Fuite de l'Académie (RP terminé)

Ivan chevauchait depuis quelques temps à présent lorsqu'il vit que Marlyn se réveillait enfin. Comme son intérêt était de " choyer " l'apprentie mercenaire, il stoppa donc sa monture et fit descendre Marlyn avant de mettre pied à terre :

- Tiens la donzelle, bois tant que tu le peux! Je ne compte pas m'éterniser aux abords de l'Académie tant que l'autre enragé y demeure!

Un bref moment de silence, puis il poursuivit :

- Bon, maintenant, compère, tu vas me dire tout ce que je dois savoir pour rencontrer ton maître! J'ai eu la charité de te faire quitter ta geôle relativement confortable, alors ne me fais pas attendre plus longtemps que tu n'l'devrais! Sinon, ta mort ne risque pas d'être aussi douce qu'un coup de hache bien appliqué...

Aux aguets, Ivan reprit la gourde en veillant à rester le plus loin possible de sa captive. La jeune fille n'effrayait pourtant pas le pirate, d'autant qu'elle était devenue aveugle, mais il devait se montrer prudent à présent. S'il tardait trop, sa fuite de l'Académie serait forcément remarquée et ce n'était pas le moment d'avoir des limiers comme Slynn Ar' Kriss aux trousses, surtout avec une captive qui le gênerait dans ses manoeuvres.

D'une voix railleuse, il s'exclama :

- C'est pas l'moment d'pioncer, la donzelle! Alors, où est-ce qu'on peut le trouver ton maître?!? Secoue-toi un peu, ma patience à des limites!!

Ivan réfléchissait à toute vitesse. Chaque instant perdu était une menace... si près du but. Bientôt, il releva Marlyn et la remit en selle, sans la ménager pour autant. Elle en avait vu d'autres, alors être secouée comme un prunier était une partie de plaisir.

- Bien, la donzelle, j'vais t'emmener dans un lieu que je suis seul à connaître. Après, je me rendrai à l'Auberge du Siffleur... seul! Tiens-toi tranquille, obéis-moi, et tout ira bien pour toi! Sinon, tu iras nourrir les asticots, poulette!

Ils galopèrent durant un long moment. Ivan n'accordait aucune pause aux chevaux afin de les ménager. La rapidité était la clé de cette affaire. Parfois, il prenait le temps de ralentir pour s'assurer de ne pas être suivi... il avait cet étrange pressentiment d'être observé, mais personne ne le filait pourtant. Ses sens le tromperaient-ils? Il fallait le penser, cette affaire le rendait un peu nerveux... il se sentait si faible sur le plancher des vaches. Bientôt, ils atteignirent la grotte qu'Ivan avait repérée voilà longtemps. Laissant les chevaux souffler, il mit pied à terre et emmena Marlyn à l'intérieur de la caverne. De manière savante, il attacha la cheville de Marlyn à un anneau fiché dans la paroi avant de prendre la parole :

- Tu resteras ici pendant que j'irai trouver ton maître à l'Auberge du Siffleur. Donne-moi un objet qui lui permettra de m'identifier comme ton envoyé et qui servira aussi de preuve quant au fait que tu es encore en vie! Allons, remue-toi un peu, la donzelle, le temps presse!!!

Une chevauchée plus que mouvementée, au cours de laquelle Marlyn perdit plusieurs fois connaissance, pour quelques secondes à chaque fois. A chaque fois plus. Avant qu'ils ne parviennent à une espèce de grotte, d'après les sons caverneux, la jeune fille était en train de repartir, la tête lui tournait, ses derniers sens intacts étaient trop brouillés. Seule lui parvenait la voix d'Ivan, mais comme si on lui avait plaqué deux oreillers sur les oreilles.
Avant d'y répondre, elle sentit sa cheville emprisonnée. Trop faible pour tenter de briser la chaîne, elle ne put que murmurer :

-Je...je n'ai rien. Vous m'avez...tout pris..Dans la salle.

Si seulement il avait pu la croire... Loin d'être satisfait de la réponse, le pirate la frappa violemment, et réitéra sa demande. A moitié dans les vappes, la jeune fille n'eut d'autre choix que de chercher quelque chose. Pourtant, c'était la vérité, elle ne possédait plus rien, et les frusques dont Ivan l'avait revêtue n'étaient pas à elle.
N'importe quoi, un objet, il devait bien en exister un qui lui restait...
Pourtant non. Marlyn eut beau fouiller dans ses loques, il ne lui restait plus rien... Sauf le dessin. Peut-être... peut-être s'en contenterait-il.
Haletant, la jeune fille s'adossa du mieux qu'elle put à la paroi de la caverne, et immergea les Spires. Sentit cette résistance, depuis que ses yeux avaient été crevés. N'arrivant pas, dans son état de faiblesse extrème, à aller plus haut, l'apprentie Mercenaire explora les basses spires, à la recherche d'une idée qui pourrait satisfaire le forban. Quelque chose...
Ayant enfin trouvé, la jeune fille dut faire un effort de concentration plus intensif que de normale, pour parvenir à faire basculer l'objet dans la réalité. Vite, vite...
Une ou deux minutes après qu'elle eut essayé, la dague apparut enfin dans sa main. Lame bien simple, mais elle n'était pas capable de faire autre chose. Seulement, sur le manche était gravé son prénom. Son vrai prénom. Sareyn....
Espérant ne pas avoir déçu son interlocuteur, Marlyn lui tendit, ou tout du moins la tendit dans la direction qui lui semblait être la bonne. Il la prit. Et, apparamment, était satisfait, car il ne lui avait pas asséné de nouvelle claque.

-Elle devrait durer... environ... la nuit.

L'effort qu'elle avait du fournir avait miné sa volonté et sa conscience. Juste après avoir lâché la dague, Marlyn sombra dans une inconscience profonde, à la limite du coma...

- Parfait... Cela devrait faire l'affaire...

Avant que Marlyn ne sombre dans l'inconscience, Ivan fouilla ses fontes et lança une vieille besace à l'apprentie mercenaire. Avant de se détourner pour quitter la caverne, il lança :

- Tiens, la donzelle! A boire, à manger, et de quoi te soigner sommairement! Fais-en bon usage, au cas où je mettrais du temps à revenir! Tu ne veux certainement pas mourir et, morte, tu m'es inutile!

Ensuite, il sortit, suivi des deux montures qu'il menait par la bride. Tout d'abord, il irait cacher la monture de Marlyn dans un autre endroit. Elle était capable de dessiner sommairement, mais, si elle se libérait, elle n'irait pas bien loin sans monture. Elle était trop affaiblie pour qu'il en soit autrement. Il se demandait même si elle aurait la force de se soigner toute seule. Peu importait, il ne serait sans doute pas long...

Il mit peu de temps à trouver ce qu'il cherchait. Il attacha soigneusement la monture de Marlyn après l'avoir fait boire et enfourcha la sienne pour se rendre à Al-Poll. Pour l'occasion, il avait revêtu l'une des capes que l'on donnait habituellement aux élèves. Discrète et ample, elle était dotée d'un capuchon qui dissimulerait ses traits si jamais il croisait un résident de l'Académie. Bientôt, il serait à Al-Poll...

(=> suite de "négociation à risque")

Le cri d'Ivan Derkan avait résonné dans la nuit, et c'est comme un voleur que le mentaï aux cheveux blonds avait quitté la ville, d'un habile pas sur le côté en direction du "parc".... La situation était déjà assez complexes, sans témoins éventuels.
Une fois sur place, il contempla sa main, transpercée de part en part par le tri lame de Feu Ivan Derkan...
Une cuisante leçon donnée par le pirate, que celle là.. Honorer l'adversaire en combattant à l'amiable laissait un peu trop de trace, au goût du mercenaire du chaos. Celui-ci, rageur, glissa la main dans une des multiples poches de sa tenue de cuir, en ressorti une poudre bleue, qu'il appliqua à même la peau en grimaçant... Avant d'entourer le tout d'une bande de tissu propre et légèrement odorante. Bien. Maintenant, il pouvait aller voir ce qui restait de son élève, qui était dissimulée par le pirate dans une petite cavité, à quelques mètres seulement.

Le fait qu'aucun cheval ne semblait attendre dans les environs conforma le mentaï dans l'idée qu'une fuite en monture était à proscrire de toutes façons. Il se glissa à l'intérieur de la petite grotte, aux aguets...
Une embuscade était toujours plausible. Même probable. Là bas, dans l'ombre, un corps livide attendait, attaché par la cheville à la paroi humide de la caverne.
Le nez de Dolohov se fronça spontanément... l'endroit puait la sueur et le sang séché... Ce qu'il avait pris pour un cadavre bougea, tournant vers lui un visage aveugle.
Par la Dame...

Le mentaï savait que les mercenaires n'étaient pas les seuls à torturer leurs prisonniers. Néanmoins, il s'était attendu à ce que des professeurs aussi positivement renommés que Valen Til' Llendoryn n'auraient osé abîmer autant un être qui avait un jour été sous leur protection. Il s'agissait de jouer avec ce détail, maintenant.
Et de gagner la partie.
Il s'approcha, sentant la crainte presque palpable de son élève, hésita à l'achever ainsi, sans plus de commentaires... renonça. Trop de pouvoir en elle pour lui permettre de mourir. Pas assez d'informations, non plus.
Prudent, le mentaï créa un chant d'alerte d'environ 10mètres de diamètres.
Il avait eu son compte de mauvaises surprise pour au moins un mois...
Il s'agenouilla, constata qu'une besace avait été abandonnée, toute proche.

-C'est moi mon ange, souffla t-il, effleurant du bout des doigts poisseux de sang. Oh pr la dame, qu'est-ce que ces chiens t'ont fait?

Son autre main sortit de la besace les herbes médicinales les plus basiques. Il les laissa tomber au sol, allongeant Marlyn sur le dos... Les plaies semblaient au trois quart cautérisées, mais les plus profondes s'étaient ouvertes durant la chevauchées, laissant la peau si douce de la jeune fille se tâcher de pourpre où la poussière s'était collée.
Il utilisa un peu d'eau de la gourde, avec laquelle il mouilla un de ses mouchoirs de noble, de la soie la plus fine.

-Ne bouge pas, ordonna-t-il d'une voix douce, mais qui ne souffrait aucun refus.

Il posa le tissus blanc sur la joue droite et bleuie par les coups de la jeune fille, retraçant le sillon de sang provenant de ses yeux jusqu'à effleurer les paupières perçée, sentant la jeune fille se crisper.
La soie blanche devint rose par endroit, puis rouge lorsqu'il passa à l'autre paupière, la trouvant moins abîmée...
Il réhumidifia le mouchoir, le passa sur la bouche tuméfiée de son élève, puis récupéra un peu de la poudre bleue, qu'il laissa agir sur une des plaies les plus laides, qu'elle avait à la clavicule, puis appliqua un baume sur une des paupières de la jeune fille, qui semblait prête à parler...

Des paroles sans messages, faibles, murmurées sans qu'elle ne semble y croire vraiment...
Dolohov utilisait au mieux de ses connaissances les herbes laissées, négligeant certaines au profit d'autre, nettoyant sans discontinuer les yeux mouillés de sang...
Elle leva le bras, ses traits se contractèrent. Elle était probablement blessée dans le dos aussi, peut-être même souffrait-elle de traumatismes internes... Le mieux aurait été de filer chez un rêveur...
Mais c'était un risque énorme, et son réseau était encore en effervescence, suite au duel avec Derkan, et à l'assassinat du renégat...
Ce n'était pas le moment de confier quoique ce soit, ou de déléguer un quelconque pouvoir...
Et puis sa petite protégée, tellement abîmée, exposée aux regards le dérangeait. Il avait essuyé un échec, soit. Mais ça ne devait pas être ébruité, d'aucune façon, même.

Il la regarda, sans savoir si elle pouvait ou non le voir des ses prunelles sombres. Et quel regard... Un ciel d'orage, voilé de nuées de cauchemar, d'apocalypse, de tempêtes intérieures, et pourtant... quelque chose, au fond, d' apaisé... de doux...
Les mots encore... plus affirmés, quoiqu' entrecoupés de son souffle faible...
Le mentaï réfréna un soupir de satisfaction.

Alors ils ne savaient rien.. ni sur l'auberge du Siffleur, ni sur lui, ni sur son visage, ni... oh quel courage elle devait posséder, malgré cette faiblesse, cette colère qui la rendait si manipulable... Elle était royale, à sa manière, couverte de bleus, de coup, de poussière, le corps tremblant convulsivement, comme si elle s'apprêtait à rendre son dernier souffle... Elle était grande.

Un dernier murmure, écourté par une quinte de tout particulièrement violente, qui menaçait de compromettre les soins dérisoires du mentaï, forcé de maintenir ses épaules à terre... S'en suivirent des convulsions furieuses, d'un corps trop fatigué, trop malmené... le sang ne tarda pas à tâcher les mains de l'homme qui empêchait comme il pouvait les mouvements trop brusques de son élève...
Puis une accalmie...
Le mentaï ôta ses paumes au ralenti... Morte, déjà? Non... La nuit de son regard semblait encore animée, par quelque chose d'aussi imperceptible que le souffle qui soulevait sa frêle poitrine...

-La Dame, dans sa plus grande grâce m'a offert un ange sur qui veiller... Je ne laisserai personne, surtout pas la mort me l'enlever une deuxième fois... Aie confiance en moi, Sareyn... Repose-toi simplement, le temps que je contacte mes alliés les plus sûrs... Endors-toi, et à ton réveil, je serai près de toi... Ainsi que le jour d'après. Et le jour suivant.. Je vais m'occuper de tout ça, petit ange, apaise-ton souffle... Je me charge de tout... Où que tu ailles.

Le ton se voulait rassurant et apaisant, l'effet serait probablement atteint, Dolohov était un très bon comédien... Pour ce qui était de la pratique, le mentaï tâchait simplement d'aller au plus urgent...
Et il entra dans l'imagination, sans savoir réellement qui contacter. D'ordinaire, les mercenaires aussi gravement blessés étaient achevés sans complexes... Quel praticien pourrait la sortir de ce guêpier? Dans quel monastère pourrait-il demander des soins, sans soulever soupçons ou question? Il fallait faire vite

-Je t'accompagnerai.
[peu de temps... j'espère que ça t'ira quand même... ]

Sa respiration tout en saccade, sa peau qui se glaçait doucement, autant de mauvais présages...
Dolohov s'ordonna mentalement d'agir, cherchant dans ses souvenirs une confrérie peu connue, assez pour être négligée d'un éventuel poursuivant...
Oui, peut-être qu'à Idiane...? La confrérie ne comptait qu'une dizaines de rêveurs, sages, prompts à fonder une autre communauté, et qui aidaient efficacement les habitants des villages mineurs avoisinant Al-Derinn... Oui, ce serait la planque idéale... Mais c'était loin, et surtout, il n'était jamais allé dans la région.
Le mentaï ferma les yeux, se remémorant les diverses confréries où il était entré... Peu, pour tout dire.
Il n'avait jamais compris les rêveurs, c'était quelque chose de déontologique. Trop d'amour ou de don de soi dans ces... êtres.
Trop de sacrifices personnel, pas assez en retours... Qu'était-ce une vie comme la leur?

Etrange sourire que lui offrait son élève en cet instant. L'amertume incarnée dans un corps en charpille, les dents fières, mais rouge de leur violence...
Le regard douloureusement acharné à vivre, ou du moins, ce qui restait du regard, car le sang ruisselait encore au côté droit du visage, torrent de larmes haines...
A sa manière, elle était magnifique. Le chaos d'une fin de bataille personnifié... Un blessé qui semblait incurable, une honce de haine.
A l'image du monde, en pleine décadence, l'adolescente ensanglantée était l'image parfaite de l'ange déchu. Troublé malgré lui par ses paroles, il hésita à appuyer davantage sur la peau.

Il savait, pourtant, qu'à cet instant, la pression de sa main était importante. Que laisser le sang couler, à cause de la plaie qui se rouvrait davantage à chaque spasme était la condamner. Pourtant, l'idée d'arrêter tout l'effleura pour la seconde fois.
Dolohov, quoiqu'on ait pu en penser, n'était pas sûr de croire qu'on pouvait -même amoureux fou- mourir pour quelqu'un. Et pourtant, ses heurts ne mentaient pas, ils l'avaient torturée aussi cruellement que possible. Dans l'état actuel des choses, elle avait tout intérêt à clamer son silence. Si elle soupçonnait qu'il était bien aussi insensible que les autres. Mais...
Mais à moins que leurs mots l'aient atteint aussi profondément que les siens, alors qu'elle était aveuglée par la haine... C'était peu probable..

L'orgueil du mentaï lui soufflait de calmer ses craintes, et de fixer sa priorité à maintenir ce petit bout de pouvoir vivant... Et calmer ses doutes, si il échouait, qu'au moins, elle meure décemment.

Sa main se crispa sur son poignet, récupérant l'entière attention du mentaï. La peau froide, les mains sales de terres, les jointures qui se laissaient déjà blanchir par un effort qui à tout autre bien portant aurait paru dérisoire.
Le regard perdu dans les voutes minérales de la grotte, la demoiselle tentait de calmer une dernière fois sa respiration inégale.

Elle laissait doucement aller ses amertumes, qui étrangement n'allaient qu'à son propre reproche. Dolohov cilla, baissant imperceptiblement pour économiser les forces de la petite créature blessée devant lui. A quoi bon, ces questions? Etait-ce de la sincérité qu'elle attendait? Croyait-elle vraiment, qu'il était capable de lui cracher à la figure qu'elle était un échec à amoindrir, un outil essentiel à son ascension dans la gilde, une arme de destruction? Voulait-elle savoir, vraiment, avant de mourir, qu'au plus, elle aurait été une aventure comme les autres, peut-être un peu plus acides dans les souvenirs qu'elle laisserait? A quoi bon avouer à une mourantes des crasses aussi indigne de son silence...

-Je te garde en vie parce qu'à toi seule, tu es l'incarnation de la noblesse, de ce chaos qui est mon idéal. Parce que je t'ai promis une vengeance, et que je ne reviens jamais sur une promesse. Ils paieront, mon Ange... Ils paieront et souffriront mes états d'âmes comme tu as subis les leurs...

La main retouchait le sol, il fallait, en plus de la bercer par les mots, maintenir éveillé ce regard vacillant... Oh, et vite, réagir, bon sang. Ces blessures n'étaient pas du ressors d'un homme aussi peu qualifié en matière de soin que l'homme blond. L'idée de se rendre dans une autre confrérie, d'une dizaine de rêveurs, spécialisés dans les accidents de chasse... Oui, il ferait passer Marlyn pour une trouvaille de chasse... Une proie arrachée aux mercenaires...

-J'ai besoin de toi, mon espérance... Je te veux dans ma réalité. Je veux te conduire à ton triomphe, te laisser contempler les merveilles de l'Arche, du Pollimage à mes côtés, teindre de sang leurs somptueuses fiertés et reconstruire... Je te ferai Princesse, Sareyn, quand je gouvernerai... Il faut que tu voies ça.. Les soieries les plus douces sur ton corps; dans nos draps... Je t'offrirai les bijoux d'onyx, d'autarcique j'y dessinerai les étoiles de tes yeux...

Son esprit investit les Spires, caressant la présence quasi effacée de la jeune fille au passage, pour former aussitôt une pièce de granit blanc, réduite...
La salle d'attente du bureau du membre de la Confrérie le plus haut placé, le plus vieux... Il ne s'y était rendu qu'une ou deux fois, notamment avec son maître, et un autre apprenti par la suite...
La clinche de fer noir, le bureau rustique, solide, sans détail, avec le coup sur le coin gauche, et le reflet de lumière à la limite du visible...


-Et des nervures vermeil qu'elles aillent avec tes robes et les tiares... Et les dagues que je t'offrirai... Et nous aurons des enfants, mon ange, ils auront tes cheveux, ta bouche, ta douceur farouche, ta force... N'essaie pas de parler, ni de m'aider mon ange, économise-toi. Ce ne sera plus long, tu verras... Le cauchemar s'arrêtera bientôt, et le rêve pourra commencer.

La chaise, capitonnée de toiles, les dizaines de livres... Le bleu, le rouge, sur le coin du bureau, les quelques sucreries laissées à la disposition des invités, l'écuelle de terre cuite fendue... Le mentaï serra les mâchoires, perdu dans l' Autre dimension, cherchant le moyen de pallier à sa légère faiblesse, et à transporter malgré tout l'adolescente à ses côtés.
Il acheva la fenêtre, et tenta de tout faire basculer.. Ajouta quelques tâches de lumières, l'analyse qui pendait aux murs...
Réessaya, serrant la main de son élève...
ah, mieux... Encore un peu, allé, il avait vécu pire!
Les Spires les plus hautes lui étaient interdites, et la Dame, ce qu'il pouvait trouver ça frustrant... Il glissa son autre main sous son cou; réalisant qu'elle n'avait plus une once de conscience.

Et le petit pas fonctionna, il atterri à genou dans le petit cabinet, faisant tomber en arrière de surprise le propriétaire des lieux.

-Je t'en prie, haleta-t'il de sa voie efféminée de ville, je l'ai trouvée, et elle va mourir... Elle va mourir sans soin.. Je ne pouvais pas attendre! Je t'en prie, va me chercher un rêveur capable de la sauver!

[Voilà, j'sais pas si le rêveur en question est PNJ ou autre? Dans le doute, je n'ai rien mis, j'édite à volonté. (et vivement qu'on se retrouve:face: )]

==> SUITE A ONDIANE.