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 Et ces flammes qui dansent sur les bûches sont les souvenirs brûlants des feuilles que le vent a emporté [Terminé]

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Gwëll Yil'Sleil
Gwëll Yil'Sleil

Flamme
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MessageSujet: Et ces flammes qui dansent sur les bûches sont les souvenirs brûlants des feuilles que le vent a emporté [Terminé]   Et ces flammes qui dansent sur les bûches sont les souvenirs brûlants des feuilles que le vent a emporté [Terminé] Icon_minitimeSam 20 Avr 2013 - 22:31

C'était hier soir, quand elle rangeait son placard qu'elle s'était brisée en mille miettes. D'ailleurs, oui, c'était bien le mot, des miettes. Et ça lui avait fendu le cœur.
Non qu'elle ne supporte pas au plus haut point de devoir nettoyer le sol du dortoir à une pareille heure, mais c'était surtout l'idée que ce cadeau était brisé et pour toujours et qu'elle pourrait même pas le réparer.
Certes, c'était principalement l’œuvre du temps, mais elle s'en sentait tout de même un peu responsable et elle culpabilisait, sur les bords. D'ailleurs, Attalys était venue la voir et elle l'avait un peu consolée, mais c'était de ces peines de cœur qu'on a du mal à faire partir. Des petites bêtes tenaces.

Elle s'était couchée coupable et s'était levée coupable le lendemain. Et à chaque fois qu'elle avait eu du temps dans la journée et qu'elle avait retrouvé cette boule dans sa gorge, elle avait eu l'impression que ça passerait jamais. D'ailleurs, certainement que ça passerait jamais et qu'elle serait obligée de raconter à ses enfants comment ça lui était arrivé et pourquoi elle s'en remettait pas.
Parce que c'était certain, elle s'en remettrait pas.
Du coup, elle osait même plus sortir, parce qu'à chaque fois, ça lui faisait repenser et que quand elle y repensait, elle était super triste, du coup.

Elle avait donc évité les fenêtres toute la journée, mais bon, c'était super compliqué, à la fin, vu qu'elle avait cours d'équitation et que même si elle voulait pas trop sortir, elle voulait pas non plus sécher le cours. Parce que c'était pas une solution et qu'elle voulait pas avoir d'ennuis.
Elle était donc sortie en gardant les yeux sur ses pieds et elle s'était concentrée sur le sol de la carrière pendant tout le cours et même si c'était pas très drôle, elle remplissait sa part du contrat. Et puis après, elle avait fini les cours, mais, étonnement, elle voulait pas rentrer tout de suite, peut être parce qu'elle avait pas vraiment envie de voir son dortoir et les miettes dans la poubelle.

Elle avait erré dans les jardins.
À la base, elle cherchait Attalys près de la cascade parce qu'elle y était souvent et qu'elle avait envie de parler un peu. D'autre chose. De penser à autre chose. Mais Attalys n'y était pas.
Elle tourna un peu et elle arriva devant la porte d'une espèce de maisonnette en pierre. C'était la forge, il lui semblait bien, mais elle n'y allait  souvent, à vrai dire, elle n'y était même jamais allée. Il fallait dire que, contrairement aux guerriers, elle n'avait pas d'arme à entretenir ou à se faire forger. Certes, il y avait les sabots de Jingle, mais, dans ce cas, le forgeron se déplaçait avec son attirail.

Elle entra, timidement.
À l'intérieur, il régnait la chaleur moite de la salle d'eau, le soir après la sortie des gens propres. Son regard mit quelques secondes à s'habituer à l'obscurité qui flottait dans la pièce, puis elle distingua à sa droite, contre le mur, une sorte de four énorme avec des braises rouges dedans.
Elle referma la porte derrière elle et, en écho, une porte s'ouvrit au fond de la grande pièce. Elle vit une ombre se détacher de l'encadrement de la porte et venir vers elle. Des gros bras, un stature impressionnante, le forgeron. Elle le connaissait de vue et de nom. D'ailleurs, en parlant de nom, elle ne s'en souvenait plus trop. Elle lui avait déjà parlé, mais pas bien longtemps, une fois, au bal après la reprise de l'académie, il avait été son cavalier pour une danse.

Elle sourit au souvenir et avança doucement jusqu'à la grande table de bois au centre de la pièce. Elle aurait voulu aller jusqu'à l'homme, mais elle n'osait pas. Elle hésita, posa ses mains sur la table. Lui, il était à l'autre bout de la pièce et il était vachement grand, mais il osait quand même pas bouger. En fait, c'était assez amusant, en y pensant, parce que physiquement, il était impressionnant et psychologiquement, il semblait tout petit.
Comme un chuchoteur dans la peau d'un ours élastique.


J'aimerais voir comment vous faites avec vos mains...

À la base, c'était pas vraiment ça. Mais il fallait avouer que ça l'intéressait particulièrement, la forge, avec tout ce feu et la création, la création l'intéressait toujours.

Vous utilisez le dessin pour forger ?  

Maintenant qu'elle s'ouvrait davantage au monde qui l'entourait, elle était désireuse, avide mais pas à la manière des ambitieux, de découvrir toutes ces facettes du dessin qu'on n'enseignait pas en classe.
Elle avait fait un pas vers lui, elle espérait qu'il en fasse de même pour se mettre un peu dans le rayon de lumière qui filtrait doucement par la fenêtre.


Est ce que je pourrais forger quelque chose, moi aussi ?

S'imposait à sa mémoire le souvenir de la soirée de la veille et de cette fracture dans son petit cœur. Elle pensait à Juliet et à cette si belle couronne de feuilles d'automne qui s'était effritée quand elle avait essayée de la poser sur sa tête.

...J'aimerais forger une couronne, c'est pour un ami, j'ai peur qu'il soit triste, lui aussi, vous comprenez ? Et il ne faut surtout pas qu'il soit triste, parce que ce serait comme si toutes les fleurs d'un jardin se fanaient en même temps...
[Je voudrais bien le dessin, quand même ]

Silind Frandrich
Silind Frandrich

Maître forgeron
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MessageSujet: Re: Et ces flammes qui dansent sur les bûches sont les souvenirs brûlants des feuilles que le vent a emporté [Terminé]   Et ces flammes qui dansent sur les bûches sont les souvenirs brûlants des feuilles que le vent a emporté [Terminé] Icon_minitimeMer 24 Avr 2013 - 16:59

Silind était heureux en se levant aujourd'hui. Pourquoi ? Et bien simplement parce que tout allait bien dans sa vie. Son travail de forgeron était reconnu, même s'il avait toujours des petits problèmes de sociabilité. Et même ce dernier soucis semblait s'améliorer, car une bonne partie de la populace semblaient ne plus être effrayé par la taille, la carrure et surtout les yeux rouges du colosse. Cela devait devenir à la mode, se disait-il en blaguant. L'homme se lava rapidement et s'habilla dans son éternel pantalon de cuir souple et son tablier, taché par les âges, la graisse et d'autre liquide. L'homme descendit et attrapa un porte-bloc qui contenait la liste de ses commandes et son emploi du temps. Avec plaisir, le forgeron constata qu'il n'avait pratiquement rien à faire. Il lui restait deux ou trois chandeliers pour la demande du sir Hil'Louminai.
Le colosse lâcha sa liste sur sa grande table où trônait des bouts de papier, des morceaux d'ouvrage et des outils. L'homme s'étira dans un soupire de contentement et s'avança vers l'énorme soufflet qui lui permettait de relancer la cheminée de sa forge. D'un coup de vent, les vieilles braises encore chaude se mirent à rougeoyer. Rapidement, l'âtre fut remplit d'une chaleur qui pénétra jusqu'au os du forgeron et détendit ses muscles.
Aujourd'hui, il allait enfin finir cette flopée de commande. Non pas que forger lui déplaisait, mais un bon nombre de demandes étaient arrivées au même moment, laissant ainsi moins de temps libre au colosse. Et Dame, il aimait partir se balader dans l'Académie, rencontrer de nouveaux gens... Et chercher Enelyë des yeux. Un petit soupir lui échappa en pensant à cette dernière. Il passa une main dans sa poche, faisant tourner la pierre rouge qu'elle lui avait offert. Vaillamment, il s'élança dans son travail. Après tout, ce n'était pas beaucoup de travail deux chandelier. Peut être qu'il aurait le temps de sortir un peu après.
Son marteau frappa le début du boulot. Vaillant comme toujours, le forgeron utilisait sa force et sa dextérité pour finir le plus rapidement possible son travail. La matinée passa et l'homme s'échinait sur le dernier chandelier. Aller savoir pourquoi, celui-là fut plus compliqué que les autres. Il ne prenait pas la forme que le forgeron souhaitait et cela commençait à fortement l'énerver. Gardant son calme, il reposa l'objet indescriptible sur son enclume et s'installa dans son fauteuil. Il se reposa quelque seconde, puis monta à l'étage pour se préparer à manger. Pourquoi est-ce qu'il n'arrivait pas à faire son dernier chandelier ? Il tapait aussi bien que pour les autres et le tournait au même moment. Peut être était-ce une histoire de chaleur.
Silind réfléchissait en tartinant un pâté de termite sur une grosse tranche de pain. Il croqua dedans avec avidité avant de descendre et regarder le morceau de métal tordu par les coups de marteau. L'homme termina sa tranche et remit l'objet dans le feu. S'il devait recommencer depuis le début, il le ferait. Grommelant, il laissa le fer devenir rouge et avec une pince le sortit. Le marteau retenti de nouveau. La forge résonnait des coups infernal contre l'enclume. Bing, bing, enfin l'objet reprenait forme. Ah tonnerre, ce n'est pas au forgeron que l'on apprendra à forger. Enfin, le métal se pliait à sa loi, enfin, il comprenait qui était son maître. Le forgeron souri.
Ce fut après plusieurs minutes de labeur intense qu'enfin, le chandelier fut plongée dans le tonneau d'eau froide. Silind s'essuya les mains et attrapa un chiffon pour tenter d'enlever au mieux les cendres qui parsemaient son visage. Enfin, ses commandes étaient terminées. Il sortit le candélabre de l'eau et le posa dans une caisse qui contenaient déjà une bonne dizaine d'objet en métal. L'homme se baissa et souleva la boite en poussant un cri étouffé. Il poussa la porte de son entrepôt. L'endroit était rempli de différentes caisses en bois sur lesquelles étaient marqués différents noms. L'homme posa la boite de chandelier sur une pile de quatre caisses. Il attrapa un autre porte-bloc sur lequel était noté le nombre d'objet à fournir au client. Avec plaisir, il cocha la dernière case de sa liste. Il la reposa et massa un peu ses muscles. Cela faisait plusieurs jours que le forgeron frappait avec fougue sur son enclume, il sentait ses bras un peu endoloris.
Le forgeron se frotta les mains pour enlever un peu la poussière qui s'était incrusté. Il retourna dans la pièce principale et se figea. Quelqu'un était rentré. Et ce quelqu'un était une élève, une fille qu'il avait déjà croisé quelque part, mais pas dans sa forge. On sentait à son attitude que ce n'était pas quelqu'un d'habitué. Où l'avait-il vu ? La réponse éclata quand la jeune dame s'approcha un peu pour poser ses mains sur la table. Le bal, bien sûr ! Les cavaliers fantômes... C'était la fille avec qui il avait dansé ce soir-là. Pas longtemps, bien sûr, vu qu'il n'était pas trop à l'aise avec les dames. Comment s'appelait-elle déjà ? L'homme restait figé, que devait-il faire ? Était-elle là pour rendre compte de cette soirée passée il y a un sacré bout de temps ? Non, sûrement pas. Peut être était-ce pour autre chose. La réponse lui fut donnée assez rapidement. Elle voulait voir sa façon de travailler, comment il faisait avec ses mains. Très peu de personnes était intéressé par son boulot et surtout, personne ne voyait la magnifique magie qui l'entourait lorsqu'il travaillait. Un peu flatté par cette demande, le colosse s'approcha un peu. L'Aequor lui posa une question toute simple à propos du dessin. Le Dessin ? Lui ? C'était bien la première fois qu'on lui demandait ça. Simplement, le forgeron lui répondit :

-Non, je n'utilise pas les Spires pour forger.

En effet, la seule chose qu'il pouvait faire avec plus ou moins de facilité était une flamme, la chose la plus simple au monde. Et honnêtement, Silind ne savait pas vraiment comment il faisait. Lorsqu'il voulait embrasé sa forge, il fermait ses yeux, pensait sa flamme et puis pouf, il n'avait plus qu'à rouvrir les yeux. Il n'avait jamais vu ces Spires dont il entendait parler à chaque fois. Il n'avait jamais vu de « chemin ». Juste ses braises dans sa forge. La jeune femme s'approcha de lui et se posa dans un rayon de lumière. Ses cheveux prirent une teinte doré, elle semblait être entouré d'un halo de choupinerie toute naïve. Oh, une fée *sors*. Timidement, elle lui demanda si elle pouvait forger quelque chose, elle aussi. Elle rajouta que c'était une couronne, pour un ami, un ami qui aurait la potentialité d'être triste. Silind ne comprenait pas vraiment la teneur de la détresse de l'Aequor. Il sentait seulement qu'il devait l'aider au mieux. Le plus doucement que sa voix lui permettait, le forgeron lui répondit :

-Bien sûr que tu peux forger. Tant que je te montre comment faire !

Avec plaisir, l'homme la fit s'installer à son bureau, il lui tendit un crayon en bois, une feuille de papier et lui sourit gentiment.

-On commence par dessiner la couronne. Comment l'imagines-tu ? Après, on ira choisir le métal et là, on commencera à la créer.

Il fit un petit clin d'oeil à l'Aequor dont le nom continuait de lui échapper et la laissa devant sa feuille pendant qu'il allait chercher différents types de lingots.


Gwëll Yil'Sleil
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MessageSujet: Re: Et ces flammes qui dansent sur les bûches sont les souvenirs brûlants des feuilles que le vent a emporté [Terminé]   Et ces flammes qui dansent sur les bûches sont les souvenirs brûlants des feuilles que le vent a emporté [Terminé] Icon_minitimeSam 18 Mai 2013 - 18:08

Gwëll songea que le forgeron allait bien dans sa forge.
Parce que, si la pièce était grande et sombre, l'homme était immense et d'un type plutôt foncé. Enfin, pas réellement. C'était plutôt qu'il avait des cheveux très foncés et pas coupés courts qui renforçaient l'impression que sa peau était mate. Certainement que ce devait être du à la fumée de son feu et toute la cendre que ça faisait. Et puis la chaleur, aussi, sûrement, parce que les gens du Sud étaient plus foncés que les gens du Nord et qu'au Sud, il faisait chaud et froid au Nord. Bon, les faëls à part, parce qu'eux, ils étaient un peuple foncé tout court et peu importe qu'ils soient au nord, au sud ou même au milieu, parce que c'était leur couleur et qu'ils redevenaient pas blancs comme la neige en hiver.

Un rayon de lumière passa sur le visage de l'homme et elle remarqua ses yeux rouges qui tranchaient sur les autres tons de la pièce. Ici, tout était en nuances de brun et des fois, il y avait un peu de noir, mais pas de couleur aussi franche, aussi nette.
Elle n'avait jamais remarqué cette spécificité et, à vrai dire, elle s'en étonnait. Parce que c'était original, pour le moins, mais certainement qu'au bal elle devait pas être tout à fait attentive. Ou alors, elle avait oublié, ce qui n'était pas non plus impossible. Tout à fait possible, même.

Il lui dit ne pas utiliser les spires pour forger et elle s'en étonna un peu, sur le coup. Parce que ses spires, elle avait du mal à ne pas les voir partout. Parce que c'était une part d'elle et imaginer quelqu'un sans, c'était comme imaginer une personne sans doigts ou sans pieds. Plus vraiment une personne, quoi.
Bien sûr, il devait y en avoir, mais c'était pas accident, pas du hasard. C'était une bataille ou une maladie, pas de naissance, ça c'était certain.
Et puis il accepta qu'elle forge et ça la soulagea d'un poids. Parce qu'elle avait peur, elle devait l'avouer, de devoir dire à Juliet que sa couronne était cassée parce que les feuilles étaient tombées en poussière. Si elle lui montrait une nouvelle couronne toute belle qui brillait avec des pierres, il serait plus content, déjà, ça, c'était sûr. Et puis, si c'était pas trop dangereux, peut être qu'elle pourrait l'amener ici, pour qu'il forge lui aussi. Ça lui plairait certainement beaucoup et peut être même qu'il voudrait devenir Prince-Chevalier-Forgeron ? Ça ferait à coup sûr un super avenir, ça.

Le grand monsieur lui tendit une feuille et un crayon et il lui montra une chaise pour qu'elle dessine ce qu'elle voudrait forger. Elle s'assit, prit les instruments et se concentra. C'était pas facile à représenter, une couronne, parce que c'était rond et que ça rentrait pas dans la feuille parce que c'était pas plat.
Elle dessina d'abord le devant, avec des formes un peu comme des feuilles de platane, qui faisaient trois pics tout autour du milieu de la feuille, et elle forma tout un entrelacs de feuilles, comme sa couronne qu'elle s'était faite mais qui était tombée en poussière. Au moins, celle ci tiendrait plus longtemps. Elle songea qu'elle avait la chance d'avoir une main sûre pour tenir le crayon, parce que ce qu'elle trouvait beau était dur à dessiner.
Elle mis ses ongles dans sa bouche pour réfléchir et posa ses yeux sur les traits déjà esquissés. Peut être que c'était un peu compliqué, quand même, à forger, ça ?
Le monsieur était revenu avec un panier dans lequel il y avait des briques qui brillaient.


Je voudrais bien quelque chose de comme ça, mais ça doit être dur, non, à faire ?

Il sembla réfléchir et il passa ses doigts dans son bouc. C'était un peu comme monsieur Cil'Eternit quand un élève lui posait une bonne question qu'il disait des fois que c'était une colle, mais que Gwëll comprenait pas ce qui était collé. Il prit un petit tabouret en bois tout usé et il s'assit à coté d'elle. Le tabouret était petit, mais comme il était grand, il arrivait juste à la bonne hauteur, par rapport à la table.

Vous avez déjà forgé une couronne pour un roi ou un prince ? La mienne, c'est pour un Prince, mais c'est une surprise parce que c'est pour pas qu'il soit triste, en fait.

Il la regarda un peu bizarrement comme si il avait pas compris et, pourtant, ça lui semblait hyper évident, comme elle l'avait dit. Elle espérait que son idée fasse plaisir à Juliet et, quand elle y pensait, elle trouvait pas que ça puisse pas lui faire plaisir, parce qu'à cet enfant, tout lui faisait plaisir, c'était merveilleux.
Le forgeron tendit la main vers elle et elle y déposa doucement le crayon. Il tira un peu le parchemin vers lui et il esquissa une sorte de couronne avec des pics sur le dessus, comme des vagues, mais très grandes, celles du milieu du lac Chen et même plus, les jours où il y avait beaucoup de vent. Il tourna la feuille vers elle et devant ses yeux, c'était beau et moins compliqué, mais elle avait peur que ce soit pas ce qu'elle recherchait vraiment. D'ailleurs, elle le savait pas vraiment, ce qu'elle voulait.


C'est pas un prince des vagues, même si on a vu la Dame ensemble. Plutôt un Prince Chevalier, vous voyez ? D'ailleurs, c'est le roi des jardins, c'est pour ça que j'avais fait les feuilles...

Dans les jardins, il y avait aussi les fleurs, mais Juliet, c'était un garçon, donc les fleurs, c'était moins son truc. Et puis, bon, les feuilles, ça lui rappelait quand même un peu leur taillage de haies et comme c'était trop bien, c'était un bon souvenir.


Silind Frandrich
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MessageSujet: Re: Et ces flammes qui dansent sur les bûches sont les souvenirs brûlants des feuilles que le vent a emporté [Terminé]   Et ces flammes qui dansent sur les bûches sont les souvenirs brûlants des feuilles que le vent a emporté [Terminé] Icon_minitimeVen 27 Sep 2013 - 22:25

Oh, ma Dame. Sur qui était-il tombé ? Était-ce pour cela qu'il n'avait pas gardé de souvenir de la soirée de bal ? Non, ça c'était à cause de son créateurquin'apasrépondu sa timidité lors de ce soir. Mais quand même, la jeune femme qui lui faisait face semblait s'être perdu dans les méandres de l'enfance et songeait même y rester parce que c'était bien confortable. C'était comme un des enfants perdus dont sa mère aimait lui parler le soir. Ces enfants étaient une bande de gamins qui ne voulaient pas grandir, comme leur chef, Pierre Dieudlanature. Enfin, cette jeune fille semblait sortie tout droit de ce conte de fée.

Après le dessin de couronne de feuille qu'elle lui tendit, elle lui sortait plein de phrase saugrenue, genre s'il avait déjà fait forger des couronnes pour des princes parce qu'elle voulait faire celle-là pour un prince pour pas qu'il soit triste. Bon, au moins cela fournissait une petite information sur l'ami qui avait la potentialité d'être triste et que s'il était triste ce serait comme « si toutes les fleurs d'un jardin se fanaient en même temps... ». Du coup, il allait devoir faire en sorte que cette personne soit contente de sa couronne. Déjà, il devait répondre à la question sur les princes :


-Ben non, à vrai dire, je n'ai jamais créé de couronne, ni pour les princes, ni pour qui que ce soit.

Ensuite, il regarda le dessin plus précisément, c'était une sorte d'amalgame de feuille. Cela serait un poil complexe, mais ça restait possible. Par contre, on lui avait toujours appris à laisser le choix au client, du coup, l'homme lança :

-C'est très joli, mais si c'est une couronne de prince, vaux mieux une couronne comme ça non ?

Il dessina une vraie couronne, genre avec des piques, des bijoux incrustés dedans... Des trucs qui donnaient la classe quoi. Mais non, cela n'allait pas à la jeune Aequor. Elle disait que ce n'était pas « un prince des vagues »... Fallait avoir quand même une sacré imagination pour transformer un pic de couronne en vague... Ou être totalement fêlé. Rayez la mention inutile. Enfin bref, dans l'explication du pourquoi du comment il ne fallait pas de vague, le forgeron compris qu'en plus d'être prince, le jeune homme était Chevalier et roi des jardins... Cela en faisait des titres... Enfin, cela ne dérangeait pas Silind, ça devait être un homme important ou un jeune garçon un peu naïf... Mais honnêtement, le colosse s'en fichait un peu. Il devait faire une couronne pour un roi des jardins et du coup, c'est vrai, les piques ça ne fait pas jardins.

C'était pour cela que le forgeron dessina une nouvelle couronne. En fait, il fit plusieurs schémas, vu de côté, de haut, de face etc. Sur le côté, il avait mis des tiges fines qui s'enchevêtraient les unes sous les autres. Sur ce cercle de bois, on pouvait voir plusieurs petites feuilles qui semblaient pousser. Sur le devant, il avait positionné une feuille d'érable droite au milieu et d'autres plus petites qui s'inclinaient et formaient une sorte de tiare frontale. Plutôt fier du résultat, il montra les dessins à la jeune femme.

Le colosse réfléchi trente secondes, laissant l'Aequor regarder et comprendre les traits de son crayon. Il ne se souvenait même pas du nom de la jeune fille... Non, mais c'était vrai ! Ils avaient été sûrement présenté lors du bal, mais là, trou noir. Cela ne l'avait pas vraiment marqué, sauf que là, cela en devenait gênant... Le prendrait-elle mal qu'il ait oublié bêtement son prénom ?


-Alors, ça te plaît ? Cela ressemble à une couronne et en plus, ce sont des feuilles... Cela irait à ton ami ?

D'ailleurs, en parlant de son ami, Silind n'avait pas d'idée de la mesure de son tour de tête. Donc s'il faisait la couronne maintenant, elle n'irait pas forcément au jeune homme. Ce qui lui laissait deux choix, soit demandé à la jeune dame de lui donner une estimation, soit faire une couronne adaptable... Le premier choix lui semblait fortement compromis et le second rendrait l'objet plus fragile au niveau des branches.

Du coup, ben, c'était une impasse... Et ça, c'était vraiment emmerdant pour le forgeron. Soupirant un peu, il posa sa question :


-Dis-moi, tu arriverais à me dire à peu près combien mesure le tour de la tête de ton ami ? Parce que si je la fais trop grande, elle ne pourra pas tenir toute seule sur sa tête. Et ce serais un peu bête non ?

Le géant cherchait une autre solution et n'en trouvait pas. Faire une chaîne qui permettrait de l'adapter, mais est-ce que ça tiendrait ? La faire reposer sur les oreilles... Mais là aussi, il lui fallait le tour de tête... Ce qui aurait été parfait, c'est que le jeune homme sois là. Enfin, faudrait un miracle pour cela. Silind roula les yeux et écouta l'Aequor dont il ne se souvenait pas du nom.


Gwëll Yil'Sleil
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MessageSujet: Re: Et ces flammes qui dansent sur les bûches sont les souvenirs brûlants des feuilles que le vent a emporté [Terminé]   Et ces flammes qui dansent sur les bûches sont les souvenirs brûlants des feuilles que le vent a emporté [Terminé] Icon_minitimeVen 15 Nov 2013 - 21:33

Elle était sommes toutes assez perplexe.
Il fallait dire qu'il lui semblait bien que l'homme qu'elle avait en face d'elle ne parvenait pas à comprendre exactement où elle voulait en venir. Or là, pour ce point la précisément, il lui fallait un exactitude parfaite, aucun flottement n'était tolérable.
Des feuilles, pas des vagues.

Après, bien entendu, ça lui semblait parfaitement normal, humain, même. Il lui aurait fallu, à lui, se projeter dans son esprit, à elle, pour voir ce qu'elle voulait, puisque ses mains n'étaient même pas assez habiles pour esquisser le contour de ses idées. Non, elle lui demandait une rigueur qui n'était pas techniquement atteignable. Enfin, plutôt pas humainement atteignable.
Mais c'était comme ça, elle n'y pouvait rien. Il lui semblait tellement inconcevable de dévier de son projet premier qu'il lui semblait que quoi qu'il puisse lui proposer, rien ne lui paraîtrait acceptable.

Il avoua n'avoir jamais forgé pour un prince et elle s'interrogea. Était-ce raisonnable de lui confier cette tâche de la plus haute importance si il n'avait absolument aucune expérience ? Et puis elle se fit raison. Il fallait toujours une première, bien entendu et c'était en forgeant qu'on devenait forgeron.
Et puis, les princes ne courraient pas les rues, probablement qu'il n'en avait jamais croisé un juste au moment où il avait besoin d'une nouvelle couronne. D'ailleurs, elle même, avant de connaître Juliet, n'avait jamais rencontré de prince et jamais fait de couronne de feuilles pour un prince.

Son dessin ne lui parut pas satisfaisant et elle ne passa pas par quatre chemins. Le mieux, dans ces cas là, c'était d'être clair. Après tout, le dessin était dans la sienne, de tête et lui, il essayait de s'en rapprocher comme il pouvait. Et fallait reconnaître que c'était pas évident.
Il hocha la tête et sa main imaginaire vint lisser son bouc imaginaire. Il réfléchissait et creusait les tréfonds de sa mémoire pour tenter de taper le plus près possible de ce qu'elle essayait de lui faire comprendre. Dans ses yeux, on pouvait voir, par instant, passer l'éclat d'un métal en fusion. On sentait qu'il envisageait tout ce qui pouvait lui passer par la tête, songeant davantage qu'elle aux détails techniques. D'un coté, elle n'y connaissait rien.

Il prit le crayon et puis la feuille et s'affaira. Il dessinait vite et on pouvait à peine voir le crayon se lever. Les traits qu'il esquissait étaient nets et, parfois, elle avait l'impression que le dessin prenait davantage que la feuille seule, comme si il venait vers elle. Et puis il posa la crayon et tourna le papier vers elle.
Ce qui y était représenté tendait plus vers l'idée qu'elle s'en était faite, mais il restait quelque chose qui la dérangeait encore. À vrai dire, il ne s'agissait pas exactement trait pour trait de ce qu'elle avait en tête et cela la perturbait quelque peu. Il lui semblait, de plus, que cette couronne était relativement trop efféminée et ce détail la chiffonnait probablement s'agissait il de la feuille frontale, trop grande, peut être et trop stricte. Elle avait pense à quelque chose de plus fin, à des feuilles aux contours plus lisses.

Tout en pensant, elle suivait les courbes du papier avec son doigts, saisissant sur sa peau, la rugosité de la matière. Elle voyait quelque chose de très glissant, luisant en permanence, comme fait d'eau. Elle pensait d'avantage à un alliage doux et satiné, se refusant toute texture semblable à un cristal ou une pierre taillée.
Elle souhaitait une impression de patine, non pas quelque chose de flambant neuf, elle n'avait pas cette prétention et son Prince encore moins. Elle appréciait les choses qui avaient servi, les véritables trésors de greniers. Toutes ces choses qui racontaient une histoire, qui revivaient.


Je crois que la feuille du milieux me gêne un peu... J'imaginais quelque chose qui puisse se tourner complètement, sans avant et sans arrière ? ...Comme un anneau, un peu.

Et puis elle tourna la feuille entre ses doigts. La chose était relativement inutile au sens où il n'y avait pas là un objet mais une simple représentation plane.

Enfin, j'aime beaucoup le coté, là, avec les brindilles et les petites feuilles. Ça lui plairait bien, je crois, si c'était partout comme ça.

Il posa la question de la taille et celle ci la laissa pensive. Techniquement, elle n'en avait absolument aucune idée, il lui semblait impensable de mesurer, ne serait-ce qu'en équivalents, le tour de tête de l'enfant. Bien sûr, elle la voyait, sa tête, quand elle fermait les yeux, mais c'était encore plus dur à expliquer que la forme même.

Je pense qu'elle fait cette taille là, sa tête.

Et elle fit un rond, entre ses mains, comme si elle les posait sur ses oreilles pour pas qu'il entende de vilaines choses.
Le forgeron pencha un peu la tête. Il ne devait probablement pas s'attendre à une réponse du type et il paraissait surpris.


Je crois que quand j'avais fait ma couronne, elle lui allait, aussi, on doit faire la même taille, alors ?

Son visage s'éclaira un peu plus et il sourit. Les artisans aimaient les détails techniques et concis et beaucoup moins les approximations. Il s'approcha d'elle, tout doucement, comme pour pas lui faire peur, un rouleau de ruban à la main. Il en déroula un bout et lui posa sur le front. Et puis il lui demanda de le tenir le temps qu'il fasse le tour.
Il se retrouva de nouveau devant elle et lui demanda de lâcher. Il récupéra le ruban et traça dessus un rapide coup de crayon.

Maintenant que tout semblait en ordre, elle avait très hâte de le voir commencer son œuvre. Et la finir.
Surtout de la finir, en fait.


Silind Frandrich
Silind Frandrich

Maître forgeron
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MessageSujet: Re: Et ces flammes qui dansent sur les bûches sont les souvenirs brûlants des feuilles que le vent a emporté [Terminé]   Et ces flammes qui dansent sur les bûches sont les souvenirs brûlants des feuilles que le vent a emporté [Terminé] Icon_minitimeVen 7 Fév 2014 - 13:25

Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas eu un client difficile. D'habitude, les personnes venaient avec leurs idées, Silind les conseillait sur les possibilités, ce qu'il faudrait changer pour que ça soit réalisable et les gens étaient contents. Mais là, la demoiselle avait des idées précises en tête. Et finalement, c'était mieux. Le forgeron n'avait jamais créé de couronne pour un Prince, c'était plus pertinent qu'elle le reprenne sur les moindres détails. Enfin bref, la forme était choisie, ce serait finalement peut-être plus simple qu'il ne l'aurait pensé, donc une couronne de branchage avec des feuilles plutôt petites aléatoirement disposé autour.

Pour la taille de la tête, les choses furent beaucoup plus simple à vrai dire. Même s'il s'inquiétait de voir l'Aequor lui montrer avec ses mains un cercle approximatif, quand elle lui dit que la précédente couronne allait aussi sur sa tête, son regard s'illumina, heureux d'avoir quelque chose de précis. Il mesura donc le tour de tête de la jeune dame, prenant un ruban, il l'entoura autour, puis nota l'endroit où se refermerai la couronne.

Maintenant, il pourrait se mettre au travail. Tout d'abord, le forgeron s'en alla dans sa réserve, prélevant le métal nécessaire pour la couronne. En retournant dans son office, il attrapa un moule dans lequel on pouvait voir un cercle vide, il s'en servait habituellement pour les protections de bouclier en bois. Silind posa le tout sur l'établie puis mit le métal à chauffer dans une cuve qui trônait au milieu de la fournaise. Prenant le tissu mesuré, il commença à ajuster le contour du moule. Il posa ensuite un nouveau cercle au milieu pour qu'au final, il ne reste plus qu'un filet creux. Voilà, le moule pour la couronne était fait. Maintenant, il fallait que le métal fonde. D'une main, le forgeron activa le soufflet, envoyant de l'air dans la braise et augmentant, de manière significative, la chaleur. Laissant le feu faire son travail, il attrapa tous les outils nécessaires pour cela, différent marteau entre-autre. Alors qu'il allait attendre, il se souvint qu'il avait une cliente et se tourna vers elle.


-Désolé, j'étais partie dans mon travail. Euhm, cela risque de prendre un peu de temps, surement le reste de la journée. Il faut travailler le métal pour qu'il soit parfait et que la couronne soit solide. Donc... Si tu as quelque chose d'autre à faire, cela ne me dérange pas, tu pourras la récupérer ce soir.

Voilà, les politesses étaient dites, maintenant c'était son choix. Silind se concentra sur la cuve, regardant si tout allait bien. Il donna quelque coup de vent, histoire que cela fonde un peu plus vite. Lorsqu'en fin il considéra que le métal était parfait, il le fit couler délicatement dans le moule, remplissant petit à petit le filet creux. Le métal refroidi rapidement, passant de fusion à dur, il restait rougeoyant. Le colosse démoula d'un geste le cercle de métal qui tinta sur l'enclume. Prenant à la main son marteau, le gros du travail commença. Il frappa, frappa. Des étincelles jaillissaient parfois, éclairant le visage concentré du forgeron. Les braises se reflétaient dans les yeux rougeoyant de l'homme. Et son bras continuait, formant petit à petit une des branches de la couronne. Parfois, lorsque le métal refroidissait trop, il le remettait au four, le temps qu'il reste à la bonne température. Puis tout le fracas reprenait. Bing, bing, bing. Chaque coup était calculé pour donner la bonne forme. Enfin, il s'arrêta. Le premier des trois anneaux qui composait la couronne était faite. Il le mit dans un coin ou les braise était moins rouge, pour qu'il reste chaud sans fondre. Et il recommença son manège une nouvelle fois. La force brute était concentrée dans sa main droite, tandis que sa main gauche agile tenait et tournait le deuxième anneau. Le plus impressionnant pour certain était cette impression de puissance qui se dégageait à chaque coup assené, pour d'autre c'était la précision avec laquelle il frappait au bon endroit, mais les plus observateur diront que c'était ses yeux. Des yeux concentrée, suivant chacun de ses mouvements, donnant des informations au cerveau qui calculait tout, force, distance. Un vrai travail de physicien. La forge était une science et Silind en était l'Enstein.

Le deuxième anneau était fini. Le colosse récupéra le premier et l'emboîta dans le second. Avec une pince, il prit une des braises les plus rouges et l'approcha des jointures. Faisant fondre le métal, le laissant se mêler. Il soudait les deux parties. Ensuite, il posa ces deux tiers de couronnes toujours au même endroit. Et il recommença la même démarche une troisième fois. Le métal coula, le moule s'ouvrit et le marteau ne s'arrêtait pas. Inlassablement, Silind frappait et frappait et frappait. Le forgeron ne semblait plus être là, comme s'il était devenu la forge, que le corps qui était là n'était qu'un outil de plus. Et le soufflet qui s'activait, puis le marteau contre le métal chaud.

Et il s'arrêta, une troisième fois. Avec un chiffon qu'il avait dans la poche de son tablier il s'essuya le visage, laissant une petite trainée noire de suie à quelque endroit. Il se remit au travail et souda les trois partis. Maintenant, le plus dur restait à venir. Il allait devoir faire des feuilles de différentes tailles et de différentes formes.

Cette fois si, il fit couler un tout petit peu de métal. Prenant un marteau plus petit, il commença un travail qui demandait beaucoup plus de précision. Il créa tout d'abord la pointe d'une feuille, comme s'il faisait une tête de flèche. Mais la suite était légèrement différentes. Il fallait aplanir le métal, aussi fin que possible. Puis lui donner une forme arrondi avec des nervures et une tige. Silind grognait par moment, n'arrivant pas à faire ce qu'il voulait. Mais il ne se démontait jamais, recommençant une nouvelle fois. Quand enfin, la première feuille fut satisfaisante, il la posa à côté de la couronne qui continuait de rougeoyer.

Petit à petit, une légère collection de plante métallique trônait autour des branches. Quand il en eut assez, L'homme les plaça à des endroits stratégiques et réitéra une soudure. C'était terminé. Plus qu'à faire refroidir le métal. Pour cela, il suffisait de plonger dans le tonneau d'eau. La chaleur fit s'évaporer un peu de liquide, le fût crachota une fumée blanche. Silind souffla et posa la commande sur la table. Il avait fini.


[HRP : J'espére que ça te conviens ! Edition à volonté hug]


Gwëll Yil'Sleil
Gwëll Yil'Sleil

Flamme
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MessageSujet: Re: Et ces flammes qui dansent sur les bûches sont les souvenirs brûlants des feuilles que le vent a emporté [Terminé]   Et ces flammes qui dansent sur les bûches sont les souvenirs brûlants des feuilles que le vent a emporté [Terminé] Icon_minitimeDim 13 Avr 2014 - 17:39

Il avait hoché la tête et elle avait compris qu'il avait saisi ce qu'elle voulait.
Elle avait souri comme devant une fée. Elle aimait quand l'étincelle s'allumait dans les regards et que les idées coulaient comme de l'eau de source entre les esprits. Comme un arc-en-ciel qui joindrait les pensées. Et les gens. Tous les gens étaient liés.

Il sortit un ruban et elle lui tendit la tête. Il fit le tour, une encore et puis se retourna sur son établi.
Elle, sagement assise sur son tabouret, tentait de regarder par dessus son épaule. Chose peu évidente vu la masse de muscles qui recouvraient son corps. Sous ses yeux ébahis, l'homme s'activait en tous sens, magicien des enclumes, il gérait à la fois le feu avec son soufflet énorme et le métal avec une multitude d'outils plus biscornus les uns que les autres.
Il tira une poignée et une vague de chaleur sèche envahit la pièce, soulevant tout ce qui se trouvait sur son passage. Un peu rouge, Gwëll rajusta ses cheveux qui avaient tenté de fuir en tous sens.

Silind se retourna, un peu gêné de l'avoir négligée, lui expliquant qu'il en aurait pour assez longtemps et qu'elle pourrait partir si elle le souhaitait. Alors qu'il s'en retournait à son four, elle hésita.
Certes, une journée, c'était long, mais en même temps, elle avait plus que tout envie de voir comment il faisait, pour faire d'un bête parallélépipède une couronne de feuilles d'automne.

Elle décala discrètement son tabouret pour se trouver un angle plus ouvert.
Et puis elle remonta ses pieds sur le barreau du siège et posa ses coudes sur ses genoux, son menton dans ses mains.
Devant ses yeux, c'était un feu d'artifices de lumières, il y avait le métal qui avait fondu comme du chocolat qui laissait échapper de petites bulles venant éclater en surface et puis, surtout, le marteau qui venait arracher des étincelles plus brillantes que des paillettes à un anneau de métal qui tournait entre les gants experts du forgeron.
Un spectacle de chaque instant, en sons et lumières où chaque coup de marteau résonnait à ses oreilles comme une note de musique délicate.

Devant ses yeux, elle imagina un grand bal où le marteau et le métal dansaient une valse romantique, se cherchant sa réellement se trouver. Il y avait toujours cet enchaînement de fuites et de chocs. Une étreinte furtive et ils repartaient dans des directions opposées.
Et puis elle songea brutalement à la surprise, alors qu'il plongeait son œuvre dans un bac d'eau glacée. Parmi la vapeur, elle distingua le visage de Juliet qui lui disait que c'était mieux de pas savoir avant de découvrir.
Alors elle descendit doucement de son tabouret, pour ne pas déranger l'homme et sur la pointe des pieds, quitta l'atelier.

***

Elle avait passé son après midi couchée dans l'herbe fraîche, les pieds dans l'eau claire du lac à rêver sa couronne dans les nuages. À coup sûr, ce serait une réussite, elle ne faisait pas confiance à n'importe qui, ce forgeron là était avant tout un artiste.
Mais elle ne pouvait cesser de s'interroger. Quelles couleurs ? Quelles formes ? Parlaient ils des mêmes feuilles ? On ne plaisantait pas sur la couronne d'un prince. Surtout de son Prince.
Et puis, dans les cieux, elle voyait brièvement apparaître, entre les nuages, la lueur d'un or pur, la rondeur d'un anneau, la perfection du végétal.

Elle se baigna un peu, avait imaginé qu'elle était de métal en fusion et que l'eau claire forgeait son corps en une statue brillante. Elle se laissait modeler, flottant tranquillement à la surface, dorée par le soleil. Ses cheveux épanouis dans l'eau formaient une couronne immense autour de son visage, une aura angélique, presque.

***

La soirée avait commencé à s'annoncer et le soleil avait décliné doucement jusqu'à atteindre des teintes fabuleuses.
Gwëll avait émergé du sommeil léger dans lequel sa journée l'avait plongée et puis de l'eau. Elle s'était séchée avec sa chemise et avait enfilé son pull de mi-saison.
Puis elle était allée à pas lents, calculés jusqu'à la forge. Et si il n'avait pas fini ?
Elle posa la main sur la poignée. Elle n'osa pas. Elle ne voulait pas le presser par sa présence, elle savait que l'art était une question de temps. La poignée céda et son bras fut emporté avec.

Le colosse ouvrit de grands yeux en voyant une étudiante ainsi détrempée accrochée à sa porte. Elle délaça ses doigts et repris son bras timidement en souriant. Il lui rendit son sourire et l'invita jovialement en rentrer.
Elle le laissa passer devant pour qu'il la guide, l'impatience se faisait ressentir et elle tremblait d'envie de voir le résultat, mais elle voulait rester calme et ne rien laisser paraître.

Et elle était là, sur la table, sous un sac de jute. Son cœur faisait des bonds terribles dans sa poitrine. Elle se sentait prête à exploser. Le voile se leva et la couronne brillait de mille feux.
Elle sentit son cœur éclater. Ou peut être était-ce juste un feu d'artifice dans ses yeux. Ou peut être même les deux.


...Elle est magnifique.

Elle caressa du bout du doigt le relief des feuilles.


[ça sent la fin... Je sais pas ce que tu en penses ? Naif]

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Et ces flammes qui dansent sur les bûches sont les souvenirs brûlants des feuilles que le vent a emporté [Terminé]
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