Jeux avec Kirua (RP terminé)

Liraï revint de sa balade dans les bois. Il avait observé la scène à distance. Il ne voulait intervenir. Il dit juste, en arrivant :

- Je pense que tu devrais partir, je vais m'occuper d'elles. tu ne peux plus rien faire. Je pense que tu ferais même mieux de partir, après ce que tu as fais, on risque de ne plus t'accepter à l'académie. Je te conseille de partir vite, ou tu risques de te faire rattraper facilement.

Ignorant les réactions que Marlyn aurait pu avoir, il s'agenouillât près de Kyla, lui soutenant le dos pour l'aider à boire un peu d'eau. Puis il fit de même avec Sÿa, tout en conservant son attention sur Marlyn, qui pouvait l'attaquer à un moment ou un autre. Il espérait qu'elle savait jauger la force de son adversaire, car elle ne faisait pas le poids face à lui.

Sÿa fit quelques gestes, pour lui dire ce qu'elle pensait. Marlyn, gardant un calme froid, répondit, le ton neutre :

Au cas où tu n'aurai pas remarqué, je t'ai dit que je n'avais pas l'intention de te tuer, aujourd'hui. Ensuite, ce qui est arrivé à Kyla n'est pas ma faute. Elle s'est jetée sur moi, elle n'a eu que le fruit de son imprudence. Dernièrement, je ne me fais pas violence, mais utilise tous les moyens pour la réveiller. Et comme tu vois, ça a marché. Alors réffléchis un peu avant de "parler"...

Un sourire sur les lèvres, elle apercut Liraï, qui avanca dans leur direction. Aparamment, il avait tout suivi.

Je pense que tu devrais partir, je vais m'occuper d'elles. tu ne peux plus rien faire. Je pense que tu ferais même mieux de partir, après ce que tu as fais, on risque de ne plus t'accepter à l'académie. Je te conseille de partir vite, ou tu risques de te faire rattraper facilement

Marlyn sourit encore, et répondit :

Liraï, qu'ai-je à craindre ? Je ne l'ai pas blessée volontairement. Je n'ai blessée ni tué. Pourquoi fuir alors ? Je n'ai rien à me reprocher.

Liraï sourit devant tant de simplicité. Il dit :

- Tout d'abord, tu as à craindre le courroux des professeurs, de t'être encore une foi faite remarquer. De plus, je n'ai pas vu si cette blessure est venue volontairement, Kyla à été blessée, et elle risque de répondre que tu l'as agressée et volontairement planté la dague dans son ventre. Sÿa, si elle essaie de la contredire, risque de ne pas faire le poids face aux paroles de la victime; Enfin, avec tes antécédents, peu de monde te croira.

Liraï laissa tomber ces derniers mots. Puis, il se releva, Pris Kyla dans ses bras, qui grimaça un peu, et, dit a Sÿa :

-On rentre, elle à besoin de vrais soins.

IL regarda ensuite Kirua de la façon la plus fraternelle possible, tentant de lui faire comprendre ce qu'il voulait. Enfin, il commençât à partir vers les bâtiments de l'académie.

La jeune muette avala l'eau de Liraï, puis le regarda partir en soutenant Kyla. Elle espérait que la jeune fille s'ensortirait sans sequelles. Elle regarda Marlyn, qui se tenait immobile, non loin d'elle. Elle se sentit vidée. Elle maudit une nouvelle fois le foutu dessin qui était inscris sur sa main. Elle repensa à son frère, et la haine l'envahit. Elle se concentra pour la refluer. Elle pria intérieurement que ni Liraï ni Kyla ne raconte l'histoire de la bulle. Si à cause de ça elle était renvoyée de l'Academie...La nuit començait à tomber, avec la grisaille et la pluie, il faisait déja noir. Sÿa se tourna vers Marlyn, et articula avec ses doigts:

-La dague sur mon coup était la par hasard, n'est-ce pas?

La réponse ne l'interessait pas. Mais la questionn lui brulait...les mains. Elle continua, les gestes lents et faibles:

-Je ne dirais rien Marlyn...Parce que ton sort ne m'est pas important...Je ne dirai rien...

Puis elle se laissa tomber dans l'herbe, allongée, à bout de force. Elle ne voyait plus Liraï et Kyla. Elle se demanda un instant si Marlyn allait la tuer...Mais elle sortit bien vite la question de sa tête, conciente que d'une manière ou d'une autre, elle ne porrait rien faire...

[Je dis que je ne veux pas que vous parliez de ma bulle, mais vous pouvez le faire!]

Marlyn regarda Liraï partir, sans broncher. Après tout, que pouvait-il lui faire ? Pas grand-chose. Il n'avait ni preuves, ni témoignages. Elle n'était pas inquiète des conséquences de ses actes.
Seule Sÿa n'avait pas suivi Liraï. Elle adressa quelques gestes à Marlyn, que celle-ci comprit aisément.

La dague sur mon coup était la par hasard, n'est-ce pas?

L'appentie Mentaï sourit, et répondit :

Mais menacer a deux sens. Soit pour tuer, effectivement, soit pour faire comprendre que l'on peut, si on le souhaite, tuer. Tu n'y connais décidément pas grand-chose...

Alors qu'elle parlait, Sÿa enchaina une autre série de gestes

-Je ne dirais rien Marlyn...Parce que ton sort ne m'est pas important...Je ne dirai rien

MArlyn opina du chef, car la décision de Sÿa était sage. Cela éviterait une mort gênante.
Alors que Sÿa s'allongeait dans l'herbe, fatiguée, Marlyn l'observa un long moment, perdue dans de sombres pensées. Se rapellant son reflet, dans l'eau, un soir, elle rabattit sa capuche, cachant son visage..

Marlyn vit tout de suie, au changement dans la voix de Ena, que celle-ci l'avait reconnue. Elle aurait mis du temps


Si je retrouve une élève dans un piètre état, avec une autre élève qui ne bouge pas, au bord d'un lac en pleine tempête...Alors oui, ça me regarde...Marlyn...Enlève ton capuchon...Enlève-le...Et explique-moi...

Marlyn ne répondit pas. Il n'y avait rien à répondre pour le moment.
Pour la deuxiéme fois, elle porta la main à son capuchon, et le retira, lentement. Découvrant son visage. Un visage si changé, blafard, amaigri... Des joues caves, au_dessus desquelles aparaissaient ses yeux. UNe lueur éteinte, dans des iris noirs....

Vous me voyez, à présent, Ena. Ce qu'il s'est passé ici est long...

Leurs regards se croisérent. Pour une seconde. Pour l'étrernité. Pour trop de temps à son gout. Elle détourna le regard.
Ena se détourna, et alla passer sa cape sur Sÿa, inconsciente, froide.
UN sifflement doux, et presque inaudible, sortit des lèvres de la Marchombre. S'ensuivit un long moment de silence, durant lesquels Marlyn se tint aux bords des Spires. Au cas où.
Une petite boule de plumes apparut. Un colibri, qui alla se poser sur l'épaule de Ena.
La Marchombre se releva, et se tourna vers Marlyn :

Tu lui a fait du mal ?

Une dague. Une lame, dans la main de Ena. UN signe de danger. MArlyn ne faisait pas le poids, en combat loyal. Restait le combat déloyal. Les Spires.
Mais il n'y aurait pas de combat. Marlyn répondit d'une voix neutre :

Non. Ce n'est pas moi qui l'ai directement rendue dans cet état. Je ne voix pas pourquoi vous sortez une dague. Vraiment pas. Alors rangez-la s'il vous plait.

Aucune intonation particulière dans ces mots, mais Marlyn avait, gravée dans sa mémoire, le ton désolé qu'avait pris Ena....

Marlyn répondit. Et Ena secoua doucement la tête:

Non. Ce n'est pas moi qui l'ai directement rendue dans cet état. Je ne voix pas pourquoi vous sortez une dague. Vraiment pas. Alors rangez-la s'il vous plait.

La marchombre tiqua sur le "directement" , puis sur la fin de la phrase, mais ne fit aucune remarque...A quoi bon?Elle reglissa sa dague dans sou foureau. De toute manière, Marlyn l'attaquerait par le dessin...Elle n'était pas stupide... Elle reprit la parole:

-Tu n'en voulais pas personellement à cette jeune fille, n'est-ce pas? Mais elle s'est retrouvée sur ton passage...Je me trompe?

Elle n'attendit pas la réponse, mais siffla quelques note au colibri. Celui-ci partit en voletant, émettant un petit cri. Ena ne bougeait pas. Elle se demandait ce qui avait poussé la jeune fille a de telle extrémité...Puis elle se demanda ce qu'il adviendrai d'elle...Elle se tourna et lança:

-Vous étiez seule?

Ena tiqua. Comme prévu; Marlyn sourit intérieurement. Mais ne montra rien de plus qu'un calme glacial. Pas de colère. PAs de haine...du moins en apparence....
Ena cala Sÿa sur le dos de son poulin, et lui glissa un parchemin dans la paume. Un doux sifflement sortità nouveau des lèvres de la marchombre.
Après avoir donné ses instructions à sa jument, Ena se retourna vers Marlyn, et parla, d'une voix calme, mais anxieuse

-Où est Kyla ?Lui as tu fait du mal ?Que s'est-il passé ?

Marlyn sourit, devant tant de questions. Décidément, elle ne comprendrait jamais rien aux marchombres. Après tout...

Kyla se trouve en ce moment même dans les bras de Liraï, en route vers l'infirmerie. Je ne lui pas fait de mal directement à elle non plus. Elle s'est blessée bêtement toute seule, ou presque. Quand à ce qu'il s'est dit, ou passé, je le garderai pour moi.

Marlyn attendit la réponse de Ena, le vent faisant flotter ses cheveux ébène, dans ette froide journée d'automne...

Ena leva les yeux au ciel, sans se départir se son impassibilité, quand la jeune l'ex-felixia répondit:

Kyla se trouve en ce moment même dans les bras de Liraï, en route vers l'infirmerie. Je ne lui pas fait de mal directement à elle non plus. Elle s'est blessée bêtement toute seule, ou presque. Quand à ce qu'il s'est dit, ou passé, je le garderai pour moi.


La tempête sembla se calmer pour reprendre de plus belle. La voix d'Ena vibra dans l'air humide, estompé par la furie du vent:

-Tu veux emmener ton secret dans ta tombe? J'aimerai mieux pas, pas pour cet épisode, après tout, Kyla ou Sÿa pourront me raconter...Non, j'aimerai savoir qui est ton Maitre, ce qu'il a prévu de faire, et qui sont les Autres...Mais je sais bien, que même sous la torture la plus infame, aucun son ne sortirai de ta bouche...Je veux juste savoir une chose...Pourquoi?

Le dernier mot avait été prononcé avec une legèreté soudaine, mais il n'en restait pas moin le même...La marchombre se demandait si Marlyn la tuerai...Tout de suite, ou plus tard...Elle savait que la jeune fille utiliserait l'Art du Dessin...Elle savait aussi qu'elle était capable de résister à certaines attaques, et que cela étonnerait peut-être la jeune fille, mais elle n'y comptait pas...Le don de Marlyn était fort...Beaucoup trop fort...Elle se demanda se qui se passerai si elle mourrait...Puis songea que ce ne serait qu'une délivrance. une voix intérieure lui chuchota: *Mieux vaut que tu meure avant de sucomber au pouvoir noir...*Et elle le savait...Mais quelquechose la retenait ici, bien qu'elle n'arrivat pas à savoir de quoi il s'agissait...

Tu veux emmener ton secret dans ta tombe? J'aimerai mieux pas, pas pour cet épisode, après tout, Kyla ou Sÿa pourront me raconter...Non, j'aimerai savoir qui est ton Maitre, ce qu'il a prévu de faire, et qui sont les Autres...Mais je sais bien, que même sous la torture la plus infame, aucun son ne sortirai de ta bouche...Je veux juste savoir une chose...Pourquoi?


Marlyn ne tiquea pas. Ne bougea pas. Ne parla pas. Seule la pensée tournait au quart de tour. Que dire. Que faire. Que répondre. PAs facile. Mais possible.
Que savait donc Ena? POurquoi avait-elle prononcé le mot "pourquoi" si légèrement, comme un sujet tabou, un sujet dangereux ? Avait-elle si peur de Marlyn, de son dessin ? Il est vrai que l'apprentie Mentaï avait un don extrémement important, qu'elle pourrait tuer Ena en moins d'un clin d'oeil, mais elle ne devait pas. Elle avait suffisament de jugeote pour se retenir. Tuer Ena serait signer son propre arrêt de Mort. Ne pas bouger. PAs pas dessiner. Ne rien faire.
Le vent, mugissant, l'aidait. La pluie recommença de tomber, drue. Marlyn était transie de froid, car elle avait retiré sa cape, pour pouvoir avoir plus d'ampleur dans ses mouvements. Elle était maintenant dans une tunique de toile, l'uniforme réglementaire de l'académie. Ses bras dénudés étaient gelés, mais elle ne le sentait pas. Elle ne sentait plus rien, depuis que son coeur était devenu de glace. Le vent se glissa dans ses vêtements, dans ses cheveux, faisant comme une crinière ténébreuse, autour de son visage.

Elle jeta un regard à Ena, qui l'observait, de ce regard qui pénètrai ton corps, et lis l'esprit. Ce regard lui fit un frisson, mais un frisson intérieur. Elle ne fit pas un mouvement. Son regard dériva sur les montagnes, ces contreforts abrupts, déchirés, malmenés par les siécles, qui se détachaient au loin.
LE son qui sortit de ses lèvres était sincère, du moins le pensait peut-être Ena, une voix calme, paisible, apaisée.

Je ne vois absolument pas de quoi vous parlez. Je n'ai pas de Maître. Qui a prévu de faire quoi ? Je n'aime pas vos insinuations, Dame Ena. POurquoi quoi ? Qu'aurais-je donc fait de mal ? Non, vraiment, j'ai du mal à vous suivre.

Ce ton, elle me méprisait. Mais elle devait l'utiliser, pour éviter l'impensable.
Elle se força à respirer lentement. A maitriser les battements de son coeur. Il s'agissait de ne pas faire de gaffe...pas commettre d'erreur...

- Tu mens...

La voix avait retentit, dure et sentencieuse. Valen apparut alors, une apparition majestueuse et impressionnante, une apparition silencieuse comme le néant. Le demi-Faël avait beaucoup réfléchi aux rumeurs qui lui étaient parvenues, et surtout à ce que lui avaient rapporté certaines personnes habituellement fiable. Les paroles de Slynn Ar' Kriss ne lui avaient pas échappé et il savait que son ancienne élève lui avait fait part de ses conclusions de manière pertinente : Valen Til' Lleldoryn avait toujours su quand Slynn mentait, même s'il en avait rarement fait mention.

Lui aussi en était venu à la conclusion que Marlyn avait un maître, surtout quand on prenait en ligne de compte la requête de Marlyn et d'Easlya, le fait que Marlyn avait beaucoup changé ces derniers temps, et d'autres détails... un maître qui n'avait sûrement pas des objectifs très louables, au vu de la manière d'agir de Marlyn.

-Tu mens...

Deux mots. Durs. Sentencieux. Prononcés par une voix, qu'elle connaissait. Qu'elle aurait respecté, avant. Une voix qui lui faisait peur, tant son propriétaire était puissant.Ces deux mots frappèrent MArlyn, plus encore que si un poignard lui lacéraient le coeur. Résonnaient dans sa tête, comme un glas des jours sombres. UN frisson, qui partit de toute son échine, la parcourut. Un murmure, qui sortit sans son accord, résonnant au fond de son coeur :

...Valen...?

Vivement, elle se retourna, comme giflée par ces mots. VAlen apparut. Majestueux, parmis les éléments déchainés. Ce qui frappa Marlyn, c'est qu'il ne portait pas de sabre au côté. Elle avait donc une chance, infime, moindre, d'espèrer l'emporter si jamais elle devait se battre, pour survivre. Et s'enfuir. Mais pas maintenant. Elle ne devait pas chercher le combat.
Essayant de rester le plus droite possible, malgrés l'anxiété qui la gagnait petit à petit, elle regarda le demi-faël arriver, le pas souple et silencieux.
Marlyn analysa rapidement la situation. Valen et Ena. Deux directeurs. L'un Chantelame et combattant de légende, l'autre marchombre accomplie. Elle n'avait aucune chance. Certes, elle pourrait se servir du dessin, mais l'anxiété l'empêchait de réfléchir. Elle ne bougeait plus. Ne voyagait plus dans les Spires. Incapable.
Les secondes s'égrènèrent. Etaient-ce vraiment des secondes ? Elles lui paraissaient infinies.
Le vent recommenca de souffler. Dépourvue de sa cape, Marlyn ressentit vivement la morsure du froid. La pluie aussi recommença de tomber, transformant le sol en mare de boue, qui allèrent tâcher les bottes de l'apprentie Mentaï.
Répondre ?
Fuir ?
Combattre ?
Ou...
Ou alors ne rien dire ?
Cruel dilemne, qui l'oppressait, et l'empêchait de réfléchir posément.
Rien ne transparaissait, derrière un visage glacial. Aucune émotion. Aucune inquiètude, du moins à l'extérieur. Seuls les yeux reflétaient son état. Une lueur inquiète, presque folle. Son regard croisa celui du Maître d'armes. Pour immédiatement s'en détourner. Elle ne supportait pas ce regard accusateur...
La lueur qui perçait dans ses yeux disparut. Une seconde. Mais une seconde qui n'aurait pas dû être.
Tentant de rester calme, malgrés son instinct, qui lui criait d'attaquer.
Ne plus penser à rien.
Se calmer.
Répondre.
L'ex-Félixia releva la tête, et :

Je...mens ?

Sa voix diminua, comme pour accentuer la surprise que lui causait cette accusation. Mentir....Un si petit mot, pour une si grosse faute....

- Tu mens. Tu as rencontré un homme qui a fait de toi sa disciple, c'est une absolue certitude. Tu l'as même probablement rencontré lorsque tu t'es enfuie de l'Académie. Un homme qui nous observe, un homme qui connait l'Académie, un homme aux aspirations mauvaises qui est devenu ton maître. Son identité, en revanche, demeure peu obscure... il peut s'agir de Lindörm, comme d'une autre personne, mais son influence est perceptible. Alors, je ne poserai la question qu'une seule fois : qui est ton maître?

Une fois encore, Valen s'était exprimé sur un ton dur. Marlyn avait changé depuis sa fuite de l'Académie, des personnes avisées comme Ena ou lui-même l'avaient senti. Connaissant Marlyn, ce changement ne s'expliquait que par une influence nouvelle sur la jeune fille et le compte-rendu de Slynn Ar' Kriss ne laissait pas de doute sur le sujet : Marlyn a un maître. Un maître que Valen soupçonnait être Lindorm... ou un mercenaire du Chaos... Il ne voyait pas qui d'autre aurait intérêt à dévoyer Marlyn.

Tu mens. Tu as rencontré un homme qui a fait de toi sa disciple, c'est une absolue certitude. Tu l'as même probablement rencontré lorsque tu t'es enfuie de l'Académie. Un homme qui nous observe, un homme qui connait l'Académie, un homme aux aspirations mauvaises qui est devenu ton maître. Son identité, en revanche, demeure peu obscure... il peut s'agir de Lindörm, comme d'une autre personne, mais son influence est perceptible. Alors, je ne poserai la question qu'une seule fois : qui est ton maître?

De toutes les paroles que prononça le Maitre d’armes, Marlyn en reçut certaines comme un coup de poignard.

« …Il peut s’agir de Lindörm… »

Ce fut comme si on lui traversait le corps avec un sabre. Ce nom…Cet être…Comment ?? Non…
Elle bloquait. Ce nom, si petit, provoquait un véritable ravage, dans son esprit, dans son cœur de pierre. Dans tout son être… LIndörm. Ainsi, ce démon avait un corps propre. Ainsi, il avait quitté le corps du Corbac, Yaemgo. Comment cela c’était-il produit, elle ne le savait pas. Mais une chose était sûre. Il était en vie. Tuait. Massacrait. Brisait des vies. Pour en voler d’autres. Lindörm…
A l’intérieur d’elle-même, un combat faisait rage. Deux parties. Opposées dans la violence. Son instinct lui criait de partir, de se révolter. Mais contre qui ? Elle ne pouvait pas perdre son calme, devant tous ces ennemis potentiels, et ne pouvait pas parler à son Maître. Son angoisse, sa rage et sa peur, contenus à l’intérieur d’elle-même, lui donnaient l’impression que son cœur allait exploser. Si elle se contenait trop longtemps, elle perdrait le contrôle de ses moyens.
Respirer.
Oublier.
L’apprentie Mentaï détourna les yeux. Pour aussitôt les mettre sur Ena, et Valen, qui se tenait à côté. Leur regard, perçant, était dur. Leur visage était glacial. Marlyn avait envie de se battre. De leur prouver qu’elle était forte. Qu’elle pouvait les battre. Pour leur prouver que sans SON aide, elle serait restée dans l’ombre. Cette envie la pressait. Cette envie de sang. De cris. De souffrance.
Seules ses mains frémirent. Elle tentait de calmer ses tremblements, de paraître. Le Maître d’armes attendait, silencieux, que la jeune fille réponde. Une réponse qui ne parvint pas. Le vent, froid, les baignait d’un bruit assourdi, tandis que la pluie, fine, tombait, sans se soucier des choses qui se passaient en ce moment.
Les idées se bousculaient dans sa tête. Le nom, qu’elle haïssait tellement, restait gravé dans son esprit. La simple idée de se retrouver face à lui, de lui parler, de le considérer comme son supérieur, lui faisait mal, et l’oppressait. Alors que les directeurs de l’académie la regardaient, elle évitait soigneusement leur regard, et se mit à contempler les montagnes, au loin.
L’envie de sang la reprenait. Plus forte. Voir ces visages adultes, voir ces êtres plus forts qu’elle, la dégoutaient. Lui donnaient envie de dessine une dague, pour tuer. Pour faire mal.
Chose impossible.
Mais l’envie devenait constante. Elle ne pouvait plus se retenir. Ses pensées vagabondèrent dans les Spires….

Que lui arrivait t’il ? Pendant un moment, elle avait perdu la notion du temps, et de l’espace.
Reprenant ses esprits, elle secoua la tête. Et réfléchit.
Apparemment, Valen avait de très forts doutes, fondés sur des sources fiables. Dont Slynn…
Que savait t’il exactement ?

« Si répondre à une question ne vous plait pas, répondez par une autre question »

LA voix de la raison reprenait le dessus. Elle put prendre une décision. Démentir. Mentir. Nier…
D’une voix encore tremblante par le choc d’une révélation trop grande, elle déglutit, et répondit :

-Je n’ai pas à répondre. Comment pouvez-vous vous baser sur des insinuations perfides de Slynn ?

Elle lança un regard venimeux au Maître d’armes, la rage et la douleur contenus tout entiers déversés dans ses yeux de ténèbres….

- Parce que je connais trop bien Slynn Ar'Kriss pour ne pas décerner la vérité dans ses paroles, si excellente menteuse soit-elle. Et aussi parce que ce sont les conclusions propres de mes observations et de mes réflexions. Je suis peut-être un Maître d'armes, un vulgaire manieur de sabre, mais je suis bien loin d'être aveugle!

Ensuite, avisant le regard de Marlyn, il fit une autre remarque, une remarque beaucoup moins équivoque... " Et la Marlyn Til' Asnil que j'ai connu ne m'aurait jamais lancé un tel regard. "

Alors, il reprit la parole sur un ton glacial encore plus tranchant que sa voix dure, un ton qu'on ne lui connaissait pas, un ton qui n'était jamais sorti de la bouche du demi-Faël de mémoire d'élève :

- Tu es sur une pente glissante, Marlyn Til' Asnil. Nous savons que tu as un maître, nous percevons que tu es prête à en arriver à des extrémités innommables. Nous te laissons le choix de la rédemption, le choix de la sagesse. Dis-nous qui est ce maître ténébreux!