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 Piou piou piou [Inachevé]

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Lya Dinal
Lya Dinal

Marchombre
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MessageSujet: Piou piou piou [Inachevé]   Piou piou piou [Inachevé] Icon_minitimeMer 6 Mar 2013 - 22:55


Lya laissa retomber sa jambe droite dans le vide. Depuis trop longtemps déjà, un résidu d'écorce s'enfonçait dans sa cuisse, malgré tous ses efforts pour le retirer à l'aide de grands coups d'ongles. Sa nouvelle position sur sa branche réglait définitivement le problème. Adossée contre le tronc d'un des plus grands Rougeoyeurs des jardins, les fesse sur une branche à près de trois mètres de hauteur, une jambe dans le vide et l'autre allongée loin devant elle, la Kaelem s'appliquait à déchiqueter méthodiquement, l'une après l'autre, les feuilles se trouvant à portée de bras. Et puis, tout aussi méthodiquement, elle entassait ces miettes de feuille devant elle, sur la longueur de la branche, aussi loin que sa main pouvait les déposer, avant de souffler dessus un grand coup et de les regarder virevolter avec douceur jusqu'au sol.

Une heure devait s'être écoulée depuis qu'elle jouait à ce jeu, et le sol était déjà recouvert d'un fin tapis de feuilles déchiquetées que le vent emmenait parfois un peu plus loin sur le chemin. Lya attendait Gwëll, qui n'allait normalement pas tarder à arriver. L'Aequor avait un cours d'équitation, à cette heure-ci, et elle passait ensuite toujours par ce chemin pour rejoindre l'Académie, et plus particulièrement son dortoir. Il y avait deux semaines de cela, Lya serait revenue de ce cours avec son amie.
Il y avait deux semaines de cela, la jeune femme n’avait pas encore terminé son apprentissage et ne s’apprêtait pas à quitter l’académie. Depuis, le parchemin d’autorisation de sortie, qu’il était désormais obligatoire de remplir, se trouvait quelque part parfaitement rangé dans l’un des tiroirs du bureau de l’intendant. Et ce dernier lui avait laissé quelques jours de répit pour préparer son voyage. Lya avait donc fait de multiples allers retours à Al-Poll, officiellement et officieusement selon les besoins, passant dans ces derniers cas au nez et à la barbe des gardes. Elle avait réunis ses économies et constaté qu’elles étaient fort maigres. La jeune femme s’était donc débrouillée pour se faire embaucher dans une écurie de la ville, où elle travaillait du matin au soir, si bien qu’on ne la voyait que peu à l’académie. Seulement le soir, lorsqu’elle voulait bien rentrer avant le couvre-feu. L’argent, qu’elle gagnait lentement mais surement, était quant à lui mis de côté avec soin, la Kaelem continuant de vivre aux dépends de l’académie. Et si la somme était encore fort maigre, la jeune femme considérait qu’elle était désormais suffisante pour lui permettre de quitter les lieux et de subsister quelques temps.

Lorsqu’elle ne travaillait pas, elle passait son temps à préparer son voyage, soit vérifiant l’état du harnachement de sa jument, soit cherchant un sac de voyage parmi les étals du marché d’Al-Poll, soit aiguisant son poignard et s’y entrainant. Les activités ne lui manquaient pas, et lorsqu’enfin, la marchombre rejoignait le lit qui avait été le sien pendant presque quatre ans dans le dortoir des Kaelems, elle rêvait du chemin qu’elle prendrait une fois en route. Les destinations ne manquaient pas, le plus compliqué étant de choisir laquelle elle suivrait. Peut-être la jeune femme remonterait-elle au nord, franchissant les Frontières de Glace pour aller explorer le Royaume Raï qui en terrifiait tellement. En revenant, elle s’arrêterait surement quelques temps à la citadelle des frontaliers, observer ce peuple que l’on disait si rigide. Ou alors, elle descendrait vers le sud-ouest, rendre visite aux Faëls, qui lui apprendraient sans aucun doute des dizaines de choses nouvelles. Et si elle ne parvenait pas à se décider, il lui restait toujours le Désert des Murmures, auquel il faudrait bien qu’elle se rendre un jour. D’ailleurs, la jeune femme se demandait si elle n’allait pas commencer par cette destination, et si l’envie lui en prenait, elle remonterait ensuite le long de la côte jusqu’à l’œil d’Otolep, si mystérieux.

Bref, Lya était incapable de se décider, et passait les nuits à se tourner et à se retourner dans son lit. Elle finissait par somnolait et ne s’endormait vraiment que lorsque les premiers rayons du soleil apparaissaient à l’est. Elle lorsqu’elle en avait assez de tenter de s’endormir, elle quittait les lieux comme une ombre et rejoignait la montagne où elle restait la nuit à escalader des falaises qu’elle connaissait du bout des doigts, à s’immerger dans la gestuelle marchombre ou encore à s’éreinter dans des exercices qu’elle s’imposait.

Deux semaines de cet emploi du temps, et si Lya n’était toujours pas parvenu à choisir une destination parmi toutes celles qui s’offraient à elle, elle avait au moins décidé de partir, dès le lendemain. Une chose à faire, cependant : dire au revoir à Gwëll, et lui laisser un message à transmettre aux autres, à Halina, Enelyë, peut-être même à Ichel. Voilà la raison pour laquelle elle se trouvait sur son arbre, à déchiqueter des feuilles, attendant le retour de l’Aequor. Enfin, des pas se firent entendre, résonnant avec douceur sur le chemin de terre. Alors que, perdue dans ses pensées, la jeune femme passait juste sous elle sans même faire attention aux morceaux de feuilles qui jonchaient le sol, Lya laissa tomber une pluie de fines brindilles et feuilles déchiquetées avec soin.  Elles atterrirent tout autour de Gwëll, sans pour autant l’épargner, ses mêlant à ses cheveux et se faufilant dans ses vêtements. S’arrêtant brusquement, l’Aequor leva la tête et aperçut Lya entre les branches. Elles se sourirent, et la Kaelem rejoignit son amie d’un bond avant de l’enlacer. Elle n’avait prévu ni discours, ni aucun moyen de lui annoncer la nouvelle avec douceur. Alors  qu’elle s’écartait de Gwëll, elle annonça simplement :

-Je m’en vais demain Gwëll. J’viens te dire au revoir.

Et puis, passer une dernière soirée ensemble, avant de se revoir vieilles et fripées.


Gwëll Yil'Sleil
Gwëll Yil'Sleil

Flamme
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MessageSujet: Re: Piou piou piou [Inachevé]   Piou piou piou [Inachevé] Icon_minitimeSam 23 Mar 2013 - 15:43

Le cours de cataclop d'équitation était fini et Gwëll était relativement peu fière de sa performance. Elle avait eu la sensation d'être à coté de son cheval, d'aller à contre temps des allures.
À vrai dire, elle avait été assez pensive. Elle n'avait pas vraiment réussi à se concentrer sur ce qu'elle faisait et le résultat s'en était ressenti. Trajectoires pourries, équilibre instable.

Elle avait attendu la fin et puis elle avait mis pied à terre directement. Souvent, elle partait faire encore un tour avec Jingle, mais là, elle pensait qu'il valait mieux pas. Vu comment elle était distraite, elle tomberait certainement. Et c'était pas une bonne chose, de tomber.
Elle avait donc ramené l'étalon directement dans son paddock et elle avait rangé son harnachement dans la sellerie. Et puis, elle avait pris le chemin de l'académie, légère dans ses pas, perdue dans ses pensées.

Elle était passée par la lisière de la forêt, parce qu'elle y trouvait une certaine fraîcheur qui, à cette heure ci, était agréable. Et puis, elle avait le temps, elle n'avait plus cours pour ce jour là.
Elle était toute à ses pensées, passant sous un arbre quand elle remarqua foule de papillons qui l'entouraient. Elle s'arrêta et elle sourit. Elle aimait les papillons. La scène semblait féerique. Un rayon de soleil vint faire scintiller les ailes vertes. Elle tendit les doigts comme pour attraper le lépidoptère le plus proche et il ne se défila pas. Elle ferma la main et ne sentit rien bouger. Elle la porta devant ses yeux et l'ouvrit. Un morceau de feuille.

Elle leva les yeux vers l'arbre qui la surplombait.
Au dessus d'elle, une paire de jambes et un visage souriant. Lya. Elle lui sourit à son tour et elle lui fit signe.
Elle n'avait pas croisé Lya depuis un certain temps et elle lui manquait assez cruellement. Elle se souvenait de cette nuit, qu'elles avaient passée ensemble, dans la forêt, dans leur cabane de lutin et d'elfe. De toutes les histoires qu'elles s'étaient racontées, de ces sourires complices, des dessins, des câlins, des jeux et des courses folles.

Elle posa la main sur le tronc de l'arbre et tenta de repérer comment y monter. Mais Lya lui épargna la difficile tâche en sautant au bas de son perchoir.
Elles s’enlacèrent et Gwëll sentit de la tension chez son amie. Tension inhabituelle. C'était pas son genre. Parce que même quand elle était triste, Lya restait guillerette. Enfin, du moins, elle ne s'enfonçait jamais dans cette espèce de dépression noire que certains autres pouvaient connaître. Lya restait elle même.
Gwëll ne put s'empêcher de se demander ce qui pouvait l'affecter ainsi. Il était vrai qu'elle n'avait pas eu l'occasion de la voir depuis un certain temps. Elle espérait qu'il ne lui était rien arrivé de grave, parce qu'elle aimait bien Lya et qu'elle aimait pas qu'il arrive des mauvaises choses aux gens qu'elle aimait bien.

Et puis le sol s'effondra et le ciel le suivit.
Un vacarme assourdissant et pourtant en silence, le monde criait, mais il n'était aucune oreille pour l'entendre. Tout ce silence hurlait dans les oreilles de Gwëll et elle tomba à genoux, les mains sur le visage.
Non, ce n'était pas possible.
Une part d'elle en voulait à Lya de l'abandonner et, d'autre part, elle en voulait plutôt au destin qui jouait avec eux comme le courant avec les feuilles d'automne. D'un coté, c'était la faute de Lya, parce qu'on a toujours le choix, il ne tient qu'à nous de décider de rester ou de partir, mais d'un autre, elle ne pouvait être tenue pour responsable, parce que dans sa voix, il y avait cette note, cette note du désespoir qui pleure la nuit et qui chante à la lune.

Égoïstement, Gwëll pleurait. Et, parce que ce n'était pas sa faute, Lya pleurait aussi un peu. Mais comment l'admettre, comment le savoir ? Quand on ne sait même pas voir l'évidence écrite sous nos yeux, comment savoir se rendre compte que ce n'est pas ça, que ça ne marche pas ainsi ? La vie est injuste et il est injuste de le montrer aux enfants. Parce que les enfants ne savent pas faire la différence, voir la nuance.
Quand il y a un faute, les enfants voient un fautif. Mais, parfois, le fautif n'est pas visible, alors ils en trouvent un autre et le hasard qui est leur complice fait mal les choses.
Les hasard et le destin sont aussi amis que pervers et il n'en est un qui ne joue des tours. Il suffit qu'on hésite, que l'évidence ne saute pas aux yeux et ils en font leur affaire, ils tournent le monde et on tourne avec eux, parce que nos pieds sont plantés dans la terre.


Tu peux pas partir, tu peux pas m'abandonner comme ça...

Et elle pleurait et, tombée par terre, elle serrait les genoux de Lya dans ses bras. Parce qu'on ne peut pas ne pas tourner avec la terre et que si tu tournes, je veux tourner avec toi. Parce qu'on ne nous séparera jamais et même si le destin et le hasard prennent un pied de biche, ils y arriveront pas.
Parce que tu me l'as promis, tu me l'as promis, hein ?

Et Gwëll avait envie de ne plus rien entendre, de ne plus rien voir. Elle voulait que le monde s'arrête pour que la terre ne tourne plus, pour ne plus comprendre l'évidence : elle ne pouvait pas lutter.
Et elle serrait, elle serrait les genoux. Elle pleurait, plus fort que tout.


Reste ! Oh, Lya, reste, m'abandonne pas...

Elle aurait aimé hurler. Comme au théâtre, comme dans les histoires, un grand discours, voir Lya pencher la tête, hésiter et finalement rester. Mais elle n'était pas dans un livre, elle ne savait pas parler comme un livre, pas lutter contre le destin.
Elle voulait se calmer, mais elle n'y arrivait pas. Elle ne savait pas rester digne, les yeux secs et la gorge nouée, elle ne savait pas contenir ses sentiments, elle n'était pas de ceux qui avaient de la retenue.
Elle était de ceux qui craquaient comme un brindille dès qu'un pied s'approchait. De ceux qu'une annonce anodine déchirait en sanglots.

Je ne peux pas lutter contre le destin, ni empêcher la terre de tourner, mais si il le faut, je serrai tellement te genoux que je tournerai avec toi. Tu ne partira pas sans moi, je te le dis.


 
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