Une simple demande (RP terminé)

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Julia leva la main pour frapper à la porte. Elle avait longuement réfléchie, peut-être trop longtemps même, la route vers le bureau du prima des Lupus avait était un peu plus dure que prévue. Elle s’en sentait quelque peu meurtrie... sa main tremblante retomba prés d’elle, et son épaule alla trouver le mur froid du couloir. Tout ce qu’elle avait tenté de refouler sur la mort de son oncle depuis deux mois déjà, lui remontait… elle avait tentée de ne pas y penser mais quand à chaque pas elle savait entièrement où elle se dirigeait et le pourquoi de cette démarche… elle pensait avoir déjà tu cette douleur, l’avoir effacée, mais elle n’avait pas était assez forte… pas encore…

D’un geste saccadé, elle essuya ses larmes, qui coulaient malgré elle, pressa la pierre froide sous ses doigt en se redressant et respirant profondément. C’était dure, mais c’était un passage obligé, elle n’aurait pu rien faire, c’était la nature, elle n’aurait pas pue le sauver « toute choses à une fin, Julia... » Cette voix claire dans sa tête avait raison, « c’est une épreuve nécessaire… » Toutes ces voix avaient raison ! De toute façon elle ne pourrait plus rien changer…

Raffermissant son visage, et ôtant toute expression de celui-ci, d’une main ferme elle frappa trois coups sur la porte du bureau du maître d’arme.
Quand à la question si celui-ci accepterait ou non… elle aurait au moins fait la démarche d’autorisation, le reste importait peu, mais il fallait qu’elle fasse son deuil, et ce pour de bon !

Messages : 1460 Inscription le : 25/04/2007

Valen ne se portait pas bien, loin de là. Sa récente chute l'avait fortement affaibli, bien que ses blessures eurent été paradoxalement guéries par le rêveur. Il lui fallait toute sa détermination, l'une des rares choses demeurées intactes, pour tenir son rôle et masquer son affaiblissement. S'il ne le faisait pas, les conséquences pouvaient être terribles, et pas uniquement pour lui. Non seulement, il était affaibli physiquement, mais son équilibre mental ne valait guère mieux. Quelqu'un frappa à sa porte. Valen se leva en chancelant avant de se diriger d'un pas plus assuré vers la porte.

Silencieusement, il prit une grande inspiration et ouvrit la porte. En ce moment, il espérait que son corps ne trahirait pas son état d'affaiblissement. Personne ne devait savoir. Il reconnut aussitôt la jeune Julia, il fallait bien avouer que Valen connaissait tous les élèves de la Maison Lupus. Comme toujours, il la salua avec affabilité, laquelle était plutôt feinte ces derniers temps car toute joie avait déserté Valen, et l'invita à s'asseoir pendant que lui-même regagnait sa place. La regardant avec attention, il attendit qu'elle prenne la parole.

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La porte s’ouvrit et Julia cru ne plus reconnaître le prima des Lupus. Rien de visible bien sûr, un contrôle de sois propre qu’à lui-même, un maintient toujours aussi digne, mais son aura… son aura d’ordinaire si forte, imposante, forçant au respect…

La jeune fille entra dans le bureau et l’atmosphère qu’elle avait pressentie aux premiers abords du maître d’arme, la submergea entièrement. Le prima lui indiqua un siège et alla lui-même s’installer derrière son bureau. Sans un mot, aucun.
Bien malgré elle Julia était très attentif à ce qu’elle sentait présentement. Pourquoi cette atmosphère ? Un mot traduisait très bien ce qu’elle sentait, mais elle ne pouvait pas se résoudre à l’adopter. Pas ici, pas lui, c’était impossible, il était infatigable, ce genre de sentiment ne l’effleurait même plus… Était-ce réellement lui d’ailleurs qui était si… Quelqu’un d’autre… absurde !

Qu’il était curieux de ressentir autant d’épuisement dans le bureau d’une telle personnalité… Le cœur de Julia se serra, il se passait certainement quelque chose de grave, c’était obligé ! Pour influer ainsi sur le moral d’une personne comme…

_Tout va bien ?

Si tôt sortit Julia regretta sa question. Elle referma les lèvres, se mordant la langue comme jamais, un goût de sang se propageant dans sa bouche. C’était sorti tout seul, comme ça ! Sans prévenir! Quelle idiote !

_Excusez-moi ce ne sont pas mes affaires, je ne voulais pas paraître indiscrète. Je suis ici pour une autorisation…

*Est-ce réellement le bon moment pour demander cela ? Tant pis !*

_Une autorisation, continua-t-elle, d’absence. Ma famille, vient de subir une perte…-contre toute attente sa voix avait vacillé, légèrement, mais juste ce qu’il fallait pour trahir son émotion. Elle avait de surcroît marqué une pause, la jeune fille s’insurgea intérieurement.- j’aimerais obtenir de vous, l’autorisation de me rendre auprès d’elle, quelque jour, le temps du deuil… cela fait un moment déjà et je n’ai pue me rendre à l’enterrement. Ma tante est vieille, et ce décès à eu pour conséquence, de la plonger dans la solitude… Si je ne suis pas venue vous demander congé avant, c’est que… je ne suis pas aveugle, je sais bien qu’il se passe des choses ici… je voulais attendre le bon moment, pour ne pas faire faux bons à cette situation, dont je ne sais absolument rien, mais ce moment semblerait-il, s’attarde… je me suis donc décidée. Ce deuil m’est d’une importance accrue, je vous demande de bien vouloir m’autoriser à pouvoir le respecter convenablement. Je sais vos obligations, je sais que ce n’est peut-être pas le moment et que vous pouvez refuser, ce qui en somme peut être tout à fait explicable, vue ces derniers jours… mais vous savez où est mon souhait…

Regardant le prima dans les yeux Julia espéra qu’il comprenne ce que les mots ne savaient dire, mais surtout sa détermination en vue de cette sortie, qu’elle irait même sans son autorisation…

_Monsieur, je vous porte beaucoup de respect –repris-t-elle comme pour appuyer ce qu’elle avait mis dans son regard.- c’est pour cela que je préférerais avoir votre assentiment…

N’ajoutant plus un mot, Julia attendit la réponse du maître d’arme.
S’il refusait, cela la fâcherait fortement, elle ne voulait manquer de respect à personne et surtout pas à l’établissement en s’éclipsant clandestinement. L’académie souffrait déjà de beaucoup de départs et si elle devait partir ainsi, Julia n’était pas sûre de pouvoir réintégrer l’enceinte de l’école, qui l’a perdrait elle aussi. Même si elle n’était pas un poids conséquent pour cet endroit au moins aiderait-elle à grossir les rangs.
Chaque élève perdue était une défaite, et elle sentait en son cœur qu’elle en mourrait si elle ne pouvait pas apporter, même une toute petite aide à la défense du lieu.
Elle s’était sans s’en rendre compte, fortement attaché à cet établissement, à ses professeurs, à ses valeurs…

Patientant elle régularisa le rythme de son cœur. L’atmosphère de la pièce l’étouffait, c’était une évidence, mais elle n’en tint pas compte.

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Son récit expliquait bien des choses que Valen avait constatées ce soir : la nervosité de Julia, sa souffrance qu'il pouvait percevoir, sa tristesse. Comment aurait-il pu refuser? Merwyn Ril' Avalon n'aurait jamais refusé d'accéder à une telle requête et lui-même ne refuserait pas non plus. Il aurait voulu se lever, mais il n'osa de peur de se trahir encore plus ouvertement. Tentant de redevenir le Valen que tous connaissaient, il répondit avec l'ombre de son légendaire sourire ironique et de sa personnalité :

- Comment pourrais-je te dénier cette demande que tu me fais?!? Tu as ma permission, jeune Julia, rejoins ta famille. Va trouver l'Intendant Jehan Hil' Jilind, il te fournira le nécessaire pour le voyage. Autre chose?

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Aux mots du maître d’arme, Julia passa du soulagement à… une légère grimace, alors que sont regard se perdit sur le bureau du prima.

Bien sûr elle était reconnaissante au prima d’accepter sa requête… mais se rendre au près de… l’Intendant ? Pour le nécessaire à son voyage en plus ! Encore si c’était pour quelque chose de grave, ou même d’important, mais… pour du matériel de voyage… ça ce n’était pas prévue.

De toutes les personnes dont l’académie grouillait, elle devait aller voir celui qu’elle aimait le moins… Elle était stupéfaite de cela. Mais bon… si c’était obligé… et tant qu’il n’y aurait pas de débordement avec ce « monsieur » l’intendant… elle eu un haut-le cœur. Si elle pouvait l’éviter….

*Ciel ! N’avez-vous donc aucune pitié pour les petits ? Comment est-ce possible de ne pas aimer quelqu’un aussi intensément? Le pire c’est que… arrg !* fit-elle levant les yeux au ciel.

_J’ai déjà ce qu’il me faut pour le voyage, je vous remercie bien monsieur. Je partirais dès que le temps sera favorable. Encore un grand merci…je n’ai rien à ajouter car quoi demander de plus alors que ma demande la plus chère vient de m’être accorder ?

Elle se leva sans bruit, salua le prima avec respect et se dirigea vers la porte. A mi-chemin elle se retourna une dernière foi vers le maître d’arme et dit :

_Monsieur, si cela peut vous consoler et si je puis me permettre, le bal à était d’une magnificence digne de la prestance de cet établissement. –silence, puis plus bas- Je n’avais jamais rien vue d’aussi beau…. –se retournant vers la sortie- Ne perdez pas espoir, tant de gens doivent compter sur vous… si vos intentions sont bonnes elles se réaliseront. Ce sont des réussites comme ce bal qu’il faut garder en mémoire, c’est elles qui font vivre…

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Valen tourna vers elle un regard étrange. Compassion? Reconnaissance? Sympathie? Surprise? Nul n'aurait pu vraiment dire ce que recélait son regard profond. Son visage conservait toujours cette même expression impassible, mais ceux qui le connaissaient bien pouvaient sentir que ce n'était plus qu'une façade, non une réalité. Toujours avec l'ombre de son sourire ironique, il répondit :

- Merci. Voilà une opinion qui devrait faire plaisir à notre Intendant, je te conseille même d'aller lui dire en personne. Comme chaque année, Jehan s'est énormément dévoué pour faire du Bal des Quatre Maisons une réussite. Que le élèves le remercient pour tous les efforts qu'il a mis en oeuvre est le plus beau cadeau qu'on puisse lui faire. Va à présent, il me reste encore beaucoup à faire.

Le demi-Faël n'avait pas prêté la moindre attention à l'expression de Julia quand il lui dit d'aller remercier l'Intendant, son esprit était tourné vers bien d'autres préoccupations. Il se reporta alors vers l'étude d'un manuscrit visiblement tiré de la bibliothèque de Merwyn... sa reliure ne ressemblait à celle d'aucun livre de la bibliothèque de l'Académie.

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Julia ouvrit la porte.

_Merci. Voilà une opinion qui devrait faire plaisir à notre Intendant, je te conseille même d'aller lui dire en personne. Comme chaque année, Jehan s'est énormément dévoué pour faire du Bal des Quatre Maisons une réussite. Que le élèves le remercient pour tous les efforts qu'il a mis en œuvre est le plus beau cadeau qu'on puisse lui faire. Va à présent, il me reste encore beaucoup à faire.

La jeune fille fut traversée par deux sentiments à la fois.
Exaspération et tristesse.

Exaspération, car elle voyait bien que son prima devinait quelque chose et qu’il insistait dans le sens de l’intendant. Elle leva alors une seconde fais les yeux au ciel en secouant doucement la tête de droite à gauche. Elle irait le voir cet intendant!
Si c’était lui qui avait œuvré au bal… était-ce réellement possible ?

Tristesse, car le maître d’arme n’avait pas écouté… et quand bien même, l’avait-il fait, il n’avait pas compris, déjà trop loin dans ces douleurs pour porter attention à quelqu’un d’aussi extérieure. Elle n'ajouta pas un seul mot. « Certain se ferment pour ce protéger… -une ombre suivait lentement une petite fille aux cheveux reflet or- _ Papa dit –fit elle en ramassant quelques herbes folles, enchantée da pouvoir parler à quelqu’un autre que ceux de chez elle- qu’il ne faut jamais se fermer dans une pièce. Après, s’il arrive quelque chose on ne pourrait pas venir nous aider ! Il m’a interdit, tu sais… Il dit que ça lui fait peur… y a que maman qui ferme les portes à la maison… »

La main sur le front la vision s’arracha d’elle froidement, un faible tremblement l’a secoua légèrement le temps d’un souffle, tout était fini.

Elle regarda encore le maître d’arme, tout à fait absent de la pièce à présent, plongé dans ces tâches… Si quelqu’un pouvait quelque chose pour lui, pour le sortir de là où il était, si quelqu’un pouvait briser les chaînes de sa surdité… ce n’était pas elle.
Qu’il soit bon ou mauvais, il restait un être humain et malgré le respect qui se dégageait de lui, il n’en était pas moins aussi mortel qu’elle ne l’était elle-même.

Personne ne devrait un jour être confronté à ce genre de vide… elle opérait chez certain tellement de changements douloureux…

Julia soupira et franchis enfin la porte qui donnait sur le couloir.
Que s'était-elle dit déjà? Qu'elle irait voir "monsieur" l'intendant? Même pas en rêve! Elle n'avait vraiment pas le coeur à perdre son temps ,à s'embrouiller avec un être persuadé d'être le centre du monde...
Son voyage pouvait commencer, et il le devait sans poids inutile et dans la bonne humeure…. cela aiderait surement sa tante quand elle la reverrais....

(==> suite dans Le dortoire des Lupus: "Derniers préparatifs")

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