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 L'invitation du Seigneur Hil' Muran [Terminé]

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Ciléa Ril'Morienval
Ciléa Ril'Morienval

Sentinelle
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MessageSujet: Re: L'invitation du Seigneur Hil' Muran [Terminé]   L'invitation du Seigneur Hil' Muran [Terminé] - Page 2 Icon_minitimeMer 28 Nov 2012 - 7:23

Le chien, le prince et cette Cendrillon Alavirienne au cheveux de myrrhe, au mentaux de vair , une douceur tyrranique au levres, quand elle parlait au jeune héritier : Un tableau qui attendrit le besoin de symbolisme grandissant que Ciléa redécouvrait sur l’élégance relative des tables, sur la place des convives, sur le maintien et sur les blasons ; au fond du décors, la mer et l’horizon participaient avec grace à cette exploration, le sel d’un océan venait gicler jusqu’à ses levres d’ecorce, les asséchant plus encore.

Au loin, la bas, repondant au bleu troué d‘écume, Lev, qui conversait avec cette jeune fille dont elle voyait seulement la chevelure, et devinait la taille tronquée par les branches basses d‘un jeune figuier. L’arbre laissait pourtant entrevoir tout ce qui se disait, et elle fut surprise de se découvrir spectatrice. Une main pressante sur un bras, et l’autre répond en piquante parade, silhouettes qui chaloupent en s’alliant et se deliant et la tête qui coule au creux de son cou, combien Lev, en avez-vous enjolé de telle façon ? Heureuses meches brunes et le dévoilement du visage, craquelé de feuille de figuier. Ce n’était donc pas votre cousine.
Le vin encore, et ses émeraudes s’ancrerent sagement à une boucle de cire qui descendait soigneusement dans le cou de l’épouse Zil’Urain.

Le plomb lui peusa brusquement et elle sentit sa tête lourde, ses yeux tomber vers le sol, le vin prit une aigreur brulante dans la gorge . Son regard, toucha, affolé, la figure d’Ailil, pale peut être, mais encore droite, trop droite pour comprendre . L’acier chauffé à blanc, explosa dans sa tête, bouleversa tout ce qu’elle connaissait, tout ce qu’elle croyait connaitre. Courbure de son dos, clavicules tandu,, cambrée par le plomb qui se démenait contre son maintient. L’immense chappe ebranla sa tenue, et ses épaules, tressaillirent, flanchèrent, comme elles n’auraient jamais dues .

Le verre s’est brisé en un éclat de peur, Respires, les Spires, les Spires avait expirés, loin d‘elle, loin de son monde, implosées, quitte à rejaillir sur l‘espace tangible . Sa main de fer les avait enserrer depuis tellement longtemps, ses Spires sans que rien ne puisse les bouleverse mais, elle se dérobait à elle maintenant, comme avec l’autre comme avec sa présence oppressante qui lui serrait les cotes. L’autre était ici, l’autre agissait dans les Spires, dévorante comme elle ne l’avait jamais été, et Lev et Lev, que faisait-il ici , que faisaient ils subir tous deux à l’Imangination ?O Lev qu’avez vous fait ?
Vous vous croyez puissant, vous n’êtes qu‘un nouveau né, une marionnette tout au plus, devant une puissance qui vous détruira à force de la malmener, êtes vous assez inconscient, assez égoïste pour ne pas mesurer les conséquences, et la mer des dons qui hurlent...


Les visages, d’autres visages présents, crispés qui comprenaient, elle ressentait l’élite d’une caste affaiblie dans chaque ridule de gravité, et dans la cire des teint. Que cela cesse, scandait-ils en un chœur étrange, que cela-cesse. Pourquoi veut on ainsi détruire ma création, ce que j‘ai maintenu hors de moi. Mais les visages terrifiés ne disaient rien pourtant, de la confusion qui regnait, là bas;

L’Autre l’Autre avait pris les Spires. araignée, elle avait brisé la toile , par son évolution lourde et claudicante, elle l’avait brisé , elle l’avait saisit, elle l’avait enserré dans sa main, trop grosse de pouvoir, en se moment, pour pouvoir tisser, Et alors que péniblement, les Spires retrouvaient leurs courants naturels, il y avait cette main, plus petite et précise qui taquinait, recommençait, incessamment, heurtant. -que cela cesse, seulement- Elle adressa une supplication muette à Lev, du bout de sa douleur, puis se maudit d’avoir pu même y songer.


Les barrières vinrent à elle comme elle venaient, en ces nuits ou chacunes s’acharnaient passionnément à toucher l’autre, jeu lointain, alors. Elle sentait la présence de sa signature, consolider la bulle qui réunifiait sa silhouette, reconstruisait ses Spires ébrechée et rebattit sa dimension chérie. Elle sentit que l’habitude lui avait conféré cette armure de vent, puisée entre les tentacules de l’Autre. Elle avait la prescience de ses failles, et des brèches dans le mur.

La seconde fois, elle se crut prête.

Elle sentit la violence de l’Autre, comme jamais pourtant elle ne l’avait supportée, ses défenses hurlèrent sous l’impact, et les Spires malmenée furent une nouvelle fois happée par ce mur abyssale, sans fond et sans maintien. Elle s’acharna à construire pourtant et si elle ne put conserver rien de l‘espace qu‘elle avait amenagé autour d‘elle,, sa signature resta intact, seule presence articulée dans le cahot des Spires. Le mouvement, se tut, un peu et lentement elle se fraya un passage dans le lourd cimetières des chemins, frôlant les ossements de mouvements qui brillaient d’energie, un souffle avant


Elle sortit de l’Imagination, mais si pres encore des spires,. .
Le regard de l’enfant Sao, petit être dont l’immobilité ne niait pas la terreur, fixait intensément ses phalanges, Elle eut un sursaut devant ses doigts rouge et la douleur fulgurante, qui se présenta soudainement lorsque elle regagna l‘air de ce monde. Le choreute detourna vivement le regard, vers Ailil et son maitre, son maitre aux cheveux de miel, qui la nuque vaincu, ployait lui aussi sous cette puissance lointaine.
Elle lacha par accoup, une mine dégoutée mais lointaine, le verre vide, , qui avait éclaté dans sa main et qui déposait des traces rouges sur ses ongles. Sans même imaginer parer à sa douleur elle ota lentement les derniers éclats . Pauvres mains, battues par les Spires, combien de maux pourrait encore produire l’Imagination malmenée ? Elle ne put même sourire à la déconvenue du courtisan, carresé par cette femme aux main blanche, que Sao, contemplait sans savoir que faire. tant elle comprenait, tant elle ne pouvait qu’être effrayée.

Elle n’en avait pas le temps. Elle se leva sans prudence du siege ou elle était assise et sentit, lentement la gravité se rétablir autour d’elle.

Oh qu’elle en voulait à cet être prétentieux et stérile, ce courreur de Jupon affreusement puissant. Lev, Lev continuez, continuez et les Spires se protegerons, nous détruirons tous, et se fermerons d’elle-même , avez-vous assez peu d’intuition pour jouer à une partie dangereux ? Elle s’avançait, guider par cette présence bleutée, qui lui frappait l’œil, reprenant peu à peue ses esprits et les chemins de ses propres créations.

Il était là, elle percevait son éclat à travers les Spires et son visage anguleux qui brulait de désir, baigné dans la puissance de l’Imagination, puis, ses iris concentré qui mélangeait le miel au bleu, puissantes d‘un pouvoir dont elle n’avait perçu auparavant que les premisses et en reflet , à coté…Elle brulait d‘une façon plus complete, plus achevée, entièrement, sans que son corps ne semble obéir à ses volontés. l’Aurait brulait des Spires et on aurait jurait la voir frémir d’energie,,dans un espace ténue, entre ici et l‘autre monde, Ciléa resta un moment à l‘observer, observer en dépit des spires crissantes, observer cet objet tout de feu et de mouvement, ou rien ne respecter une hierarchie, un ordre, rien ne respecter ce qu‘elle avait tenter d‘instaurer comme une norme. Puis l’Imagination suppliante, se rappella à elle, demandant qu’on verse des larmes devant une telle barbarie, se fut son crane , ensuite et ses membres engourdit qui crièrent grace. Elle abdiqua, pour le contrôle.

Elle tenta de s‘introduire dans cette étrange non communication , entre eux deux, s’interposer entre ces deux broyeurs de Spires qui puisaient leur pouvoir l’un dans l’autre. Elle n’y parvint pas, immergér dans les émotions contrictoires dechacun. Evitant avec peine les assauts elle ne put que rester ici, immérger, flottante, à peine confrontée.
La peine se calma, comme un cœur essouflé, elle sentit l’autre vaciller, trébucher; équilibre tenu en suspens par sa propre puissance s’écroumla de lui-même. Et des murmures autour d’elle, le souffle de cette plebe au sang bleu, qui débitait l’incompréhension. ô pauvres êtres qui ne comprenaient pas même les premisses de l’humanité ,debout et fiers de votre invincible ignorance.


« Que pouvons nous faire de toute façon , Je n’ai aucune idée de la situation et je defie aucun homme de l’escouade d’en dire plus. »
« Nous n’agirons donc pas ? «

« Ce n’est rien, ce n’est rien…Messieurs, ces deux jeunes gens sont des dessinateurs, encore incapable de maitriser leur don, tout va se calmer dans quelques minutes, n’ayez crainte." Fit elle assez défaite pour paraitre peu convainquant. On scruta sa jeunesse, on scruta sa délicatesse de port et sa blancheur, toute Al-Jeitite, mais son front devait respirer la gravité,ou à défaut d‘autres temoignages , on prit sa parole pour une vérité..


Le monde reprit contenance, elle sentit Lev revenir à la réalité et intercepta sèchement les saphirs. Son regard divagant, encore incroyablement lumineux lui donnait la terrible envie de le frapper.
Du coin de l’œil , Zil’Urain, soutenu par Ailil, encore. Avait elle sous estimé son pouvoir ? Elle avait crut q’il touchait au Spires,pour la position sociale qu’elles lui conferrait, pour la caste plutôt que par réel interet interet, en esthete peut être. Mais il avait sentit comme elle, il avait sentit le premier d’où venait cette monstruosité, elle l’avait entendu fendre l’imagination, toujou
rs si pres, toujours à proximité sans que jamais leur signature ne se frollent, pourtant.
Et plus bas à Lev

« Dites moi seulement qu‘elle vous a fait souffrir -comme j‘ai souffert-, offrez moi cette réponse et je vous pardonnerais pour cette fois, et celles d'avant , et à avenir pour votre inconséquence .. Siffla-telle, dimensione encore iréelle, entre deux monde.

Les yeux devinrent completement bleu, il fallu revenir à un ton plus conventionnel.


« Vous êtes un idiot Lev Mil’Sha, fit elle glaciale un idiot inconscient et grotesque, quel sera le prix à payer, la prochaine fois, pour satisfaire votre ostention? »

Je vous conseille de déguerpir au plus vite à moins que cette publicité vous enchante

Mais trop tard, Déjà, des dessinateurs, plus ou moins conscients, convergeaient vers la source, se débattant pour comprendre. Proteger cette femme, proteger l’Autre dont elle connaissait la noirceur, car trop de curiosité compromettrait ses plans, couperait cours à ses expérimentations et à ces délicieux liens qui lui apprenait tent, elle en avait pleinement conscience. Proteger l’autre quitte à sacrifier Lev et la réputation de l’acadmie
Là bas une presque enfant s’avançait, guidée par sa sœur, de pale et de rose, appuis transparant, et par une intuition étrange dans ses yeux de miel. Pouvait on, si jeune ressentir le dessin et un orage de Spires ? quelle abomination avait on ouvert dont l’Imagination pour que ces germes de dons en soit affecté ?


« Par la Dame, Ciléa, que s’est il passé ? «

Elvire Xil’Bomon, vint s’avancer auprès d’elle, le regard marqué par la souffrance jetant des regard aux trois protagoniste, Ciléa s’apperçu que certains nobles tendaient l’oreille, avide d’explications et haussa légèrement le ton.
« ..les apprentis dessinateurs, quand ils découvrent leurs dons peuvent réserver bien des surprises, nous les savons toutes deux. Et…Lev Mil’Sha a toujours eut beaucoup de mal à retenir ses ..humeurs, cela appliqué à l’Imagination peur produire des choses tres particulieres, et terribles…Mais faisons confiance à la Dame et aux entités qui veillent sur les Spires je suis persuadé, j’ai l’intuition que les choses reviendront à la normal, ces quelques minutes ne seront bientôt plus qu’un mauvais souvenir pour nous tous ».

L’océan au loin jetait ses éclats, un animal sembla plonger dans les eaux clairs lorqu’elle parla.
Elle se sentait beaucoup mieux. Reprendre le fil des ses explications, discuter du sujet qui la passionnait la raccordait à la normalité
Qui se satisferait d’une telle explication, cependant ? Pouvez on avoir assez peu de curiosité pour se contenter des mots d’ une jeune fille de si peu d’expérience ? Elle en revait, elle ne s’illusionnait pourtant, ce n’était pas le lieu. Elle jeta un œil à la jeune noble, beauté d’une autre caste, beauté déviante qui trainait un tatouage naissant, sur dans le creux de son cou, que revelait sa tenu légèrement defaite.

Elvire, je vous en prie vous qui connaissez les lieux, pouvez vous mander un siège pour cette jeune fille ? Elle a l'air de se sentir mal.


« Oh, oui bien sur, c’est la moindre des choses"

La voyant partir, sa main hésitant lui retint le bras, puis en un souffle.
Elvyr..Qui Est-ce ?

« Til’Lisan…je crois. Oui, Sareyn Til’ Lisan »


Enfin, mettre un nom sur votre présence, mettre un nom sur l’autre, mettre un visage sur ce qu’ elle croyait n’être que transcendante force.

Et qui en ce moment, défaillait.


Marlyn Til' Asnil
Marlyn Til' Asnil

La Borgne
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MessageSujet: Re: L'invitation du Seigneur Hil' Muran [Terminé]   L'invitation du Seigneur Hil' Muran [Terminé] - Page 2 Icon_minitimeJeu 29 Nov 2012 - 19:44

Sareyn implosa contre les lèvres de Lev.
Sa vanité mourait, futile, alors que les mains du jeune homme, contre sa nuque, serraient à l’empêcher de s’échapper, elle mourait, et Marlyn était à nu, à la limite cette fois de l’explosion. Echappés, la narquoiserie et les moqueries, elle s’était crue invincible, elle avait cru être suffisamment forte et détachée pour pouvoir jouer ce jeu, se laisser approcher, mais non, tout, toujours, malgré les années, malgré une vie entière qui s’était produite entre temps, tout ramenait à Ivan.
Ses grosses lèvres, écrasées contre les siennes, ses mains brutales et son haleine de rhum ; Lev sentait la menthe, ses mains, moins grossières, n’en serraient pas moins, avides, ses lèvres forçaient le passage, Marlyn sombrait en elle-même, dix-huit ans à nouveau, un abîme de terreur enflammé par la colère ; ses Spires elle les sentait échapper à son contrôle, et l’emprisonner dans son énergie.

Haletante, le regard brûlant, elle s’écarta, sur le point de l’étrangler, elle allait tendre les bras pour lui faire passer ses airs bravache, mais ce qu’il dit la stoppa, complètement, physiquement.
Il connaissait son nom.
Un piège ? il l’avait appelée Marlyn, s’était repris, prétendait chercher une sœur, piètre excuse, elle n’avait pas de famille et Sareyn était fille unique, croyait-il que cela amoindrirait son geste ? Ce petit rejeton de noble pourri jusqu’à la moëlle, à embrasser jusqu’à ce qu’il voulait appeler sa sœur, était-il seulement en train de lui montrer qu’il connaissait son nom, son identité, qu’il jouait à la faire chanter, et contre quoi, d’autres faveurs ?
Il allait mourir.
Ses spires criaient justice, et l’air le plus innocent de Lev n’allait pas le sauver, elle ne déploya pas son énergie, non, elle la concentra dans une attaque brute, en pointe, destinée à tuer. A tuer spires contre spires, à lui ravager les neurones, qu’il en bave, et qu’il voit sa sanité disparaître devant lui, et qu’il en meure enfin, en silence. Le masque n’avait plus aucune espèce d’importance, seul comptait qu’il ne fallait pas laisser sa peur passer l’emporter, qu’il fallait la noyer sous la colère.
Plus jamais Ivan, plus jamais d’impuissance et de tremblements à cause d’Ivan.

Son don se heurta à celui de Lev, dressé, luttant. Elle le regarda avec un regard abasourdi. Elle l’avait sous-estimé, il venait de l’Académie de Merwyn et était surement mieux entrainé qu’elle. Qu’à cela ne tienne. Ton pouvoir n’est rien par rapport au mien, chien de noble, quoi que tu puisses croire. Le monde physique disparut peu à peu de devant son œil, elle entendait les piètres mots de Lev comme sous l’eau, et les silhouettes du banquet bouger, osciller légèrement comme des bougies sous le vent.

Les spires lui semblaient infinies, elle tombait sans fin, à les rassembler, il lui semblait parfois qu’elle n’était pas seule, qu’elle captait, au détour des chemins, des consciences, de plus en plus proches des siennes. Elle sentait Dolohov, mais il était diffus, elle aurait du s’étonner de le trouver si loin dans les chemins alors qu’il gravitait généralement tout à la lisière, par effleurements. Son esprit rencontra celui de Lev, nouveau.
Elle l’écrasa.

Et à nouveau, cette résistance.
La colère le céda à l’angoisse, puis à la terreur.
Il lui résistait.
Malgré toute la puissance de ses Spires, il lui résistait.
Il était aussi puissant qu’elle.

Non. Ce n’était pas possible. Personne n’était aussi puissant qu’elle, personne, le Maître la surpassait, virtuose, en technique, en connaissances des Spires, en manières d’accomplir les choses, de choisir les dessins, mais en don brut, en puissance grossière, et hurlante, personne ne tombait jamais aussi loin et aussi vaste qu’elle. Lev aurait déjà du être à genoux, à hurler de douleur, il aurait du se tordre au sol, et sentir son cerveau réduit petit à petit à rien, mais il était là, debout, elle sentait ses mains à nouveau se poser sur elle, dire des mots, à la suite, qu’elle ne comprenait pas au travers de l’ouate des Spires.

- Lachez-moi !


Ses lèvres, blêmes, avaient tremblé, elle se dégagea de l’emprise mais faiblement, son esprit était tant impregné de dessin que la réalité s’échappait par faisceaux, sans qu’elle puisse la rejoindre. Elle se sentit tituber, chercha dans les consciences qui l’entourait des points d’ancrage ; remonter les chemins, point par point, quitte à y laisser de l’énergie, et la présence de Lev toujours, contre la sienne, sans forcer, juste en défense, comment pouvait-il exister ? Qu’était ce nobliau, que cherchait-il, un chantage ? il connaissait son nom, et il venait de lui montrer qu’il pouvait lui résister, ses mensonges étaient légion. Sa sœur, ça ne pouvait être. Il jouait, habile, de leur incroyable ressemblance jusque dans la teinte de leur yeux, et la puissance des Dons, qui n’arrivaient pas à se renverser mutuellement.
Un jeu habile, tortueux, il était bien plus qu’un imbécile, il était dangereux, profondément dangereux.
« Que veux-tu ? » Un chantage, c’était un putain de chantage, il pouvait divulguer sa véritable identité à quiconque s’il connaissait son nom, et d’un claquement de langue, détruire ce qu’elle avait mis des mois à bâtir, ce qui lui revenait de droit, par combat, parce qu’elle avait combattu et tué toute sa vie pour l’obtenir. Elle ne pouvait pas laisser en vie quelqu’un de si dangereux.

Une poussée. Physique, pas mentale, juste une poussée suffirait, et les falaises se chargeraient du meurtre. Il fallait que ce don rival au sien disparaisse, ou le monde serait un perpétuel danger à nouveau, à lui montrer que non, elle n’était plus inaccessible, et protégée derrière ses armées de dessin et le nom de Sareyn. Elle s’approcha, il lui fallait juste un pas, et tendre le bras, lui enserrer le cou, le faire basculer de la rambarde, et adieu. Un pas, elle fit.

Et les Spires s’écroulèrent sous elle, l’entrainant dans un tourbillon de possibles et de consciences qu’elle ne parvenait plus à distinguer les unes des autres ; elle avait perdu le contrôle totalement, et paniquée, elle en cherchait la raison, en vain, cherchait à les réduire, à les empêcher de s’étendre tout autour d’elle, Marlyn voulut se raccrocher à la seule chose immuable de son Don : le maître.
Mais il avait disparu, sa présence même infime ne faisait plus aucun remous dans les chemins. Il était sorti des Spires, introuvable, sa présence si habituelle qu’elle en devenait inconsciente, maintenant qu’elle n’était plus là, la Mentaï perdait l’emprise qu’il consolidait avec elle sur son immense pouvoir. Quelque part en écho, elle sentit l’Autre, sans s’y attendre, l’Autre, loin à Al-Poll pourtant, elle pensait, s’était-elle perdue si loin dans les Spires que l’Autre avait été affectée aussi à l’autre bout de l’Empire.

D’autres voix se mélèrent à celle de Lev, d’autres présences, elle sentit à nouveau des mains sur ses épaules, se retourna.
Des gardes. Elle était découverte, ouverte en deux comme un animal disséqué elle avait oublié Sareyn, les lèvres glacées par l’assaut, et maintenant, ça allait recommencer. Devrait-elle se battre pour fuir, se laisser emmener, torturer, à nouveau, impuissante ?

- Je..

- Vous êtes bien les deux jeunes gens responsables du chahut dans les Spires ?
Elle voulut répliquer, mais Lev intervint avant elle pour se justifier, et puis d’autres arrivèrent, la dessinatrice de l’Académie de Merwyn, s’adressait à Lev, mais les Spires et la peur engluaient tellement Marlyn qu’elle manqua de sombrer à nouveau.
Oh, naufrage, amer naufrage, terrible naufrage de pouvoir.

Beaucoup de choses arrivèrent au même instant, hors du contrôle de la jeune femme.
Tout devint muet, et sourd, et glacial. Sa tête se referma si violemment qu’elle eut l’impression qu’on lui appliquait deux oreillers sur les oreilles t un autre sur la bouche pour l’empêcher de respirer. Par delà ses cils, elle vit qu’un garde avait, dans une petite cage, amené un Gommeur.
Un gommeur.
Le silence, la disparition complète et totale des Spires dont elle ne se décrochait jamais tout à fait était tout bonnement atroce. La dernière fois qu’elle avait senti un Gommeur… Non, ne pas y repenser, trop sombre, trop noir, trop lointain.

Elle était en train de tomber, des bras l’enserrèrent avant que ses genoux ne heurtent le sol, elle sentait de loin qu’on l’asseyait sur une chaise, des boucles blondes, chaudes, dans son champ de vision. Ce n’était pas le bon parfum, elle le savait, et ses mains étaient trop fines, la voix qui lui murmurait des paroles rasssurantes et inquiètes était trop aigue. Mais en fermant les yeux, en oubliant, un peu, elle avait presque l’impression que Dolohov se tenait à ses côtés, qu’il n’avait pas disparu des Spires et derrière le masque ; Sareyn se reconstruisait petit à petit au toucher d’Aliénor.
La peur l’enserrait si fort, de toutes parts, derrière les bras d’Aliénor, elle vit tous les gens qui s’étaient portés à leur rencontre, elle vit Varsgorn, le regard brûlant de haine, elle vit des corps brisés, des larmes, des têtes entre les mains, et tous les regardait, elle et Lev, tous les deux, qu’avait-elle fait ? Ses spires avaient affecté d’autres personnes ? Aliénor avait un peu de sueur au front.
Son regard tomba sur celui, gris dur, de Dolohov, appuyé sur sa femme. Le cœur de Marlyn se serra à l’idée que son teint gris, ses cheveux défaits, et cette faiblesse qui suintait de sa posture, elle l’avait causé, par idiotie, en déchainant toute la puissance de son Don en agglomérant tous les autres. Etait-ce pour ça qu’il s’était détaché, qu’il lui avait interdit sa présence avant l’apparition des gommeurs ?
L’idée l’insupportait, et creusait sa terreur, si forte qu’elle était incapable de parler.
Sans le Don, écartelée par sa propre impuissance, et par tous ces gens qui les fixaient, fautifs…

Marlyn, poursuivie par Ivan, se retrancha complètement derrière Sareyn.
Et Sareyn, derrière Aliénor. La jeune blonde demandait à ses voisins qu'on apporte à boire, à manger aussi, un peu, faisait des remarques sur les personnes présentes, la jeune borgne crut même l'entendre parler d'Arbogaste, mais son attention était trop dissolue, et le vieil homme... s'il était inconscient, quel besoin de se presser pour retrouver son emprise sur lui, et s'il était mort, d'autant quel besoin de s'en occuper ? Les efforts d'Aliénor pour la dissimuler aux yeux de la petite assemblée étaient louables, par petits gestes, préoccupations matérielles. Elle était présentée comme la pauvre victime, comprit finalement Marlyn. En temps ordinaire, elle se serait indignée, trop d'orgueil que pour jouer les malades, mais là, là...

- Attendez
, articula Sareyn quand elle lui proposa de l'emmener se reposer à l'écart, je dois d’abord m’excuser auprès de ces messieurs, en désignant du menton toutes les personnes qui, agacées, attendaient des justifications, malgré ce que leur répétaient les gardes chargés de leur laisser un peu d’espace.

Sareyn se releva d’un air digne, ignorant comme elle pouvait le vertige causé par l’absence de Spires, comme si on lui avait volé une partie de son cerveau, et se tourna tout d’abord vers Ril’ Enflazio, qui soutenait quelqu’un au visage enfoui contre sa poitrine, une dessinatrice, probablement, et s’inclina légèrement.
« J’espère que votre femme jeune épouse nous pardonnera, à monsieur Mil’ Sha et moi-même, de nous être oubliés et d’avoir peut-être, blessé ceux qui étaient autour de nous. Vous qui avez l’expérience de la jeunesse, vous saurez sans doute nous pardonner cet oubli honteux. »

Vint le plus difficile. Qu’elle choisit de fuir, lâchement, de contourner, même si Aliénor la soutenait et restait à ses côtés elle ne se sentait pas la force, sans ses spires pour les protéger, de faire face au courroux du maître. Sareyn s’approcha d’Ailil, et ne fixa qu’Ailil :

- Dame Zil’ Urain, j’implore également votre pardon pour le ...trouble que nous avons pu causer à votre mari au point qu’il vous faille vous retrouver dans cette situation si désagréable alors que vous banquetiez. Je suis autant coupable que victime, mais si cela vous sied, je suis vôtre entièrement, et dévouée, pour me faire pardonner.
Ses formulations étaient maladroites, lentes à formuler, pataudes, le masque peinait si dur à se reformer. Avec un peu d'espoir, cela passerait pour les réticences naturelles de Sareyn à s'excuser ou à se plier aux conformités de la très Haute, mais elle n'y croyait pas trop.

Aliénor trépignait, elle n’avait jamais été patiente, et manifestement, elle n'attendait que de voler à son secours, par plaisir des scandales autant que pour détourner l'attention des pénibles efforts de la Mentaï pour formuler les politesses consacrées. L'héritière des Sil' Dokart tenait à ses côtés, ne semblait plus vouloir la quitter même d'un pas, se rendit-elle compte. Trop proche, trop ostensible, non, pour le bien de nos masques à tous, ne me touche pas de nouveau, songea Marlyn, mais c'était trop tard, et elle était, dans la situation présente, incapable de se défendre sans tuer toutes les personnes présentes.

Bête blessée, terriblement mal à l’aise, Sareyn céda, délégua, finalement, se laissa défendre, l’œil fermé, le visage niché dans sa nuque, jeune noble qu’un autre noble a attaqué en public.

- Je ne laisserai pas ma Reyn se dégrader en excuses par votre faute, monsieur Mil’ Sha !
explosa finalement Aliénor. Vous êtes entièrement coupable de cette situation, vous le savez bien, et j’exige entièrement réparation pour tous les torts que vous avez causés !

Elle prit tous les membres de la petite assemblée qui les entourait à témoin, un doigt accusateur désignant Lev.

- Ne l’avez-vous donc pas vu, tout à l’heure, l’embrasser de force, comme on obligerait une catin, n’avez-vous donc pas vu cette atrocité ? Miss Xil’ Bomon, vous êtes témoin aussi… oui, vous l’avez bien vu l’abuser, et nous avons tous senti ensuite que ce … ce monstre tentait de l’attaquer par les spires alors qu’elle voulait juste défendre sa vertu !

Aliénor était inarrêtable, elle désignait tour à tour Dolohov, qui ne tenait debout que parce qu’il s’appuyait sur Ailil, elle désignait Enelyë, et Ciléa, et Sargane, toutes les personnes touchées de près ou de loin par la puissance des Spires.

Sareyn n’avait pas quitté ses bras, ni relevé la tête. Intérieurement, elle maudissait Aliénor, sa propension à en faire des tonnes, elle pensait ainsi noyer le poisson et détourner l'attention, mais c'était exactement l'effet inverse qui se produisait, elle sentait tous les regards posés sur eux par la grace à la voie aigue de la noble blondinette. Mais Aliénor aimait les scandales, songeait-elle, au moins autant qu'elle aimait être regardée, et en cet instant, elle tenait à être vue, par tous, pour les défier d'attendre Sareyn à leur tour. Elle imagina une remarque narquoise que Dolohov aurait pu lui faire, ta stratégie de t'entourer de personnes encore moins subtiles et retenues que toi pour paraître avoir le contrôle, mais le Mentaï la reniait, en cet instant, ou bien la maudissait, ça, en soi, la faisait perdre pied.

- Miss Ril’ Morienval, continuait-elle, un peu plus calme, un peu à part, je tiens à ce que vous sachiez que c’est une honte pour votre Académie de neige de ne pas savoir tenir vos élèves. Notre hôte en sera informé, et l’opprobre en retombera sur vous et votre Intendant. Quant à vous, Monsieur Mil’ Sha, je n’ai toujours pas entendu d’excuses, avez-vous au moins une raison quelconque pour justifier vos vilenies ?
finit-elle d’un ton outragé.

L’esprit de Marlyn était focalisé sur une seule idée, une seule fragrance pour se reconstruire, l’empêcher de retourner dans la colère, la peur, Ivan, c’était le parfum d’Aliénor. Un peu trop fruité, mais elle s’y accrochait, elle pourrait lui demander de changer, qu’il soit un peu moins lourd, un peu plus lui, lui, ses boucles blondes lui frôlant le visage, ses étreintes possessives, un peu, en écho.


Lev Mil'Sha
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MessageSujet: Re: L'invitation du Seigneur Hil' Muran [Terminé]   L'invitation du Seigneur Hil' Muran [Terminé] - Page 2 Icon_minitimeDim 9 Déc 2012 - 20:00

Ça lui avait broyé la tête, brûlé les rétines, surtout, de l’intérieur. Tout à l’intérieur, tout, jusqu’à la moindre passion, jusqu’au plus infime espoir, les sentiments carbonisés ne lui laissaient pas même le luxe de se morfondre sur son sort, sur l’infamie terrifiante qu’il venait de commettre. Son visage aurait pu paraître rêveur, si la folie tourbillonnante n’injectait pas de sang l’arrière de ses yeux, si ses dents ne claquaient pas de désarroi et de la plus infinie perdition, si ses genoux tremblant n’était pas seulement retenus par la rambarde sculpturale qui lui écorchait le bas du dos. Si dans ses spires ne vrombissait pas la mer, plus en furie encore que dans le plus terrible des typhons.

Il avait embrassé sa sœur jumelle.

A présent, il n’avait plus aucun doute, plus aucun. Parce que la langue de feu qui s’était écrasée contre ses barrières mentales était d’une telle puissance qu’il avait défaillit, terrorisé d’être à nu devant ce pouvoir jumeau. Il avait voulu l’empoigner, mentalement, l’enlacer, lui faire entendre raison, et fusionner, fusionner au cœur et au corps, pour lui prouver l’étendue de ses remords, de sa contrition. Oh oui, il aurait été prêt à se soumettre à ses peurs les plus profondes, à se désancrer de la réalité, d’accepter sans concession de ne plus exister qu’au travers de son œil trop bleu. Il l’avait voulu, réellement. N’avait pu qu’hurler mentalement, hurler jusqu’au fond des âmes l’étendue de sa douleur, et de ses peines.

Il était tombé à genou, un instant. S’était relevé, bravement, pour s’accouder à la balustrade.

Dans sa tête tourbillonnaient les pensées, les accroches et les aspérités pénibles de toute cette plèbe dessinatrice qui valsait, conscience au vent de leurs deux dons, sans pouvoir résister à l’ouragan. Ses mains griffèrent ses joues. Les spires grouillaient, se réorganisaient en lui, lui imprimant les vagues et soubresauts d’un cœur erratique et monstrueux prêt à l’infarctus. Son cœur à lui, lui semblait parvenir de très loin. La présence de Marlyn ne lui était plus que lumière incandescente, et rejet, rejet immense qui achevait de lui ouvrir le cœur en deux, de répandre au ciel ses tripes ensanglantées, et son cerveau écrabouillé par l’incompréhension et l’horreur.

Il n’aurait fallu qu’une poussée. Une poussée par le ventre, les poings de sa sœur s’enfonçant dans son sternum, pour que finissent ses souffrances, qu’il bascule dans la mer et se noie dans le feu des étoiles. Les spires l’engloutiraient alors à jamais. Oui, il ne suffirait que d’une poussée, une seule.

Ses yeux, un instant, fouillèrent celui de Marlyn.



Il l’aurait supplié, alors. Oui, il l’aurait supplié. Parce qu’en ce moment précis, cela lui semblait la seule alternative possible à l’atrocité de la situation. Qu’il ne méritait à présent plus que la mort, la désertion de cette vie où tel crime pouvait être commis.

Ses mains se crispèrent, et il amorça le geste de les avancer. Parce qu’il savait au plus profond de lui qu’elle ne résisterait pas à un nouveau contact. Et qu’elle lui accorderait ce que son âme damnée suppliait à si grands cris.

Mais il n’en eut pas le temps. Parce qu’une fissure creva la bulle de silence qu’ils s’étaient constitués. Surgissant devant eux, Ciléa Ril’Morienval l’attrapa par le bras, et le serra, le serra, le serra. Jusqu’à ce qu’il détache ses yeux de Marlyn, et qu’il tourne un visage hanté vers celui de la dessinatrice.

Il ne comprenait pas. Il ne comprenait pas ses mots, leurs acheminements entre les syllabes, le sens de la phrase se perdait dans une brume morfondue qui le guidait en lui-même, l’entrainait par le fond des sentiments, l’alourdissait, l’alourdissait jusqu’à ce que, pierre de feu, son cœur consume ses chaires, sa raison. Elle avait les yeux trop vert, trop. Brûlants. De colère, une colère tellement fade comparée à la sienne. Il aurait voulu lui hurler à la face qu’il n’en avait strictement rien à foutre de sa douleur, de ce qu’il avait pu faire au don des autres dessinateurs. Quoi, elle croyait que son absolution comptait pour lui ? Qu’il cherchait son pardon, en même temps que son affection ? Elle pouvait crever dans les limbes, finir et pourrir entre deux monde, l’esprit broyé par sa faute, un pauvre ver trop faible pour même se tortiller, que cela lui était égal. Il l’écraserait d’un coup de talon.

Elle ne pouvait pas comprendre, la Ril’Morienval qui se drapait dans sa prestance avec la même aisance que dans son statut. Elle ne pouvait comprendre le feu de ce qui venait réellement de se passer. Si elle avait souffert, c’est parce qu’elle était trop faible pour leur résister. Si elle était trop faible, elle ne méritait pas sa considération. Parce que jamais ne pourrait-elle comprendre l’absolue splendeur d’une apocalypse des spires, le brasier immense qui rejaillissait jusque dans ses prunelles, et le pouvoir infini, qui crépite aux coins, brisant les frontières, trouant l’espace et le temps d’un foret flammèche. Ils étaient les dons jumeaux, capable de broyer le monde, alors croyait-elle vraiment qu’en cet instant ce qu’elle pouvait penser, misérable dessinatrice à si triste envergure, pouvait lui faire éprouver quoi que ce soit d’autre que le plus cuisant mépris ?

Il n’eut – par chance – pas le temps de lui répartir le fond de ses pensées. N’eut pas le temps d’investir les spires pour lui faire regretter d’avoir interrompu son suicide / Assassinat. Ses yeux se posèrent un court instant dans les siens. Il y vit, pendant ce court instant, des émotions qui firent tiquer sa cage thoracique. Parce que malgré ses mots, malgré la hargne qu’elle lui décernait, malgré la morgue dont elle faisait preuve, il vit qu’elle était vraiment secouée. Et pour qu’elle l’affiche aussi clairement, c’est qu’ils devaient avoir fait quelque chose de mal.

C’est à cet instant précis qu’il se rendit compte du chao qu’ils avaient généré.

Son regard perdu tournoya autour de lui. Passa sur le visage décomposé de Marlyn / Sareyn sans s’y arrêter. Tout convergeait, tout. Le désespoir comme l’amertume, le danger comme la souffrance, et soudain, la pire des perditions possible lui sauta au visage comme pour lui aspirer les yeux à travers le crâne. Dans un sursaut organique, l’Imagination lui échappa complètement. Il sentit un gout de sang tapisser sa gorge –il s’était mordu la langue avec trop de force.

Oh, comme il aurait voulu se lover dans les bras de sa sœur, comme il aurait voulu la prendre par la main et s’échapper, s’échapper loin de ces fous en habits d’incompréhension futile… Comme il aurait aimé retrouver ses parents, et le village en entier, peut-être Loïca de côté, aussi, en arrière fond. Tout oublier, tout. Revenir au temps pastelle qui l’avait vu grandir, aimé et choyé, sa sœur et lui, comme deux jeunes dieux adulés. Ne faire plus qu’un en deux, la consécration ultime de son âme névrosée. Mais c’était impossible. Impossible. Sa famille était morte. Ravagés ses souvenirs et son enfance, ravagées les retrouvailles tant attendues avec sa sœur jumelle. Ravagée son âme, que l’absence des spires brûlait à grand feu. Ravagé, son masque, son image flouée par l’habitude qui lui coulait à présent le long du menton en larmes tellement amères – oui, Lev pleurait.

D’un geste du poignet, il s’essuya les yeux – y déposa de la craie.

Papillonna des cils. Trouva dans l’angle d’une mâchoire, dans le gel d’une nuque raidie, l’étincelle conservatrice qui lui sauva probablement la vie. Il repoussa d’un bras la rambarde dans son dos. Repoussa l’idée d’une mort facile et raidit par le froid.

La tête hurlante, il offrit à l’assistance un visage blanchâtre, plus blanc que le marbre. Et un regard halluciné, contraint, fou, emplit à raz-bord de remords. Il voulut intervenir. Désamorcer la colère dont il se sentait prit au piège, avec Marlyn. L’œil de l’ouragan guettait, en coin. Ce fut de voir le visage décomposé de sa sœur qui lui octroya le courage de continuer. Il devait la protéger. La protéger des conséquences de sa maladresse. Tout tait de sa faute, ce soir, tout. Cet éclatement des spires résultait directement de la colère qu’il avait fait naître de son baiser, de son monstrueux baiser. Cet acte de chaire lui était tellement répugnant… Il avait déchainé sa haine et ne pouvait que ramper à ses pieds pour implorer son pardon, la supplier de l’écouter. Mais présentement, ce qui lui incombait le plus était de la protéger de la colère des invités. Quitte à attirer sur lui la foudre de l’ensemble de la foule.


- Je…

Sa voix ne porta pas. Il n’eut pas le temps de continuer que déjà Ciléa s’occupait de rétablir l’ordre. Agacé, Lev tenta de s’infiltrer dans son discours, avant de se rendre compte que ça ne pouvait que le desservir. Il attendit patiemment, l’estomac au bord des lèvres, n’osant pas même regarder sa sœur. Ce fut celle-ci qui enchaina, ses propres mots coulants par sa bouche à elle. Il secouait la tête, complètement perdu, mortifié qu’elle prenne la parole alors que c’était à lui de s’excuser, alors qu’il était le seule fautif, le monstre, l’abomination qui avait osé la toucher ainsi. Lorsqu’il ouvrit la bouche, à nouveau, on l’interrompit.

Ce fut au tour de la suivante de Sareyn de s’exprimer.

Pour la seconde fois de la soirée, son cœur manqua d’imploser. Il aurait vomis tripe et boyaux de douleur, si de sa prestance ne dépendait pas l’honneur de sa sœur. Il ravala la bile qui lui flottait aux lèvres. Garda la nuque droite, les épaules secouées autant de fatigue que de fièvre. Et dans les mots de la jeune femme, il retrouvait, en bien plus fade, l’ensemble de toutes les récriminations qui ne cessaient de tournoyer à son encontre, dans sa tête, comme un essaim de guêpes affolées, affolantes. Rigole de pu, il sentait sa raison s’infecter, se répandre dans son sang, putréfier son âme. Elle disait vrai. Il était un monstre. Il l’avait abusé. Il méritait qu’on le jette en pâture à la foule. Il méritait d’être torturé pour ses crimes, pour avoir seulement osé poser ses lèvres sur celles de sa sœur. Pour avoir déchainé sa colère et sa juste haine, oh oui, il méritait tous les maux du monde, et plus encore. Mais personne, personne ne pourrait le faire souffrir autant que lui en cet instant. Il en aurait hurlé jusqu’à ce que mort s’ensuive.

Il n’avait plus d’échappatoire à présent. N’en recherchait, de toute manière, aucun. Il ne pu s’approcher de Marlyn, qu’une femme venait de faire assoir. On l’arrêta au moindre geste. Alors il se mit à genoux, à même le sol, seul, à plusieurs mètres d’elle.

Sa voix porta. Pas assez, de son propre avis. Mais l’assistance se tue, complètement, alors que son âme coulait à flot dans ses mots, alors que ses phrases se paraient de la plus terrible contrition. Il n’eut pas le loisir de voir les réactions de la foule. Parce que de son regard, il crochetait celui de Sareyn. Parce que ses mots, il les adressait à elle. De tout son cœur.


- Cette dame a raison. Je suis un monstre. Jamais je n’aurais dû agir de cette façon, j’en suis maintenant affreusement conscient. Les gestes que j’ai eu ont été déplacés, sont issus d’une primitivité bestiale qui me fait honte, plus honte que vous ne pouvez l’imaginer, bien loin de l’exquise civilisation de cette réception. Je suis à genoux, à présent, parce qu’il m’est impossible d’être plus bas que terre, ce que je souhaiterai, afin d’échapper au déshonneur qui est le mien.

Prenant appui sur ses mains, il se redressa avec une difficulté évidente. Sa tête tourna, projetant des paillettes fusiformes le long des images flouées que décryptait laborieusement son cerveau chauffé à blanc.

- Mais on m’a appris à faire face à mes torts. Il serait encore plus ignoble de me cacher après ce qui s’est passé. Et je ne peux échapper à ce que moi-même je ressens devant tant de bêtise et d’égarement.

Il parvint enfin à regarder la foule, ses prunelles hagardes se posant au détour d’une coiffure échevelée, sur le couple avachis des Zil’ Urains. Il ferma un instant les yeux, pour se donner du courage. Imagina des couleurs – beaucoup de bleu- et le visage de Marlyn qui le regardait avec amour, avec fraternité.

- Je vous dois mes plus profondes excuses, ce soir. Je n’attends aucune exemption de votre part et ne chercherai pas à me trouver quelle qu’excuse que ce soit. Simplement, il s’est passé ce soir quelque chose qui m’a profondément touché. Quelque chose qui m’a fait perdre tout contrôle de moi-même, m’entrainant telle une bête à agir avec tant d’inconséquence. Je ne saurai plaidoyer avec brio, puisque je suis moi-même le premier à me fustiger. En revanche, je ne peux que vous enjoindre, vous supplier d’épargner à Mademoiselle Sareyn Til’Lisan la plus infime faute. Elles me reviennent toutes, et ce ne serait qu’injustice de lui faire porter le poids de mes torts.

Ses genoux tremblèrent à nouveau. Il arrivait au bout de ses forces, au bout de son endurance. Des chapes glacées lui descendaient par vague au creux des reins, et la fièvre lui engluait les tempes avec trop de chaleur. Il se sentait de plus en plus malade au fil des minutes. Son teint passa progressivement du blanc au verdâtre. Il lui fallait s’expliquer. Sous peine d’être, peut-être, emprisonné.


- Il se trouve que depuis de longues années…

Ses prunelles croisèrent celles de Marlyn. Un flash lui éclaira les neurones, ainsi que la situation de sa sœur qui vivait sous un nom d’emprunt. Découvrir ainsi la vérité aux yeux de tous ne pourrait que lui nuire. Elle devait avoir ses raisons, une vie derrière ce masque, une vie qu’il ne devait absolument pas dévoiler ce soir, au risque de la mettre en danger. Le « je suis à la recherche de ma sœur jumelle perdue » se transforma immédiatement en :

- … Je suis sous l’influence d’un don du dessin particulièrement erratique. Comme a pu vous le définir Ciléa Ril’Morienval précédemment, je ne le maitrise pas encore, et certaines poussées peuvent avoir des conséquences regrettables. Ce qui n’amoindrit en rien ma responsabilité.

Je te sauve ce soir, Marlyn, mais tu devras m’écouter par la suite. Parce que tu sais, maintenant, que tu m’es redevable, pour ce secret caché. Il était prêt à tout pour qu’elle comprenne, qu’elle l’accepte.

- Je ferai ce que vous souhaiterez pour tenter de réparer les torts que j’ai commis. Je comprendrai que Mademoiselle Til’Lisan ne souhaite plus me voir, mais je ne peux que m’offrir corps et biens afin d’être à son service et ce, autant de temps qu’il lui plaira. Je souhaiterais également rencontrer toutes les personnes possédant le don du dessin et ayant subi le contrecoup de mes fautes, et m’excuser personnellement, sans retenir plus longtemps votre temps.

Son visage portait les traces de son abnégation, jusque dans le tremblement de son menton. Sa prestation ne devait rien à son talent, cette fois-ci. Son cœur parlait pour lui. Il lui semblait que sa tirade avait bel et bien porté, surtout auprès d’Aliénor, mais il n’était sûr de rien, du fond de son gouffre personnel. Il espérait ardemment que Marlyn accepterait de le prendre à son service pour quoi que ce fut. Il devait la convaincre. Coute que coute.


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MessageSujet: Re: L'invitation du Seigneur Hil' Muran [Terminé]   L'invitation du Seigneur Hil' Muran [Terminé] - Page 2 Icon_minitimeMer 12 Déc 2012 - 2:01

- Sire, regardez…
Le Surintendant lui désignait de la main le petit attroupement qui s’était formé un peu à l’écart des tables, ou de plus en plus de personnes semblaient converger, cahin-caha. Les personnes restantes, soit discutaient à voix basse, les têtes un peu penchées, les coiffures un peu déplacées, le teint un peu pâle.
Des loques.
Tous.
Même ses gens du Vor le décevaient. Ces vieux propriétaires bâtis par la terre et qui avaient le sang mêlé à celui versé par les Ts’liches quand Merwyn Ril’ Avalon les avait exterminés, eux-même avaient courbé l’échine et ployé la tête devant la marée mentale.
« Est-ce plus grave que je me suis laissé dire ? Le danger n’est pas écarté ? » demanda-t-il à voix basse à son Surintendant, toujours de bon conseil dans ces situations-là, lui qui avait un des rares à ne pas être ébranlé par l’incident.

- Je ne saurais dire, Sire, tout est arrivé si rapidement..

- Quérez-moi un dessinateur. Un qui tient encore debout, du moins
, compléta-t-il avec dédain. Kil’ Mongkt s’en fut converser avec les invités alentour pour se faire une idée précise de la situation. Son capitaine des gardes flanquait Hil’ Muran comme il seyait à son poste, afin de parer à un danger éventuel. Sur les visages se lisait l’appréhension, on regardait encore aux alentours malgré ses consignes de retrouver la quiétude, comme si quelque chose devait encore arriver. « Qu’on apporte des Gommeurs », finit par lâcher Hil’ Muran entre ses dents. Il en ferait disposer tout autour de l’assemblée et en ferait porter aux fautifs, afin de les punir et de contenter les quelques-uns qui souhaitaient qu’on les stigmatise, et il éviterait par là qu’on n’attaque sa réception.
Si des mercenaires du Chaos ou des gens de mal tenaient à entrer sur le domaine, ils seraient accueillis par le tranchant affûté de sa hache ou le métal poli de sa masse, et mourraient en hommes dignes, pas en couards dessineux.

- Un pouvoir… immense, Messire, tous le disent, deux pouvoirs, on m’a certifié qu’il s’agissait bien de deux élèves d’Académies de l’Empire, quant à savoir s’ils présentent un danger, nul ne le sait, il ne sont pas très connus dans l’Assemblée… Devriez vous y rendre vous-même pour constater
, lui murmurait à l’oreille le Surintendant, revenu de ses enquêtes.
- Les gardes ont-ils placé les gommeurs ?

- Séant, Messire, les voilà qui arrive. Nous ne risquons plus de dommages par l’Imagination ce soir,
le rasséréna-t-il.

Hil’ Muran se renfrogna dans son fauteuil. Brennan vint se porter à ses côtés timidement, en lui demandant ce qu’il devait faire, s’il pouvait aider Père en quoi que ce soit, car il était désormais un homme fait, il avait tué son premier daim.
Le Seigneur du Vor le regarda des pieds à la tête. Rien de seigneurial dans cette crevette. Il tremblait, il regardait les gens pâles du coin de l’œil, il semblait craindre que tout lui tombe sur la tête. Un doute s’empara du seigneur. Son fils aurait-il ressenti l’attaque ? Il n’avait que quatorze ans, on affirmait que le Dessin ne se développait qu’autour des vingt ans, parfois plus tard, mais si l’onde de choc était si puissante, aurait-il pu la ressentir s’il possédait un embryon de Don ?
L’idée même le faisait pâlir.
Son fils, un dessinateur.
L’humiliation suprême de la Dame envers son serviteur éternel.

Il devrait investiguer sitôt le calme revenu dans son domaine et la bande de vautours dispersés aux quatre coins de l’Empire.

- Siège pour moi, fils.

- Père, êtes-vous sûr que…

- Tu feras assez bien, je veux le croire,
dit-il sombrement en se levant du fauteuil seigneurial. Ce n’est pas dur. Garde la tête haute, fronce les sourcils, admoneste les paresseux et veille à ce que tout rentre dans l’ordre. Compris ?
- Je vais essay-

- N’essaie pas. Fais. Obéis.

Drapé dans son dégoût, accompagné de Kil Mongt’ qui ne le lâchait jamais d’une semelle, Hil’ Muran se dirigea vers l’attroupement, que les gardes élargirent aussitôt en grondant des
« Place, place au Seigneur du Vor, place au Seigneur Hil’ Muran ! »

- Poussez-vous,
grogna-t-il à une jeune femme aux cheveux roux qui ne semblait pas avoir entendu, et l’écartant d’une main rugueuse.

Le spectacle avait quelque chose de profondément risible. Un jeune homme, «
Lev Mil’ SHa, le fauteur de troubles », lui précisa Kil Mongt, était à genoux, puis debout, à déblatérer les plus basses et les plus viles excuses qu’on puisse un jour offrir sur terre. S’il n’avait troublé toute son assemblée, Hil’ Muran l’aurait traité au même rang qu’une limace, baveuse d’obséquiosité. Deux jeunes femmes, une soutenant l’autre « l’autre fautive, Sareyn Til’ Lisan » se tenaient au milieu du cercle, complété enfin par cette aspirante sentinelle qui enseignait au Nord, Ciléa Ril’ Morienval. En périphérie, pas mal de victimes, Hil’ Muran ne put retenir un grognement ironique en voyant Dolohov affaissé, obligé de se soutenir à sa femme. Ne plus savoir tenir debout au point d’avoir besoin du pouvoir des femmes !
D’un pas seigneurial, il se dirigea vers le jeune homme qui n’en finissait plus de vomir ses excuses, et lui posa une main rude sur l’épaule pour le faire taire.

- Cessez d’importuner cette jeune femme, monsieur Mil’ Sha, vous voyez bien qu’elle n’éprouve aucune envie de se trouver à nouveau entre compagnie. Restez éloigné de Demoiselle Til’ Lisan pour le restant de la soirée, et tout le monde s’en portera mieux. Ce n’est pas une demande, c’est un ordre de votre hôte.

Il fit signe à un de ses gardes, celui qui tenait dans des petites cages les Gommeurs qui avaient neutralisé les Dons des deux inconscients. Celui-ci y apprêta une petite sangle et tendit le tout à Lev Mil’ Sha, tandis qu’un autre garde faisait de même avec la jeune et dévergondée Til’ Lisan. «
Les autorités de vos Académies respectives seront averties de vos imprudences, jeunes gens, et je compte bien qu’elles prendront les mesures nécessaires pour vous passer l’envie de blesser la moitié de mes convives. Vous porterez tous les deux ces bêtes répugnantes pour la fin des festivités afin de vous empêcher de recommencer. »

Il se tourna rapidement vers Sareyn :

- Quant à vous, Demoiselle, je ne peux que vous enjoindre à retourner auprès de votre père, que nous avons retrouvé inconscient à sa place. La honte pèse sur votre nom pour avoir négligé à ce point celui que vous a donné le jour avec vos frasques.

A l’attroupement tout entier :

- L’incident est clos. Je vous enjoins à regagner vos places respectives ou bien à vous présenter à mes soigneurs qui sont à votre disposition à l’intérieur des bâtiments si votre santé vous inquiète. Il parlait en regardant d’une manière appuyée les deux nobliaux qui avaient joué les pâons devant lui quelques minutes plus tôt, Zil’ Urain appuyé sur sa femme, Ril’ Enflazio soutenant sa fille. Négligents, tous les deux, négligés… Ce qui est mien est votre, pour tout ce dont vous auriez besoin pour vous remettre de cette fâcheuse mésaventure.

Plusieurs paires de nobles se dirigèrent, blêmes, vers l’intérieur, diminuant ainsi de moitié la tablée. Les chaises vides furent réalignées proprement par la valetaille afin de pallier à ce trou soudain dans les convives et donner astucieusement l’illusion que les tables étaient complètes. Plusieurs personnes inconscientes, dont le père de Sareyn, furent transportées à l’intérieur. On parla même à un moment de déplacer le reste des tâbles à l’intérieur également pour que chacun puisse être auprès des gens pour lesquels ils s’inquiétaient.
Dépité, hil’ Muran finit par donner son autorisation de démanteler le restant du banquet. Les domestiques s’affairèrent, il supervisa personnellement l’installation de plusieurs petites tables et de plusieurs buffets à partir des restants du banquet afin que chacun, dans la grande salle de réception, puisse s’installer à son aise avec les personnes qu’ils souhaitaient pour la fin de la soirée. On fit allumer les lustres et installer les chandelles, on rapprocha les grandes banquettes, les méridiennes, les causeuses, on en fit venir des autres pièces du palais afin que chacun puisse se remettre de ses émotions sans manquer une seule miette de ragots ou de complots.

Pour lui, le Seigneur du Vor, en tous les cas, la fête était terminée.

- Je compte sur toi pour divertir nos invités pour le reste de la soirée, Brennan. Une bien, bien lourde tâche, mais étonnement, le jeune garçon, que l’organisation des buffets avait rendu joyeux, voire extatique, acquiesça avec ferveur en donnant des ordres à ses valets. Ce qui finit de surprendre, d’excéder et de fatiguer le vieux Seigneur.
Il était plus que temps qu’il se retire.
Ce qu’il ne tarda d’ailleurs pas à faire, après avoir souhaité à ses invités une bonne fin de soirée, les remerciements d’usage, et donné les consignes nécessaires à sa maisonnée pour chacun soit accommodé dans les appartements prévus ou trouve un attelage disponible à tout moment s’ils souhaitaient partir.


Ciléa Ril'Morienval
Ciléa Ril'Morienval

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MessageSujet: Re: L'invitation du Seigneur Hil' Muran [Terminé]   L'invitation du Seigneur Hil' Muran [Terminé] - Page 2 Icon_minitimeMar 19 Fév 2013 - 22:54

L’incident semblait clos pourtant quelque chose brillait encore dans les yeux des convives et au bout des conversations, les efforts de chacun pour effacer l’accident des mémoires étaient soigneusement inutiles. Un dessinateur pouvait il oublier cette métamorphose douloureuse des spires, cette depossession violente de l’imagination qui écrasait toutes ses illusions de contrôle ? L es gommeurs était intervenus pour rappeller cette impuissance et cette mesure avait achevé d’exceder Ciléa : comment pouvait on se réclamer d’une famille seigneuriale en faisant preuve de si peu de délicatesse, signe d’une ignorance flagrante au sujet des Spires et de leur influences ?. Au nez de se plisser, certain dessinateur s‘étaient même promptement eclipsés, pour éviter le hiatus.

Ciléa, de son coté, plus que quiconque peut être, ne pourrait aller dormir l’âme tranquille ce soir, elle était blessée de n’avoir pu maitriser et contenir cette invincible fusion à elle seule, prodigieusement agacée par l’attitude de Lev Mil’Sha à son égard mais surtout intriguée par cette Sareyn qu’elle ne connaissez presque pas, mais si bien, en même temps. Sareyn était autre, l‘Autre possédait un visage et un nom et cette réalité était troublante. En y songeant, elle ne s’était jamais imaginer la forme physique de cette entité de l’Imagination mais maintenant il lui semblait que Sareyn avait toujours était présente à son esprit. Cette puissance explosive n’aurait pu être contenu par une noblesse trop conventionnelle, il y avait cette aisance, cette bizarrerie provocante et éminemment sensuelle qu’elle affichait en publique et qui transparaissait dans sa signature, quelque chose de trop essentiel pour ne pas relier le personnage au don, inévitablement.

La dessinatrice restait assez taciturne, répondait au questions le plus aimablement possible mais ne faisait aucun effort pour entretenir une conversation, tenant comme excuse un visage défais des Spires. Une de ces dames avait insister pour lui prêter un éventail de plume, qu’elle avait accepter de bonne grace et qu’elle agitait de temps en temps, dissuadant ses voisins de tables d'engager une conversation autre que de petits messages empathique. L ‘esprit tout entier absorbé par les évenements ultérieurs elle brulait d’aborder cette femme afin d'en savoir plus . Il faudrait attendre pourtant, cela aurait été désobligeant et les esprits devaient se calmer.

L’après midi avançant, les domestiques apportèent de massifs plateaux de jeux, afin que l’assemblée puisse se distraire selon ses gouts. Ciléa accepta une partie de Yan- Pil avec Elvyr Xil’Bomon, avant de décliner les suivantes, un peu iritée par ses défaites mais surtout, l’œil attiré par cette Sareyn qui était revenu dans la sall principale accompagné de son père.

La prevenance dont faisait preuve la jeune fille la surprenait: Sareyn n‘avait pas quitter le chevet de son père depuis l‘incident et quoique contrainte et forcée par la parole de leur hote, une autre fille de cour aurait sans doute trouver une excuse pour s’eclipser, la soirée avançant. Alienor semblait même s’être un peu désintéresse de son amie et Ciléa voyait ses aller retour pour la soutenir ett prendre des nouvelles du convalescent se rarifier. Etrange comme un être à l’allure si provoquante et désinvolte pouvait garder un fond de respect pour ses parents. Un geste, une parole et elle aurait pu écraser cet ailleul moribond de sa prestance et négliger ses obligations, mais elle semblait préférer la patience, doublée sans doute, d'une véritable affection pour son géniteur.

Ciléa délaissa son eventail non sans avoir remercié sa propriétaire et s'avança vers l'étrange couple, un plateau d'Eljod dans les mains.


« Je suis heureuse de voir que votre père se porte mieux, murmura-t-elle.. Quoiqu'en dise le Seigneur Hil'Muran, j'ai vu tous les soins que vous lui avez prodigué... vous ne meritez pas ses reproches."

Les lèvres de Til’Lisan-père s’entrouvrirent un instant et libérèrent une étrange onomatopée, comme pour appuyer ses paroles, puis il sembla replonger dans un sommeil paisible, enfoncé dans le grand fauteuil qu’on avait amené pour lui. Son visage sénile, ses membres grêles et fragile formaient un contraste frappant avec l’énérgie que dégageait sa fille dans chacun de ses mouvements, à tel point qu’on eut pu se demander comment un tel rat avait pu engendrer cette fleur-de-cour, qu’on sortait aimablement du lot des nobliaux, pour son charme exentrique. Votre mère devait être très belle, Sareyn..ou assez fine pour vous faire passer comme enfant légitime.

« Je suis à la recherche d’un partenaire pour un jeu d‘Eljod …Accepterez vous une partie ? Nous resterons auprès de votre père, je m‘en voudrais de troubler son sommeil … »

On accepta, et elle s’empressa de rammener une chaise autour de la petite table ou Sareyn veillait.

Ciléa sortit lentement les pièces de leur écrin, ses doigt glissèrent sur le cavalier et la cette sensation en réveilla une autre, plus anciennes, qui resonna en elle comme mille écho. Elle n’avait joué que très peu à l’Eljod mais c’est elle qui préparait les pièces pour ses ainés et les plaçait dans l’ordre sur le plateau avant d‘observer les longues parties qui opposait les héritiers de la famille. Père gagnait presque toujours, songea-t-elle. Elle connaissait la physionomie des personnages par cœur, le cavalier surtout l’avait toujours fasciné. Il y avait le cheval fou, les naseaux alerte dont on distinguer jusqu'aux nervures de son système sanguin qui battaient sous son cuir de métal, puis l’autre, les jambes à peine dicernés de sa monture, l’homme, encagé dans une armures, derrière ce haume qui cachait son visage pour l'éternité. Si les jeux de cartes et de des voyaient leurs rêgles changer avec leur taverne, leur époque, leur publique, l’Eljod restait immuable, ancrée dans une longue tradition aristocrate . Les rêgles seraient àjamais les même et les détails des pièces, devaient conventionnellement être sculptées à l’identique de celles des premiers jeux. Pourtant, pour cette boite, quelques artisans du Vor avait donné à ses figurines vieilles comme l’empire quelques traits originaux.


Je n’avais jamais vu de dessinatrice couronnée, fit elle une pointe de dépit dans la voix, lorsqu’elle sortit la dame blanche de sa boite.

Elle lança un regard à sa compagne de jeu et ses yeux vinrent heurtés ce visage limé, pointu, quoique sauvage, si loin des petite joues vaporeuses d'une Gwell. Fémine, à l’outrage, dans son port et sa tenue, m parlant mais portantelle ce principe d’action que l'on reservait aux hommes.

« A vous l’honneur, damoiselle Til'Lisan, êtes vous blanc ou noir ? »

Noire, vous étiez noire, nuit ou je vous ai sentit grincer dans un esprit qui n’était pas le votre. Noir blanc, quel critères pour un tel classement? comme votre visage et comme vos spires, vous êtes avant tout dyssimétrique, déséquilibrée, Chaos.



[S'il est encore temps..]

Marlyn Til' Asnil
Marlyn Til' Asnil

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MessageSujet: Re: L'invitation du Seigneur Hil' Muran [Terminé]   L'invitation du Seigneur Hil' Muran [Terminé] - Page 2 Icon_minitimeLun 4 Mar 2013 - 21:24

Le vieux Til’ Lisan ballotait parfois sa tête de gauche à droite dans son sommeil, en murmurant des mots inintelligibles. Coincée par les conventions, incapable de fuir par pas sur le côté, Sareyn contemplait les possibles. Elle avait vu, du coin de l’œil, le Zil’ Urain partir, bras dessus bras dessous, quelques minutes auparavant, prétextant sans doute ce qui venait de se passer, sans un regard, sans qu’il lui soit seulement possible de communiquer avec lui par les Spires.
Mil’Sha était hors de vue. Sans doute parti lui aussi. Si seulement elle pouvait le coincer dans un couloir sombre, ou même avant qu’il ne se cloître à nouveau dans le Nord… Elle n’en aurait laissé que les os, en petites esquilles toutes fines. Tout ceci était de sa faute de ce jeune homme aux yeux si proches des siens, et qui débitait ses mensonges par centaines…

Mais il fallait sourire, aborder un visage tiré, et inquiet, et fautif, pencher le menton quand elle regardait « Père », oublier qu’elle se trouvait seule, entourée de gens qui avaient peut-être vu l’étendue de son immense pouvoir. Elle n’attendait qu’une chose, retourner se terrer dans le manoir d’Al-Vor, prétexter la maladie de Père pour prendre congé de l’Académie, et que son amant lui pardonne, que rien ne soit brisé, tout expliqué, et que Mil’ Sha paie. Sûrement, dans quelques jours, ce serait le cas, il suffirait de faire profil bas pendant quelques temps et tout serait réglé.
En attendant…

- Bien sûr, prenez place… Père a juste besoin d’un peu de repos
, termina-t-elle en pressant une dernière fois la main du barbon avant de s’installer en face de la dessinatrice.

Ciléa Ril’ Morienval. Pas grand-chose sur elle, sinon que sa famille avait été décimée par des Mercenaires, sans doute les réseaux de l’ombre avaient du s’agiter en la voyant réapparaitre au monde, lorsqu’elle était apparue à l’Académie de Merwyn.
Un pouvoir précieux, disait-on.
Un port d’autant plus précieux, jugea-t-elle en regardant ses mains gracieuses saisir les pièces comme si elles étaient en verre, son menton toujours un peu relevé, et cette manière qu’elle avait de poser les yeux sur elle derrière de longs cils affectés. A se demander ce qu’une noble aussi insupportable pouvait faire si loin dans le Nord sans créer de scandales.
Elle était venue de l’Académie de Merwyn avec ce Lev Mil’Sha et avait manifesté suffisamment d’autorité pour prendre la responsabilité de ses actes devant le Seigneur Hil’ Muran… Peut-être qu’elle pourrait en obtenir des informations sans paraître trop indiscrète. Après tout, il était logique que l’on cherche à en savoir plus sur la personne qui avait attenté à votre vertu.

L’Eljod.
Marlyn n’en connaissait pas les règles. Juste, quelques vagues souvenirs, très, très lointains, peut-être même dans les couloirs de l’Académie, quand on s’étonnait que des rustres s’amusent à jouer au Hamân-Lo mais ne connaissaient pas le principe, pourtant simple de l’Eljod.
Le sourcil froncé, Sareyn observa la disposition des pièces au fur et à mesure que Ciléa les plaçait sur la table. Le damier était symétrique, et parfaitement aligné, on y plaçait des pièces plus petites en première ligne, et chaque pièce avait en miroir son emplacement précis. Comme deux rangées avant une bataille. Et il n’était pas difficile de deviner les petites allégories de bois, à commencer par la rangée de paysans hargneux, les petites pièces de bois destinées sans doute à prendre l’offensive en premier, pour défendre la belle dessinatrice et ce qui devait être l’Empereur.. C’était atrocement hypocrite.
Pas étonnant qu’on aimât pratiquer ce genre de jeux dans les cercles nobles de la société. Encore une détail qui crispait Marlyn. Si elle s’écoutait, elle n’utiliserait qu’une seule pièce.

La dessinatrice noire, qu’elle saisit tout naturellement entre ses doigts quand Ciléa lui présenta les deux dessinatrices, toutes les deux couronnées, l’une de neige, l’autre de cendre.

- Toutes les dessinatrices méritent des centaines de couronnes, n’êtes vous pas d’accord, Miss Ril’ Morienval ? Nous manions mille et un possibles avec le seul pouvoir de notre esprit, les hommes devraient s’incliner devant nous.

Volontairement provocante, un petit sourire en coin, en voyant la dessinatrice s’offusquer, peut-être pensait-elle la même chose, mais les principes de Merwyn devaient l’obliger à tenir pour principe la vertu, l’égalité des âmes, et sans doute tout un tas de vérités creuses. Elle, pouvait se permettre l’orgueil, et l’ambition. Sareyn partait de rien, après tout, d’une vague ascendance que certains allaient jusqu’à questionner, et que son pouvoir seul avait réussi à hisser dans les jupons et les papiers de certains grands, qui aimaient prendre les futurs promesses de l’Empire sous leur aile, pour les contrôler, pour les asservir.
La reine noire était très belle, nervurée, presque transparente dans son quartz fumé.

- Je vous laisse la reine blanche, elle sied à votre teint, et la reine noire au mien. Aussi blanche que votre avenir… Future sentinelle.

« J’en ai rêvé un jour », voulut-elle rajouter, mais en tant que Sareyn, se serait se trahir. Sareyn n’avait pas l’ambition d’être sentinelle, pas encore, et elle ne le serait jamais.
De trop basse extracte.
De sang trop brouillé.
Alors que Ril’ Morienval, en revanche…

Et les blancs commencèrent leur charge, sous le front plissé de Marlyn – avouer sa méconnaissance serait encore se trahir, mais Ciléa ne devait pas être dupe. Quand elle faisait un mouvement, elle laissait échapper ouvertement ses stratégies, donnait quelques indications sur les mouvements que pouvaient faire les différentes pièces. Marlyn observa. Mimiqua des mouvements, toujours trois tours plus tard, pour ne pas sembler copier sa stratégie. Défendre farouchement sa Dame Noire, au prix de toutes les autres pièces, cette Dame noire qui tenait comme dernier rempart, comme bijou auprès du sombre Empereur, tandis qu’elle envoyait tout ce qui pouvait mourir là oùs ils devaient mourir.
Ciléa était impitoyable, méthodique dans ses stratégies, même si Marlyn n’y connaissait rien. Elle y distinguait ce caractère systématique qui lui rappelait quelque chose. Approcher par les périphéries, tester les défenses, puis conquérir, dominer, concentriquement. Marlyn était brouillone, terriblement, bientôt elle perdit presque toutes ses pièces.
Ne peut empêcher un grognement de frustration lorsque la Dame Blanche éperonna la sienne, acculée contre le bord du plateau, sans dernier recours. C’était le prendre personnellement, elle le savait, en l’occurrence le regard de Ciléa n’était sans doute dupe de rien.
Et particulièrement troublant.

Où vous ai-je déjà vue, descendante des Ril’ Morienval ?

A l’Académie, était-ce possible ? Non, elle avait spontanément évité tous les cours de dessin au cours de l’occupation de l’Académie, et avant… et bien, Ciléa n’y était pas. Ou alors une des nombreuses têtes blondes des couloirs dont elle ne se souvenait pas. C’était une autre époque.
Bien trop loin pour qu’elle veuille retourner dans de tels souvenirs. Elle voyait des ennemis partout parce que sa patience avait été mise à rude épreuve lors de la soirée et que Lev Mil’ Sha possédait une ressemblance troublante, c’était tout.

- Si seulement sa Majesté l’Empereur possédait le Dessin… N’est-ce pas triste, d’être cantonné à ses environs, alors que d’un pas sur le côté, la Dessinatrice peut traverser le plateau, tout son Empire ?

Le roi sombre tomba finalement, sous des coups méthodiques.
Tout juste au moment où un domestique, fort affairé, se pencha vers elle, et lui murmura quelques mots à l’oreille, dans la crainte de réveiller Père par des syllabes trop appuyées.

- A point, je dirais. La maison Hil’ Muran a eu cette bonté généreuse de nous préparer une litière, et un guérisseur pour accompagner Père jusqu’au domaine..
Elle jeta un regard en coin à la vieille silhouette avachie. Le Dragon veuille nous venir en aide pour le trajet.

Elle se leva, et s’approcha de Ciléa, légèrement sur la gauche, comme c’était son tic inconscient. Être légèrement sur la gauche des gens, c’était les voir entièrement de sa seule pupille, et les obliger à tourner légèrement la tête pour la voir en entier, elle.

- La Dessinatrice sombre n’est jamais morte, Demoiselle, elle reviendra toujours vous hanter..
Petit sourire moqueur, tellement Sareynien. Peut-être pourrais-je prendre ma revanche contre vous, un jour ?

On transporta Père jusque dans la grande Cour, mais Sareyn s’attarda encore un peu, le temps de remettre son beau manteau, ses gants, son honneur de jeune femme.

- Quand j’aurai appris à jouer
, termina-t-elle sur une petite révérence, avant de s’en faire, de retrouver « Père », et le confinement d’une calèche en la compagnie du baveux.


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L'invitation du Seigneur Hil' Muran [Terminé]
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