Les Trois Défis de Silhila Talmen

Comme convenu, trois jours plus tard, Valen emmena Silhila Talmen hors de l'Académie. Après une petite demi-heure de marche, il arrivèrent à la colline des Trois Défis. C'était un endroit magnifique, le lieu où Merwyn Ril' Avalon accepta son premier élève. Depuis ce jour, chaque élève devait passer une série d'épreuves en ce lieu magique à titre d'évaluation et de commémoration de ce qu'était l'Académie. Parfois, certains élèves revenaient même par la suite en ce lieu pour se détendre ou réfléchir...

Mais, si le demi-Faël était là en ce jour, c'était pour faire passer les Trois Défis à Silhila. Vivyan et Ena étaient déjà toutes deux présentes. Comme le veut la tradition, elles saluèrent rituellement la jeune fille et s'effacèrent sur le côté pour laisser Valen passer son épreuve.

- Chaque élève depuis la fondation de l'Académie fut testé en ce lieu, c'est une tradition instaurée par Merwyn lui-même. Tu vas donc passer tout d'abord l'épreuve des Armes qui est la mienne, puisque tu souhaites devenir une combattante. Qui tue? Le guerrier? Ou son sabre?

( hrp : je suis désolée de ce retard, je n'avais pas vu le post...la gourde que je suis...)

La réponse était facile...

Un clampin avec un sabre, aussi tranchant et équilibré soit-il, ne peut rien faire de plus que de se couper un doigt...Où de lâcher son arme, se qui est tout aussi pitoyable...

Et un grand guerrier aguerri au sabre, pour peu qu'il n'ait aucune arme au fourreau, qu'il ignore les techniques de combat à mains nues et qu'il soit en slip, n'aurait qu'à prendre la fuite...Tout n'était question que d'harmonie et d'efficacité entre une lame et son propriétaire...

La réponse jaillit d'elle-même, spontanée, celle qu'elle avait au fond du coeur. Deux mots. Simples. :

- Les deux.

Le regard du Maître l'incita à poursuivre.

- Un guerrier sans sabre, un sabre sans guerrier n'est guère efficace. Ils forment à eux deux un seul être, une seule entité précise et mortelle. Ils se complètent l'un-l'autre. Ils ont chacun besoin de leur autre pour exister. Un irrésistible mouvement inparable car parfait.

- Ce n'est pas tout à fait exact... C'est le guerrier qui tue, pas son arme. Pour tuer un homme, il faut le vouloir, qu'il s'agisse de vouloir tuer de son plein gré ou de tuer parce qu'on y est forcé. Seule l'intention compte, un guerrier qui ne veut pas tuer ne tuera jamais personne. L'arme, elle n'est jamais qu'un outil, un outil souvent dangereux et mortel, mais un outil quand-même. Si tu dois te battre face à un guerrier qui ne veut pas te tuer, tu auras toujours l'avantage... il suffit de le vouloir.

Pour démontrer la justesse de ses paroles, Valen lança un sabre à Silhila. Une arme réelle, aiguisée pour tuer. Sans un mot, dans une harmonie totale, le demi-Faël dégaina son arme et salua la jeune fille :

- Tu ne sais sans doute pas te battre au sabre et tu n'atteindras sans jamais le même niveau que moi. Aie la volonté de te battre, aie l'esprit du guerrrier, et bats-toi avec honneur.

Valen se mit alors en garde et attendit l'attaque de Silhila...

Impassible, comme toujours, Valen esquiva et frappa. Une frappe de la main qui eut pour effet de pousser Silhila en arrière, une frappe qui aurait dû tuer la jeune fille en combat réel. Cependant, le demi-Faël ne profita pas de son avantage et se contenta de se cantonner à la défensive et parait ou esquivait les diverses attaques de Silhila. Finalement, Valen la désarma de manière fulgurante et lança :

- Un guerrier désarmé doit-il renoncer à se battre? Un guerrier désarmé doit-il se préparer à mourir?

Elle ravala la plainte qui montait en elle lorsque son sabre lui fut arraché des doigts. Pas une plainte de réel désespoir, mais plutôt de déception. Elle était si heureuse d'en tenir un, et on le lui arrachait si facilement...Elle n'en montra rien, profitant de ce bref répit pour écouter la nouvelle question de Valen.

Pour toute réponse, elle attaqua.

Pendant une seconde elle ne dit pas mot, puis, dansant entre les coups et tentant d'en asséner, elle répondit, la voix entrecoupée :

- Même si...un guerrier...est désarmé et a les...bras coupés...

Elle tourbillona sur elle-même, échappant une fraction de seconde à la vue de maître d'armes avant qu'il ne reprenne le contrôle du combat.

- ...il frappe avec les pied... continue à se battre ! , acheva-t-elle d'une traite.

Sans efforts, Valen fit chuter Silhila, le combat était terminé. Rengainant son sabre et remettant à place celui de la jeune fille, il continua :

- Quels seraient les maîtres-mots d'un guerrier?

Pour le demi-Faël, Silhila pouvait effectivement suivre son enseignement sans craindre d'incontournables difficultés, mais il lui restait à connaître l'idée qu'elle se faisait de cette voie. Ensuite, bien que cela n'était pas nécessaire au vu des circonstances, elle passerait les tests d'Ena Nel' Atan et de Vivyan Ril Lake. Du moins, si les deux femmes le souhaitaient... et si Silhila acceptait.

Aïe, le cul par terre...

Silhila se releva d'un air gauche, époussetant ses vêtements. Elle écouta la question de Valen, puis laissa les mots de la réponse à sa question s'écouler hors d'elle le plus naturellement possible. Ses maîtres mots, à elle.

- Fierté...Courage...Détermination...chantonna-t-elle, regardant d'un air un peu effronté le maître d'armes.

( je suis désolée pour ce truc de lancer de dés...J'ai cocher la case sans faire exprès...Y'a moyen d'y enlever ? edit : merci ! )

- Force, harmonie, et honneur! La voie du guerrier est de protéger les faibles est de s'élever au-delà de la dimension pragmatique de ce qu'il est. Ce que tu apprendras ne doit pas te rendre seulement plus forte, il doit te permettre de t'élever... telle est véritablement la voie du guerrier.

Valen s'interrompit quelques instants avant de reprendre la parole :

- En ce qui me concerne, je pense pouvoir faire de toi une guerrière. Tu as passé mon épreuve et je t'autorise à suivre la voie que je pourrai t'enseigner. A présent, vois avec Ena Nel' Atan et Vivyan Ril' Lake si elles souhaitent te faire passer leur épreuve ou non.

A ces mots, Valen s'inclina devant Silhila avant d'aller s'asseoir aux côtés de ses deux collègues.