Quand elle entra, Julia se dirigea de suite vers son lit, elle retirait son arc de son épaule quand elle stoppa sa progression, les yeux rivés sur sa couche. Un paquet y était déposé. Un énorme paquet. Elle s’approcha et effleura le papier du bout des doigts, alors qu’elle cherchait des yeux un mot, une lettre qui puisse lui révéler la nature de ce colis. Elle le trouva. C’était l’écriture de May.
Elise Ennora May et James Barris Difur Auberge Emalus vers Al Poll
A Notre
bien aimée Julia Académie de Merwyn, Al Poll
Ma très chère fille,
C’est avec un grand bonheur que je t’écris aujourd’hui avec à mes côtés ton bougre d’oncle, qui t’embrasse au passage. Dans ce paquet, c’est une partie de notre vie qui y est emballé. Une vie que nous ne t’avons jamais racontée, ton oncle et moi. C’est un peu l’origine de notre mariage en fait. Excuse moi si je gribouille plus que je n’écris, ton idiot d’oncle n’arrête pas de gigoter en tout sens, me criant ce que je dois écrire et ce que je ne dois pas. Haarr, les hommes ! Bon c’est une autre histoire ça ! Revenons à ce colis. Nous avons mûrement réfléchis à ce sujet et avons constatés qu’il était plus que temps de révéler certaines choses de notre vie. Ce que tu trouveras là, est d’une importance infinie à nos yeux, puisse t-il t’apporter autant d’aide qu’il ne nous en a apporté à nous, qui sommes aujourd’hui bien trop vieux pour pouvoir honorer ces merveilles. Ouvre le paquet, maintenant.
Julia défie les lacets de cuirs qui entravaient rigoureusement le papier, qui lui-même protégeait un grand draps une vingtaine de fois entouré autour de l’objet précieux. Elle déroula lentement le drap, et s’arrêta net, retenant sa respiration. Deux glaives étaient étendus sur son lit, parallèle l’un à l’autre. Deux armes totalement jumelles, d’une beauté sidérante. Elles avaient chacune un tranchant, une lame qui émettait des reflets bleutés et une poignet et une garde qui semblaient être en argent, sillonné d’un fin trait qui s’enroulait autours d’elles laissant parfois naître, de ci de là, des feuilles finement gravées . Au dessous d’elles chacune son étuis, simple sans apparats. Et enfin, sous ces deux lames meurtrières un arc simple de beauté et son carquois remplis de flèches aux plumes bleus.
Julia mit un temps à réaliser ce qu’elle avait sous les yeux et aussi le fait que son cœur s’était arrêté de battre. Elle se reprit et ramena de nouveau les yeux à la lettre.
Magnifiques, n’est-ce pas ? Les deux glaives appartenaient à ton oncle, quand à l’arc et les flèches ils étaient à moi. Tout ton héritage est sous tes yeux, c’est ce que nous possédons de plus chère en matériel. Nous n’avons pas toujours était aubergiste, pour tout te dire. Les deux glaives de ton oncle ont une valeur inestimable, ils ont étaient fait par son propre père qui était forgeron, les poignets sont en argent véritable et ont étaient travaillé par un grand artisan de la capitale. Ton oncle faisait partie de l’armé Alavirienne, il y était sous-officier et avait reçu ses deux lames le jour de son admission à ce poste, par son père. L’arc appartenait et les flèches étaient à mes parents, ce sont les deux seules choses qui puissent témoigner encore aujourd’hui, de leur existence. Je n’ai plus rien d’eux, à part cela. Ce que j’étais moi ? Je ne sais pas si je dois te le dire… peut-être pourrais-tu le deviner ? Non, ton oncle insiste pour que je sois aussi explicite que je l’ai été pour lui. Marchombre. J’en était une, je le suis d’ailleurs encore dans tout ce que je fait. Pour résumer la situation du pourquoi, nous voilà aubergiste aujourd’hui… je dirais, que nous avons eu l’envie de voir et de connaître autre chose que ce que nous étions habitué à connaître. Nous nous sommes aimés très jeune, avons était plusieurs fois séparées pour de très longues périodes. Et puis enfin le temps est passé, nous avons eu ensemble trois enfants, deux sont mort à la naissance et le troisième est décédé, comme tu le sais, trois ans avant ton arrivé chez nous. Dès le premier décès, ton oncle m’a proposé de faire autre chose, de nous retirer, de prendre le temps pour nous remettre, pour nous marier. Il n’a pas hésité une seule seconde, à démissionner de son poste, m’a enlevé et nous nous sommes retrouvé à l’écart du monde. Je n’ai rien pue faire pour le raisonner, pour discuter, j’étais trop effondrée par la perte de mon premier enfant. Plus rien n’a existé après cela, j’avais tout oublié, ne voulait plus savoir, reniais mes origines, je voulait être une autre. C’est ainsi que je me suis éloignée de ma guilde. Ce n’est que bien plus tard que nous avons désiré ouvrir une auberge. Tout ce que je retiens aujourd’hui en regardant derrière moi, c’est que j’ai bien fait de suivre ton oncle, je ne regrette aucun moment passé avec lui et j’ose espérer que cela est réciproque, même si je suis pleine de certitude, bien sûr. Voilà en quelques mots notre vie à tout deux avant toi. Cela me fait tout drôle d’écrire tout cela, ainsi et pour toi.
A cet endroit l’écriture tremblait. Julia fut submergée par ce que sa tante avait pu ressentir en écrivant tout cela, en se remémorant. Elle s’assit près du paquet défait refoulant se sentiment aigue qui l’a faisait si proche des autres. Elle repris lentement sa lecture.
Je dois à présent mettre un terme à cette lettre. Nous t’écrirons le plus souvent possible, il est bien probable que ce soit tout les mois dorénavant. Je sais que cela doit être dure pour toi là-bas, mais maintenant que cela fait déjà quelque mois, cela ne doit plus t’être étranger à présent. N’oublie pas, toi aussi, de nous communiquer de tes nouvelles, nous avons beaucoup aimé toute les précédentes. Nous passons tout les deux notre temps ici, à guetter un message de ta part, s’en est même devenu même, une maladie ! Si tu voyais Barris ! Je te promets que tu rirais jusqu’à la fin des temps !
Je dois vraiment conclure, à présent, jeune fille.
Prend bien soin de toi et de ce qui t’appartient maintenant, cela te servira plus à toi qu’a deux vieillard bien engourdi !
Nous t’aimons de tout notre cœur,
Ton oncle et ta tante qui t’aiment.
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Ce soir là, Julia relu cette lettre une dizaine de fois avant de pouvoir s’endormir du haut de sa poutre dans le dortoir. Toutes les filles dormaient, qu’elle regardait encore fréquemment vers son armoire, où elle avait soigneusement entreposé ses armes. C’est sur cette pensée qu’elle s’endormi, le poing serré autour du parchemin.
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