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 Je sais que tu sais que je sais. Maintenant, dis moi. [Terminé]

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Cérys
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Bois
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MessageSujet: Je sais que tu sais que je sais. Maintenant, dis moi. [Terminé]   Je sais que tu sais que je sais. Maintenant, dis moi. [Terminé] Icon_minitimeSam 23 Mar 2013 - 18:27

Il fallait qu'elle la choppe entre quatre yeux.
Elles avaient à parler.
Depuis ce soir là, Cérys n'avait pas réussi à en savoir plus et ça l'agaçait fortement. À vrai dire, elle n'avait pas vraiment apprécié que Lohan qui n'était pas une combattante pure et dure la repousse comme ça, comme si elle était une gamine sans importance. Cérys ne supportait pas qu'on se moque d'elle. Et encore moins si c'était quelqu'un qu'elle considérait comme moins fort. Bref, elle ne voulait parler qu'à Astragal et à elle seule. Et la Teylus n'était pas en position de pouvoir refuser, il était des choses qu'il valait mieux garder secrètes.

Cérys eut un regard mesquin et accéléra le pas et la silhouette devant en fit de même.
Elle sentait l'angoisse monter et elle savait pourquoi. Ça faisait une semaine qu'Astragal l'évitait, qu'elle allait se coucher bien plus tard, quand tout le monde était endormi, qu'elle se levait avant les autres, qu'elle ne mangeait pas au même horaire. Elle semblait craindre la discussion qui menaçait de tomber d'une seconde à l'autre.
La lumière baissait peu à peu alors qu'elles descendaient les escaliers. Elles semblaient s'enfoncer des les ténèbres.

L'ombre au devant prit à droite et Cérys suivit. C'était une impasse. Les souterrains de l'académie étaient une série d'impasses.
L'ombre se figea. Bloquée par un mur de pierres brutes.


Je crois qu'on a à parler.

L'ombre fit un quart de tour, sa respiration était rapide, elle envisageait les issues.

Cherche pas à te défiler encore une fois, on en a besoin, toi et moi, de cette discussion.  

Les épaules encore alertes de l'ombre retombèrent et elle sembla s'effondrer.
Cérys fit un signe vers le banc de pierre à gauche, contre le mur. L'ombre se tourna vers le banc et s'y assit. Elle soupira.


Raconte moi tout, Astragal, tout ou je te balance à Aziel et même Halina criera moins dans ses rêves que toi.

Astragal se tendit et un éclat de lumière passa sur son visage. Ses traits étaient tirés et sa peau pâle. Loin de s'en inquiéter, Cérys y vit un faille. Elle parlerait. Elle ne pourrait y échapper, elle allait se livrer. Debout, les bras croisés, la petite Teylus dominait la situation de sa petite taille.
L'incident l'avait quelque peu fait mûrir. Elle pensait moins aux bêtises immédiates et aux pièges à courte échelle, elle élaborait des plans pour l'avenir. Elle voulait voir à faire chanter les gens, à les piéger sur la durée, elle voulait obtenir plus et avec moins d'efforts. Mais elle gardait tout de même une place privilégiée, tout contre son cœur aux idées pernicieuses et perverses.

Astragal ne parlait toujours pas. Elle semblait perdue dans ses pensées, flottant dans son corset ridicule.
Cérys aurait aimé la secouer. De toutes ses forces, comme un arbre. Mais le déjeuner était encore frais et si elle voulait que les mots sortent d'eux même, elle préférait que les aliments restent encore à leur place.
Son pied tapait par terre, elle n'était pas patiente, pour ce genre de choses, elle ne voulait pas céder. La rousse essayait certainement de l'avoir à l'usure, elle devait espérer la voir s'énerver. Ça n'arriverait pas. Cérys voulait tenir, Cérys tiendrait.


Tu sais que j'ai que ça à faire ? Si tu parles pas, j'attendrai. Je peux attendre très longtemps, alors t'as intérêt à te bouger.

Sa voix était contrôlée, froide. Elle ne voulait pas donner l'impression de s'impatienter. À travers l'obscurité, elle foudroya l'autre du regard. Elle ne voulait pas y passer la nuit, tout de même.


Astragal Clegane
Astragal Clegane

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MessageSujet: Re: Je sais que tu sais que je sais. Maintenant, dis moi. [Terminé]   Je sais que tu sais que je sais. Maintenant, dis moi. [Terminé] Icon_minitimeJeu 28 Mar 2013 - 15:27

Le pire, c’est que Cérys en soi, elle ne lui faisait pas peur.
Elle l’avait protégé, elle avait gardé le silence, juste avec une promesse. Et Cérys, elle était petite, elle avait pas grand monde. C’était terrible, mais pour ça, Lohan avait raison : personne la croirait jamais.
Enfin, c’était important que ça continue, mais ça, Astra n’avait pas le cerveau suffisamment retors pour y penser. C’est juste que les mots- revenir à ce soir, c’était trop. Et difficile. Et pas envie, quoi. On devait pas déranger les morts, c’était connu, et entendu entre tous, mais merde, personne se souciait du fait que les vivants, ben, ils avaient peut-être autant envie et besoin de paix.

Halina l’avait lâché, partie en ville, sous des préceptes toujours un peu obscurs- avec cette fille, tout était à la fois trop limpide et trop sombre, et c’était perturbant, cette faculté qu’elle avait de tout cacher l’air de rien. C’était soi-disant pour poursuivre sa formation sacro-sainte de guerrière. Ben, ouais, ok, mais non, Astragal ne prendrait pas le risque de voir son petit secret personnel découvert, sous prétexte que Grand Siffleur faisait une grève de l’entrainement, ou que Fiel Le Rouge le séquestrait dans un donjon.
Grand Siffleur, c’était un pur warrior, à l’évidence. Il avait besoin de personne pour s’en tirer. Et donc, Halina et d’autres étaient partis, et le rouquin était resté, buté, dans les murs, le confort des murs. Aziel était menaçant, mais toujours dépourvu d’actes. Les itinérants, c’était pas sûr.
Pis, quand on part, on revient rarement, et sa maison de Teylus lui aurait trop manqué. Ca, et la cuisine de Vieille Siffleuse – même si plus personne n’avait droit aux gâteaux.
Bref.

Halina l’avait lâché, et donc, Cérys revenait dans le paysage, en cercles concentriques de plus en plus rapprochés, et vaguement menaçants, et ça empêchait Astra d’être aussi profondément insouciante qu’elle l’aurait voulu. C’était un luxe qui lui était refusé depuis toujours, l’insouciance, pas faute pourtant d’avoir tenté de la retrouver – même l’entretien profond et total de son inculture et de ses superstitions n’y faisait rien.
Elle se rapprochait.

Elle avait raison, d’ailleurs, une promesse avait été faite. Mais ici, en plein jour ? Alors qu’elles avaient la nuit, au dortoir ? Oui, mais au dortoir, Lohan pouvait veiller, se répéta Astragal. Et Lohan ne devait pas intervenir : Cérys était depuis longtemps gérée par Astragal à Teylus.
Et puis, il existait une forme de désir pour cette conversation qui n’avait pas eu lieu : l’envie de se faire absoudre, l’envie d’enterrer ça une bonne fois, de partager le poids des yeux rouges de Aequor, de l’interruption des cours de combat, de tout ça.
Mais c’était pas sûr que Cérys puisse lui donner le pardon qu’elle désirait. Par contre, Cérys pouvait peut-être comprendre.
Après tout, c’était pas très joli. C’était peut-être ce qui gênait le plus Astragal, dans cette histoire, le fait qu’elle avait souhaité faire quelque chose de vraiment moche, que c’était juste une erreur de victime, qui l’avait fait pleurer, et de se rendre compte que bah… même si ça avait été la bonne victime, ça aurait été la bouse.
Astra n’était pas le genre de personne à réfléchir à trier ses informations- ou plutôt, si, elle l’était, même si c’était aussi spontané qu’inconscient et maladroit.
Astragal était le plus grand menteur du monde, sûrement, et c’était horrible, parce que personne n’aimait les menteurs, que Cérys se rapprochait, et que le couloir s’était arrêté brutalement sur rien, et qu’il faisait noir.

Les épaules trop grandes d’Astragal s’affaissèrent. Oui, peut-être bien que Cérys en avait besoin. Mais lui ? Lui pas une seconde. Lui, il mentait tellement que ça marchait, que les gens le croyaient, et l’aimaient, croyaient l’aimer. Et qu’elle pouvait pas leur dire la vérité, à personne.
Aziel, ouais, il le ferait peut-être exécuter, le corps, mais Cérys pouvait pas se rendre compte de ce que ça voulait dire, pour Astragal, « se faire prendre ». Cérys, elle croyait que c’était souffrir, qui faisait le plus peur ; mais ça fait pas mal, quand on coupe les cheveux, à la lame, ou à coups de méchants chevaux. Ca fait moins mal que de porter un corset, que de tomber dans l’escalier.
Ca faisait mal dedans ; et sous son corset, Astra, elle était plus fragile que tout le monde.
Il releva la tête, croisa son regard, tout à coup, se demandant ce qui pourrait se passer dans la tête de quelqu’un comme la petite peste, si, effectivement, elle savait tout.

Sûrement rien de beau. Personne ne pouvait trouver ça beau. Et c’était trop tard, pour être sincère. Astra était aussi sincère que possible ; mais le fait d’être une fille était à ce prix-là. Personne ne pouvait savoir ; personne ne pouvait voir. Personne ne pouvait comprendre, ou accepter, parce que ben, Astragal était une erreur. Une erreur de la Dame, du Dragon, de ses parents, une faute, un problème, un truc immonde. Et en plus, elle avait pris une vie, risqué tout, pour… juste une étrangère.
Astra était aimée. Astra était protégée. Restait le Gal. L’irréductible dureté du corps qui se métamorphosait de moins en moins subtilement en celui d’un jeune homme- le traitre, la cause de tout. C’était marrant, parce que par moment, elle l’oubliait vraiment presque. Et puis, c’est juste qu’il était là. Il tenait à elle, il s’était imposé à elle depuis l’origine. Mais il ne s’imposerait pas plus que le strictement nécessaire, se promettait Astra. Cérys ne l’apercevrait même pas.


-J’vois pas quoi dire, lâcha-t-elle, défiante, tout d’un coup, en replaçant une de ses longues mèches de cheveux, à la manière qu’avait parfois Enelÿe, quand elle dépassait quelqu’un pour entrer dans la grande salle.

Elle imitait le sourire coupant des filles qui avaient un amoureux, lorsqu’elles étaient au côté de Loeva, et que leur amoureux regardait Loeva, pas elles. Des armes de filles, pour menacer, pour dire, pour faire comprendre.


-Elle est morte. Et quoi, on est des guerriers, c’est ce qu’on fera toute notre vie, tuer, c’est ce que tu t’es dit, en arrivant ici, c’était le but, non ? On se défend.

Astra pouvait pleurer parce qu’elle avait tué, parce qu’elle risquait son monde parfait de fille appréciée, parce qu’elle risquait qu’Halina la lâche, que Lohan soit blessée à cause d’elle, ou déçue, qu’Einar ne lui parle plus jamais, de rideau, ou de quoique ce soit d’autre.

Hors de l’Académie, y avait que la honte et la peur.
La peur était rentrée, avec Aziel. La honte… tout d’un coup, c’était de trop. C’était plus possible.

Les yeux bleus affrontèrent Cérys, de très haut. Astra ne se voyait pas, mais Cérys avait l’air vaguement perplexe- et un peu fâchée, comme si elle avait l’impression d’être flouée. C’était terrible, mais en plus, c’était sincère, se dit Astragal. Elle n’était pas en train d’esquiver la question.


-Je sais que tu t’en fous, d’Hestia. J’suis même à peu près sûre que tu t’en fous qu’elle soit morte. Que si t’es là, c’est juste parce que tu es d’accord avec ce que je viens de dire, et que j’ai pleuré. Y a pas grand-chose à dire, là-dessus. C’était un accident. Le plus gros qui me soit jamais arrivé.

Kloa. Kloa et son regard inquisiteur, Kloa qui parlait à Einar. Puis le sourire du Général, qui lui disait qu’elle était très jolie, le soir de la coupe des maisons, qu’ils auraient dû gagner. Depuis combien de temps n’avait-il plus osé parler à Ewall, depuis combien de temps ne s’était-il pas fait jolie ? Kloa, encore.

-J’aurais accepté de prendre le risque de tuer. Pas Hestia, parce qu’elle m’avait jamais rien fait. Et parce que je l’ai pas vue avant qu’on tombe. J’ai cru que c’était quelqu’un d’autre.

Kloa.

-Tu te défends quand ils t’attaquent. Moi aussi, voilà. C’est mon secret. La meilleure défense, c'est l'attaque.

[Edition plus que possible!]

Cérys
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MessageSujet: Re: Je sais que tu sais que je sais. Maintenant, dis moi. [Terminé]   Je sais que tu sais que je sais. Maintenant, dis moi. [Terminé] Icon_minitimeLun 1 Avr 2013 - 17:58

Cérys changeait.
Elle le sentait, elle le remarquait. C'était normal. On lui avait prédit. Les corps changent et les mentalités aussi. Mais à quel point ? Elle n'était pas sûre de vouloir changer, mais elle n'était pas non plus sûre de ne pas le vouloir. Elle était perplexe et elle demandait à voir.
En temps normal, Cérys aurait tourné autour du pot. Sifflé, persiflé. Jusqu'à ce que la rousse craque. Et pleure. Elle aimait voir les gens pleurer, elle aimait écraser et, parce qu'elle était petite, elle se sentait puissante et elle trouvait qu'elle dominait le monde. Et elle avait de l'imagination, la petite, pour faire pleurer.

Mais là, flemme. Pas envie, lascivité. Il lui manquait cette étincelle, celle qui mettait le feu aux poudres, qui mettait en lumière ses idées les plus sordides, les plus perverses pour amener à la rupture, aux pleurs. Elle attendait, presque passivement, les traits tendus, le corps bien droit.
Elle soupira. Elle trouvait, à attendre comme ça, nette, raide, une autre satisfaction que celles auxquelles elle était habituée. À regarder Astragal se décomposer de cette manière, à sentir dans l'air cette angoisse, elle s'amusait.

Astragal tournait autour du pot. Elle ne voulait pas parler, certainement, et elle jouait à celle qui ne savait pas, ne comprenait pas. Mais à ce petite jeu, la plus forte, c'était Cérys. Elle croisa les bras et fit craquer sinistrement l'articulation de son cou.
Le bruit résonna longuement dans la pièce silencieuse.


Pour sûr qu'elle est morte, je ne pense pas que l'intendant en aurait fait autant si elle avait juste eu un bleu. Je dis pas qu'il faut pas tuer.

Elle le pensait pas non plus. D'elle même, elle ne se sentait pas prête à le faire, certes, mais le moment venu, rien ne la ferait plus reculer. Non, elle n'était pas contre cela, à vrai dire, elle s'en moquait même.
Pernicieusement, ce n'était pas ce qui l'intéressait.

Ce qui l'intéressait, bien malheureusement était encore hors de portée.
Elle était à deux doigts de craquer. Elle voulait à tout prix savoir, pourvoir de délecter de cette révélation qu'on ne voulait pas lui faire, mais à l'instant même, elle aurait voulu plus que tout secouer Astragal comme elle l'avait fait ce soir là.
Mais ça aurait été capituler, laisser la rousse gagner. Et ça, c'était hors de question.
Elle tapotait du bout de doigts sur son bras.


T'as raison, j'en ai absolument rien à faire d'Hestia. Morte ou vivante même. Ce qui m'intéresse, c'est pourquoi t'as fait ça. C'était pas un vrai accident, tu mens et c'est ça qui m'attire.

Elle fronça les yeux. Elle n'arrivait pas à bien distinguer l'expression d'Astragal, dans la pénombre. Et ça l'ennuyait. Rien de plus signification qu'une réaction.

T'es comme moi, au fond. Quelqu'un de détestable. J'aime pas qu'on marche sur mes plates bandes.

Même sans voir, elle sentait la crispation de la mâchoire de la Teylus, la tension de ces yeux pour rester ouverts, de son regard pour rester droit. Elle sentait la contracture dans ses muscles, dans ses poings, la pression dans sa cage thoracique.
Astragal avait le souffle un peu plus court.
Cérys aimait ce genre d'aveu.


Pourquoi t'as fait ça ? Pour ''qui'' t'as fait ça ?

Oh, des raisons, il pouvait y en avoir des millions. Rancune, haine, rancœur, douleur, fatigue, amour transi, jalousie, cruauté, compte à rendre. Et encore davantage.
Mais laquelle pour la rousse ? En temps normal, elle était bien plate. Ridiculement insignifiante. Pourquoi un tel geste maintenant ?
Cérys décroisa les bras et s'accroupit près du sol.
Elle était aux aguets, prête à bondir sur le moindre mot, à se saisir de la moindre intonation, de la moindre faille, la moindre faiblesse.


Dis moi qui était ce quelqu'un d'autre, Astragal, dis moi le.

Bateau.
Les siens s'échouaient avant même qu'elle les lance. À la longue, le pot devenait rond, poli par les tours.
Et elle osait parler d'attaque alors qu'elle ne se défendait même pas. Mensonge et calomnie. Elle se cachait, elle se terrait. Astragal était lâche, elle n'attaquait pas, elle courbait sous les coups et elle ne les rendait pas. Mais ce soir là... Ce soir là, elle avait été différente. Ce soir là, elle avait été quelqu'un de brillant. Ce soir là, avant qu'elle ne redeviennent une loque de culpabilité, Cérys l'avait admirée.


Tu te défendais pas, tu attaquais. Mais qui ?

Murée. Séquestrée par elle même entre des murs, croulant de honte et de culpabilité. Bloquée. Cérys avait brusquement envie de la gifler. Pour vérifier qu'elle n'était pas aussi molle qu'elle en avait l'air, pour être sûre que c'était bien un être, en face d'elle et pas une part de pudding.
Elle se releva, violemment, leva son bras au dessus de sa tête et jura.


Non mais tu vas me dire ? Tu crois que tu vas pouvoir rester comme ça toute ta vie ? Non, mais réveille toi, Astragal, tu l'as tuée ! Mais tu as pas tué celle que tu voulais, tu t'es trompée, que veux tu réussir !

Elle s'en fichait de crier aussi fort, de toutes manières, il n'y avait personne qui ne passait jamais ici. Et puis, de toutes manières, quel poids avaient ses paroles, sorties du contexte ? Personne ne la prenait au sérieux sorti des quelques sur lesquels elle passait sa colère et qui étaient trop faibles pour prendre peur.

Mais bordel, je peux t'aider ! Dis moi le !

Que veux tu que je fasse, de toutes manières ? Tu es tellement molle que certainement rien de ce que je pourrais te faire subir n'éveillerait rien en toi. Secoue toi, voyons accepte ce que tu as fait.

Assume. Au moins une fois dans ta vie. Tu l'as dit, Astragal, tu l'as dit, t'es venue pour tuer. Bravo, t'as réussi. Maintenant assume. ASSUME !


[Pareillement éditable Naif]

Astragal Clegane
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MessageSujet: Re: Je sais que tu sais que je sais. Maintenant, dis moi. [Terminé]   Je sais que tu sais que je sais. Maintenant, dis moi. [Terminé] Icon_minitimeMer 10 Avr 2013 - 18:07

Ca aurait dû créer un blanc, un genre de pause, parce que zut, c’était super clair, non ? C’était une foutue menace.

Astragal était compressée par son corsage, c’était comme un mur d’enceinte, mais plus joli. Un mur d’enceinte avec des tours de garde, et des renforts, et, se dit-il, de très jolis drapeaux de couleur, pour retomber le long des murs. C’est pas que ça lui donnait l’impression d’être inatteignable, mais mince ! Ca lui avait permis de monter le poteau géant que Grand Siffleur avait planté avec ses dents. Ca lui avait permis de vivre bien droite, tout ce temps, c’était pas rien.
Suffisait de rester comme ça. De ne plus réagir. C’était pas grave, que Cérys s’agite, que sa curiosité la ronge, même si Astragal faillit céder à la facilité. Oui, si elle voulait se débarrasser de Kloa, Cérys pourrait sans doute l’aider. Elle n’attendait qu’un signe pour mordre une personne en particulier, pour diriger sa colère, ça se voyait. Et à deux, oui, elles auraient plus de chances, toujours plus de chance qu’Astra seule.
Mais.

Hors de question que Cérys ait accès aux raisons, et donc à Kloa. Hors de question aussi de préméditer un meurtre, comme ça, non mais elle était folle. C’était… oui, elle pourrait tuer Kloa, comme elle pourrait tuer toute personne qui la menaçait, dans le feu de l’action, parce qu’elle ne réfléchissait pas plus loin. Et y avait déjà un cadavre, derrière elle, alors que les poils ne lui poussaient même pas au menton. Cérys n’avait jamais dû tuer, se dit-elle. Sinon, elle saurait que ce n’est pas que l’acte, que c’est toute la suite qui est atroce, et l’idée de vivre avec.
Réellement, il n’y avait eu aucun plaisir dans la mise à mort, aucun plaisir à éprouver la chair s’affaisser sur elle, même si Hestia l’avait attaquée dans le dos. Juste le plaisir d’être vivant, et libre, après, de continuer à vivre.

Sans regarder Cérys, Astra tenta d’imaginer ce que serait le meurtre de Kloa. Il n’y aurait de soulagement que dans le silence définitif de la jeune femme, pour le reste… non, sûrement rien de positif dans l’acte, juste dans la paix qu’il laissait entendre, et qui était tellement hypothétique. La paix, si personne ne la voyait. Si elle n’était pas prise. Si personne d’autre ne pouvait la faire chanter.

D’ailleurs, techniquement, Kloa n’avait jamais rien dit. Jamais.
Le corps bougea tout seul. Astragal saisit Cérys, , par le col, et la plaqua contre le mur. Toutes les deux devaient, pendant une seconde, arborer le même regard profondément surpris. C’était peut-être les hormones, se dit Astragal, en fronçant les sourcils.


-La ferme. Tu comprends rien, rien. TOI tu es peut-être venue pour tuer, mais pas moi. Moi je suis venue pour survivre, c’est ce que je fais, bordel. Je viens de te dire que je voulais la paix, que je ne veux pas qu’on m’attaque, sinon, je tape en premier. Je tape putain de fort, Cérys, espèce de patate. Alors, arrête, ok, juste, essaye pas.

Elle voulut répondre, petit chat feulant, toutes canines dégainées. Mais Astragal cogna plus fort son corps contre le mur, et se sentit affreusement coupable en entendant le « poc » de la tête de Cérys contre la pierre dure, mais pas tout de suite.

-J’ai dit la ferme ! T’as… aucune idée de ce que tu veux, tu sais même pas ce que tu veux maintenant que t’es là, si c’est un nom, ou ma confiance, ou si c’est du sang… Si c’est du sang, grognasse, fais-toi engager dans les cuisine et passe ta vie à trancher la tête de poulets. Je ne t’en donnerai pas, je ne veux pas, d’accord ? Je veux la paix. La putain de paix, et vivre tranquille, et….

Fallait pas qu’elle pleure. Mais elle lâcha quand même Cérys à moitié, assez pour que de toutes façon l’autre lui achève le mollet à coup de pieds. Elle sentit un coup de poing frapper au niveau du ventre, ça faisait un schblonk un peu étouffé par le métal, et un gémissement de sa part.

-C’est pas si mal, la vie, mince, ça se protège. Tu peux comprendre, ça, non ? Alors, oui, j’ai réussi à me protéger, et je vais continuer, j’assume totalement ça, et je le ferai à tous prix, et merde, je te veux pas comme ennemie, Cérys. J’ai pas besoin d’ennemis pour avancer… et peut-être que toi non plus.

Par contre, j'ai peut-être effectivement à arrêter d'être lâche, et à confronter tout le monde, Kloa comprise. Ouais. Peut-être bien que si je veux pas à la tuer un jour, j'vais devoir lui parler.


Cérys
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MessageSujet: Re: Je sais que tu sais que je sais. Maintenant, dis moi. [Terminé]   Je sais que tu sais que je sais. Maintenant, dis moi. [Terminé] Icon_minitimeVen 3 Mai 2013 - 19:30

Il y avait une chose que Cérys n'avait jamais su prendre en compte.
Parce que, si elle avait très vite su grandir et s'élever au rang de la connerie suprême, foncièrement, elle restait une gosse. Physiquement, c'était certain, puisque malgré tous les entraînements qu'elle se donnait -en douce pour pas donner l'impression de se donner les moyens de réussir- elle n'arrivait pas à prendre la moindre masse musculaire. Elle gardait son corps d'enfant avec des bras et des jambes comme des cure dents et la petite tête perchée en haut. Un cure dent à l'air méchant, quand même.
Non, et puis, elle ressemblait pas à une fille, plate comme une limande. Ou alors une fille bizarre.

Donc, en fait, ça en faisait deux, des choses qu'elle ne savait pas prendre en compte.
Parce qu'en plus d'oublier son physique de mioche, quand elle s'adressait aux gros bras ou à ces filles qui voyaient même plus leurs pieds quand elles regardaient en bas tellement leur poitrine était énorme, psychologiquement, elle n'avait pas énormément évolué. En fait, certes elle avait suivi des cours d'algèbre et de langues, mais elle n'avait jamais cherché à apprendre par elle même ou à réellement s'intéresser à ce qu'on lui racontait et, du fait, elle n'avait jamais mûri, de ce coté là.
Par la même, elle se retrouvait avec un esprit d'enfant dans un corps d'enfant. La seule chose qui différait des autres minots, c'était cet attachement pervers qu'elle avait à faire le mal autour d'elles. Et certainement l'assurance qu'elle de donnait.

Du coup, quand elle regardaient Astragal, elle ne voyait qu'une fille bien gentille et maladroite. Parce que de toutes façons, personne n'avait peur d'Astragal et, elle même était téméraire. D'ailleurs, quand elle regardait Astragal et ses gestes maladroits, elle voyait un peu une cloche, un boulet.
Parce qu'il lui semblait, quand elle se regardait, elle, dans le miroir et qu'elle voyait pas Astragal, parce qu'Astragal n'était pas dans le miroir avec elle, qu'elle valait mieux. Elle se trouvait plus sûre, plus forte. Certes elle n'avait pas ces formes que le corset de la rousse dévoilait, elle avait pas cette carrure et cette taille, mais comme elle pouvait pas comparer parce qu'elle était seule, dans son champ de vision, elle se paraissait pas très loin, et elle se trouvait des qualités supplémentaires pour compenser.

Et là, quand elle regardait Astragal, il lui manquait cette profondeur psychologique, dans le portrait qu'elle en dressait. Parce que l'Astragal qu'elle voyait, elle était blanche, tout court et elle pouvait même pas songer à la faire passer au gris. Parce que les nuances n'existaient pas. Il y avait Einar qui était blanc et Aziel qui était noir. Les Aequor, blancs et les profs, noirs.
D'ailleurs, c'était pour ça que dans ce que disait Astragal, elle décelait ni haine ni mépris ni violence contenue. Parce qu'Astragal, c'était un discours mal construit et une défense malhabile.

Mais quelque chose clochait qui contrariait Cérys.
C'était certainement dans cette manière qu'avait l'autre de lui signifier qu'elle ne vaincrait pas, que cette victoire là ne serait pas à elle. D'ailleurs, ce devait bien être seulement une impression, puisqu'Astragal ne savait pas dire non. Mais elle commençait à se demander si ce n'était pas de la résistance, ce à quoi elle faisait face. Parce qu'en bon tyran infantile, on ne lui avait jamais rien refusé. Jamais.
Cérys commençait à s'énerver, vraiment. C'était un type de frustration qu'elle n'avait jamais ressentie et, quelle que soit la frustration, de toutes manières, elle ne la supportait pas.

Brusquement, elle se sentit soulevée de terre et l'incompréhension prit le dessus sur l'énervement. Et puis un peu la peur, peut être. Mais, pour rien au monde elle ne l'aurait avoué.
Elle serra ses doigts autour des poignets d'Astragal et c'était un peu comme des serpents qui s'agrippaient à leur proie. Elle tendit ses muscles et ce fut elle qui eut le dessus. Parce qu'elle n'était plus soulevée par ces mains géantes et sèches, c'était un peu plus comme si c'était elle, d'elle même qui se portait, comme si elle l'avait voulu et plus qu'elle subissait. Et c'était vraiment super important.
La rousse cria un coup et c'était peut être trop près de ses oreilles ou alors juste trop fort car Cérys eut brusquement des larmes dans les yeux. De rage, il s'entend, elle ne pleurait jamais. Elle n'était pas faible comme Einar ou stupide comme Loeva. Oui, de rage, parce qu'elle avait pas vraiment entendu, mais elle avait compris. Et c'était un peu comme une menace.
Et elle aimait pas les menaces, Cérys.


T'es pas capable de te défendre, Astragal, tu fuis, c'est tout, c'est ce que t'as fait, cette nuit là, non ? T'as fui. De toutes façons, tu sais pas te battre. Taper, peut être, mais dans un oreiller en plumes de coureur. De toutes façons, tout le monde le dit... Aïe !

Les mains qui la soulevaient plus mais qui la tenaient toujours l'avaient secouée et près du mur, elle avait eu l'impression que sa tête avait explosé tellement ça avait fait de boucan, à l'intérieur.
Elle avait serré les dents et, si son premier réflexe avait été de songer à porter ses mains à l'endroit où ça avait cogné, elle avait lutté pour ne pas s'y laisser prendre. Parce que ça aurait été lui reconnaître une suprématie qu'elle n'avait pas. Faire mal, c'était avoir le dessus sur celui qui avait mal. Alors elle avait pas mal.
Plutôt de la rage froide, maintenant. Elle n'avait jamais vraiment détesté Astragal dans le sens où elle n'empiétait pas sur son terrain, elle ne jouait pas sur le même tableau. Elle serra encore plus les doigts et elle enfonça ses ongles dans la chair tendre du poignet alors qu'Astragal jurait comme un poissonnier.

Cérys l'écoutait pas. Elle voulait pas l'écouter, parce qu'en un sens, ce qu'Astragal lui disait là, c'était qu'elle avait perdu. Et plus que de savoir qu'elle avait perdu, se l'entendre dire, c'était presque insurmontable.
Astragal la lâcha et quand elle tomba sur ses pieds, elle défoula toute sa violence sur ce qui était en face d'elle. Les mollets d'Astragal, les genoux d'Astragal, les doigts de pied d'Astragal et puis son ventre, parce qu'il était juste au niveau de ses poings fermés.

Et Astragal voulait pas d'ennemis, mais Cérys avait pas voulu être son ennemi. Enfin, pas vraiment. À la base, c'était juste de la curiosité mal placée. Malsaine, certes, mais pas de volonté de méchanceté. Cérys était juste une sorte de sale profiteuse. Parce que c'était comme si elle glissait sur une vague, elle récupérait le peu qu'il restait sur ces pauvres gens qui souffraient déjà et parce qu'ils souffraient, ils le lui léguaient sans s'en rendre compte.
Et parce qu'elle était petite et que ses bras tapaient pas fort, ils oubliaient de trop se méfier. Même ceux qui la connaissaient, parce que certainement qu'ils croyaient qu'en leurs moments de souffrance, elle les laisserait par compassion. Mais elle n'était pas compatissante. Même pas de pitié.


Mais bordel, Astragal, j'veux pas être ton ennemie ! T'es comme les autres, en fait, tu vois pas plus loin que le bout de ton nez, c'est ça ? Je suis pas celle que tu crois...

Je suis pire.
Elle voulait l'amener à culpabiliser. Même en mentant, elle ne mettait aucune limite à ses moyens, elle savait ce qu'elle voulait et peu importe comment elle l'obtenait.


Je voudrais être ton alliée, tu vois... ? En quelque sorte. Parce que je peux t'aider. J'ai le bras long, tu sais, même si on le voit pas, au début.

En quelque sorte, bien entendu, parce que ce qui l'intéressait, c'était cet allié sur lequel elle pourrait se reposer complètement, quelqu'un sur qui elle puisse remettre la faute. Bien sûr, Astragal semblait idéale pour ce rôle, parce qu'elle avait fait quelque chose de terrible, d'une part, et aussi parce qu'elle avait l'air tellement niaise que si la faute lui retombait dessus, personne n'aurait de mal à croire qu'elle s'était fait pincer.
Toutefois, dans tout ce qu'elle disait, il y avait quelque chose qui la dérangeait plus que tout. Et c'était pas l'absurdité de ce qu'elle racontait, bien sûr. Non, c'était plutôt la manière dont elle devait réussir à tourner ça pour réussir à ce qu'on la croie.
Parce qu'elle ne voulait absolument pas être l'alliée d'Astragal. Certainement pas.


Astragal Clegane
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MessageSujet: Re: Je sais que tu sais que je sais. Maintenant, dis moi. [Terminé]   Je sais que tu sais que je sais. Maintenant, dis moi. [Terminé] Icon_minitimeDim 5 Mai 2013 - 19:23

C’était bizarre, tout ça, de parler de tout ça, de s’entendre dire qu’elle était comme les autres, que ça la blesse et que ça lui fasse plaisir en même temps. Mais quel soulagement c’était, de tout laisser sortir. Elle n’était pas faite pour les secrets, et les complots, Astragal. Son seul secret la dévorait, et elle aurait aimé qu’il n’ait pas besoin d’exister, et être avec les autres intacte et entière. Quelqu’un de bien. C’était difficile de penser à autre chose que ce fait un peu idiot : ce qu’elle avait de plus vrai et de meilleur en elle-même, cette fille qui ne demandait qu’à vivre, elle devait lui sacrifier toute sa morale, tous ses moyens.

Cérys, elle avait les jambes qui tembourinaient le vide, quand elles ne touchaient plus le sol. Ca aurait dû être une petite sœur, et elle, elle la cognait dans les murs. Alors que, franchement, Cérys avait été cool, elle avait rien dit à Aziel. Elle aurait pu, tout le monde l’aurait cru, ou fait, songea Astra, avec un frisson. Certes, c’était un petit animal mordeur, et toujours en train de montrer les dents, mais…

Astra, en la lâhant, supposa que c’était parce qu’elle avait toujours dû le faire. Personne venait voir Cérys, dans son souvenir ; peut-être que du coup, la gamine elle avait personne tout court. Ou qu’elle avait fui. La Teylus se rappela que tout le monde n’avait pas de famille aimante, et de jolis souvenirs d’enfance. Pour quelqu’un d’aussi petit, quand elle frappait, elle frappait pour faire mal. Sûrement qu’elle avait dû le faire pour survivre. De toutes façons, la rouquine ne réfléchissait jamais assez avant de parler – et l’air de rien, elle jugeait vite, trop vite, sans doute.
Alors, elle estima que chaque coup était mérité, et ne méritait pas de réponse. Surtout quand Cérys ajouta qu’elle n’avait jamais voulu être son ennemie.

Bien sûr. Qui voudrait d’ennemis ? C’était juste que Cérys ne savait pas se faire d’amis, sûrement parce qu’elle n’en avait jamais eu. Peut-être, si Astragal parvenait à l’apprivoiser, et quand elle aurait le temps de le faire, que Cérys lui donnerait les raisons de ses mots pointus, et de ses petits poings toujours serrés. Mais pas tout de suite, tout de suite, la grande rousse l’avait agressé. Bien sûr que c’était vrai, et qu’elle ne voyait pas beaucoup plus loin que son nez un peu tordu. C’étai un truc que les Teylus faisaient très bien : ne rien voir, ne pas réagir autrement que comme l’interlocuteur le voulait.
C’était un belle force.
Elle eut envie de serrer la petite fille très fort contre elle, comme elle avait eu envie de serrer Lohan, depuis sa générosité face à son crime. Juste parce que l’impulsion principale d’Astra, c’était de rapprocher d’elle quiconque le voudrait bien. De créer des liens et de les garder, et tout ça.

Mais bon. Non. Déjà, Cérys lui bouffrait la nuque, mais en plus… non, valait mieux pas. Elle se contenta de déglutir, et de retenir un sourire tout mignon tout doux, parce que Cérys venait d’avouer vouloir être son alliée.
C’était pas encore avouer qu’elle voulait être son amie. Mais au moins, elle voulait partager ses angoisses, et sa situation difficile ne lui faisait pas peur. C’était presque pareil, non ? Mais Cérys continua de parler, et ça, ça fit froncer les sourcils d’Astra. Qu’est-ce que c’était, cette histoire de bras maintenant ?!


-Ah ?

Elle lui posa les mains sur les épaules, après un temps qui semblait un temps de longue réflexion, la fit tourner d’un quart de tour dans un sens puis dans l’autre, avant de secouer la tête, perplexe.

-Mais non, Cocotte, il est normal, ton bras, je t’assure. Fin, il m’a l’air d’être vraiment très bien. Il est pas tout petit, hein, mais il est pas grand non plus… mais peut-être que ça viendra, rajouta-t-elle précipitamment, en voyant l’air outré de l’enfant. Quand tu auras eu ta poussée de croissance.

C’était bizarre, comme idée, de croire qu’avoir le bras plus long qu’un autre ça permettait de mieux l’aider.

-Mais c’est gentil. Tu dois pas t’inquiéter, de toutes façons, il n’y a rien à faire, là, tout va bien, que tu aies des grands ou des petits bras. J’m’excuse de t’avoir cogné contre le mur, c’était pas… c’était pas bien. Voilà.

Elle haussa les épaules, encore, comme si elle pardonnait avant même que Cérys ne s’excuse tous les coups qui lui donneraient des bleus.

-Non, maintenant, la seule chose que je veux, c’est ne plus du tout entendre parler de… de ça pendant un moment. Plein de choses vont changer, on va avoir du temps, et moins d’entrainements, apparemment. Si tu veux… si tu veux, on ira voir si on peut aider aux cuisines ? Y a la mère de Grand Siffleur dedans, j'suis sûre que tu l'aimeras bien.

Elle avait pas l’air de se remettre, mais de quoi, Astra n’en savait rien.

-Ca m’est égal, tu sais, si tu as besoin d’égorger des poulets, je veux même bien le faire avec toi, si tu en éprouves l’envie.

C’est ce que font les amies. Les autres, ils concluent un bizarre pacte de sang.


Cérys
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MessageSujet: Re: Je sais que tu sais que je sais. Maintenant, dis moi. [Terminé]   Je sais que tu sais que je sais. Maintenant, dis moi. [Terminé] Icon_minitimeJeu 30 Mai 2013 - 17:06

Une seconde, elle avait pu croire qu'elle avait le dessus. Qu'elle tenait Astragal et qu'il restait plus qu'à asséner le coup de grâce. Mais cette fille n'était pas possible. En même temps elle était menacée et en même temps elle parvenait à passer à coté. À croire qu'elle était vraiment trop bête pour comprendre les sous entendus. Ou trop optimiste pour les craindre.
Ce devait bien être ça, en réalité. Astragal était une imbécile optimiste.

Cérys craquait, intérieurement. Cette fille était pas nette et ce qui avait du lui permettre de tenir jusque là, c'était ça, cet espèce de secret de longévité décourageant. Parce que ce sourire plein de fossettes qui brillait comme en plein jour avait cet effet là, sur Cérys. Découragement maximal. Parce que bon, taper sur Astra, okay, mais taper sur une espèce de nouveau né à l'air béat, c'était impossible. Cérys n'était certes pas douée d'un grand cœur, mais elle n'était pas cruelle.
Pour l'heure, elle n'avait qu'une seule envie, c'était de filer le plus vite possible et d'aller se défouler sur quelque chose. Un puntching ball, un arbre, une pierre, un imbécile. Peu importe, mais pas Astragal.

En fait, ce qui était le plus dérangeant, c'était que quand elle frappait, il n'y avait absolument aucune réponse. Comme si il y avait accord et que l'autre acceptait et elle voulait jamais faire des choses qu'on accepte. Ce que Cérys aimait, c'était faire ce qu'on ne voulait pas, contourner les interdits, jouer avec les règles et les nerfs. Ce que Cérys aimait par dessus tout, c'était gagner, peu importaient les moyens.

Sur la figure d'Astragal, il y avait une espèce de chose mielleuse un peu comme un sourire et en même temps une grimace et ça brillait dans les yeux comme si il y avait de l'émotion. Cérys soupira intérieurement. Fallait pas non plus qu'elle croit qu'elle l'appréciait, parce que c'était rudement loin de la vérité.
Si elle avait du définir l'alliée idéale dont Astragal pourrait jouer le rôle à ses cotés, elle aurait certainement dit que cet alliée aurait eu un air coupable et une stature molle. Fallait savoir encaisser les chocs. Ce qu'elle recherchait, c'était plutôt quelqu'un qui aurait eu les épaules pour supporter tous ses débordements, une sorte de bouc émissaire qu'elle pourrait accuser de tous ses torts et rendre coupable de ses échecs.

Soudainement, il lui sembla que son corps explosait.
C'était pas qu'on la brutalisait, mais peut être que c'était pire. Sur ses épaules, il y avait les mains de la rousse et en aucun cas le geste n'était offensif. Affectif, peut être, mais elle ne connaissait pas et elle le refusait du plus profond de son être.
Elle frissonna et elle essaya de se résorber sous la prise. Mais c'était ferme, il n'y avait pas de quoi discuter. À vrai dire, Astragal n'avait certainement pas pensé qu'elle essayerait de s'enfuir, elle semblait réfléchir.

Puis elle parla et Cérys comprit à quel point elle correspondait parfaitement au rôle d'allié selon elle. Cette fille avait un don pour être un boulet. Et en plus elle trouvait qu'elle avait les bras courts. Et ça, ça sonnait comme une insulte. Cérys grogna un peu. Même si elle était plus dans le jeu et qu'elle avait désespéré de le gagner, elle supportait pas l'affront que ça pouvait représenter.
À vrai dire, elle supportait rarement les affronts.
Et puis débordement de rose et de cœurs de d'arcs en ciel. À croire que le monde était beau, vu par les yeux d'Astragal. Elle s'excusait de l'avoir cognée ? Grand bien lui fasse, de toutes manières, Cérys n'aimait pas les excuses et encore moins la pitié. Elle avait eu mal, certes, mais c'était un signe de reconnaissance de son corps, une manière de montrer qu'il était toujours là.

Pis pof, couteau dans la plaie, elle revenait dessus, comme si elle était maître du chantage. Et que c'était à elle de décider de ce dont on parlait. Certes Cérys avait bien prévu de ne plus en parler, parce qu'elle avait bien compris que ça ne marchait plus et qu'elle n'avait pas envie d'essuyer un échec de plus. Mais là, ne plus en parler, c'était accepter ce qu'on lui proposait.
Elle grimaça une sorte de oui bien sûr et elle regarda par ailleurs. Dans son dos, ses doigts n'étaient même pas croisés parce que, de toutes manières, elle n'accordait aucun crédit à ce qu'elle avançait. La Teylus parla de poulets et elle soupira alors que ses yeux montaient au ciel. L'autre devait vraiment être stupide pour ne pas avoir compris qu'elle en avait rien à faire, des poulets.


J'aime pas les poulets, ça pue.

T'approche pas trop, je mords. Maintenant, elle était saoulée de toute cette douceur à son égard, elle avait envie de fuir, de marquer la distance, comme un chat vis à vis de l'eau froide.
Comme Astragal l'avait lâchée, elle épousseta ses épaules.

Il y eut un silence où Cérys ne disait plus rien parce qu'elle ne voulait pas casser ce qu'elle avait réussi à construire et Astragal semblait juste penser.


Je pars.

Ça n'attendait pas de justification, ni rien de plus.
Elle tourna les talons et quitta les sous sols sans un regard vers la rousse. Peut être qu'elle la suivait, peut être pas. Elle voulait pas le savoir, elle s'en fichait, elle avait besoin de se défouler.


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Je sais que tu sais que je sais. Maintenant, dis moi. [Terminé]
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