Rencontre impromptue... (RP terminé)

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L'Arche.
Un monument magique. Un dessin indestructible. Une vie qui s'étalait sous ses yeux pour son plus grand bonheur. Elle regardait les milles couleurs qui l'iluminaient. Les milles joyaux qui le composaient, tous avec le plus grand intérêt.
Toute sa vie elle avait rêvé la voir un jour. Aujourd'hui elle la voyait, pour la première fois. Et elle ne le regrettait pas.
Cette fois si, elle n'oublirait jamais cette visite. Mais elle ne savait pas à quel point elle resterait graver dans sa mémoire...
Elle s'assit dans l'herbe fraîche qui poussait le long du chemin. Elle ferma les yeux, refletant la lune dans son esprit. Puis, elle observa l'Arche. Elle ne pouvait détacher son regard de cet endroit. Ce pont. Ce dessin qui l'obnubilait et qui hanterait désormais ces rêves de voyages. Elle y retournerait dès qu'elle le pourrait.
Mais, là, elle avait quelque chose d'autre à faire. Quelque chose de plus important.
Ce jour marquerait sa vie, déciderait de son destin. Elle avait choisit sa voie.
La voie du Chaos...

**

Elle passa la nuit à observer le monstre de lumière. La lune était élevée dans le ciel étoilé. Quand elle atteint son apogée, elle entendit des pas dans son dos. Elle se leva d'un bond et se retourna.
Personne...
Elle sortit son arc et encocha une flèche, par méfiance. Cette méfiance qu'elle avait toujours eu et qu'elle aurait toujours. Ce réflèxe. Elle se rassit, les yeux tournés vers l'horizon, observant le ciel et les constellations. Les pas se firent entendre de nouveau. Elle vit une ombre à côté d'elle. Elle ne réagit pas. Un homme vint s'asseoir à côté d'elle. En confiance, elle savait que, pour l'instant, elle ne risquait rien. Mais elle savait à qui elle avait à faire, pour en avoir longtemps cotoyer.
Un mercenaire du Chaos.
Ou, pour être encore plus précis, un Mentaï.
Un sourire étira la comissure de ses lèvres. Elle continua d'ignorer sa présence, le regard fixé sur l'horizon et les étoiles. Pendant plusieurs minutes, aucuns des deux ne réagit. Elle connaissait la raison de sa venue. Ou du moins, elle s'en doutait.
Elle savait qu'il n'était pas là pour l'emmener et l'emprisonner. Mais les Mentaïs la trouvaient responsable de la mort d'Alidor Neiluge et, depuis, elle les savait à sa recherche.
Mais celui-ci n'avait rien à voir avec tout ça. Elle le sentait au plus profond de son être. Sa vie n'était en danger que si elle le provoquait. Mais elle ne le ferait pas, car elle connaissait ses capacités. Car, elle le connaissait tout cours. C'était lui. Elle l'avait déjà croisé aux alentours de l'Académie et bien avant.
Elle avait alors vingt ans. Lors d'un voyage, loin d'ici, très loin. Elle avait rencontré un homme étrange. Juste avant qu'elle ne trouve un maître marchombre. Il l'avait interpellé, l'appelant par un nom qui lui était inconnu. Son nom de naissance. Car elle était née de famille apparement noble. Il l'appela Lirys. Elle se retourna, ce nom... Elle l'avait déjà entendu prononcer, il y a bien longtemps. Alors qu'elle n'avait que quatre ou cinq ans. De la bouche de sa mère, sa vraie mère. Il s'approcha...
Il lui raconta son passé. Un passé étrange. Il lui parla de son frère, de ses parents. Elle s'appelait réellement Lirys Nil'Ardov.
Ce nom resterait à jamais graver dans sa mémoire. Son nom de naissance.
Elle ne connaissait pas son nom. Et elle ne le connaitrait surement jamais. Mais cela importait peu à ses yeux.
Au bout de plus d'une heure de silence, l'homme n'avait pas bougé. Il était resté à sa place, à côté d'elle. Elle décida de faire comme elle faisait toujours. Sèche, distante, mystérieuse.
Ses lèvres se désunirent. Elle les écarta avec lenteur pour faire durer le suspens et le lourd silence qui régnait sur la rive du Pollimage. Mais, au bout d'un instant, elle n'eut pas le choix.

- C'est un plaisir de vous revoir, maître. Comment allez-vous depuis notre dernière rencontre ? Il y a... cinq ans si ma mémoire ne me fait pas défaut.

Elle ne l'avait même pas regardé. Parlant comme si il n'y avait personne. Les yeux dans le vague et le regard complètement absent. Elle esquissa un sourire et se retourna vers Lui. Elle planta ses yeux dans celui de son maître. Celui qui lui avait fait découvrir sa vie d'avant. Sa vraie vie.
Elle préférait que l'on l'appelle Renn. Car Lirys était un secret, une inconnue. Quelqu'un qui devait rester cacher.
Car, depuis bientôt cinq ans, elle cachait son appartenance à la guilde des mercenaires du Chaos...

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L'astre lunaire éclairait la grandiose arche, reflétant sur l'étrange matière qui composait ce dessin hors norme le mouvement de l'onde, agitée par l'une ou l'autre Demoiselle, quelques dizaines de mètres plus bas. Un endroit magnifique, que cette arche... A l'image même de ce qu'on pouvait appeler la paix. La grandeur. La magnifiscence...

Même les plus rustres, lorsqu'ils découvraient l'Arche pour la première fois se laissaient émouvoir, gravant à jamais l'endroit dans leu mémoire. C'était là que l'Empereur avait avoué son amour à la Reine, qu'on honorait la Dame, que le panorama étai encore plus Merveilleux que dans la vigie des frontaliers. C'était un lieu parfait, propre à tous les rites important... Et ce soir ne ferait pas exeption.

Un Mentaï aux cheveux d'or avançait sur la rive du fleuve Polimage, fixant l'Arche, profitant de la discrétion apportée par l'obscurité. Lyris était déjà là, scrutant l'horizon... Il finit par la rejoindre, et s'asseoir auprès d'elle. Pour cet étrange personnage qu'était Dolohov Zil' Urain, une vue comme celle qui s'offrait à son regard était une horreur. Devant tant de sérénité et de sollenelité, il se sentait ridiculement insignifiant... Et l'orgueuilleux mentaï détestait cette sensation. Pourquoi avait-il fallu que ce soit en ce lieu qu'elle prête définitivement serment? Pourquoi pas dans ce nouveau quartier général, dépêché par Lindörm, ou même dans un coin sombre de ruelle?
Pourquoi avait-il fallu que le ciel soit dégagé, les astres scintillant et le Polimage parfaitement lisse? Etait-ce un signe de mauvaise augure?

Malgré cette sensation de malaise qui le tenait au ventre, Dolohov tacha de garder son visage inexpressif, et les yeux dans le lointain. Regarder Lyris était une torture... Elle ressemblait tellement à son frère. Les mêmes yeux, le même air buté, la même façon de replacer une de leur mèches blondes sans même s'en rendre compte... Et puis cette voix glaciale qu'ils employaient tous deux même envers les personnes à qui ils devaient le respects... Comme un dernier pied de nez, un dernier réflexe transmi par les nobles marchombres qu'avaient été leurs parents.
Alidor avait été élève du même mentaï que Dolohov. Les combats, les leçons, ils les avaient souvent passées ensembles. Rivaux acharnés, alliés simplement par ce respect du maître et cette fascination pour le pouvoir... Alidor l'orphelin qui se moquait ouvertement des manières nobliottes de l'héritier des Zil' Urain, sans jamais être dupe de ses tromperies. Alidor qui petit à petit était devenu, sinon un ami, une véritable relation. Dire qu'il avait été tué, par ce singe aux oreilles pointues qu'était le Maître d'Armes de l'Académie... Combattant aussi héroïque que suicidaire il avait donné la mort à Alidor bien avant que celui-ci n'ait le loisir de rencontrer Renn.

La jeune fille parla, usant de cette voix calme et lointaine, ravivant encore les souvenirs de son frère dans l'esprit du Mercenaire. Il toura son visage vers elle, affronta ses yeux clairs, qui luisaient comme l'un des joyaux composant le pont mythique.

-Ma foi, Lyris, que tu m'aies d'hors et déjà oublié m'eut vexé. Ainsi, tu es définitivement sûre de vouloir suivre les traces de ton frère?

Lors de toutes ses paroles qu'il avaien échangé, 5années auparavent, il ne lui avait jamais parlé d'Alidor comme d'un meurtrier sanguinaire, capable de toutes les bassesses... Aucun doute à ce propros, si son ex ami était toujours en vie et voyait Dolohov en train de corrompre sa soeur... Il l'assassinerait sans remords. Il avait espéré que s'il restait loin d'elle elle deviendrait ce que leur parents avait voulu...

Oui, mais Alidor n'était plus. Et 5ans auparavent, Dolohov l'avait prise comme élève, sachant que les Mentaï les plus puissants étaient ceux qui avaient beaucoup d'apprentis. Et aujourd'hui, ils étaient là, tout simplement. Elle pour renouveler sa promesse, et lui pour s'assurer de sa fidélité au Chaos.

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Son maître. Celui qui avait soit-disant été son maître marchombre. Celui qui lui avait enseigné toute sa technique. Maintenant, il avait de nouvelles choses à lui apprendre. Et elle était prête à l'écouter jusqu'à ce que la vie quitte son corps. Elle connaissait les nouvelles recrues, grâce aux contacts qu'ils avaient eut en dehors de l’Académie, quelques fois.
Elle savait que Marlyn Til’ Asnil avait rejoint leur cause, et elle la comprenait. Elle aurait fait de même.
Voyant l’étrange attitude du maître, elle comprit que ce n’était pas tout à fait l’endroit auquel il s’attendait. Elle n’avait pas vraiment d’explication à pourquoi étaient-ils là. Mais, une chose était sûre, elle ne reverrait pas ce paysage avant longtemps, et c’est ici qu’elle voulait prêter serment.

– Je suis sûre que tu te demandes la raison de cet endroit. Et bien, voilà une réponse que je ne peux te donner. L’Arche. Monument historique qui, depuis toujours, a attiré mon regard. Depuis mon plus jeune âge, je rêvais de l’apercevoir un jour. Aujourd’hui, cette chante m’a été donnée et je veux, ici et maintenant, te dire… Ou plutôt, parlons franchement, te donner ma parole, mon serment…

Renn se leva. Les yeux tournés vers l’Arche, dont les milles couleurs se reflétaient dans les yeux de la jeune fille. Elle planta son regard d’un gris intense, métallique, dans les yeux de son maître. Elle devait être une des seules à oser le regarder ainsi, en face. Mais il ne lui faisait pas peur, elle n’avait peur de rien, de personne. Les yeux levés vers l’horizon. Les bras ouverts vers le ciel, elle semblait entourée d’une étrange aura magique. Un peu plus, on l’aurait cru s’envoler, très loin vers les étoiles. Les yeux vides, le regard inexpressif, elle posa une main sur son arc, l’autre sur ses pointes et autres outils Mentaï. Elle réfléchissait à ses paroles, mais elle n’eut pas à réfléchir longtemps. Ses lèvres se décelèrent, les mots parurent comme-ci elle les préparait depuis se naissance.

– Par les mondes qui nous entourent, par les noires étoiles brillantes dans mes yeux. Par la folie qui anime mon cœur. Je vous donne ma parole, Maître Mentaï, de suivre la voie de mon frère, jusqu’à ma mort, et même encore plus loin. Sur ces mots insignifiants, je jure sur l’âme de mon frère mentaï, Alidor Neiluge, de suivre ses traces, pas à pas, d’avancer dans la même direction que celle qu’il a toujours eut. La voie des mercenaires du Chaos.

Toujours dans sa transe, elle continuait de débiter des promesses. Promesses qu’elle tiendrait, pour le meilleur et pour le pire.

– Désormais, mon nom n’est plus. La gentille et douce marchombre qui a si bien joué son jeu et berné toute la direction d’une prestigieuse Académie en se faisant passer pour tel n’existe plus. Renn Kvaedhì n’est plus de ce monde. Elle disparaît avec mon serment ce soir. Désormais, mon nom est Lirys. Lirys Nil’Ardov, et ce jusqu’à la fin. Pour l’éternité, je te donne ma vie, fais en comme bon te semble. Je suivrais Ses pas. Je suivrais les tiens. Mais, avant tout, je suivrais la voie qui, depuis si longtemps, est inscrite dans mes veines.

Elle baissa les bras et prit une flèche dans son carquois. Elle la tendit loin devant elle et la brisa. Puis, avec la pointe, elle s’ouvrit l’avant bras. Elle laissa son sang imprégné la pointe de l’arme et tendit ce morceau à son Maître.
Elle lui donnait sa vie, elle lui donnait son sang. Ces mots étaient loin d’être des paroles en l’air. C’était ce qui était sortit tout droit de son âme, du plus profond des noirs desseins de son cœur.

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Dolohov se tut. Lirys parlait de l'Arche avec passion... Lui détestait ce lieu de magnifiscence. Trop beau, trop grand, trop parfait. C'était un monuement à l'image du monde que voulait créer Merwyn, un monde de paix, de beauté et de perfection...
Un monde ennuyeux à mourir, où chaque être aurait une place qu'il serait heureux d'occuper. Pas de jalousie, pas de manipulation, seulement la douceur de la monotonie.
Une utopie qui séduisait tous les idéalistes et autres loyaux naïfs. Le Mentaî préférait les coins désolés, nus, offerts au courrou du vent...
Comme les rochers du plateau d'Astariul.
Ceux-là au moins étaient représentatifs de la réalité, du Gwendalavir qu'il connaissait. Qu'il aimait. Dont il se prétendait maître. Qu'importait la beauté lorsqu'on savait à quel point le monde était laid et dur? Peu... Juste ce sentiments terrible d'insignifiance et de petitesse. Juste cette constatation simple de la puissnce de Merwynn et la pureté de son âme. De sa propre faiblesse, si un jour ils avaient à s'affronter. Sa crainte d'un jour se faire découvrir par le Légendaire dessinateur, et ce qu'impliquerait directement ce fait: sa mort et son banissement de la cours.

Il suffirait d'une erreur, une seule et il perdrait tous les bénéfices dus à la Voie du Chaos. Le travail d'une vie, sa petite acumulation de pouvoir... Pensée joliment inquiétante, s'il en était...

Mais qu'importait ses propres considérations? Aujourd'hui était le jour du serment. Un passage extrèmement important dans la vie d'un Mercenaire. De plus, Lirys était la plus vieille élève de Dolohov, et par extention la première qui deviendrait, sinon son égale, au moins celle des autres serviteurs du chaos. Son élève, d'ailleurs, en transe, s'aprétait à formuler son serment, les yeux tournés vers l'infini, le coeurs tourné vers son maître, et ce qu'il représentait: le mal à l'état pur. L'accomplissement de soi, même au détriment des autres. Ses lèvres s'entrouvrirent et l'héritier de la noble famille des Zil'Urain crut mourir.

"Par les mondes qui nous entourent, par les noires étoiles brillantes dans mes yeux. Par la folie qui anime mon cœur. Je vous donne ma parole, Maître Mentaï..."

Etait-ce un hazard? Une pure coïncidence? Une malédiction? Un fantôme revenu du royaume des ombres pour hanter son abscence de conscience? Il n'en savait rien. Toujours est-il que ces mots, tous droits sorti du plus profond de son élève avaient été les mêmes que ceux de son rival et ami... Que son frère. Leur cérémonie de serment avait été séparée, mais Dolohov avait assisté à celle d'Alidor, tout comme celui-ci au sien. Il semblait que la voie grave et vibrante du mercenaire avait remplacé celle de sa soeur en cet instant... C'en devenait effrayant. Le visage de feu l'héritier dde la noble famille des Nil'Ardov lui revint en mémoire. Ses mots. Son rire de gorge lorsqu'il avait tué son premier homme. Sa puissance... Ses ambitions. Son envie de connaître sa soeur, qu'il se refusait d'exaucer.

"Qu'elle devienne ce que nos parents souhaitaient. Qu'elle ne tombe pas dans le piège que je serais incapable de ne pas lui tendre..."
Quelques mots lâchés par mégarde, un soir où l'alcool avait trop délié sa langue. S'il savait... S'il avait été en vie... Dolohov se serait fait ce soir la un ennemi de taille. En convertissant sa soeur, il avait bafoué la mémoire d'Alidor.

Lirys continuait, insensible au monde extérieur, à la caresse du vent sur l'onde du Polimage, au trouble de son maître, qui se repruit vite. Les regrets étaient superflus... Alidor n'avait qu'à avoir survécu. On s'en fichait, aujourd'hui, de ce qu'il avait pensé. là où il était, il ne le pensait plus. La jeune fille se taillada les veines, et tendit à son maître la pointe de sa flèche, ensanglantée.
Celui-ci y mêla son sang à son tour, savourant l'odeur de fer dans l'air doux du soir, et les goutes de sang qui troublaient l'uniformité verte des rives du magnifique fleuve.
D'autres mots seraient superflus, la pointe de la flèche, il la glissa dans une petite bourse de cuir noir. Le silence règna quelques secondes, le sang coulait toujours, de moins en moins.

-Alidor aurait été fier de toi, Lirys. très fier. je suis sûr que là où il est, il te regarde et te protège. Maintenant, te voilà libre d'accomplir tes désirs. D'aprentie mercenaire, tu es à présent mercenaire libre. N'oublie jamais ce que tu me dois... Et protège ta vie. Je n'aimeris pas que tu finisses comme lui.

Il se surprit lui-même de l'assurance dans sa voix. Comédien, certes, mais à ce point là? Il ne l'aurait pas cru. Il s'autorisa à sourire à son élève, avant de rabate la manche sur son bras, dissimulant ainsi au commun des mortels la petite coupure sacrée.

-Est-il encore autre chose dont tu souhaiterais m'entretenir?

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Lirys sentait la gêne de Dolohov de se trouver dans un endroit si… découvert. Elle connaissait parfaitement son aversion pour l’Arche. Le seul but que, elle-même, trouvait à cette construction était qu’il était parfait pour attaquer de loin. Et… Après tout, pourquoi ne pas s’en servir dans ce sens ? La lumière qui en émanait, par la multitude de petite pierre brillante et envoûtante, donnait l’impression à Lirys d’être à une fête. Endroit qu’elle détestait pour toute la bonne humeur qui y régnait, mais parfait pour un gros carnage.
Souriante à cette pensée, elle attendit que Dolohov se soit remit d’une quelconque émotion et patienta pour sa réponse.
Son serment était fait.
Sa promesse était tenue.
Désormais, plus rien ne pourrait l’éloigner de son but, de son VRAI but…

- Alidor aurait été fier de toi, Lirys. Très fier. Je suis sûr que là où il est, il te regarde et te protège. Maintenant, te voilà libre d'accomplir tes désirs. D'apprentie mercenaire, tu es à présent mercenaire libre. N'oublie jamais ce que tu me dois... Et protège ta vie. Je n'aimerais pas que tu finisses comme lui.

Sans commentaires. Même si Lirys voyait parfaitement que son ancien maître jouait la comédie, elle décida de ne rien dire. Après l’avoir côtoyé pendant plus de cinq ans, elle pouvait voir un peu quand il mentait et quand il ne mentait pas. Bien que, en tant que maître Mentaï, il disait rarement la vérité…
Sans en dire davantage, Lirys réfléchit à ce qu’elle pourrait répondre à son maître, pour lui faire passer le message sans être directe. Car ce n’était pas très fin pour une mercenaire de balancer quelque chose de cette façon.
Malgré tout ce qu’elle avait apprit avec lui, la maîtrise de l’illusion et du mensonge, elle ne trouvait rien à redire, ce soir. A moins que…

– Dis moi, tu aurais très bien put faire acteur plutôt que maître Mentai. Tu aurais rapporté. Mais ta soif de sang et de vengeance n’aurait pas été assouvie comme bon te semble. N’oublie pas que tu m’as enseigné ton art. Ton art de la comédie, du mensonge. Tant de fois tu m’as montré, me demandant de te dire si tu mentais. Tant de fois je me suis trompée jusqu’à y arriver à chaque fois. Tant de fois tu m’as fait et refait faire cette exercice. Alors, maintenant, je sais parfaitement capable de savoir quand tu joues la comédie de quand tu dis la vérité.
Tu penses qu’Alidor a mérité son sort. Qu’il avait qu’à rester en vie. Qu’il n’avait qu’à pas partir. Mais, moi. J’ai juré sur son corps de le venger quoi qu’il advienne. Et je le ferais. Valen Til’ Lledoryn mourra sous un jet de mes flèches ou je ne serais plus digne de porter le titre de mercenaire du Chaos !

Elle avait parlé d’une voix calme. Mais qui ne laissait aucune autre alternative que de croire ce qu’elle disait. Là, elle ne mentait pas. Elle n’avait jamais de sa vie été aussi sérieuse.
Elle se souvenait de ce jour grisant où elle avait tué pour la première fois. Ce sentiment de tout contrôler qui emplissait leurs veines, même si il ne durait pas.
Il suffisait pour combler sa soif de sang.
Alors qu’elle rêvassait tranquillement assise sur le sol, la voie de son ancien maître la rappela brutalement à l’ordre.

– Est-il encore autre chose dont tu souhaites m’entretenir ?

Ce langage rappelait à Lirys celui des petits bourgeois de l’époque. Amusée, elle réfléchissait. Elle avait bien une question à lui poser. Une question embarrassante au possible, surtout pour un maitre de l’illusion. Elle prit l’air mystérieux qu’elle arborait presque tout le temps et répondit…

– Peut-être bien…

Cette fois, Dolohov réagit d’une manière étrange. Il se leva, près à partir vers de nouvelles horizons. Lirys sourit. Elle ne comprenait pas trop pourquoi, mais peu importait. Elle avait sa question au bord des lèvres, prête à fuser telle une flèche pointue qui siffle l’air et transperce la brume.
Elle attendit qu’il soit loin. Quand elle le vit sur le point de disparaître de sa vue, elle encocha une flèche et tira.
Elle se planta à quelques centimètres du visage du Mentaï.

– Si tu n’es plus mon maitre. Comme suis-je censée te nommer désormais ?

Le Mentaï fit demi-tour, intrigué par la question. Il lui lança quelque chose. Esquivant d’un mouvement rapide la flèche qui fusait vers sa tête, elle la rattrapa d’une main et la fourra dans son carquois, attendant la réponse à cette question… particulière.

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Le Mentaï retint un éclat de rire dédaigneux lorsque Lirys ouvrit à nouveau la bouche. Oui, il aurait pu se produire sur scèe tous les soir, devenir une idole et le bouffon du roi... Mais pour un fils de noble -même ruiné- qu'elle honte ç'aurait été de vivre comme ça. Il s'amusa de voir qu'elle croyait le connaître... Soif de vengeance? Il ne l'éprouvait que peu. L'ambition était sa seule voie. La soif de reconnaissance, de pouvoir, d'asservissement, était la sienne. Il n'avait aucun fantôme à venger. Sa soif de sang? Il préférait de loin le vin de la même ouleur, qui déliait les langues autant que les pensées. Sa soif de sang n'existait pas, remplacée par sa soif de jouer, de détruire tous les pantins qui lui tombaient entre les doigts. Corrompre les plus braves, les plus puissants, en faire des êtres vils, de l'Ombre.

A quoi bon tuer, si d'autres pouvaient le faire à votre place, et en payer les conséquences? Il s'agissait avant tout d'accumuler du pouvoir. Et le fait que sa plus vieille élève ne l'ait pas comprit était pour Dolohov la plus belle des victoires. Qu'elle tue donc le faël si l'envie l'en prenait. Ca ferait un travail en moins.. Et surtout un rival en moins!

A sa seconde question, elle répondit par une phrase un epu trop vague... Et le Mentaï se redressa. Quelqu'un essayait en ce moment même de lire ses pensées. Ca n'arrivait que lors de combats.. Pourquoi? Pourquoi Maintenant? Lirys? Non, elle ne dessinait pas.
Avaient-ils été repérés? Avait-il été repéré?
C'était impossible. Trop de précautions avaient été prises. Il lui sembla entendre un "ksh ksh ksh"
Et se détendit légèrement. Ce n'était que Lindörm, en signe de contact... Leur conversation attendrait, donc.. Parce que Lindörm n'était pas patient.

Il s'éloigna donc, laissant la nouvelle mercenaire seule. Ou du moins, c'est ce qu'il crut. Une flèche siffla à son oreille, et il l'évita d'un bond. Incrédule, il relança une flèche dessinée vers la soeur d'Alidor. Evidemment, celle-ci l'esquiva aussi. Il était un bon professeur.

Un pas sur le côté. Il se retrouva devant elle, juste devant elle. Le poignard de sa manche à la main, il appuya contre le cou de son ex élève, faisant apparaître une ligne sanglante. Il dessina des liens qui lui enlacèrent les poignets et cheville, la laissant totalement à sa merci. Le visage inexpressif, la voix cassante comme du verre, Dolohov dissimulait, mais elle saurait qu'il était en colère.

-N'oublie jamais, Lirys, que c'est àmoi que tu dois ce que tu es. Je suis et serai toujours ton maître. Tu me devras toujours le respect, et une forme d'obéissance. Nos sang sont mêlés. Nos destinées sont liées. Porter la main sur moi c'est devenir parjure. Tu n'aimerais pas trahir le camp de ton frère, n'est-ce pas?

Sa main s'éleva dans l'air, et retomba sur la joue de la jeune fille mordant sa peau pâle.

-Ne m'oblige jamais à refaire une chose pareille. Ne me manque plus jamais de respect. Et accompli ta destinée. Maintenant, je te laisse... Je présume que quelqu'un comme toi saura se débrouiller...

Et un autre pas sur le côté. Au diable Alidor, sa soeur et l'irespect. Tout ça pouvait bien attendre... c'était le pouvoir qu'on lui offrait.

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Une lame froide.
Un sentiment.
Des liens serrés entravant ses membres de telle sorte que bouger lui était impossible.
Elle souriait.
C’était exactement ce qu’elle voulait.
Une voix cassante dans ses oreilles. Une voix de colère et d’énervement cachés.

- N'oublie jamais, Lirys, que c'est à moi que tu dois ce que tu es. Je suis et serai toujours ton maître. Tu me devras toujours le respect, et une forme d'obéissance. Nos sangs sont mêlés. Nos destinées sont liées. Porter la main sur moi c'est devenir parjure. Tu n'aimerais pas trahir le camp de ton frère, n'est-ce pas?

Lirys étouffa un rire. Mais Dolohov s’en rendit compte, elle ne lui avait pas caché. Ce genre de rire provocateur à souhaits…

– Cher maître, tu devrais savoir, depuis le temps que nous avons passé tous les deux, tu devrais me connaître.
Moi, têtue, provocatrice, manipulatrice… Tu devrais maintenant savoir comment je suis. Ne me connaîtrais-tu pas aussi bien que je te connais ?
Tout comme tu sais que je ne te voulais aucun mal. Sinon, tu peux être certain que je ne t’aurais pas manqué.
N’oublie pas mes mots. N’oublie pas mon serment, ni ma promesse. N’oublie jamais que je me suis alliée aux Mercenaires, mais que je suis ma propre voie. Une voie qui m’est propre et que personne d’autre ne suivra avec moi.
MA voie.

Sur ces mots, Dolohov, elle le savait, ne perdit pas le contrôle. D’un geste délibéré, il leva la main tenant la dague et l’abattit sur sa joue.
Lirys ne cria même pas, elle s’était préparée, connaissant son ancien maître. Celui-ci semblait sur les nerfs. Les mots qui fusèrent ensuite, elle les écouta comme de vulgaires paroles en l’air.

- Ne m'oblige jamais à refaire une chose pareille. Ne me manque plus jamais de respect. Et accompli ta destinée. Maintenant, je te laisse... Je présume que quelqu'un comme toi saura se débrouiller...

Lirys leva les yeux vers son ‘maître’. Le sang qui coulait sur sa joue atteignait ses lèvres. Dans ses yeux brillait une étincelle.
Une étincelle que personne à part elle ne pouvait interpréter. Elle avait eu ce qu’elle voulait, elle était heureuse. Ses mots sortirent par ses lèvres, prononcés d’une voix simple, sans intonations particulières.

– Tu peux en être certain. Mais, sans vouloir t’offenser de nouveau, je signale que ma question patiente tranquillement en attendant sa réponse. Je ne sais pas qui peut parfaitement attendre. N’est-ce pas ?

Il ne prit pas compte de ces mots et disparut. Lirys se retrouva seule. Seule avec les paroles qui quittèrent sa gorge à cet instant…

– Au plaisir de vous revoir, Maître Dolohov…

Dolohov…
Pourquoi avait-elle prononcé ce nom ?
Elle se le demandait elle-même. Elle savait, tout au fond de son cœur, que c’était celui du Mentaï. Mais elle ne savait pas comment, ni pourquoi, ce nom était parvenu jusqu’à sa mémoire…

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