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 Et il arrive que l'élève dépasse le maître. [Terminé]

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Amarylis Luinïl
Amarylis Luinïl

Maître rêveur
Messages : 231
Inscription le : 30/07/2008

MessageSujet: Et il arrive que l'élève dépasse le maître. [Terminé]   Et il arrive que l'élève dépasse le maître. [Terminé] Icon_minitimeDim 4 Déc 2011 - 16:59

Je me souviens de toi.
Tu te souviens d’une élève.
Il se souvient d’une haine.
Nous nous souvenons du premier rêve.
Vous vous souvenez d’une enfant des neiges.
Ils se souviennent d’un départ.

Ondiane.

Une décharge secoua le corps de la Maitre Rêveuse, courbée de souvenirs devant la gigantesque porte de la Confrérie.
Alors qu’elle venait de faire le voyage le plus long de toute sa vie, elle n’osait pas même franchir un pas de plus.
Elle pourrait très bien faire marche arrière, retourner auprès de sa propre Confrérie dans la honte de n’avoir accompli que la moitié du voyage. Et ne jamais savoir. Ne jamais savoir si elle possédait encore le droit d’enseigner le rêve.
Et puis était si nouveau dans son cœur depuis Marlyn. Comme un renouveau, une réussite miraculeuse après tous ces échecs. Etait-ce le début de la fin ?

Ondiane.

Le commencement. De tout rêve. De l’amour pour Ewen, amour née d’une haine.
Un monde exclusivement ou presque masculin qui avait fait prendre la décision d’Amarylis de le quitter, elle, petite fille agitée qui rêvait d’aventures.
Désir d’aventure qui avait bien peu duré une fois le portail franchi. A vouloir parcourir le monde, elle n’y avait rencontré que la cruauté de l’homme qu’on lui avait tant caché, entre viol et combat.

Ondiane.

C’était comme retourner au ventre maternel en espérant ne plus jamais y sortir, replié en position fœtale dans ce cocon de sécurité et d’amour.

Par pitié. Qu’ils m’ouvrent.
Mais par pitié, surtout qu’ils me gardent !

Sa main squelettique activa trois fois la grosse cloche d’argent qui ornait la porte sculptée avec une précision qu’elle n’avait jamais remarquée. Des runes couvraient la gigantesque planche de bois, des runes anciennes dont seuls les rêveurs connaissent encore les significations. En attendant l’heure fatidique de son retour et des retrouvailles, elle y déchiffra quelques significations. Une phrase disait qu’asile serait accordé à tout infortuné. Serait-elle assez infortunée aux yeux de ses anciens camarades ?

Une tête bien connue de la rêveuse se percha du haut de la tour centrale, les yeux plissés, tentant de reconnaitre…


-AMARYLIS ! AMARYLIS EST REVENU !


Il s’enfuit de suite, laissant la rêveuse bouche bée. Bientôt elle sentit de l’extérieur même les escaliers des tours s’agiter et se précipiter. Une voix qui lui avait tant manqué depuis toutes ses années et qui la surprit de ce fait, s’égosilla sur le vacarme qui atteignait la porte d’entrée.

-Poussez-vous ! Je suis son Maître, c’est à moi d’être le premier ! Poussez-vous, nom d’un ts’lish !


Elle fit un bond en arrière, par prudence, et s’en félicita en voyant avec quel dynamisme les battants s’ouvrirent. Elle se prépara psychologiquement à la marée de rêveurs qui en suivrait, mais tous s’immobilisèrent, muets.

L’émotion était palpable parmi tous les rêveurs. Mais Amarylis n’en regardait qu’un seul.
Ewen
Le premier homme de sa vie, hormis son père qu’elle avait finalement peu connu.
Son premier maître.
Celui qu’elle avait tant haï petite. Mais admiré, et aimé par la suite.
Une complicité hors norme était née de leur apprentissage. Une vie passée ensemble.
Et puis le vide.
Il lui avait tant manqué ! Elle en prenait encore plus conscience à présent !

Des larmes naissaient dans le coin des yeux des deux rêveurs, s’affrontant dans l’émotion d’une retrouvaille inespérée. Mais aucun ne faisait le pas, la gorge bloquée par une boule de sentiments si forts qu’aucun mot de suffirait à les décrire. Pauvreté du langage humain.

Ewen avait pris des rides bien apparentes et des cheveux à présent d’un blanc de neige. Ses lèvres fines et gercées s’ouvrirent dans un son rauque.


-Amarylis…Ma petite étoile des neiges…


La rêveuse fit un pas en avant, suffoquant en retour le nom de son maitre dans un sanglot.
Le pas en avant déclencha le reste. Il ouvrit ses bras, laissant ainsi son élève choir en lui. Elle nicha son crâne dans le torse d’Ewen, soufflant  du retour tant attendu à sa sécurité, à sa Confrérie, avec ses rêveurs.
Hilan, le rêveur qui avait vu Amarylis du haut de sa tour poussa un grand cri de joie, qui fut suivi de multiples autres.

Elle était de retour.





Autours d’une tasse d’infusion noire à la pomme et à la cannelle, le maitre et l’élève se regardaient dans le blanc des yeux, savourant en silence l’instant si précieux. Durant ce répit, toute la Confrérie s’activait dans les préparatifs d’un grand repas pour une soirée digne de la joie véhiculée entre les murs ordinairement paisibles d’Ondiane.


-Vous m’avez manqué.

Il sourit, jugeant inutile de retourner le compliment.

-Ne me tutoieras-tu donc jamais ?

-Vous êtes mon mentor.

-Je l’étais, Amarylis, je ne le suis plus.

-Vous l’êtes à nouveau.


Il fronça les sourcils en voyant le regard vide de son ancienne élève. Il l’avait remarqué de suite, mais n’avait osé piper mot. L’abcès devait être crevé. Sa douce étoile avait perdu de sa lumière.

-Tu es maigre. Trop maigre.


Elle déglutit, baissant ses yeux gris dans les tréfonds de sa tasse.

-J’ai eu vent de tes récentes aventures. Tous les rêveurs en parlent. Ton nom était sur toutes les lèvres avant même que tu n’arrives à nos portes.

Elle trembla sous le poids de la honte, laissant se briser la tasse sur le sol de bois.

-Je ne suis plus rêveuse. S’étrangla-t-elle.

La main d’Ewen partit comme une gifle sur la joue creuse d’Amarylis qui releva ses pupilles humides avec surprise. Le rêveur ne l’avait jamais frappé !

-On ne jette pas une ampoule qui brille encore ! Sotte que tu es !


Il se leva, imposant, n’ayant jamais perdu de son charisme.

-Lève-toi.

Elle obéit, docile, et se laissa guider jusqu’au grand miroir.

-Tu es rêveuse. Bien plus aujourd’hui que lorsque tu m’as quitté. Ton nom circule de Confrérie en Confrérie pour honorer ta bravoure et tes miracles de soin ! Le directeur de Fériane m’a écrit une lettre d’éloges sur tes prouesses sur leur dernière patiente. As-tu seulement conscience de l’évolution que tu as engendrée ?

-J’ai trahi le code.

-Mais quel code, Amarylis ? Quel code ? Tout ce que tu as fait, c’est sauvé des vies ! Et ce malgré le danger qui t’entourait et les horreurs que tu as pu voir et subir ! Tu es rêveuse bien plus que nous tous ! Par cet engagement tu as prouvé à tous que dans ce corps de femme tu en avais plus que tous les autres rêveurs refusant de s’engager et se cachant dans la neutralité !
Tu nous donné une leçon. Du haut de ton jeune âge et de ton sexe !


Sa main passa cette fois-ci avec douceur sur la joue de la jeune femme.

-En te laissant partir je ne savais pas que j’aurais la chance de te retrouver. Mais je savais que j’entendrais parler de toi. Je le savais depuis le jour même où je t’ai proposé de me suivre à Ondiane. Et j’en suis fier. Oui, je suis fier de toi…

Elle ne savait quoi dire. Elle se sentait tellement mieux, mais encore si faible. Se jetant dans le bras d’Ewen elle chuchota.

-Laissez-moi revenir, Ewen. S’il vous plait. J’en ai assez.

Il la dégagea de son étreinte, plantant ses yeux brillants dans les siens.

-Non. Je ne souhaiterais rien d’autre au monde que de t’avoir à mes côtés pour le peu d’années qu’il me reste et tu serais un excellent élément à Ondiane. Mais tu dois retrouver TA Confrérie. Et tu dois continuer.

Il la sentit encore trop peu confiante.

-Tu veux savoir si tu mérites ta place là-bas, et ton appellation de Maitre Rêveuse ? Viens.





Les tables avaient été dressées les unes contre les autres, formant un grand U pour que tout le monde puisse se voir et communiquer du mieux possible. Au centre de la boucle, le Maitre d’Ondiane, Ewen à sa gauche et Amarylis à sa droite. Cette dernière savourait sa place et les retrouvailles avec tous. Beaucoup lui demandaient avec admiration de raconter l’histoire de Marlyn, de comment elle avait sauvé le bébé et la maman, et l’accouchement…en ouvrant le ventre !
Elle mangeait à présent avec appétit, sous le regard rassuré d’Ewen qui s’inquiétait vraiment pour elle.
Il était heureux pour elle, mais aurait voulu que jamais elle ne subisse de pareils traumatismes. Tout comme il l’avait laissé partir alors qu’il aurait voulu la garder auprès de lui. Il se savait vieillissant et très malade. Mais n’en avait dit mot à sa protégée, préférant ne pas l’inquiéter. C’était la dernière fois qu’ils se voyaient. Cette fois-ci, il en était certain.

Tous se levèrent, un verre à la main, et le Directeur pris la parole :


-A la santé d’Amarylis !


L’assemblée scanda de même.

-Mais je crois que je vais laisser exceptionnellement mon discours à Maitre Ewen. Sourit-il.

Ewen l’en remercia d’un regard embué de larmes. Il se tourna vers son élève, ému.


-Et il arrive que l’élève dépasse le maître.

Amarylis fronça les sourcils, ne comprenant pas bien.

-Amarylis Luïnil, par tes actes de bravoure et des exploits dans l’histoire du rêve concernant tes derniers soins, il t’est accordé le Septième Cercle.

La rêveuse défaillit, perdant toute conscience de la cohue qui hurlait l’évènement.




Deux semaines avaient encore passé, Amarylis prolongeant, au bonheur de tous, son séjour à Ondiane. Elle en profitait pour en apprendre plus sur son nouveau statut avec le Directeur d’Ondiane. Le secret du Septième Cercle existait bien, et lui faisait peur, à présent révélé. Toutefois elle avait pu retrouver confiance en sa voie se savait capable d’en faire bon usage.
La fierté avait grandi, et elle savourait chaque instant passé avec ses camarades, sachant qu’il faudra retourner à Eoliane, grandie.
Mais elle s’inquiétait. En dehors de toute cette félicité restait une zone d’ombre qu’elle n’arrivait pas à effacer. Ewen était malade. Elle le voyait. Fatigué, bougeant peu, pâle…Et il lui cachait quelque chose, elle le devinait à son regard fuyant.

Ewen aurait voulu qu’elle parte. Pas qu’il ne la voulait plus auprès de lui, bien au contraire. Mais il refusait qu’elle le voie mourir. Alors il s’efforçait de retarder sa mort à coups de rêves des autres…en vain.

Elle entra en trombe dans sa chambre.


-Amarylis !
S’offusqua-t-il avec un sourire.

-Ewen, Ewen, devinez ce que j’ai appris !

Elle s’assit sur le rebord de son lit, telle une enfant racontant sa journée à son père.

-Si c’est un secret du Septième Cercle, je ne dois pas l’entendre…


Elle fit une moue boudeuse. Elle regrettait de ne pouvoir discuter de sa peur du secret avec lui, mais savait à quel point il était primordial de ne pas le révéler. Cela pourrait engendrer tant de répercutions sur tant de monde.

-Je sais bien !  Mais j’ai eu des nouvelles de la Caravane de mon…de Bartholoméo et de Lyn!


Elle n’aimait pas le mot père. Ni celui de mère. Elle n’avait qu’un seul père, qu’un seul mentor : Ewen et une famille : les rêveurs.

Il sourit, plus faible encore que d’habitude.


-Comment vont-ils ?


-La Caravane n’existe plus. Brûlée par des voleurs. Bartholoméo s’en est sorti et a rejoint Lyn à Al Jeit.

-J’en suis heureux. Et ta sœur ?

-Je suppose qu’elle vit avec ses parents. Mais je n’en sais pas plus.

-Ne voudrais-tu pas les retrouver ?

Elle réfléchit longuement, se souvenant de sa soudaine peur lors de la fin de son coma : trente-cinq ans, et aucune attache.

-Non. Ils n’ont pas cherché à me revoir, alors qu’il est facile de savoir que je réside à Eoliane. C’est qu’ils n’en ont donc pas l’envie. Peut-être plus tard. Je ne sais pas…Mais je suis fatiguée des voyages. Je crois qu’il est tant que je rentre chez moi, et que j’y reste. Mes rêveurs ne m’attendent sûrement plus…

-Eoliane te manque, n’est-ce pas ?

-Pas plus que vous ne m’avez manqué, Ewen !


Elle serra la main tremblante de son maître avec émotion.

-Je repars demain. Je viendrais vous dire au revoir.

Il eut un sourire des plus tristes.

-Je reviendrais.

-Je ne serais plus là.

-Je reviendrais, et vous serez là.

-Pas cette fois, Amarylis.

-Déjà une fois. Pourquoi pas deux ?

-Tu reviendras.

-Et vous serez là.

-Et je serais là…


Phrase vaine d’auto-persuasion. Il le savait, et elle s’en doutait, même si elle ne voulait pas l’admettre.

-Vas te coucher maintenant, il se fait tard !

Au petit matin, lorsqu’elle voulut dire au revoir à Ewen, les yeux de celui-ci restèrent irrémédiablement clos.

 
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