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 /!\ +18 | Remember To Smile [Terminé]

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Elio Tharön
Elio Tharön

Mercenaire du Chaos et Maître de la boutique du Talion
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MessageSujet: Re: /!\ +18 | Remember To Smile [Terminé]   /!\ +18 | Remember To Smile [Terminé] - Page 2 Icon_minitimeLun 3 Fév 2014 - 23:14

Elio ne fut pas relevé par Ichel. Ichel fut poussée sur Elio. Le plus simplement du monde. Décidément les canassons leur en faisaient voir des vertes et des pas mûres aujourd’hui. La marchombre réussit à amortir sa chute comme elle put. De fait elle ne s’écrasa pas sur le corps malmené du jeune homme. Non, elle s’échoua avec une certaine douceur, si bien que leurs lèvres se frôlèrent. Pour la deuxième fois de la journée. Et pour la deuxième fois Elio eut du mal à cacher sa gêne. Son visage s’empourpra à la seconde même où elle l’embrassa, et il se fit violence pour ne pas le montrer. Heureusement pour lui, il perçut qu’elle détournait la tête de son côté, peut-être même pour la même raison, et ne dut sûrement donc pas voir son embarras. Il n’attendait qu’une chose : qu’elle se relève, afin de mettre fin à cette situation trop inhabituelle. Mais ce n’était pas du goût de Brume qui empêcha sa maitresse de se relever et l’obligea même à glisser de nouveau en direction de la bouche d’Elio. Encore. Coup de grâce. Cette fois-ci ils se trouvèrent un peu plus longtemps, et les poils incolores du mercenaire se hérissèrent en chœur. Son instinct le poussa à se redresser pour retrouver, une bonne fois pour toutes, ce contact qui n’était au final pas si désagréable que cela, loin de là. Mais le cheval cessa son jeu et Ichel put se relever, rouge de honte, ou de plaisir ?

Il ne sut pas trop bien ce qui se passa par la suite. Son esprit était encore en ébullition, et il ne savait absolument pas comment réagir. Il fixait donc le sol, perdu, tentant de mettre des mots sur ses émotions.  N’écoutant plus que ses pensées, comme dans une bulle, il se concentra. Il commença par chercher des éléments de comparaison, et ce n’était pas des plus simples. La toute première personne qu’il avait embrassée était Elera. Par amour. Mais il était bien plus jeune, inexpérimenté et ces baisers avaient le goût de nouveauté et d’attention presque maternelle. Charlize n’était qu’un jeu de rôle, et il n’y avait eut d’autres sentiments que ceux de la pitié. Kylian. D’une Kylian était un homme. Pouvait-il réellement mettre en confrontation deux sexes ? De deux…Tout chez lui inspirait la sensualité, le sex-appeal et la bestialité. Un combat perpétuel d’étalons dégageant des phéromones. De là était né un amour mis à rude épreuve. Du je t’aime moi non plus. Les montagnes russes du cœur. Et enfin, Ichel. Trois fois en une journée. Dont une par pure provocation. Il ne sentait dans ses tripes aucun des ressentis précédemment listés. Si dans le premier temps il avait réagi avec colère, dans le deuxième et troisième temps il se trouvait plus dans une remise en question. Il s’entendait bien avec la jeune femme, et avait trouvé en elle une alliée par leur mode de fonctionnement semblable. Il n’irait pas non plus parler d’amour. Mais n’exclurait pas l’attirance. Sans la confirmer pour autant. Des doutes, des doutes et encore des doutes.

Un bruit sourd l’obligea à quitter son petit monde intérieur. Sa compagne du jour n’était plus en face de lui, mais plus loin, écrasée contre un tas de pierre. Il voulut se relever, eut du mal avec son poigner, mais y parvint en prenant appui sur Requiem, toujours à ses côtés avec l’attitude angélique du parfait petit canasson. C’était bien temps, tiens, qu’il se conduise ainsi. Il ne perdit pas de temps et accourut l’aider, constatant dans une grimace que sa blessure au flan se rouvrait dangereusement. Mais alors qu’elle lui parlait de Brume, lui ne pensait qu’à ses questions intérieures et savait qu’il n’y avait qu’une manière d’être certain, de vérifier. A peine eut-elle finit sa proposition de continuer à pied qu’il se servit de sa main valide pour lui empoigner le visage. Il l’embrassa. Pas un petit effleurement, ou le petit baiser de provocation. Non. Il y mit toute sa vigueur et scella ses lèvres aux siennes le plus longtemps possible. Son ventre se transforma en un essaim de papillons et ses paupières se fermèrent d’elles-mêmes. Il parut se passer une éternité avant qu’ils ne se séparent. Etait-ce qu’elle appréciait ou qu’elle était paralysée de surprise, ça il ne pouvait le savoir. Mais il ne ferait pas l’affront de mentir en prétendant ne pas apprécier. Et ça, c’était déstabilisant.
Lui qui rageait des multiples aventures de Kylian se trouvait à le tromper à l’instant même. Qu’en penser ? Mettre fin à tout malentendu en avouant à Ichel sa relation avec le rouquin ? Après tout, ils n’avaient parlé d’exclusivité. Il l’aurait voulu, lors de son départ. Comme il aurait voulu être certain que son garde n’aille pas voir ailleurs. Mais Kylian était Kylian. Et il avait aimé embrasser Ichel. De là à songer à une relation avec la combattante… Non. Ou peut-être. Non ! Non, c’était à en rire ! Certainement pas ! Pouvait-on nier cela après quatre baisers en un espace temps si court ? Toujours est-il qu’ils se regardaient, là, interdits. Il lui fallait s’expliquer. Ou pas ?


-Tu as raison, continuons à pied.

Il emboita le pas sans rien attendre en retour. Il se sentait fébrile, comme un ado face à sa première fois. Il entendit le son de sabots et se retourna brièvement pour constater que Requiem suivait. Il l’approuva d’un geste de la tête, espérant qu’il en avait finit avec les surprises. Il n’osait, en revanche, toujours pas regarder Ichel, mais se força, ne voulant pas passer pour un gougeât. Elle trainait un peu derrière, mise à mal par son flan. Se sentant d’autant plus coupable, il la rejoignit et la soutint avec son bras valide. A les voir ainsi, Elio avec son bras autour de la taille d’Ichel, on aurait dit un couple.

-La dague que tu essayais. C’est cadeau.

Il sentit le regard inquisiteur de la marchombre et garda la tête la plus droite possible. Elle devait se poser milles questions. Tant mieux, ils étaient deux ainsi.

-Pour m’faire pardonner. De tout ça. Entre ton flan et mon cheval… Je ne t’ai pas épargné.

Il voulut se gratter la nuque par nervosité, mais ayant une main prise leva l’autre par réflexe stupide. Encore. Le poignet lui rappela très vite la situation et il poussa un nouveau juron. Les pupilles noisette vinrent s’incruster dans le bleu des yeux d’Elio et il se sentit de nouveau faible et empoté. Il soupira.

-Je t’en supplie, dis-moi que tu te sens aussi très mal à l’aise, parce que j’ai l’impression d’être…d’être… Enfin, tu vois ? Non ? Non, tu ne peux pas voir. J’suis con.

Il se dégagea de l’étreinte, se détestant d’avoir si peu d’assurance. Quel homme, tu parles ! Elle devait le trouver pleutre, et se moquait même sûrement intérieurement de lui. Et il ne savait pas du tout comment se rattraper. Un pas. Honte. Deux pas. Rage. Trois pas. Je suis Elio Tharön. Quatre pas et il est face à elle, tellement près qu’ils pourraient de nouveau s’embrasser.

-Si t’es pas contente, c’est la même chose. Si t’es contente, c’est quand tu veux. Maintenant que la chose est claire, on avance tu veux bien ? Parce que j’m’en voudrai un peu quand même que tu perdes tout ton sang.

C’était du grand n’importe quoi. Du grand Elio, quoi. Bienvenue dans ma tête !


I love you

Ichel Calwin
Ichel Calwin

La Brute Marchombre
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MessageSujet: Re: /!\ +18 | Remember To Smile [Terminé]   /!\ +18 | Remember To Smile [Terminé] - Page 2 Icon_minitimeDim 16 Mar 2014 - 15:32

Vite. Tout se passa si vite. Tellement qu'elle ne sut distinguer la réalité du rêve. Rêve par ailleurs bien étrange... Elio avait empoigné la tête de la marchombre et l'embrassa. Ce baiser était différent de tous ceux qu'elle avait donnés ou reçus. Il était... vigoureux. Fort. Puissant. Presque infini. Long. Très long. Le Temps avait semblé s'arrêter, muet face à ces deux bouches scellées l'une contre l'autre. Timide d'égrener ses secondes qu'il se donnait la peine de faire résonner. Le Temps ne parlait plus.
Ichel fut surprise de trouver cela agréable. Non. Ce mot était encore trop doux. Doux... Oui, c'était presque cela. Doux, voluptueux, puissant. Tout à la fois. Elle n'aurait su expliquer. Ce baiser était loin d'être désagréable. Surprenant, mais pas désagréable. S'en fut terminé. Leurs lèvres se séparèrent soudainement, contrairement à leurs regards. Plantés l'un dans l'autre.
Tout se brisa, leurs yeux se quittèrent et Elio écarta le silence pour les remettre en route. Ichel commença à marcher alors que son flanc recommençait à saigner à flots. Lui, il la suivait tout comme les deux étalons, quelques mètres derrière eux. Plusieurs minutes s'égrenèrent, l'ancien kaelem la dépassa bien vite à cause de son flanc blessé. Tenant ce dernier d'une main et jurant dans sa tête, elle tentait de garder un rythme potable, mais il la faisait vraiment souffrir. De plus en plus tandis que les minutes défilaient.
Elle voyait bien qu'Elio évitait son regard, mais qu'il l'attendait tout de même. Il la rejoignit soudain pour la soutenir. Elle voulut le remercier pour cette aide, il ne lui en donna pas l'occasion.

Un cadeau ? Cette dague devait coûter un bras, voir même une jambe, et il voulait la lui offrir ? Il se sentait toujours coupable. Oui, sa dague avait déchiré la chaire, mais si elle avait été plus prudente et réfléchie, tout ceci ne se serait pas passé. Et pourquoi sentait-elle son pouls aussi rapide ? Pourquoi le coeur de l'homme battait si fort ? Elle aurait voulu parler, mais elle ne savait pas de quoi. Elle aurait voulu comprendre aussi. Comprendre pourquoi, d'un seul coup, il était aussi distant. Moins drôle. Les baisers ? Peut-être...
Elle lui sourit, taquine.


- Tu sais, j'peux me montrer assez irréfléchie quand je l'veux vraiment.

Elle baissa le regard vers son flanc.

- J'aurai fini par me faire mal d'une manière ou d'une autre. J'y arrive très bien seule en règle générale... Mais merci. Pour la dague. Elle est parfaitement équilibrée. J'en prendrais soin, promis.

Elle lui fit un clin d'oeil, ce qui lui valut un petit haussement de sourcils. Il leva sa main. Serait-il gêné par la situation ? Son geste se stoppa, un juron sortit de ses lèvres. Elle planta son regard noisette dans le sien comme pour lui demander s'il avait un problème. Il soupira avant de parler.
Mal... à l'aise ? Pourquoi se sentirait-elle mal à l'aise ? Ichel devait être une des rares personnes qui se sentait le moins souvent mal à l'aise. Et là, elle ne voyait vraiment pas pourquoi elle aurait dû l'être. A cause de leurs baisers ? Il n'y avait pas de quoi en faire un plat, ce n'était que de simples baisers. Ou peut-être pas... Mais peu importe, elle ne se sentait vraiment pas mal à l'aise.
En revanche, lui... Jamais elle ne l'avait vu ainsi. Le Elio qu'elle croyait connaître n'aurait jamais eu de réactions telles que celles-ci. Quelque chose se passait dans sa tête, quelque chose qui avait de quoi dérouter un troupeau de siffleurs enragés. Son esprit était bien tourmenté pour un guerrier de sa trempe. Son problème devait être important.

Elio se sépara soudain de la marchombre qui grimaça alors qu'une vague de douleur la prenait d'assaut. On aurait dit que quelque chose d'autre prenait la tête du blondinet d'assaut. Ses gestes, ses paroles, plus rien ne possédait d'ordre concret. Une poupée désarticulée, un dessin fou. Il s'était éloigné comme si l'objet de son tourment était elle-même, Ichel. Quoi ? Elle ? Pourquoi serait-ce elle d'ailleurs ? Dans tous les cas ses attitudes le faisaient penser. Soudain, il se rapprocha. Pas à pas. Aucune logique dans ses agissements. Une fois il s'éloigne, l'autre il se rapproche. Incohérent. Il furent plus proche encore que lorsqu'ils s'étaient embrassés. Ils auraient pu recommencer.

... Si t'es contente, c'est quand tu veux...

Ichel aurait pu rire d'un éclat bruyant, elle aurait pu hausser un sourcil de dédain, elle aurait pu tout simplement l'ignorer et continuer sa route. Tout ceci resta loin d'elle et de ses pensées. Elle se contentait de rester là, à quelques centimètres de son ami, le regard planté dans le sien. Noisette intense dans l'infini bleu... Pourquoi avait-elle l'impression d'un déjà vu ? Peut-être parce que cela faisait depuis le début de leur rencontre qu'ils se retrouvaient sans cesse à une distance aussi intime l'un de l'autre.
Un quelque chose remuait en elle, une sorte de sentiment inconnu. Ce sentiment était étrange pourtant, elle ne savait comment l'interpréter. Comment le lire. Et que voulait réellement Elio ? Elle le savait inconsciemment, elle le savait et cela remontait lentement. Ses yeux semblaient freiner ses pensées, comme s'ils tentaient de les réfréner.

Ichel savait de quoi il parlait. Parfaitement bien. Un sourire vint se coller sur son visage. Un sourire léger, presque taquin. Etait-ce seulement cela qui lui faisait soucis ? Jamais au grand jamais elle aurait cru qu'il se laisserait tourmenter par de simples petites choses comme celle-ci.

Combien de surprises me cache-tu encore, Elio Tharön ?

Quelques centimètres. Peut-être cinq tout au plus. Cinq centimètres qui faisaient office de distance entre eux. Cinq centimètres. Cinq. Rien d'insurmontable, presque pitoyable. Aucun défi là-dedans.
Elle se rapprocha encore, lentement, ignorant les appels de son flanc. Elle s'approcha, encore et encore, jusqu'à pouvoir coller sa bouche près de l'oreille du jeune homme. Elle murmura.


- C'est quand tu veux.

Elle sentit le souffle rapide d'Elio dans son cou. Lentement, elle recula, effleurant au passage leurs joues l'une contre l'autre. Un sourcil légèrement haussé, un sourire en coin, elle l'observait. Il n'avait pas bougé d'un pouce, il était toujours à la même place.

- Mais pas maintenant, j'ai pas envie de perdre tout mon sang.

Elle lui fit un clin d'oeil avant de reprendre la route, le laissant derrière. Elle sentait un liquide chaud passer entre ses doigts. Ils devaient se dépêcher... Il la rattrapa bien assez vite. Ils progressèrent vers la Confrérie sans aborder le sujet à présent clos, même si Ichel devait bien avouer trouver toute cette histoire bien cocasse. Il se sentait mal à l'aise, elle non. Elle aurait toujours pensé qu'il ne réagirait pas ainsi devant une telle situation. Elle riait doucement, mais surtout, intérieurement.
Ils marchèrent une dizaine de minutes avant que la Confrérie n'apparaissent devant eux.


- Ah... Enfin.

Elle ne sentait plus son flanc, plus aucune douleur. Etait-ce bon signe ? Une fois arrivés devant l'entrée, ils eurent à faire à un rêveur grand et sans doute expérimenté vu les saluts qu'on lui adressait.

- Je peux vous aider ?

La marchombre ne put retenir son sourcil qui se haussa plus haut encore que le bout de son crâne. Etait-il aveugle ? Avait-il besoin d'une aide pour se rendre compte des vêtements tachés de sang de la femme qui se tenait devant lui ? De son teint blafard ? Fallait-il tout faire à sa place ?
Elle releva sa main de sa blessure pour l’exhiber devant le rêveur. Maculée de sang frais.


- Je pense que vous pouvez m'être d'une aide très précieuse, oui...

La marchombre poussa un râle avant de s'écrouler au sol. Sur les genoux, les mains plantées sur la terre, elle n'arrivait plus à bouger. Une côte venait de se déplacer. Sûrement celle de la semaine dernière. Ses vêtements étaient trempes. Les essorer aurait rempli un petit baquet entier...

- Bon, par contre, si on pouvait faire un peu plus vite, j'apprécierais...

Le rêveur bougea enfin pour venir l'aider ! Tout comme Elio qui fut bien plus rapide.






[ Edition à volonté Naif]

Elio Tharön
Elio Tharön

Mercenaire du Chaos et Maître de la boutique du Talion
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MessageSujet: Re: /!\ +18 | Remember To Smile [Terminé]   /!\ +18 | Remember To Smile [Terminé] - Page 2 Icon_minitimeVen 4 Avr 2014 - 12:06

Elle aurait pu l'embrasser de nouveau si elle le souhaitait, tant ils étaient proches, encore. Assez dingue, cette histoire, quand même. Deux élèves, dont un ancien, qui se retrouvent au détour d'une rue, des banalités d'usage échangées, un bon vieux combat pour l'entrainement, quelques dérapages, et les voilà faisant route commune avec une proximité sensuelle qu'ils n'auraient jamais pu envisager au sein de l'Académie. Pour Elio, c'était comme si son départ lui avait ouvert de nouveaux horizons. De grands horizons, plus grands encore que dans ses rêves. Le Talion était dans ses projets bien avant que ne claquent les portes de l'Académie. Mais Charlize, sa vie trépignante et pleine de saveur, Ichel, et cette sensation de liberté et de réussite...ça, il ne pouvait en espérer autant. Comme si enfin il se délivrait de toute culpabilité patricide, d'un passé aussi noir que son cœur et qu'il pouvait respirer au grand air. Oui, Elio avait réussi sa vie et surtout son avenir professionnel. Qui cracherait sur un tel bonheur ? Sûrement pas moi  Arrow 

-C'est quand tu veux.

Le mercenaire tressaillit. Son chuchotement faisait naitre de nouvelles envies et des troubles inavouables à voix haute. Il déglutit, résistant à l'envie d'empoigner son corps contre le sien. Tortionnaire, elle prit soin de l'effleurer en se reculant, pour le mettre en attente de ce plaisir inaccessible par son état physique. Rire. Elle riait, plaisantait en toutes circonstances, et pour cela il ne pouvait que l'envier. Comment pouvait-elle avoir autant de recul et d'insouciance ? Il sourit malicieusement à son tour et ils reprirent route.
Les dix prochaines minutes de voyage furent bien plus calmes et silencieuses. Il n'y avait plus grand chose à dire. Quelques oeillades amicales et amusées étaient échangées, sans besoin de mots. Elle rompit pourtant le silence en découvrant les portes d'Eoliane. Et il ne pouvait lui donner tort. Son flan saignait de plus en plus et il devait lui servir de béquille pour qu'elle ne s'effondre pas. Un rêveur les accueilli, bras grands ouverts. Le jeune homme n'avait jamais été très copain avec les rêveurs, mais à l'instant il pourrait même le remercier chaleureusement d'arriver si vite. Il s'attendait à ce qu'il hurle des ordres aux autres rêveurs, la prenne immédiatement dans ses bras pour la coucher plus loin et la soigner de suite. Au lieu de cela il posa la question la plus conne au monde.
Soit il était vraiment stupide, ce qui confirmait sa vision du rêveur bête et naïf, faible, mais utile. Quoi qu'utile dans ce cas...Soit il était aveugle. Mais par le mouvement de ses pupilles et leur capacité à les fixer, il en déduit que non. Donc con. Il s'apprêtait à lui mettre une brasse, mais la jeune fille le devança. Avec humour, comme toujours. Elle enleva sa main de son flan, laissant libre cours à l'hémorragie. Elle ne tint plus et s'écroula à terre.
Elio fut dix fois plus rapide que cet incapable de soigneur et se précipita à ses côtés, ne cachant nullement sa rage.


-Soit vous me dites où trouver quelqu'un de plus compétent que vous, soit vous bougez votre cul, MAINTENANT !

Entre temps il avait pris avec délicatesse son amie du jour dans ses bras et la soulevait sans difficulté. Elle était légère. Le guérisseur ne répondit pas à l'attaque verbale, comprenant certainement qu'il ne valait mieux pas, et qu'il n'y avait plus de temps pour cela. Il se contenta d'un « suivez-moi » confus et adopta un pas alerte et rapide dans les couloirs de la confrérie. Il le fit rentrer dans une petite pièce remplie de lits, sûrement dédiée aux soins des visiteurs, et lui indiqua de l'index une des couches. Le guerrier posa la marchombre avec toute la douceur qu'il se connaissait malgré ses râles de douleur. Il passa une de ses mains dans la chevelure humide de transpiration et de fièvre d'Ichel et lui chuchota :

-Là, tout va bien. Il va te soigner et s'il s'y prend mal je le tue.

Il ne perçut pas l'oeillade consternée du rêveur derrière lui et s'en fichait pas mal.

Qu'est-ce que j'peux faire ? Cracha-t-il plus qu'il ne questionna.

L'homme de soin apporta près du lit surélevé un chariot plein de matériel médical et plaça une de ses mains au dessus de la blessure, paupières closes. Elio devina qu'il devait examiner la gravité de la chose. Quand il rouvrit les yeux, il ne put y décerner ni crainte ni soulagement, ce qui le frustra.

-Elle va avoir mal, très mal. Mais elle ne doit pas bouger.

L'ancien kaelem grogna.

-Alors donnez-lui des anti douleurs ! Vous êtes rêveur ou imposteur, merde ?!

Exaspéré, son interlocuteur ne cacha pas son mécontentement.

-Les anti douleurs favorisent l'hémorragie. Si vous voulez la tuez, c'est exactement ce qu'il faut faire. Je comprends votre inquiétude pour votre petite amie, mais remettre en cause mes capacités ne la guérira pas. Donc maintenez la par la nuque et les épaules et calmez la afin que je puisse la sauvez. Vous pouvez le faire, ça ?

Elio bouillonnait et mourait d'envie de lui coller son poing en pleine figure et d'hurler qu'elle n'était pas sa petite amie au passage, mais il n'en fit rien, sachant que l'homme avait raison. Il se plaça derrière le crâne de la blessée pour apposer ses mains contre son cou et une de ses épaules.

-Je commence. L'entendit-il annoncer.

A peine les mots sortis de sa bouche que le corps de l'élève se secoua de soubresauts et qu'elle grogna entre ses dents avec la volonté évidente de hurler. Le garçon pencha donc sa tête en avant, face à la sienne pour lui parler.

-Regarde moi. Ichel, regarde-moi. Là, concentre toi sur mon visage. Tu ne dois PAS bouger, d'accord ? Je te tiens, je sais que ça fait mal et tout, mais j'te tiens. Et tu ne dois pas me lâcher du regard. Détaille-moi, analyse si je vaux vraiment l'coup ou pas, même, si tu veux. Et souffle, vas-y, souffle.

Elle était forte et donnait de toute sa volonté pour suivre les instructions d'Elio. Il lui sourit pour la féliciter de tant de courage, mais à l'instant même le rêveur dut augmenter son rêve ou entrer dans le vif de la blessure car il eut un mal fou à retenir son corps de sauter à nouveau de la table. Il plaça toute sa force physique dans son plaquage, coupable de lui faire de nouveau mal par là.

-Ichel, Ichel j't'en pris, tiens le coup ! Regarde-moi. Allez regarde-moi putain !

Elle avait de plus en plus de mal à se concentrer et il sentait que ses iris partaient en l'air. Il hurla.

-ICHEL !

Et pour appuyer son ordre rapprocha encore son visage du sien. Cela parut la ramener un peu, mais il ne s'arrêta pas là. Ses lèvres se plaquèrent avec détermination sur celles de la marchombre suffisamment longtemps pour qu'elle cesse de bouger, et se détachèrent juste à temps pour la laisser respirer. Puis il ramena le bleu de ses yeux dans les noisettes de sa camarade. Au coin de son œil il crut deviner une larme, qu'il essuya de son pouce.

-Je n'ai rien vu. Chuchota-t-il.

Il redressa sa nuque pour surveiller le rêveur. Il n'eut pas besoin de poser de question, l'homme lui répondit de suite.

-Le pire est passé. Mon rêve va à présent l'apaiser, petit à petit. Elle a été très forte, et vous aussi. La plupart des gens ne supportent pas une telle douleur et s'évanouissent. Ou meurent.

L'annonce fut comme une douche froide pour le garçon qui devint aussi pâle qu'un linge.

-MAIS VOUS ÊTES COMPLETEMENT DINGUE !! Vous avez pris le risque de la TUER sans même nous en informer ?!!

Le rêveur tenta de le couper. Tenta.

-VOUS PARLIEZ DE MORT PAR HEMORRAGIE, PAS PAR DOULEUR ! DE QUEL DROIT PRENEZ VOUS UN TEL RISQUE, TOUT SEUL DANS VOTRE TÊTE ??!! VOUS AVEZ DE LA CHANCE QU'ELLE SOIT EN VIE, CAR SINON JE NE DONNERAI PAS CHER DE LA VOTRE !

L'homme d'Eoliane, agacé, fit la seule chose à ne pas faire. Provoquer.

-De rien.

Elio qui s'était déjà retourné vers Ichel fut piquer au vif.

-Pardon ?

Le guérisseur soutint son regard.

-De rien. De l'avoir sauvé.

Le guerrier se jeta sur lui. Il eut tout juste le temps de lui mettre son poing dans l'oeil que des bras le tirèrent en arrière. Son vacarme avait amené d'autres rêveurs. Dont une femme qu'il ne pouvait oublier. La directrice. Elle le reconnut de suite, également.

-Deux fois que je vous accueille et deux fois que vous attaquez mes rêveurs. Je ne veux plus vous revoir ici, est-ce clair ? Vous avez interdiction de revenir en ces lieux. Même à l'agonie, il vous faudra trouvez une autre confrérie.

Amarylis Luinil savait pertinemment que si un jour ce garçon se présentait mourant à sa porte, elle n'aurait aucun droit à le refuser. Mais elle n'en avait que faire. Cet homme était dangereux pour son personnel. Elle ne le laisserait pas faire du mal à nouveau à quiconque ici. Et le fait qu'il venait de s'attaquer à son amant, Jùn, lui enlevait toute raisonnabilité.

-Je ne pars pas sans elle.

Ichel s'était relevé difficilement sur sa couche pour intervenir. Trop tard. Sans doute pour la première fois de sa vie. La Maitre Rêveuse s'approcha d'elle, et examina le flan.

-Elle sera comme neuve d'ici une demi-heure de repos. Dans une demi-heure je veux que cette salle soit vide de votre présence ou j’en informerai les Autorités.

Elle quitta la pièce sur ses mots, soutenant Jùn avec amour, les autres rêveurs sur ses pas. Une fois le silence retombé, Elio se tourna vers la marchombre et haussa des épaules pour se justifier.

-C'était un con.

Et moi plus encore, mais on s'en fout. S'il t'avait tué, la faute aurait été mienne. Et je n'aurai jamais pu voir le « quand tu veux »  Arrow 
Une douleur lancinante au poignet lui rappela le membre cassé. Avec sa colère, il l'avait complètement oublié. Et avec sa connerie, il ne pourrait pas le faire soigner ici.




(J'ai pris beaucoup beaucoup de libertés, donc si soucis n'hésite surtout pas, j'éditerai I love you)

Ichel Calwin
Ichel Calwin

La Brute Marchombre
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MessageSujet: Re: /!\ +18 | Remember To Smile [Terminé]   /!\ +18 | Remember To Smile [Terminé] - Page 2 Icon_minitimeMar 20 Mai 2014 - 12:03

Ses oreilles bourdonnaient, elle n'entendait presque plus rien. Elle sentait les mains d'Elio contre elle et entendait sa voix, forte et furieuse. Il criait sans doute contre le rêveur, apparemment incapable de prendre une décision rapidement. Elio la souleva délicatement et la prit dans ses bras. Elle laissa son corps aux soins du blond, plus du tout capable de le soutenir elle-même. Foutue blessure... Ca lui apprendra à ne pas les soigner tout de suite ! Arro le lui avait dit pourtant plus d'une dizaine de fois. Mais qu'est-ce que vous voulez, Ichel Calwin est têtue et on n'y peut rien ! Et peut-être un peu irréfléchie... Un peu...

Elle ne comprenait plus rien à ce qui se passait. Son ouïe n'était plus très claire, sa vision se troublait par moment. Elle luttait pour ne pas sombrer. Cela faisait plusieurs heures déjà que son sang coulait à petites gouttes. Et le choc avec les chevaux devait avoir déchiré plus encore la chair. La plaie plus grande, le sang ruisselait. Elle devait avoir perdu plus de la moitié de son sang, ce n'était pas possible autrement. Comment sinon serait-elle dans cet état pitoyable ?
La marchombre sentait le balancement de la marche rapide d'Elio. Il était en feu, elle pouvait sentir son coeur battre plus vite que la normale. Si elle n'était pas dans cet état, elle se serait amusée de la situation, mais son corps ne le lui permettait pas. Il ne répondait plus à ses appels. Son esprit commençait gentiment à la délaisser à son tour.
Elle le remarqua à peine, mais ils venaient de rentrer dans une pièce remplie de lits. Elle était trop occupée à fixer le menton d'Elio, sa tête posée contre son torse. Elle sentit son corps décrire une courbe vers le bas et son ami la déposa sur une couche avec douceur. Elle n'aurait jamais cru qu'il pouvait être aussi délicat. Elle ne put retenir une grimace, accompagnée de quelques râles. Son flanc brûlait, elle aurait voulu l'arracher. Sauf qu'elle n'arrivait plus à engendrer le moindre mouvement, seule sa bouche continuait à lui obéir en émettant de petits bruits plaintifs.

Elle sentit la main d'Elio passer dans ses cheveux et sa voix lui chuchoter quelques mots qu'elle ne décrypta pas. Il s'éloigna d'elle de quelques mètres pour parler avec le rêveur. Elle se sentait partir, elle se sentait sombrer. Elle devina la silhouette du rêveur dans le coin de son regard qui discutait avec son ami. Une discussion enflammée. Ils s'approchèrent d'elle, le rêveur se positionnant au-dessus de sa blessure.

Par la Dame... Plus vite avant que j'sois plus qu'une vieille framboise séchée...

Ils recommencèrent à parler. Elio grogna, hurla, injuria. Pleins de mots que la marchombre ne comprit pas, elle voyait seulement leurs lèvres bouger, leur corps parlait pour eux. Et elle voyait bien que les deux hommes ne pouvaient pas se supporter. L'un bouillonnait à l'extérieur, l'autre à l'intérieur.

Fais pas l'con Elio... J'veux pas crever comme ça... Pas avant d'avoir ce...

Il bougea et elle sentit ses mains se poser sur son cou et une de ses épaules. Que...
Le corps d'Ichel réagit au quart de tour. Il sursauta lorsqu'une brûlure violente le submergea. Submergea la marchombre. La lame était de retour. Elle creusait la plaie, la lacérait, la brulait. Tournant dans tous les sens comme si elle cherchait quelque chose, la lame dévastait tout sur son passage. Dévastait ? Mais était-ce seulement la lame qui était de nouveau là ? Elio l'aurait-il poignardée une fois de plus pour finir le travail ?
Elle grogna de douleur. Jamais elle ne hurlerait. Elle ne pouvait pas de toute manière, la douleur était bien trop forte, elle ne lui laissait pas l'occasion de crier.
Les soubresauts n'arrêtaient pas, elle n'arrivait à les contrôler.
Ses oreilles se débouchèrent d'un seul coup et ses yeux s'ouvrirent en grand. Son corps ne répondait plus, elle avait perdu toute emprise sur lui. Mais la douleur... Elle s'accentuait, devenait milles aiguilles piquant à vif la plaie de la marchombre.
Plutôt mourir que de supporter cette souffrance une seconde de plus...


- Regarde-moi. Ichel, regarde-moi...

Son regard fou se fixa sur la voix qui venait de résonner au-dessus d'elle. A quelques centimètres de son visage. Deux grands yeux bleus venaient de prendre son regard en otage, elle ne pouvait plus détacher son attention d'eux. Et cette voix. Elle essayait de la calmer, de lui faire oublier la douleur. Mais comment ? Elle ne pensait qu'à cela. Elle ne pouvait penser qu'à cela.

Non. Ichel Calwin était plus forte que ça, elle savait encaisser... Ses yeux vrillaient, son coeur battait la chamade, son esprit ne savait plus où il était. La douleur était devenue maître en son corps. Elle était plus forte...


- ... analyse si je vaux vraiment l'coup ou pas...

Elle en aurait ri si son envie de hurler à la mort n'était pas aussi intense. Elle tenta de souffler, calmement, de ne plus bouger, mais elle n'y arrivait qu'à moitié. Elle ne se contrôlait plus.
La lave qui coulait dans son flanc explosa en millions de geysers, Ichel eut un violent saut au point qu'Elio dut mettre plus de pression sur sa prise afin que la marchombre dérange le moins possible le travail du rêveur. Il y mettait tant de force qu'elle arrivait à sentir son poids sur elle. Il la maintenait dans la réalité. Sans ce contact, sans ce regard, elle se serait laissée aller plus rapidement. Elle n'aurait eu aucun repère. Elio était la seule petite étincelle qui la gardait éveillée.
Le rêveur accentua à nouveau son rêve, montant la souffrance de la marchombre à son apogée. Elle n'arrivait plus à encaisser... Ses yeux roulaient lentement vers le haut...

Pitié... Faites que cela s'arrête...

Un cri la ramena à la réalité. Elle rouvrit ses yeux et vit le visage d'Elio se rapprocher du sien. Il l'embrassa. Longtemps. Elle avait si mal... Et elle oublia la douleur durant ce cours laps de temps. Ce baiser la soulagea quelques secondes, une larme perla au coin de son oeil. Elio la chassa.

Merci...

Il releva la tête et détacha le lien de leur regard. La marchombre ferma à nouveau les yeux. Elle commença à énumérer les noms de toutes les personnes qu'elle côtoyait. Il fallait qu'elle se concentre... Elle commença par Elio. La suite s'enchaina vite. Halina Nilsan, Arro Skil'Liches, Einar Soham, Kylian Holin...
Elle n'y arrivait pas. Un râle sortit de sa bouche, rauque. Les noms défilaient dans sa tête, mais son esprit était accablé par la douleur.
Iolan. Peut-être que penser à lui serait efficace ? Penser à leur enfance heureuse, à leur complicité passée...
Elle avait moins mal. Elle ne sentait plus les mains d'Elio contre sa peau. Il hurla soudain, les yeux de la jeune femme s'ouvrirent dans la seconde. Le rêveur avait terminé son rêve. Son flanc était à vif, mais ses oreilles commençaient à s'ouvrir. La voix du guerrier arrivait jusqu'à elle, certains mots se détachant plus que d'autres. Elle n'arrivait toutefois pas à les mettre en relation. En revanche, elle voyait très bien ce qui se passait. Elio, après avoir fini d'exploser, se retourna vers elle. Leurs regards se croisèrent. C'était fini et... Non. Ce n'était pas fini. Deux uniques mots que le rêveur prononça finirent de provoquer le jeune homme. Il aggrava davantage son cas. Lequel des deux ? Sans doute l'un et l'autre.
Soudain, Ichel put voir le guerrier se jeter violemment sur le guérisseur sans défense pour lui mettre son poing dans l'oeil. Elle avait vu les autres rêveurs arriver, mais n'avait eu cependant assez de force pour calmer son ami. Plus aucune force.

Une femme s'approcha alors du guerrier à bout de nerfs et commença à lui parler, sèchement. Elio allait provoquer un cataclysme dans la confrérie. Ichel ignora alors son corps encore faible et son flanc douloureux afin de s'assoir au bord du lit. Jamais elle n'avait eu autant de difficultés à bouger. Elle s'apprêtait à prendre la parole pour calmer le jeu et proposer de s'en aller lorsque la rêveuse s'approcha d'elle. Examinant quelques secondes ce flanc, elle donna sa décision. Les rêveurs commencèrent à partir, Ichel eut juste le temps d'agripper la manche du rêveur qui venait de lui sauver la vie.


- Merci beaucoup... Merci et pardon...

Elle avait une petite voix, cassée. Son souffle était redevenu calme bien que saccadé et rauque par moment. Les rêveurs étaient partis. La marchombre se retourna vers son ami, sourire aux lèvres. Un mélange d'amusement et de douleur.

- Certes, mais t'avais pas besoin de le frapper.

Elle rit, ce qui lui fit énormément mal au flanc. Toujours de bonne humeur... Même après une telle expérience... Ses mains, posées sur le bord du lit ne tremblaient plus. Ses yeux se fermaient, la fatigue prenant prise sur elle.

- Mais... merci...

Ses paupières tombèrent, son corps décrivit une courbe vers l'avant. Ichel put sentir les bras d'Elio la rattraper in-extremis et la déposer sur le lit. Elle s'endormit.

***

Plaine verte infinie. Grand soleil jaune. Vent vicieux, fluide.
Bruit sourd de galop. Terre battue volante. Course folle.
Cris aigus. Phrases par centaines. Incompréhensibles.
Elle ne voit pas son poursuivant. Toujours derrière.
Se retourner ? Elle ne le peut pas. Impossible.
Elle continue à galoper. Cheveux au vent.
Elle veut le voir. Elle n'y arrive pas.
Comme son regard fixe au loin.
Elle crie à son tour. Fort.
Il se rapproche. Vite.
Souffle dans le dos.
Il est trop près.
Elle le sent.
Il est là.

***

- Ichel ?

La marchombre ouvrit les yeux, secouée par Elio. Elle s'était endormie comme une masse sans s'en rendre compte et... elle était couchée sur le lit. Comment s'était-elle mise dans le bon sens ? Elle était assise sur le rebord, la tête au-dessus du sol... Elio. Il l'avait couchée. Il n'était pas si froid, menaçant et irritable après tout. Depuis leur rencontre inattendue et fortuite, il n'arrêtait de la surprendre. Elle qui le pensait dans son monde, hautain et peu intéressé par les autres. Il n'était pas exactement comme il voulait le montrer.
Elio Tharön était un mystère pour tous. La jeune femme était curieuse, certes. Elle n'avait cependant aucune envie de connaître la vie entière de chaque personne qu'elle rencontrait. Bien au contraire. A chacun ses démons et son passé, elle gardait le sien et ne voulait pas connaître ceux des autres. Ses amitiés étaient simples. Je t'apprécie et tu m'apprécie. Simplement.


- Faut qu'on y aille, sinon ils vont nous jeter dehors à coups de gardes !

Ichel se releva difficilement alors que le guerrier commençait à se diriger vers la porte. Il l'attendit là-bas. Elle posa les deux pieds sur le sol, se leva. Elle tenait debout, c'était un début. Et son flanc ne la faisait plus autant souffrir qu'avant. Combien de temps avait-elle dormi d'ailleurs ? Sans doute qu'une trentaine de minutes, ils ne pouvaient rester plus longtemps. Et qu'avait fait Elio pendant ce temps ? Elle releva son regard vers lui, encore surprise qu'il ne soit pas parti alors qu'elle dormait. A l'instant, elle regrettait de ne pas lui avoir parlé plus tôt. Les cours auraient sûrement été plus intéressants avec lui. Surtout plus mouvementés. Ils ne s'étaient jamais réellement adressés la parole. Mais bon, ce n'était pas le sujet.

La jeune femme prit un peu d'élan et marcha. Le contrôle de son corps lui était revenu, elle marchait sans que ses jambes ne tremblent autant que les plaines de Shaal sous les pas lourds des troupeaux de siffleurs. Que c'était bon de retrouver ses capacités ! Certes, elle ne les possédait pas encore toutes, mais c'était déjà un début. Le rêve du guérisseur l'avait déjà énormément soulagée. Sauvé la vie surtout.
Son ami la regardait avancer vers lui, sans un mot. Il observait le flanc de la kaelem. Elio devait s'en vouloir pour l'accident... Comment lui faire comprendre que ce n'était pas entièrement de sa faute, mais surtout qu'elle ne lui en voulait pas ? Le remords, elle le savait, était puissant. Il ne vous laissait pas en paix et même si on vous dit qu'il ne sert à rien, il reste et vous hante. Le remords... Grand ennemi de l'homme.

Les deux jeunes gens quittèrent la salle, tranquillement. Ichel ne sentait plus qu'un léger picotement, le rêveur avait fait un travail remarquable. Le pauvre... Il lui avait sauvé la vie et tout ce qu'il avait reçu en considération était le poing d'Elio. Pourquoi le lui avait-il donné ? La marchombre n'en avait aucune idée. Elle était dans les vapes à ce moment-là. Ils auraient pu dire n'importe quoi, elle n'entendait rien.
Ils étaient hors de la confrérie. Les deux chevaux erraient au loin, éloignés l'un de l'autre. Ils furent d'accord de rentrer à pied vu l'amitié que les deux bêtes semblaient se porter. Ils entreprirent donc une marche tranquille vers Al-Poll. Le silence s'installa. Foutu silence. La kaelem ne l'avait jamais apprécié. Toujours prêt à placer la gêne entre deux personnes, ou plusieurs. Ichel ne l'appréciait uniquement lorsqu'elle était seule. Ou lors de ses entrainements avec son maître. Autrement, elle ne le supportait pas. Et surtout pas ici et maintenant, sachant quelles pensées pouvaient bien traverser leurs esprits.

Ichel s'arrêta. Le guerrier se stoppa, un air inquiet sur le visage. Il lui demanda si ça allait après s'être approché d'elle. La marchombre sourit.


- Merci... Merci pour la dague et pour m'avoir accompagnée jusqu'ici.

Merci de ne pas être le genre de personne qui posent des questions, de ne pas être le genre de personne qui se complique la vie pour un rien, d'être quelqu'un qui ne demande pas des mille et des sangs pour être ami.

- Je vais bien maintenant, même si ça picote encore un peu et que je n'ai pas encore le contrôle total de mon corps.

Elio n'était décidément pas comme les autres. Elle l'appréciait. Il était simple, sans artifices. Et il ne lui posait aucune question. Elle ne pouvait cependant trop s'avancer à son sujet, elle ne le connaissait pas vraiment. Lui non plus.
Elle l'aimait bien.

Le jeu continuera-t-il ? ...









[ J'ai pris pas mal de libertés, dis-moi si y a un soucis et j'édite I love you]

Elio Tharön
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MessageSujet: Re: /!\ +18 | Remember To Smile [Terminé]   /!\ +18 | Remember To Smile [Terminé] - Page 2 Icon_minitimeSam 16 Aoû 2014 - 10:39

Voir sur son visage se graver un large sourire qui se brise en éclats était un réel soulagement après l'avoir vu tant souffrir durant le rêve. Particulièrement en sachant à présent qu'elle aurait pu en mourir. Elio n'était pas du genre sentimental, habituellement, et il se gardait bien de montrer ses ressentis à l'instant précis. Mais c'est qu'on s'y attache vite, à ces petites bêtes. Et il trouvait en Ichel une alliée précieuse par sa neutralité. Elle se foutait de qui il avait pu être, était, ou deviendrait. Tout ce qui lui importait était de prendre du bon temps. Qu'il faisait bon de souffler de la sorte, d'agir pour le plaisir sans se retourner sept fois le cerveau avant, juste au cas où. Heureux de s'en sortir si bien et pressé de quitter la confrérie, il loupa presque les paupières lourdes de son amie qui bascula soudainement en avant. Il la cueillit dans ses bras de justesse dans un grognement. Il la remit en place sur sa couche et l'inspecta un moment, inquiet que ce ne soit un effet secondaire non prévu. Mais il comprit bien vite qu'il ne s'agissait que de fatigue. Avec des gestes silencieux et attentionnés il s'appliqua à lui offrir une position plus confortable, afin qu'elle ne prenne pas des courbatures à son réveil. L'air de rien, il rabattit une mèche qui lui collait au front derrière son oreille, puis la laissa dormir en paix. Il s'assit tranquillement sur le fauteuil d'à côté et s'appliqua à contrôler les battements de son cœur afin de calmer sa colère récente. Il devenait décidément trop sensible. S'inquiéter de la sorte pour la vie ou la mort, en public qui plus est : influence Enelyienne, il ne voyait que ça. Ou Charlizienne. Un peu des deux, sans doute. Il lui fallait arrêter de fréquenter des femmes, et vite ! Mais pas aujourd'hui. Demain, peut-être. A vrai dire il avait besoin de cette sensibilité. Pour se souvenir. Pour ne pas se transformer en monstre sans cœur. Oui, il avait besoin d'Elles.

Plongé dans les tréfonds complexes de ses pensées, il se demanda où pouvait bien être à présent Requiem. Avait-il fui ou attendait-il patiemment à l'extérieur de la confrérie ? Elio ne parvenait pas à le cerner et cela l'enrageait autant que l'impressionnait. Entre eux demeurerait toujours un combat d'égo, il le sentait. Il plairait à Kylian. Ichel aussi. Il grimaça, dégouté par la tournure d'Ichel plaisant à Kylian. Il ne comprenait plus rien à ses sentiments. Le premier à hurler, frapper sur son amant par jalousie, mais le second à le tromper sans ménagements. Charlize était une couverture, cela passait. Ichel n'était, quant à elle, que du plaisir pour le plaisir. Avait-il un problème ? Un manque de sexe ? Pourtant pas. Il était largement comblé de ce côté là, du moins lui semblait-il. Un besoin d'être entouré, alors peut-être. Qu'importe. Personne ne lui interdisait de vivre comme cela, et quand bien même on le ferait, il s'en contreficherait complètement. Lui seul décidait. Bon, certes, il lui faudrait reconnaître sa mauvaise fois auprès de son garde, et cesser de lui faire ses crises de jalousie. Mais si en échange il récoltait des scènes aussi endiablées avec des filles aussi fascinantes que la kaelem...Il s'en voulait presque de n'avoir pas fait attention à elle durant sa scolarité. A ses côtés, peut-être serait-il devenu autre ? Non. Même Elera n'avait pas réussi à annihiler sa part d'ombre. Personne ne pouvait donc le faire. Et tant mieux. La vengeance était son confort.
Le sourire aux lèvres il s'assoupit à son tour.


Il se réveilla en sursaut avec la sensation angoissante qu'il ne devrait pas être ici. Plus, du moins. Il se remis sur pied en vitesse et jeta un coup d'oeil à son amie du jour. Qui dormait encore. Profondément. Quelle marmotte ! Il s'approcha donc de son corps inerte, et la secoua doucement.

-Ichel ?

Elle émergea difficilement, mais ses pupilles braquées sur lui lui firent comprendre qu'elle était tout ouïe.

-Faut qu'on y aille, sinon ils vont nous jeter dehors à coup de gardes !

Et il était intimement persuadé que les gardes d'ici n'étaient pas aussi canons que son rouquin favori. Il se dirigea vers la porte, choisissant délibérément de ne pas aider la guerrière à se relever. Il commençait à la connaître un peu et savait, que tout comme lui, elle n'aimait pas être assistée. Il lui fallait son libre arbitre et dépendre d'Elio durant le soin avait déjà suffisamment du la mettre en position d'échec, mentalement parlant. Il lui laissa donc le temps de se mettre sur ses jambes et de le rejoindre, sans rien dire, avec toujours ce brin de culpabilité.
Une fois dehors, ils échangèrent un regard entendu qui les fit sourire : le reste du chemin serait bien plus sûr à pied plutôt qu'en canassons. Et même si le mercenaire n'aimait pas l'idée de laisser Requiem livré à lui-même, il n'avait guère le choix s'il voulait rentrer en vie. Déjà qu'il n'avait pas pu soigner son poignet cassé. Charlize aurait peut-être de quoi le soulager. Ou il lui faudrait trouver
une autre confrérie. Ichel cessa sa route et il fit de même, inquiet. Il courut presque sur elle, yeux rivés sur son flan dont il avait la hantise qu'il se remette à saigner.


-Ça ne va pas ?

Elle sourit, visiblement amusée de tant d'attention. Il n'en fut pas vexé, trop concentré sur une éventuelle fuite de sang ou autre signe montrant que le rêveur était décidément bien incompétent. Mais non. Tout allait bien, disait-elle. Juste, elle le remerciait. Juste. Pas juste, non. C'était même énorme. Il n'avait pas franchement l'habitude des mercis. Il rougit donc, comme un puceau rougit face au corps nu d'une femme. Il se gratta la nuque de sa main valide et détourna légèrement le regard. Puis choisit la provocation pour cacher ses émotions.

-Si ce n'est que le contrôle total de ton corps qui t'manque, j'peux t'aider pour ça.

Ses iris bleus s'aimantèrent de nouveau vers les noisettes de la jeune femme et il sourit, amusé, dragueur. Avant même qu'elle puisse répondre, il sut quoi dire, comment continuer. Il apprivoisait le jeu de séduction et se savait pouvoir être très bon. D'un mouvement de tête il désigna un petit sentier sur la gauche.

-Viens. J'vais te montrer un truc qui vaut le détour !

BIM double sens pas voulu du tout, non non promis, pas fait exprès, ou juste un tout petit peu, mais vraiment petit, hein, qu'il lu de suite sur son visage à elle. Il explosa de rire.

-T'as vraiment l'esprit mal placé toi ! J'te parle pas de moi, mais d'un petit endroit que j'utilise souvent pour me retrouver quand j'ai trop d'trucs en tête. Les marchombres font souvent ça, aussi, non ? Méditer ou je ne sais quoi. Donc tu devrais apprécier. Le coin est vraiment...sympa.

Il ne baratinait pas. Au cours d'un de ses exercices du matin, il avait suivi ce sentier à peine apparent, plutôt que le chemin, et avait découvert cette place abandonnée. Qui était devenue son lieu d'exil. Il conduit donc Ichel jusqu'au bout des petits graviers ocres, ce qui leur prit une bonne demi-heure, tout de même, et lui offrit un sourire satisfait en voyant sa tête.

-Tu vois, j'avais raison. Pas mal, hein ?

Le lieu formait un demi-cercle bordé par une rivière, dont on ne parvenait pas à distinguer ni d'où elle venait, ni où elle allait. Cerclé par les arbres, on ne pouvait pas rêvé plus discret. L'herbe appelait à lézarder au gré des quelques rayons de soleil traversant les feuilles et la fraicheur offrait un sentiment qui allait bien au delà du bien-être. L'écoulement de l'eau était un son qu'Elio avait apprit à aimer, ici. Il s'y baignait même régulièrement, malgré le courant, et s'était toujours dit qu'un jour il en suivrait le cours, par curiosité. Il la laissa lever la tête pour inspecter le lieu et se demanda si ce dernier lui donnait la même impression qu'à lui. Tout en cercle, couvert par les arbres immense de manière à ce qu'on en voyait presque pas le ciel. Comme une bulle. Une bulle de quiétude, presque silencieuse.
Il se plaça juste derrière sa compagne, et approcha ses lèvres de son oreille.


-Mais si tu y tiens, je peux toujours te montrer que j'en vaux le détour, moi aussi.

Il sentit son rire muet venir chatouiller sa peau, et, bien plus sûr de lui qu'auparavant, se permit de poser sa bouche dans sa nuque à elle, écartant sa chevelure de sa main entière avec sensualité. Puis, il se dégagea, par respect. Il ne continuerait pas sans avoir son accord. Qu'il soit verbal ou tactile. Cool

Ichel Calwin
Ichel Calwin

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MessageSujet: Re: /!\ +18 | Remember To Smile [Terminé]   /!\ +18 | Remember To Smile [Terminé] - Page 2 Icon_minitimeMar 30 Sep 2014 - 23:15

Ichel haussa un sourcil. S'il voulait l'aider, qu'il le fasse ! Et il l'entraina dans une toute autre direction que celle de l'Académie. C'était pas trop tôt, que diqble !
Un truc qui valait le détour ?... Au moins il n'avait pas la grosse tête, le bonhomme. Et il éclata de rire avant de l'accuser d'avoir l'esprit bien trop mal placé. Pour enfin lui avouer où il l'emmenait. L'endroit qu'il utilisait souvent pour se retrouver ? Allait-il lui montrer un endroit que personne ne connaissait hormis lui ? Eh bien, que de surprises ! La marchombre en fut touchée. Il existait un endroit qu'elle n'aurait jamais aimé montré à personne. Elle savait ce que ces lieux signifiaient.

Ils suivirent un sentier de gravier ocres, un sentier qu'elle n'aurait jamais remarqué s'il ne le connaissait pas. Bien caché par la végétation, un oeil distrait n'aurait pu le voir. Une bonne demi-heure de marche lente les mena vers ce fameux endroit. Ichel avait encore un peu de peine à se déplacer, sa main se posant parfois sur son flanc. Mais Elio l'aidait parfois à se tenir debout. Heureusement que ce n'était pas au sommet d'une montagne, elle n'aurait jamais été capable de s'y rendre, même avec l'aide de l'ancien kaelem. Même si elle était...

Les pensées d'Ichel se turent instantanément. Ils étaient arrivés. Elle ne perçut qu'à peine la voix du blondinet, le spectacle qui s'offrait à elle venait de prendre toute l'attention de la marchombre. Une clairière se dressait devant elle, clairière en demi-cercle entourée d'une rivière au son délicat. D'où venait-elle ? Très bonne question. Encerclé d'arbres, la clairière était une carapace face au monde, la marchombre avait l'impression d'être entrée dans une autre dimension. Une dimension ignorant les minutes et les heures. Le temps s'était évaporé, laissant place à un autre monde dénué de temporalité.
Le soleil se frayait un passage par les feuillages des grands arbres pour se jeter sur l'herbe d'un vert étonnant. On ne percevait à peine le ciel bleu.

Un cocon naturel.

Ichel sentit Elio bouger, mais ne détourna pas le regard. Elle sentit son corps se coller contre le sien, ses lèvres contre son oreille. Son souffle chaud dans sa nuque lorsqu'il murmura quelques mots. La marchombre regardait toujours droit devant elle. Quelques secondes encore, se rassasiant de la vue. Il y en avait une autre dont elle rêvait de se rassasier, de vue...
La jeune femme rit, légèrement. Alors qu'elle sentit ses lèvres douces se poser contre la peau de son cou, alors qu'il écartait ses longs cheveux bouclés d'une main sensuelle, elle rêvait de se rassasier de lui. Mais il stoppa cette étreinte en un instant.
Lorsqu'elle se retourna, elle lut du respect dans son regard. Elle lui en fut reconnaissante. Et dire qu'ils s'étaient ignorés durant toutes ces années à l'Académie. Se croisant seulement dans les couloirs, quelques regards en coin lorsqu'ils se remarquaient. Et maintenant...

La kaelem se rapprocha, le visage à quelques millimètres de celui de son ami. Noisette plongeant dans le bleu.


- Prouves-le moi...

Elle se rapprocha plus encore, collant son corps à celui d'Elio. Elle prit ses mains, les guidant dans son propre dos. Glissant le long de son corps, elle retint une grimace lorsqu'elle passa sur sa blessure. Elle mena les mains d'Elio sur ses hanches. Abandonnant ces dernières là où elle les avait posées, les siennes se posèrent sur le visage du jeune homme. Caressant ses cheveux, frôlant son visage d'une douceur qu'elle n'aurait jamais cru posséder, elle ouvrit la chemise de l'ancien kaelem.

Montres-moi que tu en vaux le détour...

Sa chemise ouverte dévoila son torse musclé. On devinait facilement qu'il n'était pas dessinateur. Qui il était ? A vrai dire, elle l'ignorait. Pour elle, il était un ami. Et peut-être un peu plus...
Ses petits doigts coururent le long de ce torse fort, sa bouche se posa alors entre ce dernier et son cou. Elle l'embrassa, encore et encore.
Elle se stoppa. Le silence s'était fait dans la clairière, seule la rivière sifflait un peu plus loin. Elle garda sa tête enfouie contre le corps d'Elio, ses cheveux courant contre sa peau. Elle le sentit bouger.





[2°]

Elio Tharön
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MessageSujet: Re: /!\ +18 | Remember To Smile [Terminé]   /!\ +18 | Remember To Smile [Terminé] - Page 2 Icon_minitimeJeu 2 Oct 2014 - 13:26


Prouves-le moi...

En tant normal, il aurait répondu à la provocation de son humour ou d'une réaction bestiale. Mais il y avait trop de douceur dans ses mots pour cela. Ce n'était que chuchotement et découverte. Ils goutaient tous deux à la nouveauté de leur relation, riant intérieurement ne pas s'être fréquenté durant toutes leurs années communes. Ils avaient besoin de temps et de délicatesse. Il la laissa donc prendre les commandes de ses mains, la dévorant de son regard bleu. Il sentait les os de ses hanches et mourait d'envie de sentir ceux plus bas, mais ne bougea pas, la laissant l'agripper derrière le coup. Il n'esquiva pas non plus le moindre mouvement lorsque sa chemise s'ouvrit. Ses doigts lui firent quelques chatouilles, lui tirant un très léger petit rire. Et ses paupières se fermèrent d'instinct au contact des petits baisers. A présent qu'elle lui avait montré la couleur de ses désirs, il pouvait agir en sachant ce qui lui ferait réellement plaisir. Il allait lui faire l'amour avec suavité, sensualité et calme. D'une ça le changerait et il pensait réellement aimer cela. De deux pour une première fois, toute brusquerie était interdite. Il saurait très bien lui montrer cet aspect là de sa personnalité plus tard. En y pensant, elle l'avait même déjà vu, étant donné l'état de son flan. Ne pas la blesser. La combler. L'aimer ?

Il ramena ses paumes à son visage pour le lui relever et y déposer des myriades de baisers, sur les joues, les yeux clos, le nez, les oreilles, le front, la bouche. Tout juste s'il l'effleurait, comme un papillon voletant autour d'elle. Puis il la lâcha pour faire glisser sa chemise par terre afin d'être plus libre dans ses mouvements. Enfin, lèvres collées dans la nuque de son amie, il entreprit de la dévêtir lentement. Très lentement. Le haut se délaça avec attention et chuta en silence, laissant respirer une poitrine généreuse encore couverte d'une lingerie sobre et fonctionnelle. Les picotements de sa bouche parcoururent ce décolleté pour descendre ensuite vers son nombril, l'obligeant à se mettre à genoux. Là, il défit le reste de l'habit de cuir avec tout autant de patience, prenant le temps d'admirer chaque parcelle de son corps. Il lui retira ses bottes, genoux à terre, comme Henri chaussant Cendrillon de la pantoufle de verre. La matière lécha les jambes fines et musclées de la marchombre jusqu'à embrasser l'herbe pour la dévêtir enfin complètement, hormis les sous-vêtements. Elio choisit de les lui laisser, pour l'instant. Il se releva, frotta son nez contre le sien, et entreprit de se débarrasser lui-même de ses chaussures et de son pantalon. Il fallut qu'Ichel l'aide lorsque la douleur de son poignet cassé se réveilla et l'empêcha de s'en servir correctement.

Puis il lui prit la main, et l'amena près de la rivière jusqu'à ce qu'ils aient les pieds dans l'eau fraiche. Ce qui leur faisait grand bien au vu de la chaleur de leurs corps. Il s'accroupit pour prendre de l'eau dans sa main valide et reprit sa place collé contre elle pour venir faire s'écouler le liquide sur ses épaules. Il fit de même entre ses seins, créant une fontaine sur ce corps parfait. Et ainsi de suite, l'humidifiant de la sorte. En dernier, il tira l'élastique de sa culotte vers lui pour y glisser l'eau pure, ignorant les tiraillements de sa blessure. Elle frissonna, sursauta presque au contact froid. Mais quelque chose lui disait que la température n'était pas ressentie aussi basse que cela, particulièrement à cet endroit. De même pour lui, la règle disant que la glace les rapetisse vivait sa première exception. Il la trouvait même très bonne, cette eau, au final. Les rayons du soleil la chauffant, peut-être. Ou bien eux.
Sa langue vint à la rencontre de ses lèvres, s'amusant, puis chercha la sienne. Il put libérer son poignet endoloris, qui retomba le long de son corps. De l'autre main, il défit le soutien gorge, puis, tout de caresses, vint retirer le dernier sous vêtement très humide, ce qui lui donna un frisson si grand qu'il en hoqueta. Elle rit, pupilles rivées dans les siennes, et il lui sourit. Il lui donna les rennes, le temps pour la jolie brune de lui retirer son caleçon avec la même délicatesse. Et il l'invita à s'enfoncer un peu plus dans la rivière, jusqu'à un coin bien plus profond, comme un bassin, leur permettant d'avoir de l'eau jusqu'à la poitrine. Il plaqua son corps nu contre elle, tous sens en vibrations. D'un baiser esquimau, d'une main dans le bas de son dos, reins contre reins. L'ancien kaelem la fit basculer en arrière, et ses pointes bouclées furent mouillées. Il croqua son menton, puis la peau de son coup, jusqu'à venir déguster la pointe de ses seins en forme de meringue. Une pression à son bas-ventre exercé par la belle lui fit ouvrir grand les yeux et ses iris se contractèrent, pour mieux exploser de reconnaissance. Il la redressa contre lui pour la faire danser. Ils tournoyèrent dans une valse langoureuse. N'ayant plus besoin de la tenir, son bras descendit sur son anatomie tentatrice, et ses doigts purent répondre aux siens, venant chercher le désir de son intimité. Tout d'abord ils se contentèrent de toucher, juste. Puis caressèrent. Pressèrent. Va et vient extérieur, doux et frénétique. Ses dents mordirent la lèvre inférieure de la jeune femme pour garder une encre dans cette eau bouillonnante. Il accentua l'activité de sa main jusqu'à lui arracher un premier cri, partant en exploration sous-marine. Elle ne se fit pas prier pour répliquer à sa manière et il laissa libre cours à ses cordes vocales pour s'exprimer également.


-Ichel...

Il enfouit son visage dans ses cheveux, s'enivrant de son odeur. Sa deuxième main réclamait de l'action, mais il savait pertinemment que l'utiliser lui ferait bien trop mal. Il ignora donc ses appels. Pour conjurer ce manque, il redoubla de vigueur dans l'autre. Si bien que la belle ne tint plus en place et qu'il dut la coincer contre le rebord de pierre du bassin. Elle se cala à cette fréquence et il perdit pied. Grognant, hurlant, il accéléra, encore et encore, jusqu'à ce qu'ils cédèrent, ensembles. Une nouvelle chaleur émergea entre leurs bassins et il chut sur elle. Lorsqu'il reprit ses esprit, il la bécota de nouveau de milles remerciements, ce qui l'excita de nouveau. Sourire aux lèvres il se dégagea pour mieux couler.


Ichel Calwin
Ichel Calwin

La Brute Marchombre
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MessageSujet: Re: /!\ +18 | Remember To Smile [Terminé]   /!\ +18 | Remember To Smile [Terminé] - Page 2 Icon_minitimeMar 21 Oct 2014 - 20:48

Elle abandonna son corps à ses baisers. Doux, suaves, elle découvrait une nouvelle facette de sa personnalité. Une mystérieuse facette qu'il ne montrait pas. Et il la lui dévoilait. En plein jour, dans ce cocon qui était le leur à partir de cet instant et pour toujours. Un cocon qu'ils ne partageraient sans doute avec personne.
Quelle étrange sensation que celle-ci... Celle d'être en parfaite symbiose avec quelqu'un, celle de se sentir bien. En sécurité. Il l'avait blessée ? Et alors ? Elle se sentait bien. Plus qu'elle ne l'avait jamais été. Elle sentait cette tentation, ce désir. Cet... amour ?

Alors qu'il l'embrassait, la couvrait de frissons, il fit glisser sa chemise à terre.
Ils dansaient.
Alors qu'il venait de la laisser s'échapper, il se rapprocha plus encore, collant ses lèvres contre son cou dénudé. Il était si lent, si doux... Jamais elle n'aurait cru cela de lui. La marchombre sentit son haut se desserrer, devenir plus libre. Puis tomber. Grande respiration, sa poitrine suivit le mouvement, tête relevée, les lèvres d'Elio toujours contre son cou. Pour ne pas y rester. Suivant la courbe du corps de la jeune femme, sa bouche se fraya un passage jusqu'à sa poitrine, y déposant des myriades de baisers. Sensuels. Son nombril ne put y échapper. Elle se laissait faire, elle le laissait faire. A genoux, il défit lentement le pantalon de cuir de la marchombre. Mais ne le retira pas.
Ichel laissa son regard tomber sur lui. Ses mains sur ses épaules, elle l'observait enlever ses bottes. Et il retira enfin le cuir. Presque nue, sa peau frissonnait dans le vent chaud de l'été. Et il continuait. Il était encore plus délicat, charmant presque.
Il se releva, venant frotter son nez au sien. Elle sourit, amusée. C'est alors qu'il commença à se déshabiller sous le regard dévoreur de la femme. Se mordillant la lèvre, elle vint se coller à lui et l'aida à retirer son pantalon. Quelque chose le gênait au niveau de son poignet.

Il lui prit la main, elle se laissa guider. En temps normal, elle ne l'aurait accepté. Elle n'aimait pas lorsqu'on lui dictait quoi faire. Elle aimait être le seul maître de ses mouvements. Mais là, c'était différent. Ils étaient pareils. Le même caractère, la même envie de tout contrôler. Et elle le laissa faire. Elle le laissa la guider jusqu'à la rivière, elle le laissa l'entrainer dans son torrent. Seuls leurs pieds y trempaient pour l'instant.
Le froid s'insinua dans son corps, apaisant cette chaleur incontrôlable qui le prenait. L'eau coula sur ses épaules, entre ses seins, sur son ventre plat. Partout. Elle le laissait faire. Lorsque l'eau froide se glissa dans sa culotte, elle frissonna. Sursauta. Mais ce n'était pas si froid qu'elle ne l'aurait penser. Etait-ce seulement l'eau qui n'était pas si froide ? Ou elle-même qui ne l'était pas ?

Et il s'approcha, arrêtant de jouer avec l'eau. L'embrassa, jouant de sa langue avec la sienne. Elle glissa ses mains sur son torse fort, caressant chaque forme, se délectant du contact de son corps chaud. Son soutien-gorge glissa dans l'eau. Les mains du blond glissèrent vers le bas, provoquant des vibrations dans le bas de son ventre. Et le dernier vestige d'un semblant de vêtements disparut.
Elle rit lorsqu'il hoqueta, ses yeux rivés dans les siens. Et ce sourire... Elle ne l'avait jamais vu sourire ainsi.
Un sourire suave et sauvage sur les lèvres, elle fit glisser ses mains contre la peau de l'homme, prit les bords de son caleçon en otage. Et descendit. Encore et encore. Jusqu'à retirer le tissu devenu futile.
Il l'entraina alors dans la rivière, dans un coin bien plus profond. Mais pas assez pour qu'ils n'aient plus pieds. Leurs corps se rencontrèrent alors, sa poitrine contre son torse, ventre contre ventre.
Ils dansaient, jouaient.
Il la tenait dans ses bras, elle s'y abandonna. Confiance absolue. Elle bascula alors en arrière, laissa sa tête tomber, laissant ses cheveux danser dans l'eau. Et elle sentit sa bouche, ses lèvres douces. Il dévorait son corps, commençant par son menton, puis son cou, pour déguster ses seins. Et elle décida de jouer, elle aussi. Elle s'approcha encore, collant leurs bassins l'un contre l'autre. Et entoura son corps de ses jambes.

Tu es à moi...

L'eau s'insinuait partout, leurs corps dansaient dans le mouvement fluide du torrent. Et ils s'embrassaient, se touchaient, se caressaient, laissaient échapper des rires. Et il l'atteignit. Ce lieu qu'elle n'avait laissé à qu'une personne pour l'instant. Cet endroit qu'elle commençait à découvrir.
Elle poussa un cri lorsque la main d'Elio trouva son jardin.
Ichel ouvrit ses paupières pour regarder son visage parfait. Et ses yeux. Pour les dévorer. Posant des baisers sur chaque parcelle de son visage, elle caressait, dansait. Mouvements toujours aussi souples, elle prit la main de l'homme dans la sienne, le faisant abandonner son jardin. Les jambes de la marchombre vinrent alors se fermer plus sûrement dans son dos, son bassin embrassant le sien. Et elle dansa de plus belle. Ses reins souples vinrent arracher un mot des lèvres chaudes du blond. Son prénom.
Leurs cheveux se mélangèrent alors qu'il enfouissait son visage dans la longue chevelure mi-humide de la femme. Elio reprit les rênes, reprenant le contrôle, reprenant la place forte du jardin de la belle. Mais la marchombre ne tenait plus en place. Elle ne tenait plus. La coinçant contre une pierre, elle le sentit perdre pied. Et elle criait. En écho, il grognait, hurlait. Elle sentait son corps entier en ébullition, son bas-ventre était le théâtre d'un torrent de lave en fusion. Puis, ils cédèrent. Ichel transpirait, Elio s'effondra sur elle. Elle posa ses mains sur son visage alors qu'il recommençait à l'embrasser. Avant de couler dans la rivière.

Il se détacha d'elle quelques instants, nageant dans l'eau froide. La marchombre prit alors une grande inspiration et plongea. Ses yeux s'ouvrirent et tombèrent sur lui. Elle s'élança dans sa direction, dansant dans les bras de la rivière, mais rêvant de se réfugier dans ceux de l'ancien kaelem. Ses cheveux formant une méduse autour de sa tête, ses mains s'agitaient dans tous les sens pour rester immergée.
Elle le rejoignit enfin. Et l'embrassa. Leurs corps s'enlacèrent, coulant dans le courant. Leur baiser dura un long moment. Le silence de l'eau les entourant, sourd. Seules les sensations. Et l'air qui manquait. Ils remontèrent à la surface, cheveux trempés. Son brun naturel donnait un effet nuit noire. Elle s'éloigna de lui, nageant jusqu'à la rive. Jusqu'à l'endroit où seuls leurs pieds pouvaient se baigner. Elle s'allongea. Une jambe sur la pierre froide et la vase, l'autre repliée. Un écart séparait ses deux jambes, dévoilant son jardin au regard de l'homme. Regard qu'elle devinait empli de désir. Ses propres noisettes lui envoyaient un message. Fougueuse, sauvage, indomptable.

Désire-moi, prends-moi, aimes-moi...

Il la rejoignit. Elle vit ses muscles rouler sous sa peau, ses yeux bleu ne la quittant pas une seconde. Sauf lorsqu'il plongea. Sa silhouette avançait vers elle, lente, sous la surface. Sa tête sortit de l'eau entre ses cuisses. Et le buste de la jeune femme se releva pour que ses mains puissent aller caresser ce beau visage de démon. Un murmure glissé à son oreille.


- Je ne te savais pas si doux... J'aime ça.

Elle prit son menton dans sa paume, son visage à quelques centimètres du sien. Et l'attira sur la pierre, sur la vase. Elle le coucha délicatement, la pointe de ses cheveux blonds et sa nuque dans l'eau fraiche. Allongés, sa paume tenait toujours le menton d'Elio. Son nez frottait son nez, ses yeux ne quittaient pas les siens.
Elle rompu le lien dans un baiser. Pas un seul...
Front, cou, épaule, torse, ventre. Courbe calculée, courbe pensée. Elle trouva le fruit défendu. Lentement, mais sauvage, sensuelle, mais fougueuse, elle le dévora. Elio poussa alors un cri. Plusieurs. Il s'abandonna à son sort, la laissant faire. La laissant croquer dans ce fruit.

Et soudain, elle s'arrêta. Se releva, mais toujours assise. La main sur la cuisse de l'ancien kaelem. Elle le regardait. Simplement. Son coeur battait fort, mais pas seulement le sien. Celui de l'homme aussi. Et elle se rapprocha. Elle se coucha à côté de lui. Non, pas à côté. Contre lui. Il passa son bras sous elle, elle déposa sa main sur son torse. Sa tête coincée contre son cou. Sa jambe gauche s'enlaçant autour de celle d'Elio. La chaleur était toujours là, infatigable. Mais ils s'étaient stoppés.

Take me into your loving arms,
Kiss me under the light of a thousand stars.

Ichel écoutait le coeur du blond, elle sentait sa poitrine se soulever pour faire passer l'air. Ses doigts caressaient toujours le torse de l'homme qu'elle venait de découvrir. Le torse de cet homme qu'elle n'avait jamais vu tel qu'il était. Celui qu'il cachait aux autres.


- Tu es très différent de celui que j'imaginais...

Mais restes ainsi.







[ Hehe Naif ]

Elio Tharön
Elio Tharön

Mercenaire du Chaos et Maître de la boutique du Talion
Messages : 306
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MessageSujet: Re: /!\ +18 | Remember To Smile [Terminé]   /!\ +18 | Remember To Smile [Terminé] - Page 2 Icon_minitimeDim 21 Déc 2014 - 18:57



Le torrent de pensées se noya dans l'obscurité de l'eau, et il savoura ce silence. Non pas qu'il était mal dans les bras de sa douce, bien au contraire. Sitôt qu'il quittait son corps son esprit reprenait du service et il se trouvait confronté à bien trop de pensées parasites. Il fut donc soulagé de la voir lui revenir assez vite et l'enlaça du mieux qu'il put avec la pression des profondeurs. Ses lèvres se plaquèrent sur les siennes jusqu'à ce que leurs poumons réclament de l'air. Il émergèrent en choeur, aspirant la vie avec la force de leur amour naissant dont ils ne connaissaient pas encore le nom.
Elle le quitta pour aller s'allonger sur la rive et il eut l'impression de se retrouver à nouveau privé d'air. Il lui fallait son contact pour faire taire son cerveau. Il sourit néanmoins en découvrant l'écart évocateur de ses jambes et nagea jusqu'à elle, empli de désir.
Il plongea sur le chemin pour s'inonder de silence pesant afin de réapparaitre entre ses cuisses dans un regard amusé. Deux paumes vinrent chercher son crâne pour lui chuchoter à l'oreille ce qu'il n'aurait jamais accepté d'ordinaire venant de qui que ce soit d'autre que Kylian. Et encore, même Kylian n'aurait jamais dit pareille gentillesse.
Mais il ne dit rien, et répondit juste par un baiser, tout aussi doux que ce qu'elle le prétendait être. Il ne voyait pas d'autres manières d'être avec Ichel. Nez contre nez ils se regardaient comme si rien au monde ne comptait plus que cela. Il aurait pu rester ainsi des heures, voire des années. Avec elle, vieillir aurait pu avoir un sens.


Elio la laissa prendre le dessus en souriant. Chaque baiser déposé sur une des parties de son corps lui déclenchait un frisson de plaisir et faisait naitre une envolée de papillons dans son bas-ventre. Des petits grognements de satisfaction s'échappèrent de sa bouche alors qu'elle découvrait son anatomie avec délice. Grognements qui devinrent véritables cris d'ode à la vie alors qu'elle le dévorait avec la fougue d'un animal sauvage. Pour la deuxième fois il donna libre court à ses sens et se libéra de toutes tensions à s'en faire péter les cordes vocales.
Le jeune guerrier aurait voulu la supplier de continuer lorsqu'elle cessa toute action pour venir se lover contre lui, mais il se sentait si bien à l'entourer de son corps uniquement pour le plaisir de l'enlacer qu'il ne dit rien. Il aurait tout le temps de profiter de ses talents d'amante plus tard.
Coeur contre cœur, ils s'écoutaient l'un l'autre sans avoir à émettre le moindre son. Et même lorsqu'elle engagea la conversation, il se contenta dans un premier temps de déposer un baiser sur son front, tandis que sa main valide venait jouer avec ses mèches humides.


-Je préfère découvrir qu'imaginer, ça évite les mauvaises surprises...

Il la couva de ses pupilles bleus.

-Je ne peux pas dire que tu es loin de celle que j'imaginais, puisque je ne t'imaginais pas. Par contre, je peux te dire que tu es ma plus belle découverte à ce jour.

Il chuchotait et ses caresses allaient à présent chatouiller la peau nue des épaules de la belle marchombre. Il devina les picots qui se formaient dans son épiderme et il sentit la même chair de poule envahir son corps.

-Tu sais, j'pensais pas vivre.

Il sentit la crispation du corps de sa compagne qui l'interrogeait. Alors il continua ses allers et venus amoureux sur son bras pour conjurer la dureté de ses paroles.

-Au tout début, j'avais cette vague image de ma famille réclamant ma mort. Et ma mère n'était plus là. Alors j'me suis dis que c'était de ma faute. Et puis ce n'était qu'une image, pas même un souvenir, et mon père a refusé d'entendre le mot maman. Alors j'me suis dis qu'il m'en voulait. Et qu'à cause de mes conneries, il me préférait mort.

Ses doigts vinrent effleurer sa nuque avec la même douceur, comme s'il racontait la plus banale des histoires.

-Quand j'ai grandi, j'ai compris que le coupable était très certainement mon père, et non pas moi. Mais l'envie d'être mort ne s'est pas envolé pour autant. J'me disais que je découvrirai la vérité, et puis voilà. Ensuite plus rien, la fin. Comme si le fait de faire taire le silence allait me tuer.

Il chuchotait pour ne pas faire sentir l'énorme boule qui grossissait dans sa gorge. Elio n'était pas de ceux qui avaient besoin de se confier, et quand bien même il aurait sans doute choisi Kylian qui connaissait très bien son passé récent. Certains savaient ses meurtres et sa haine envers son père. Mais tous ignorait ce sentiment ineffaçable de culpabilité et cette tendance suicidaire. Pourquoi la dire à voix haute pour la toute première fois à Ichel ? Peut-être parce qu'il est plus facile de se confier à l'inconnue. Ou parce qu'il était bien, là, dans ses bras et que cela comblait son complexe d'Oedipe. Ou encore parce qu'Ichel était peut-être bien son âme sœur, tout compte fait. Il n'admettrait jamais cela. Il n'y pensait même pas. Il avait mis bien trop de temps à accepter Kylian dans son esprit pour à présent considérer pouvoir aimer quelqu'un d'autre. Le mercenaire ne pensait même plus à ce qui était possible ou non. Il n'était pas qu'un. Il se connaissait de multiples personnalités. Ce n'en était qu'une nouvelle aux côtés d'Ichel. Plus belle, plus complète, certes. Mais juste une de plus. Sa raison n'accepterait rien d'autre.

-J'ai fais taire le silence. Et ça m'a tué. Mais pas entièrement, pas suffisamment. Je ne vivais pas, je survivais.

Son nez chercha celui de sa belle pour un baiser esquimau.

-La toute première fois que j'ai appelé la mort, j'avais dix ans. D'habitude je restais là, devant les armes de mon père, et j'attendais que le courage en prenne une pour me trancher les veines. Mais ce jour là, il est vraiment venu. Il m'a traversé le corps l'espace de cinq secondes. Cinq secondes durant lesquelles j'ai pris la hache qui me faisait face et l'ai levé au dessus de ma tête. Je la savais bien trop lourde pour moi. Je savais qu'elle allait me tomber sur le crâne. Mais mon père m'a appelé pour manger, et j'ai dévié mon angle en avant, parce que le courage était déjà parti. La hache est tombée par terre dans un grand fracas et je me suis pris une chasse car je n'avais pas le droit de jouer avec la marchandise.

Voilà. Tu sais à présent pourquoi j'ai toujours détesté les haches et refusé de m'entrainer avec durant mon cursus à l'Académie. Ça me rappelle ma lâcheté.

-La seconde, je devais avoir quatorze ou quinze ans. Comme souvent, je grimpais aux toits, et m'amusait à tester mon équilibre sur les rebords de ceux-ci. J'espérais que le vent me pousserait du mauvais côté, mais il ne s'en ait jamais mêlé. Alors quelques fois je me penchais volontairement, encore et encore. Et puis au dernier moment je reculais. Un jour j'suis tombé, enfin. Mais ma main a eut un vieux réflexe et s'est accroché à la gouttière. C'était une vieille gouttière en très mauvais état, et elle tenait par magie. Donc je l'ai arraché en tombant, ça a fait un bruit pas possible et les habitants sont sortis. J'étais connu pour mes conneries. On m'a rattrapé sain et sauf, et j'ai pris une chasse car mon père a du payé les réparations de la toiture.

Aurait-il agi autrement, son père, s'il avait su toute la culpabilité d'être vivant que ressentait son fils ? Très certainement. Mais dans cette famille c'était le silence qui avait tué la mère et le père. Et c'est sans nul doute ce même silence qui tuera le fils.

-La troisième et quatrième ont eu lieu à l'Académie. Une fois j'ai provoqué volontairement Kylian pour qu'il me frappe à mort. Mais cette mauviette s'est retenu et j'ai finis à l'infirmerie. L'autre j'ai voulu retenter le toit, mais Ene s'est accroché à moi. Après, faut pas compter toutes les fois où j'me suis embarqué dans des situations mortelles, genre le labyrinthe, sinon on en perdra le compte.

Il rit, doucement, pour ne pas l'effrayer, pour la garder au chaud contre lui. Il ne voulait pas lui faire peur. Il avait juste envie de s'accepter comme il était dans cette personnalité là. Avec toutes ses failles.

-J'avais pas prévu de vivre, tu vois ? Et l'avenir me faisait très peur, du coup.

Ses pupilles de saphir crochetèrent les iris d'Ichel.

-Mais là, ça va. Là je ne survis pas. Je vis. Dans tes bras, je vis. Dans tes yeux, je vis.

Son corps se mouva au dessus d'elle avec précaution et il emprisonna son visage entre ses mains.

-Dans ton corps, putain, je vis !

Ses lèvres cessèrent enfin de parler pour venir l'embrasser avec fougue et tous ses muscles se réveillèrent pour venir à la rencontre de la marchombre.
Il avait entendu dire qu'on appelait l'orgasme « la petite mort ». Par pitié, que ce ne soit pas une métaphore, car alors ce serait la plus douce et la plus belle des fins.



Merci pour tout ça I love you

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