Marquer tous les forums
comme lus

Sujets actifs du jour
Voir les nouveaux
messages depuis
votre dernière
visite
AccueilGinetteDans les flammes de ma forge, j'observe les étincelles des lames qui s'entrechoquent. [Inachevé]
AccueilRechercherDernières imagesS'enregistrerConnexion


Forum RPG Ewilan école Merwyn RP Ellana Edwin Merwyn Vivyan Ts'Liches Marchombre Al-Poll All-Jeit Dessin Académie jdr Poésie RPG école médiéval fantasy Bottero jeu de rôle jeux de rôle RP forum quête monde salim duom
 
-15%
Le deal à ne pas rater :
(Adhérents) LEGO® Icons 10318 Le Concorde
169.99 € 199.99 €
Voir le deal

Partagez
 

 Dans les flammes de ma forge, j'observe les étincelles des lames qui s'entrechoquent. [Inachevé]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Silind Frandrich
Silind Frandrich

Maître forgeron
Messages : 255
Inscription le : 14/07/2007
Age IRL : 32


MessageSujet: Dans les flammes de ma forge, j'observe les étincelles des lames qui s'entrechoquent. [Inachevé]   Dans les flammes de ma forge, j'observe les étincelles des lames qui s'entrechoquent. [Inachevé] Icon_minitimeLun 22 Avr 2013 - 21:40

-En quête d'une nouvelle arme ? D'un objet en fer pour égayer votre intérieur ? Venez donc à mon étal, des objets de ferronnerie pour tous les goûts, pour tous les styles, pour toutes les bourses !

Silind détestait ce qu'il faisait actuellement. Vendre à la crier, mais quelle idée ? Pourquoi s'égosiller pour attirer des passants qui vous snobe ? Tout simplement parce qu'une partie de sa clientèle avait eu des problèmes financier ou de santé. Une commande d'une dizaine d'épée pour des gardes, s'était retrouvée réduite à quatre, tout ça parce que six crétins de soldats s'étaient fait tués. Un autre avait prévu des chandelier, de belles assiettes ainsi qu'une flopée de couverts, pour une fête grandiose et pompeuse qui au finale n'avait pas eu lieu. Du coup, quatre-vingt-dix pour-cent de la commande était resté à la forge, dans l'entrepôt, destiné à prendre la poussière. Un autre client voulait décorer une salle d'arme avec des merveilleuses lames. Des haches, des épées, des hallebardes et d'autres outils de mort étaient sortis du feu du forgeron. Et l'homme était mort avant d'avoir put récupérer sa commande.
Le colosse grommelait, décidément, ils s'étaient tous passé le mot. Il détestait quand il lui restait des objets sur les bras, sans destinataires, sans payement. A cause de tout ça, l'homme s'était vu obligé de vendre son surplus au marché :


-Ferronnerie en tout genre ! Des armes jusqu'au chandelier ! Si vous aimez l'art de la forge, vous ne serez pas déçu.

Il était obligé de se montrer socialement dans une ville, au beau milieu d'une foule. Encore, à l'Académie, on l'acceptait, on achetait certain de ses objets, mais il n'aimait pas faire payer ceux qui étaient sa nouvelle famille. Du coup, pour garder sa conscience propre, le colosse avait décidé de venir au marché d'Al-Poll et de vendre ses créations. Il avait dû se battre pour avoir sa place. Le seigneur avait été vraiment réticent et honnêtement, Silind avait été déçu. Normalement le dirigeant d'une ville se devait d'être ouvert, de ne pas juger sur le physique, mais non, il avait réagi comme un simple d'esprit. Il n'avait pas cherché à aller plus loin que les yeux rouges du forgeron. Le colosse avait tapé du poing sur la table, littéralement. Et le bureau et le seigneur avait tremblé, bien qu'il tentait de se justifier en « Non mais vous comprenez » ou « Vous allez faire peur à... » etc. Il avait besoin de cet argent pour vivre par les burnes du Dragon ! Cela le rendait fou qu'un dirigeant n'était qu'un homme plein de préjugé.
Grognant devant l'ignorance la plus totale que lui offrait la foule, il hurla encore une fois :


-Amoureux des belles créations, venez ! Vous trouverez de belles armes et de beaux bijoux ! A un prix plus qu'intéressant !

Personne, nobody, genre vide totale. Silind se sentait seul, genre le plus seul de chez seul. C'était impressionnant comment tout le monde l'évitait comme la peste. Il regarda le soleil, c'était bientôt midi et il n'avait vendu qu'un bracelet et une hache. Mais il resterait ici, sous la cagnasse, il l'a mérité cette emplacement ! La seconde chose qui l'énervait au plus haut point était les regards des gens. Il n'était qu'une bête de foire, à chaque fois que quelqu'un s'approchait, s'était pour le regarder de plus près et s'enfuir aussitôt. Si cela continuait, le colosse hurlerait sur la foule, passant pour fou. Sa conscience était rongée petit à petit par l'idiotie des gens.

-Sortit tout droit de ma forge, contemplez ma collection d'objet en fer ! Je suis certain que vous seriez séduit par une de mes créations !

Quelqu'un s'approcha, il fut tout de suite exaspéré, mais l'étranger semblait intéressé par le lot d'assiette. Étonné, il s'approcha encore un peu du potentiel client. L'homme releva la tête, souriant.

-Bonjour mon brave, je vois que ça ne marche pas fort. Pourtant, vous avez une couleur d'yeux bien attirante.

Le forgeron trouva l'homme appréciable, c'était une personne qui savait blaguer et qui passait outre le physique étrange du colosse, cela changeait.

-Oh, vous savez, les goûts et les couleurs...

Silind haussa les sourcils et leva ses yeux au ciel. Les deux hommes partirent d'un bon rire qui surprit un peu la foule.

-Alors, vous trouvez quelque chose d'intéressant ?

Le client regardait avec envie les objets entreposés. Il soupesait certaine lame et passait sa main sur les assiettes.

-Je doit avouer que vous faites du très bon travail. J'aime particulièrement votre set d'assiettes et ces couverts. Les chandeliers sont très beaux, mais j'en ai déjà beaucoup. Vous vendez cela combien ?

Le géant réfléchit quelques secondes. Avec gentillesse, il répondit.

-Pour vous, je vous fais le tout à cent pièces d'argent.

L'homme sursauta et regarda l'artisan d'un air fâché. Silind regretta aussitôt son prix... Était-ce trop cher ? Il ne comprenait pas, pourtant c'était bien en dessous de la valeur réelle de ces plats.

-Monsieur, vous sous-estimez votre propre art. Cela vaut bien cinquante pièces d'or. Mais je vous les achétes volontiers pour vingt-cinq pièces d'or et cent d'argent.

Le forgeron était sur le cul. Comment ça ? Un client charmeur et honnête en plus ? C'était tellement rare. L'homme se sentait revigoré.

-Eh bien, j'accepte mon cher.

Le colosse tendit une énorme pogne qui fut aussitôt serré par une petite main. Pendant que le client fouillait dans sa bourse, Silind emballait ses produits. Il avait fait une bonne affaire... Maintenant, il ne restait plus que ses armes et ses chandeliers. Enfin, ils échangèrent les deux sacs et le gentilhomme s'en alla chargé. Le forgeron était heureux, cette rencontre illuminait sa journée. L'homme continua de héler pour vendre ses dernières créations. C'était revigoré qu'il se lança de nouveau dans la foule ignorante. Quelques minutes plus tard, une dame s'approcha, elle regarda les différentes armes, les prenants dans ses mains, sous pesant les lames, les manches, tâtant un peu le métal. Le forgeron adorait qu'on apprécie ainsi son art. Sans plus attendre, il engagea la conversation :

-Je vois que vous êtes plutôt attiré par mes lames. Toutes ont été créé de ma propre forge. Vous êtes intéressée par quelque chose ?


Fell Antaris
Fell Antaris

Messages : 21
Inscription le : 06/10/2012

MessageSujet: Re: Dans les flammes de ma forge, j'observe les étincelles des lames qui s'entrechoquent. [Inachevé]   Dans les flammes de ma forge, j'observe les étincelles des lames qui s'entrechoquent. [Inachevé] Icon_minitimeMar 23 Avr 2013 - 22:37

Une orpheline...
Une orpheline ! On m'avait fait une orpheline !
Je n'en revenais pas qu'on puisse faire un tel outrage à l'une de mes enfants. J'avais passé un temps considérable sur cette création, comme sur chacune d'ailleurs. Cependant, lorsque, à la porte de la demeure bourgeoise, une dame en noire m'avait ouvert, un pressentiment m'était monté à la gorge. Une bête toute en écaille avait enroulée ses anneaux autour de mes viscère et les avaient serrée, lentement. Cela faisait bien deux mois que j'étais à Al-Poll et je n'avais pas à me plaindre au niveau des commande. Mon récent accord avec ce diable d'Elio arrangeait d’ailleurs beaucoup de choses. Il ne se passait pas un jour sans que je m'étonne de l'ampleur de ses relations, bien que je me doutais qu'elles s'étendaient bien plus profond encore, au cœur sombre même de cette cité.
Mais là n'était pas le sujet; la bête donc, n'avait pas lâché mes entrailles durant tout le long moment au cours duquel j'étais entrée dans la demeure. Pire, elle avait choisi de resserrer encore et encore sont étreinte écœurante. La femme m'avait fait assoir, servit du thé et POUF, disparue, pire qu'un esprit. J'avais donc attendue, seule dans un salon de lecture. De cette pièce, j'avais retenu l'imposant silence, imposé par la quantité inimaginable de tenture et de tapisserie; au sols, au murs, aux fenêtres... Il n'y avait pas un pas, pas un souffle qui ne soit étouffé par cette débauche de tissus. Et la poussière... Je me doutais que des efforts avaient été faits, mais par la Dame... Le balais des grains lumineux dans les rayons filtrant entre les rideau était impressionnant de complexité. Certain y voyaient des fées, d'autres des esprits et une ribambelle d'autres créatures aussi minuscules qu'improbables. Pour moi la réponse était bien plus simple; c'était de la poussière. Et qu'est-ce que la poussière ? C'était des morceaux de rêves irréalisés, attendant qu'on leur donne vie.
Il n'y avait rien de plus enfantin que cela.
Le soleil avait décliné d'un dixième lorsque quelqu'un est enfin entré dans cette pièce. Une dame, plutôt jeune et fatigué, habillée de noire et aussi triste que j'étais las d'être là. Après quelques minutes, elle m'avait annoncé la nouvelle la plus grave que je puisse imaginer: son fils, un garde, était mort. Pire. Une de mes enfants était devenue orpheline. J'avais bien essayé d'insister, dire que mon œuvre avait été faite pour une seule âme, une seule main et que quitte à l'avoir fait pour un mort, il fallait l'enterrer avec ou la placer sur la tombe. Mais rien ! Pas un seul signe de compréhension pour ma pauvre chérie, juste des larmes, des larmes et encore des larmes. "On peut revendre une arme ! Pas ramener un mort" m'avait-elle dit ! Mais justement pauvre dame ! Justement ! Ma tasse s'était cassé dans ma main tant je m'étais énervée...
Et c'est donc sur ce que j'avais quitté la demeure comme une tempête, claquant la porte pour faire bonne mesure.

Et je m'en étais voulu. Beaucoup même. Parce que au fond, même si j'avais une orpheline, je venais tout de même d'incendier une femme qui venait de perdre son enfant... Et je m'étais certainement attiré la rage de toute sa famille ! Bien sur que je ne les reverrais surement jamais, mais un tel incident diplomatique, ça ne faisait pas net dans mes relations, d'autant que vus la maison, ils avaient de l'importance... Et même sans ça... Comment avais-je pu être si cruelle ? J'aurais du la comprendre, moi qui élevait si chèrement mes enfants... C'est donc le cœur en peine que j'avais rejoins le marché, le jour suivant. Instinctivement, j'avais fais profil bas, de peur qu'on me reconnaisse. La bête aux écailles n'avait pas desserré ses maudits anneaux et avait maintenant la force du Dragon lui-même. Alors que mes pas me guidaient entre les étals, j'hésitais à acheter quelque chose; mes provisions étaient faites, j'avais assez de vêtements... C'est alors qu'une voix puissante m'interpela. Pas moi directement certes, mais en tout cas la foule. L'une des première choses que je capturais de ces phrases criées parmi toutes les autres, c'était des mots qui me plaisaient. Ferronnerie, art de la forge, création... Voilà qui était pour me plaire, cependant, les autres me plaisaient beaucoup moins, bien qu'ils soient nécessaires à la vente. Poussée par la curiosité et par l'envie de guérir mon cœur en peine par la vision d'un bel ouvrage, je choisis donc de jeter un coup d’œil.
L'homme derrière l'étal était. Oui "était" au sens ou en terme de présence, je doutais pouvoir croiser mieux que lui. Grand, large, puissant de voix et certainement de corps, il était surement aussi difficile d'attraper la Dame dans un filet à papillon que de ne pas remarquer cet homme. Et pourtant, étrangement, c'était ce que semblaient faire la majorité des personnes qui passaient devant sa boutique de fortune; je pouvais comprendre que sa stature en imposait mais tout de même... Et puis un détail me sauta aux yeux, et pour cause, c'était les siens. Rouge. Rouge comme le sang. J'en restais pantoise.
C'était sublime.
C'était à croire que je me devais de croiser tout les hommes avec de tels yeux; d'abord Elio avec ses foutus yeux bleus, et maintenant lui, avec ses yeux rouges. Enfin... De toute façon, je n'étais pas vraiment dans la norme avec mes yeux verts comme des émeraudes... Je les détestais en fait, ils me faisaient bien trop souvent remarquer. Je n'aimais pas être remarquée, je faisais toujours des erreurs lorsque je me faisais remarquer... J'attendis donc qu'il soit occupé avec l'un de ses clients -enfin SON client- pour m'approcher de l'étal. Je délaissais les objets du quotidien pour les armes de sa création. Évidement, elle n'avait été faites pour personne, cependant, il aurait été prétentieux de ma part de dire qu'elles n'avaient aucune valeur. C'était même du très bel ouvrage, et quelque part, j'étais plutôt heureuse que l'homme au yeux rouges appel la moitié du temps ce qu'il vendait des "objets" parce que pour moi, c'était ce qu'ils étaient, puisqu'ils pouvaient appartenir à tout le monde. Il n'y avait rien de méprisant dans tout cela, c'était juste ma façon de voir les choses.
De plus, un objet, et surtout ceux-là, pouvait être un objet d'art...

-Je vois que vous êtes plutôt attiré par mes lames. Toutes ont été créé de ma propre forge. Vous êtes intéressée par quelque chose ?

Je sursautais violemment en entendant le timbre bas et puissant de l'homme et fis malencontreusement tomber le poignard que j'avais en main. M'empourprant, je me confondais en excuse alors que je ramassai l'objet et en retirai la poussière avant de le reposer. Mon instinct, en plus de me traiter de tout les nom, me hurla de tourner les talons avant de m'en prendre une pour ma maladresse, et, alors que je choisissais de rester, il enchaina sur mon idiotie.

- Je... Et bien... C'est que...


Nul doute que je devais faire concurrence aux Enjôleuse d'Hulm avec une introduction pareille... Le principal problème, c’était que je n'avais pas de réelle raison d'être là. Je ne comptais pas vraiment acheter quoique ce soit et d'ailleurs, j'étais même sensé être considérée comme une nuisance pour cet homme, puisque nous étions concurrents... J'improvisais alors une excuse en mettant mes mains derrière mon dos.

- C'est que comment dire... J'ai... Je n'ai pas vraiment l'argent pour mais... Ce sont de très belles armes... Donc je voulais regarder. Et en effet... Elles sont... belles.

Penchant légèrement la tête sur le côté, je lui souriais innocemment; finalement, mon excuse sonnait surtout comme la plus pure des vérités, même si techniquement, j'avais l'argent pour m'acheter une arme. Au moins, ma motivation à admirer un bel ouvrage était elle bien réelle. Sachant que je risquais de me voir questionnée sur mon affection pour les armes, choses peu usuelle pour une jeune fille, je détournais le sujet sur lui, l'air de rien.

- D'ailleurs, il me semble étrange que si peu de monde s'y intéresse. Votre ouvrage est incontestablement de qualité... C'est bien dommage que les gens ai une considération si basse pour... L'art.

L'opération avait à demi-réussi. Il s'agissait d'art en effet, forcement, ma maladresse légendaire m'avait fait introduire de moi-même dans mon dernier mot. Marqué d'une certaine mélancolie, il avait fait partir mon regard dans le lointain alors que je me remémorais la réaction principale de mes clients face à mon travail et à mes exigence. Dans mon ventre, la bête, qui s'était endormie, se réveilla et reprit son œuvre, me remémorant mes erreurs du matin et l'orpheline qui était toute seule à ma ceinture.

Silind Frandrich
Silind Frandrich

Maître forgeron
Messages : 255
Inscription le : 14/07/2007
Age IRL : 32


MessageSujet: Re: Dans les flammes de ma forge, j'observe les étincelles des lames qui s'entrechoquent. [Inachevé]   Dans les flammes de ma forge, j'observe les étincelles des lames qui s'entrechoquent. [Inachevé] Icon_minitimeVen 3 Mai 2013 - 19:27

Apparemment, il avait surpris la demoiselle, cela l'amusa. Même s'il avait l'habitude de cette attitude. Après tout, Silind avait une carrure plus qu'imposante et sa voix grave n'arrangeait pas les choses. C'était assez sympathique, lui qui était si timide, d'impressionner dès la première vue. Cela avait quelques désavantages, genre les gens qui vous regardaient de travers, pensant que vous êtes plus qu'étrange, un être contre-nature. La jeune femme s'excusa d'avoir fait tomber une de ses armes. Cela ne l'énerva pas, ses lames étaient assez solides pour supporter un simple choc. Il faisait de la qualité non mais !
Elle restait mal à l'aise, pas d'argent ? Juste regarder ? Le forgeron acquiesça, cela ne le dérangeait pas, non, quelqu'un qui appréciait ses créations, était toujours le bienvenu et, honnêtement, cela faisait de la discussion au colosse, ce qui n'était pas pour lui déplaire. Ensuite elle parla de la foule qui restait en retrait devant son stand. L'homme eut une petite moue de mécontentement. En effet, les gens avaient peu de considération face à l'art. Mais faisait-il seulement de l'art ? Oui, certes Silind était artisan, il créait des objets à partir de matières premières... Sauf qu'il était bien loin d'être un artiste, lui était juste forgeron, assez bon pour attirer les autres, mais pas au point de créer des oeuvres d'art. Raclant un peu sa gorge, il répondit.


-Je suis flatté que vous trouvez mes armes de bonne qualité. Je ne peux cependant pas considéré que mon travail est de l'art. Cela sort de ma forge, certes, mais c'est des commandes, des objets destinés à être utilisé. Du travail d'artisan, d'orfèvre parfois.

Le colosse désigna d'ailleurs les bijoux qui brillaient sur la table.

-Mes « oeuvres d'art » si j'ose les appeler ainsi, restent dans ma forge, ce sont des créations qui me tiennent à coeur et je ne compte pas les vendre.

Le forgeron se rappela de sa rose en métal, un objet créé par ses soins, suite à un défi. Il comptait prouvé à un Dessinateur que la ferronnerie pouvait créer un objet aussi précis qu'un Dessin. Le pari était parti sur une reproduction d'une rose à taille réel. Silind avait passé des mois dans sa forge, créant des outils assez précis pour créer une tel oeuvre. Plusieurs mois suivant avait été utilisé pour faire sortir la fleur du métal. Ce fut éprouvant, les pétales se brisaient au moindre coups trop fort. L'homme devait prendre sur lui et ne pas hurler devant tant de difficultés. Au final, son acharnement fut récompensé. La rose ressemblait à une vraie, même si elle était en métal.
Lorsque Silind présenta son oeuvre au Dessinateur, l'homme osa lui dire : « Je l'aurais fait plus rapidement. ». Sentant sa colère monter, le forgeron se contenta de répondre d'une voix profonde et caverneuse : « Elle, elle est éternelle. ». Il rentra chez lui aussi sec, gardant sa rose pour lui, l'exhibant fièrement dans sa forge. Il en prenait aussi soin que possible, la lustrant chaque jour.
Une autre femme s'approcha timidement, un cabas à la main. Bégayant un peu, elle s'adressa au forgeron.


-P...Pardon, c... C'est vous qui tenez le stand ? Je... J'aimerais bien vous... Vous achetez ce collier-là.

Le colosse s'excusa auprès de la première femme et se tourna vers sa cliente. Elle tendait un pendentif orné d'une petite émeraude.

-Bien sur ! C'est pour vous ? Vous voulez le porter ou je vous l'emballe ?

La jeune femme rougis, elle baissa les yeux et donna le collier au forgeron.

-Je... Ce n'est pas pour moi... C'est... C'est pour une amie. Je... Il ne m'ira jamais de toute façon.

Silind attrapa le bijou, l'emballa tranquillement et en profita pour observer sa cliente. Elle était mince et petite, ses yeux vert-de-gris tournaient dans tous les sens, comme si elle était stressée d'être là. Une chevelure noire tombaient en boucle sur ses épaules. Avec gentillesse, l'homme tendit le paquet en disant :

-Vous êtes sûr? vos yeux mettront parfaitement en valeur l'émeraude. Cela fait deux pièces d'or et trois d'argent.

La femme rougit encore plus et tendit les sous en récupérant son achat, elle murmura un merci et s'enfuit dans la foule. L'homme se retourna vers sa précédente interlocutrice qui était étrangement rester ici. Il l'observa un peu, petite, enfin cela, il l'avait déjà remarqué, par sa taille et sa finesse, elle passe relativement inaperçu. Ses yeux étaient plutôt verts et caressaient les armes du regard. Silind n'arrivait pas à savoir si elle les appréciait... Cela semblait être autre chose. Bref, en tout cas, il continua la discussion.

-Vous semblez vraiment lier à la création. Vous travaillez aussi sur le métal ? Ou vous avez un autre domaine de prédilection ?


Fell Antaris
Fell Antaris

Messages : 21
Inscription le : 06/10/2012

MessageSujet: Re: Dans les flammes de ma forge, j'observe les étincelles des lames qui s'entrechoquent. [Inachevé]   Dans les flammes de ma forge, j'observe les étincelles des lames qui s'entrechoquent. [Inachevé] Icon_minitimeDim 22 Sep 2013 - 19:07

Je retins un soupir lorsque l'homme retourna habilement ma maladresse. Lorsque j'avais dit le mot "art », ma voix s'était teintée du regret qui me prenait face au peu de considération que mettaient certains de mes clients dans mon travail. Créer l'arme parfaite pour la main de son propriétaire, tel était ma vocation. D'ailleurs, sa réplique m'apprit également que nous n'avions pas la même définition de "l'art". Pour moi, une œuvre sans vocation n'était rien d'autre qu'un échec. Une arme est faite pour tuer, à l'extrême limite pour défendre. Le maniement d'une épée, d'un arc, d'une dague, tout cela était un art, de ce fait, en fabriquer une également. Quant à son utilisation, il s'agissait de la touche finale à sa création.
Sinon, elle n'était qu'objet de narcissisme et d'orgueil, chose que je ne pouvais pas tolérer pour mes enfants.
 
Le colosse me désigna les bijoux de son index. Je trouvais amusant que de si grandes mains puissent effectuer des œuvres aussi délicates, mais quelque part, je n'étais pas surprise. J'étais bien capable de créer des œuvres massives si c’était de celles-ci que mon client avait besoin. Je n'étais rien de plus qu'un paradoxe en croisant un autre...
 
"Mes « œuvres d'art » si j'ose les appeler ainsi, restent dans ma forge, ce sont des créations qui me tiennent à cœur et je ne compte pas les vendre."
 
 
Je pinçais mes lèvres en une fine ligne, comme une enfant devant une friandise. C'était l'exemple type des moments où j'aurai dû avoir du talent et le persuader de me montrer... Et où je n'en avais pas. Une femme détourna alors son attention et je me mis à réfléchir à toute vitesse afin de trouver une excuse.
Au fond de mon ventre, mon instinct me disait surtout de me taire et de partir sans rien dire ou au maximum, en me retirant poliment. Ce à quoi ma curiosité répondit avec un grand coup de pied dans les rotules et un ordre quasi impérieux de rester et de trouver un moyen de pouvoir observer ses œuvres.
C'est alors qu'il se retourna vers moi, me faisant relever les yeux de ses merveilles.
 
"Vous semblez vraiment lier à la création. Vous travaillez aussi sur le métal ? Ou vous avez un autre domaine de prédilection ?"
 
 
Je clignais deux fois des yeux avant de répondre sans réfléchir, avec un grand sourire.
 
 
"Oui, je suis artiste, donc je travaille sur à peu près tout."
 
 
Je restais figée quelques secondes, mon sourire se crispant légèrement. Si j'avais été seule, je me serais très certainement insultée d'idiote en me frappant le front. Cependant, finalement, je renonçais à cacher plus longtemps que j'étais certainement un gros problème pour ses affaires plutôt qu'une simple admiratrice de son talent... Même si j'étais définitivement de cette dernière catégorie. 
Je décidais donc de persévérer dans cette voie, quitte à me faire congédier en bonne et due forme. La bestiole dans mon ventre en ricanait d'avance.
 
"Je fabrique des armes moi aussi, et j'ai eu un... petit problème ce matin, donc je suis venue au marché pour me changer les idées et je vous ai entendu, et j'ai bien aimé ce que vous disiez, et donc me voilà."
 
Lorsque je m'arrêtai, je réprimais un soupir. Elle n'était pas jolie du tout cette phrase... En tout cas, en terme de dissimulation des émotions, je n'étais clairement pas douée aujourd'hui... Je lui adressais un sourire gêné et rentrais légèrement ma tête dans mes épaules. Étrangement, la vanne de ma sincérité sembla s'ouvrir et je ne pus m'empêcher de continuer.
 
"J'aimerai vraiment voir vos créations du coup, je sais que je suis curieuse, surtout que vous devez me voir comme une concurrente maintenant... Mais ce n'est pas vraiment ce que je veux faire hein ! Enfin si puisque du coup nous avons des métiers semblables... Mais je n'étais pas venue pour ça, juste pour voir ! Enfin pas pour espionner ! Juste pour... voir..."
 
Je secouais la tête, il devait certainement me prendre pour une folle. Ce que je disais n'avait aucun sens, et vu ma stature et mon âge, que je me considère comme une concurrente était de l'orgueil pur. Mais j'avais l'habitude d'être considérée comme orgueilleuse. Ce qui me gênait plus, c'était l'idiotie dont j'avais surement donné l'impression. J'étais vraiment incapable de parler aux gens...

Silind Frandrich
Silind Frandrich

Maître forgeron
Messages : 255
Inscription le : 14/07/2007
Age IRL : 32


MessageSujet: Re: Dans les flammes de ma forge, j'observe les étincelles des lames qui s'entrechoquent. [Inachevé]   Dans les flammes de ma forge, j'observe les étincelles des lames qui s'entrechoquent. [Inachevé] Icon_minitimeLun 10 Fév 2014 - 21:16

Ce n'était vraiment pas une journée habituelle. Vraiment. Déjà, un client qui était bien plus qu'honnête et maintenant une demoiselle intéressée par ses créations. Merveilleux jour qui semblait si mal commencer. Silind était plutôt content finalement, même s'il n'avait pas vendu grand-chose, il avait rencontré des personnes intéressantes. L'amatrice de la ferronnerie était une artiste donc. Apparemment, elle forgeait elle aussi, cela en faisait d'elle une sorte de concurrente, mais il fallait avouer que le colosse n'en avait pas grand-chose à faire de la concurrence. Le travail d'un bon forgeron devait d'être récompensé et si elle était meilleure que lui dans ce domaine, alors c'était normal qu'elle ait plus de client. De toute façon, il n'était pas du genre à se méfier. Cela pouvait lui être préjudiciable, mais honnêtement, pour l'instant, rien de fâcheux ne lui était arrivé.

Elle lui avoua qu'elle avait eut des problèmes avec une de ses créations. Cela fit réagir étrangement le colosse, un peu inquiet. Après tout c'était une potentielle camarade forgeronne, donc il fallait garder de bons liens. Alors qu'il voulut demander innocemment « Ah, mais que vous est-il arrivé ? Rien de grave j'espère ». Il remarqua le sourire gêné de la jeune femme, c'était peut-être mal avisé de poser cette question. Surtout qu'elle continua dans une demande particulière.

Elle voulait voir ses créations. Puis elle tenta de se justifier, ne voulant pas espionner, juste voir. Cela n'avait pas vraiment choqué le colosse. Après tout pourquoi pas. Mais, du coup, il tenta de calmer l'anxiété de la demoiselle quand elle demanda à voir son travail resté chez lui.


-Je vous crois, je vous crois. Ne vous inquiétez pas. Je vous crois.

Oui, Silind était aussi à l'aise avec les mots qu'un escargot dans un marais salant. La comparaison était étrange, mais c'était bien le cas. Hormis répéter « je vous crois », il n'avait pas trouvé grand-chose pour tenter de calmer la potentielle détresse de la jeune dame. Enfin, ce n'était pas comme s'il avait été un jour doué avec les demoiselles et les paroles.

La demande de la jeune femme était intéressante à vraie dire. Ce n'était pas tous les jours qu'il pouvait se vanter d'avoir créé quelque chose d'unique. Mais ce doux projet semblait se ternir à l'horizon. Sa forge n'était pas la porte à côté. Et oui, être forgeron de l'Académie de Merwyn n'était pas pratique tous les jours. Surtout quand Al-Poll était la seule ville proche. Bon c'était à quelques heures de cheval, mais c'était quand même loin. Bon, comme le plan semblait tomber un peu à l'eau, il dit :


-Cela aurait été avec plaisir, vraiment, de vous montrer mes oeuvres. Malheureusement, je n'habite pas sur Al-Poll même. Je suis à l'Académie de Merwyn. Bon, ce n'est pas si loin, mais ça fait une petite trotte quand même.

Il désigna un peu maladroitement la direction de son habitation. Enfin, approximativement, Silind n'avait jamais été fort en orientation. Cependant, une proposition lui vint en tête.

-Ceci-dit, vous pourriez aussi attendre que je ferme mon stand et puis nous pourrions y aller ensemble.

L'homme avait sorti ça comme une proposition anodine, presque innocemment. Ce fut quand il entendit ce qu'il venait de dire que l'homme commença a rougir, embêté.

-Enfin, je voulais dire que... Si vous avez le temps, quoi... Ou si vous avez toujours envie de venir... Sinon je peux aussi voir pour un rendez-vous plus tard.

Décidément, il s'embourbait de plus en plus. C'était plutôt étrange venant de la part d'un colosse capable de se battre comme un diable et de forger comme un démon. Quelqu'un comme ça, tout le monde l'aurait pensé à l'aise, tranquille avec les autres. Mais non, disons qu'il faisait la part. Pendant un combat, c'était simple, la personne en face était son ennemi, pas de politesse, pas de galanterie, juste ses muscles, ses poings, ses pieds et sa hache. Dans son métier c'était pareil, pas de trémolo avec le métal, il le forgeait, parfois doucement, parfois durement, mais il le forgeait. Mais la discussion, c'était tellement... Compliqué, faire attention à ses mots, ne pas dire plus qu'il ne le fallait, ne pas laisser les autres utiliser ses propres dires, pas sortir un mot plus haut que l'autre et surtout, toujours évité le maximum de dire toute la vérité. Sauf lorsqu'on est bourré, car comme le dit le proverbe « Y'a trois types de personnes qui disent la vérité, les enfants, les sots et les ivrognes. ». Donc, il valait mieux ne pas vendre la peau de l'ours qui dort, avant de réveiller le dragon qui n'amasse pas mousse. Pardon, je me suis perdu entre temps. Nous en étions où ? Ah, oui Silind qui se rendait compte de sa seconde méprise :

-Euh, enfin pas un rendez-vous... Rendez-vous quoi... Non, euh, plutôt du genre professionnel quoi... Histoire de vous montrer ce que je sais faire hein...

Il s'en était sorti, tant bien que mal, mais il s'en était sorti... Ou pas.

[HRP : J'espère que ça t'iras, édition à volonté ! et C C C COMBO ! ]


Contenu sponsorisé


MessageSujet: Re: Dans les flammes de ma forge, j'observe les étincelles des lames qui s'entrechoquent. [Inachevé]   Dans les flammes de ma forge, j'observe les étincelles des lames qui s'entrechoquent. [Inachevé] Icon_minitime



 
Dans les flammes de ma forge, j'observe les étincelles des lames qui s'entrechoquent. [Inachevé]
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires
-
» Flammes dans les ténèbres [Terminé]
» Après la forge d'un sabre... (RP inachevé)
» Et forge cette lame comme si c'était mon esprit. [Inachevé]
» Il y a ceux qui se retrouvent dans une taverne devant un bon lait de chèvre, et puis il y a ceux qui se retrouvent dans des débris de caisses. [Inachevé]
» Petite course dans une rue, à deux (RP inachevé)

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
L'Académie de Merwyn :: L'Empire de Gwendalavir :: La cité d'Al-Poll et ses environs :: La rue marchande-