes et Armures. Très cher, je l'ai eu par ma commande. Sa température pour être malléable est assez basse. Mais ce métal ne vaudrait rien comparer à l'Adamantium.

Remarquant le regard interrogateur de la jeune fille lorsque le géant prononça le dernier mot, il sourie calmement.

- L'Adamantium est un métal légendaire qui est dit très léger et très résistant. On le connait aussi sous le nom de Mithril. C'est un rêve que les forgerons ont le plus souvent : trouver ce métal.

Il craqua ses doigts.

- Bien, commençons par quelque chose de pas trop dur, une lance avec une pointe en Acier.

Souriant toujours, il prit un morceau de métal et le mesura.

- Trop grand, bon pas grave, on va le couper, mais dit moi, a ton avis, que faudrait il faire pour le remettre a sa taille? Avec les ustensiles que tu as autour de toi, naturellement.


[Déso pour le retard ^^']

Elera rougit violemment aux derniers mots de Silind, mais heureusement, la chaleur de la forge lui donnait déjà cette couleur tomate et il ne l’avait sûrement pas remarqué. Prendre quelques risques au niveau du couvre-feu… se doutait-il qu’elle avait pris plus que quelques risques, et à plusieurs reprises, juste pour le bonheur de sentir la lumière des étoiles et l’air nocturne aux mains glacées sur sa peau ? Même sa rencontre avec Shaïlan ne l’avait pas découragée. Elle ne se sentait pas prête à parler, certaine que si elle essayait, elle ne réussirait qu’à balbutier et que Silind, s’il n’avait pas déjà remarqué son trouble, n’aurait alors plus de doutes. Aussi ne répondit-elle pas, en sécurité au cœur de son silence. A la place, elle lança un regard de biais vers la rose, et ne bougea pas. Son immobilité était assez claire pour que Silind comprenne qu’elle ne partait pas. Forger autre chose que des armes… Ca lui plaisait, en effet. Et c’était pour ca qu’elle avait accepté de devenir son apprentie, en plus d’apprendre à connaître le feu. Pas pour fabriquer des armes qui serviraient à tuer. Au moins, celle qu’elle avait faite ne finirait pas entre les mains d’un soldat inconnu, aux mots rares et bourrus, qui l’enfoncerait sans un regret dans le corps d’une victime. Elle se tourna vers le fer, ayant déjà utilisé l’acier. Elle avait bien envie d’essayer la Vargélite, le désir de le sentir fondre sur le feu se propageant dans son corps à chaque battement de cœur, mais elle ne s’en sentait pas encore digne. Apprentie, pas Maître. Peut-être plus tard, mais pour cette première journée, elle préférait ne pas gaspiller le meilleur métal de Gwendalavir. Elle le forgerait, un jour, mais pour le moment elle ne ferait qu’en rêver, comme à une récompense qu’elle gagnerait lorsqu’elle aurait atteint ses autres buts. Forger du fer, donc. Les explications de Silind semblaient déjà loin, étant donné qu’il les lui avait données au début du cours, mais elle se souvenait que le fer était plus léger et moins résistant. Mieux pour les objets de qualité, non ? Ses yeux tombèrent sur le bracelet que Silind lui avait offert, lors de leur première rencontre.

- Est-ce du fer ?

Si oui, alors c’est ce métal qu’elle forgerait ensuite, à moins que Silind ne s’y oppose. Puis elle ajouta.

- Ne me dites pas ce que nous allons forger maintenant. J’aimerai le voir se former sans savoir où je vais, jusqu’au dernier moment…

Sentir. Forger avec son âme, et non avec sa tête. Sentir le métal prendre sa forme définitive, au lieu de se l’imaginer et d’essayer de le faire devenir cette image trop parfaite. Comme dessiner sans savoir ce que l’on compte faire, avant de remarquer que les traits ressemblaient à quelque chose, et de finir l’œuvre comme elle devrait l’être. Pouvait-on forger comme on dessinait ? Elle verrait. Sinon, Silind le lui dirait sûrement…

[Si tu veux que le rp finisse vite, tu peux tout décrire jusqu’à l’objet terminé, et sinon tu peux aller plus lentement, comme tu veux^^]

Le bracelet qu'il lui avait offert ? fert... faire... fer ! Mais oui bien sur que c'était du fer. Avec un grand sourire de colosse, Silind répondit un oui franc. Et donc elle voulait fer... pardon, fabriquer quelque chose d'autre, mais sans qu'il lui dise pour quel but. Se mettant en position pour réfléchir, la main sous le menton et la tête vers le plafond, il se gratta la barbiche. C'est ainsi qu'il pensa, chercha, fouilla dans le fond du tréfonds de sa mémoire quelque chose d'artistique. Et d'un coup, après moult et moult remues ménage, son crâne s’alluma lui offrit une réponse. Mais cela demandait beaucoup de précision. Qu'importe ! Il ne doutait point des talents d'Elera et de toute façon le forgeron était la.

- Bien, donne-moi ce barreau de fer là bas.

Il prit avec délicatesse le morceau et le mit, comme d'habitude, dans la cheminée brulante.

- Ce que nous allons faire demande un œil aiguisé, une grande précision, de bon outils et de la concentration. Je ne t'en dirais pas plus, puisque tu ne veux pas savoir.

Après le laps de temps nécessaire pour faire mollir le fer, l'homme sortit le bout rouge du feu et le posa sur l'enclume. Pour l'instant rien d'extraordinaire. Ensuite, il prit le marteau et demanda à la Lotra de tenir le métal de façon a ce qu'il ne bouge plus. Et pour finir, il tapa dessus comme un forcené jusqu'a ce que le barreau deviennent une plaque pas trop fine mais épaisse de quelque millimètre. (Pour donner un ordre de grandeurs... L'épaisseur d'un fils d'écouteur).

- Première étape achevée. Maintenant, passons à la deuxième.

Tous en parlant, il plaça la plaque dans l'antre chaude. Et le ressortie après un temps, durant lequel il sortit un drole d'outils, semblable a un marteau, mais très fin et l'embout donnait une forme de goute très petite. Avec ceci, il sortie un petit poinçon et un marteau normal.

- Prend cet instrument, il sert à faire des trous dans une plaque. Je pointerais avec ceci un endroit. Toi tu frapperas sur le point. Ne t'inquiète pas, pour te faciliter la tache, le marteau a une petite pointe sur la forme, il suffit que cette pointe sois sur le trou et le tour est joué. Ensuite, ce n'est qu'une histoire de calculs que je ferais moi même.

Enfin l'homme sortit la plaque rougeoyante du feu, fit le premier point et Elera pu taper. Malheureusement, le marteau avait un tout petit décalage avec le trou mais Silind déplaça rapidement la plaque de quelque millimètre en quelque micro seconde et ainsi le trou fut placer au bon endroit. Sans mots pour l'exploit qu'il venait de faire, il fit un deuxième point, mit de façon aligné a une certaine distance de l'autre trou. Et hop de nouveau une deuxième goute. Puis lorsqu'ils eurent finit une ranger, Silind tourna la plaque et expliqua qu'elle allait faire une deuxième ligne mais décaler a l'autre et dans l'autre sens, comme cela, il gagnerait du métal. Puis heure après heure, la plaque complètement plane devint une plaque à trou en forme de goutte.

- Ah, voila, ton travail s'arrête la. Enfin, je te garderais bien plus longtemps, mais il est trop tard pour continuer, je te sens fatiguer.

En effet le marteau semblait peser lourd dans les bras de la jeune Lotra.

- Ne t'inquiète pas, je finirais ça tous seul, le reste n'est pas grandiose. Le plus dur est passé. En tous cas, lorsque tu reviendras pour ton prochain cours. Quand tu voudras d'ailleurs... J'aurais fait de cette plaque, une œuvre de fer. Sois en sur.

Faisant un au revoir chaleureux a Elera, l'homme parti se coucher. Et pendant les jours qui suivirent, il resta a finirent son cadeaux. Pendant ce temps, il coupait, fixait, taillait, sculptait, défaisait, refixait etc. etc. Puis enfin la jeune apprentie revint le voir pour un nouveau cours

[HRP : tu peux poster un autre cours, ou continuer après celui la ^^ c'est toi qui vois pour le cadeaux, surprise ^^ ce n'est pas une statuette comme je te l'avais dit xD]

Elle ferma les yeux sans hésitation, sentant le corps du forgeron debout derrière elle, et ses mains sur les côtés. Elle devina juste avant qu’il ne le place autour de son cou que la plaque trouée était devenue un collier. Elle se sentit rougir violemment, et pas à cause de la chaleur. Elle avait imaginé tellement de possibilités sans queue ni tête, et était passée à côté de l’évident… Heureusement qu’aucune de ses inventions n’avaient traversées ses lèvres, elle serait morte sur le coup. Elle les martela mentalement, écrasant chaque idée pour mieux les oublier. Une armure. Du fromage fondu en fer. Mais qu’est-ce qu’elle était bête ! Ouvrant les yeux, elle découvrit une cascade de fer… béate, elle ne pu prononcer un mot. C’était… c’était… non, vraiment, les mots n’existaient pas. Le cerf, magnifique, semblait vouloir sortir du cercle dans lequel il avait été gravé, prêt à sauter vers la nature, à s’envoler dans la forêt, libre et majestueux, au dessus des trois mots faëls… Elera ne les reconnut pas. Ils ne faisaient pas partis du peu de mots qu’elle avait retenu en écoutant les deux faëls qui lui avaient appris à tirer à l’arc. Mais elle ne demanda pas ce qu’ils signifiaient ; elle ne voulait pas savoir. Ils voulaient dire Silind, tout simplement.

Elle n’avait d’abord pas répondu à Silind, prenant un morceau de métal quelconque, une petite plaque qu’il avait visiblement découpée hors d’autre chose. C’était un morceau trop petit pour qu’il puisse l’utiliser pour quoi que ce soit. Elle le tint entre les grosses pinces, le plaça dans le feu, puis le ressorti quelque temps après pour le rendre plus lisse et y graver quelques mots avec un autre outil. Fermant les yeux, elle essaya de se souvenir de toutes les leçons de Duncan Cil’ Eternit, de ces longues heures passées assises à ‘perdre son temps’ dans des cours de lettres sans fin. Elle ne voulait pas se tromper, elle ne voulait pas faire de fautes. Pas maintenant. Et pourtant, tellement peu de phrases lui revenaient à l’esprit… Elle finit quand même par se mettre à écrire sur le métal malléable, Silind attendant patiemment en la regardant faire, prêt à intervenir si elle partait dans la mauvaise direction. Elle plaça le métal sur l’enclume et coupa les bords pour qu’ils soient arrondis. Puis la plaque se retrouva dans le seau d’eau, pour en ressortir fumante. Elle s’était améliorée… Quelques minutes plus tard, elle tendit la plaque tiède, mais plus brûlante, à son maître.

~Forse du forjeron protecteur
Délicatesse de l’afection tissé dans l’euvre
Splendeur du feu et du métal mélés~

Tel était le poème qui remerciait le forgeron… Le collier était vraiment une merveille. Malheureusement, malgré le peu de temps qu’elle avait passé avec le bijou autour de son cou, il commençait à l’irriter. Le poids loin d’être familier sur son cou, les chainons sur sa peau, le cercle qui empêchait l’air de glisser sur elle à cet endroit… Non, décidemment, elle n’y était pas habituée. Baissant les yeux sur le bracelet qui ne la quittait plus depuis sa première visite de la forge, et dont la pierre d’abord parfaitement lisse était devenue peu à peu abîmée par le temps, les raclements contre les pierres qu’elle grimpait, l’eau dans laquelle elle nageait et les branches sur lesquelles elle se balançait, elle prit sa décision. Sa vie n’était tout simplement pas assez calme pour qu’elle le porte en permanence. Elle le garderait précieusement, mais il ne resterait pas à son cou… Puis, levant les yeux, prête pour la prochaine leçon, elle répondit.

- Pouvons-nous faire quelque chose d’utile ? Des fers à cheval, des clous, des chandeliers, quelque chose comme ca ? Ou alors des statuettes?

De quoi ? De quoi ? De quoi ? Faire des clous ? Dans sa forge ? Certes, Silind en faisait... Mais c'était pour aller avec quelque chose... Pas pour rien. Alors laisser Elera travailler sur des clous serais la rabaisser ! Donc, pas de clous ! Le géant ruminait ces pensées moroses et décida enfin de travailler un peu. Il prit comme à son habitude, une barre de fer qu'il posa sur la table.

-Bien, voici ton premier cours autonome. Enfin quasi-autonome. Tu suivras juste mes instructions et j'aiderais qu'en de rare occasion.

Silind se plaça dans un siège, non loin de la scène, pouvant tous voir de son trône. Et, ainsi positionner, il regarda Elera faire.

-Et bien ? Qu’attends-tu pour mettre le fer au feu ?

Le forgeron sourit et vit Elera se presser maladroitement pour mettre le morceau de fer sur les braises chaudes. Le silence s'installa pendant quelques minutes. Puis lorsqu'il sembla au forgeron qu'il était temps de sortir le bout de métal, il le demanda à Elera

-Il est temps de sortir le morceau du feu.

Elle prit des pincettes dans ses petites mains et posa le fer rouge sur la table. Bien, deuxième partie maintenant.

-Il faudrait faire une sorte de cylindre plein de cette barre...

Normalement, Elera devrait chercher un instrument, qui lui serait utile pour faire cela. (NB : en imaginant que le fer n'est pas aussi mou que de la pate a modeler, l’outil pourrait être un marteau et une sorte de moule en forme de cylindre, ensuite réfléchi la dessus).

-Lorsque tu auras fini, remet un peu au feu. Puis tu devras découper des morceaux, trois pour être exact, ensuite prend en deux et tord les pour qu'ils soient comme ceci..

Silind pris un morceau de métal qui trainait, plier a 90°.

-Ensuite, tu prendras le troisième morceau, que tu feras réchauffer, et tu fixeras les deux autres parties dans la troisième. Et pour finir, tu devra faire un pied pour pouvoir poser ce que je te fais, et des trous qui pourrais contenir des bougies, dans le haut des trois morceaux.

Souriant, il regarda maintenant Elera se débrouiller.

[Je suis un peu (bon d’accord, beaucoup XD) partie dans mon truc, alors si ca va pas, préviens ]

Un cylindre… Elera observa le fouillis d’outils posés à sa droite, et sentit le désespoir grandir en elle. Silind trouvait toujours l’objet nécessaire en quelques secondes, connaissant ses armes de forgeron sur le bout des doigts. Il se souvenait toujours où il avait mit quoi, même si l’objet changeait tous les jours de place, selon l’endroit vide le plus proche où il pouvait le poser. Mais Elera… et bien, elle ne savait même pas ce qu’elle cherchait ! Ses yeux passant rapidement sur toutes les formes métalliques qui l’entouraient, elle finit par trouver une boîte. L’ouvrant, Elera trouva qu’elle était pleine à l’intérieur, mis à part pour un hémisphère en bas et en haut. En mettant du métal là-dedans, elle pourrait former une balle parfaite… Mais ce n’était pas ca qu’elle cherchait. Ouvrant d’autres boîtes similaires, elle trouva des moules pour faire pratiquement de toutes les formes qui existaient et finit par tomber sur le bon. Posant le métal dessus, elle ferma la boîte, puis lorsqu’elle la rouvrit, le lapin blanc du magicien en sortit ! le métal avait la bonne forme. Prenant des pinces pour couper le métal aplati qui dépassait, elle remit la barre au feu, se tournant vers Silind pour voir l’expression de son visage…

…et laissa tomber la barre dans le feu.

Elle ne réfléchit pas, pensant au métal gâché par sa faute, à la déception du forgeron… Sa main se tendit vers les flammes, se resserra autour du métal. Le brasier vorace pirouetta autour de sa main, insatiable, brûlant. Elera sentait sa joie à avoir autre chose pour pouvoir se rassasier, croître, dévorer… Il allait embraser sa main. Il allait… Non. Elle était lui. Elle aussi était avide de carboniser, ne voulait jamais arrêter de danser, rêvait fiévreusement de crépiter sur les toits… Non. Il n’était pas elle. Suivant la courbe des flammèches, elle retira sa main comme à regret, le métal toujours entre ses mains. Brûlant. Elle le reposa sur l’enclume, observant sa paume écarlate redevenir lentement blanche, sentant l’envie de destruction la quitter peu à peu. Le feu était-il toujours comme ca ? Aussi… dévastateur ? Aurait-elle pu l’apprivoiser, si elle n’avait pas eu cette volonté sans faille de sauver le métal et de rester entière ? Tellement puissant… Elle espérait ne jamais devoir recommencer. Coupant le morceau en trois, toujours secouée, elle finit lentement le chandelier, formant un pied en forme de disque, utilisant le même marteau en plus grand qu’elle avait utilisé pour les trous dans les chaînes de son collier pour pouvoir mettre les bougies. Après un petit passage sous l’eau, elle le laissa refroidir sur l’enclume, les yeux rivés sur le feu. Puis lorsqu’elle sentit Silind s’approcher, elle leva la tête vers lui.

- Est-ce que… Est-ce que vous sentez le feu ? Est-ce que vous pouvez… le… Est-ce qu’il… Comment…

Elle ne trouvait pas ses mots. Aujourd’hui, elle avait réussi à voler la proie du feu sans qu’il ne puisse l’attraper ; serait-elle aussi chanceuse la prochaine fois ? Comme une bête féroce enchaînée qui pourrait un jour se détacher, le feu drainant aux désirs insoumis l’effrayait. Jusqu’ici, il n’avait fait qu’attiser sa curiosité, et elle avait cru pouvoir le comprendre en devenant l’apprentie du forgeron. A présent, elle entrevoyait le caractère de l’élément tellement différent du sien. Et cette force, cette joie, ce courroux qui ne laissait rien l’arrêter, consommant ce qui n’arrivait pas à danser à son rythme comme le faisait Ena… Est-ce qu’elle pourrait, elle aussi ? Gagner à ce jeu dangereux ? Ses yeux cherchèrent ceux de Silind, cherchant des réponses à des questions qu’elle n’arrivait même pas à prononcer…

[ J'aime bien les vraies fins de rps, alors je poste quand meme ]

Elera écouta les paroles de Silind et sentit le calme revenir en elle petit à petit. Il avait raison… Le feu était dangereux mais magnifique aussi. Et le danger ne l’avait jamais empêchée d’agir… ou de mettre la main dedans, d’ailleurs. C’était vrai, le feu pouvait être doux aussi… Combien de fois avait-elle fixé une douce flamme des yeux, dissimulées derrière les arbres pendant que des voyageurs discutaient autour de leur feu de camp ? Oui, elle apprendrait. Silind lui apprendrait… et un jour, elle danserait dans le feu sans aucune peur, comme pouvait le faire Ena. Pour l’instant… elle allait en rester aux pinces, oui. Elle aurait dû y penser ! Mais elle était tellement occupée par le chandelier qu’elle n’avait plus pensé au reste. Aux derniers mots de Silind, elle se sentit gonflée de joie. Elle n’avait jamais douté qu’elle deviendrait son apprentie, mais qu’il pense à présent qu’elle avait fait assez de progrès pour le devenir officiellement… Elle continua à l’aider un peu avec ses plans, puis pendant que Silind tenait un morceau de métal dans le feu, elle jeta un coup d’œil par la fenêtre. S’approchant, elle observa un instant la position du soleil, puis se tourna vers son maître.

- Je dois rejoindre mon autre maître Ena Nel’ Atan à présent… Merci. Pour tout.

Avant de partir, elle chercha des bougies des yeux. Ah, là, parmi le fouillis qui couvrait l’un des meubles… S’approchant, elle en choisit trois, les alluma grâce au feu de la forge, puis les posa délicatement sur son chandelier nouvellement terminé. Poussant de la main quelques plans pour en faire une pile qui prendrait moins de place, elle posa le chandelier dans l’espace nouvellement libre. Dernier sourire, puis elle quitta la forge.