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 A la frontière du Rp

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Jehan Hil' Jildwin
Jehan Hil' Jildwin

Intendant de l'Académie
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MessageSujet: A la frontière du Rp   A la frontière du Rp Icon_minitimeLun 12 Sep 2011 - 19:27

Ce sujet a pour but de réunir tous vos textes qui sont aux frontières du rp, sans vraiment en faire partie : la vaudeville d’Alasa, par exemple, y aurait très bien sa place. Si vous souhaitez vous aussi écrire ce genre de texte, placer vos personnages dans un décor anachronique ou onirique, écrire une scène du point de vue d’un personnage qui n’est pas le vôtre, et toutes ces petites idées qui n’ont pas la place dans le rp mais n’en sont pas moins intéressantes, c’est ici !

A vos Plumes !

Lya Dinal
Lya Dinal

Marchombre
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MessageSujet: Re: A la frontière du Rp   A la frontière du Rp Icon_minitimeMar 27 Sep 2011 - 21:10

Voili voilou un p'tit texte pondu il y a fort longtemps de cela, mais récemment reprisé de-ci de-la... Parce qu'il faut bien que je rattrape un peu le nombre de points que ma maison va surement perdre à cause de moi [vive la tempête sur les toits Arrow ]. C'est assez court, mais j'espère que ça vous plaira.

Il court l'homme, il court. Il est essoufflé mais il court. Il court vite dans la campagne. Il court loin, loin de son village, loin des flammes. L'homme porte quelque chose, un paquet. L'homme à peur. Il regarde derrière lui, à gauche, à droite. L'homme s'arrête. Une lueur scintille dans ses yeux bleus comme la nuit. Non! Il faut qu'il résiste. Il ne doit pas faire cela... pas tant que sa fille n'est pas en sécurité. L'homme résiste. Il s'assoit. Il se dit que sa fille a été très sage depuis qu'ils se sont enfuis. Les souvenirs reviennent. L'homme ne veut pas. Trop tard.

Le village est en feu. Des hommes armés tuent les villageois. L'homme vient de voir sa femme brûler avec sa maison. L'homme cherche sa fille. Les pleurs des femmes et des enfants retentissent. Les cris des hommes qui se font tuer et le crépitement des flammes bourdonnent à ses oreilles. L'homme voit sa fille. Il la prend et court.

Les souvenirs refluent. L'homme se relève et court. Il porte toujours sa fille dans ses bras. Sa fille qui n'a pas pleurer. L'homme à un regret, un parmi tant d'autre. L'homme n'a pas pris la poupée de sa fille. Sa fille adore sa poupée. Mais sa fille n'a pas pleuré et la poupée a brûlé avec la maison. Les yeux de l'homme brillent à nouveau. Mais l'homme résiste. Bientôt, il pourra. Cela fait trois jours que l'homme court. Trois jours pendant lesquels sa fille n'a pas pleuré malgré l'absence de sa poupée. L'homme se dit que sa fille est courageuse. C'est bien, elle comprendra.

Cela fait trois jours que l'homme court, trois jours sans croiser de villes ni de villages. L'homme a faim et soif. Sa fille aussi mais elle ne dit rien, ne pleure pas. L'homme ne veut pas la regarder, il a peur de ne pas avoir le courage de... l'homme voit une citadelle, des maisons. Enfin. Il veut quand même voir sa fille, une dernière fois. L'homme soulève sa veste dont il a emballé sa fille. Un cri sort de sa bouche. Un cri inhumain. Sa fille est restée au village. Dans ses bras, l'homme porte la poupée de sa fille. Alors l'homme pose la poupée. Un éclair illumine ses yeux. Dans la ville, des torches s'allument, le hurlement d'un bébé retentis. Des gens ont entendu un cri. Ils arrivent. Trop tard. La où se tenait l'homme il ne reste que la poupée et la nuit.


Locktar Hil'Guidjek
Locktar Hil'Guidjek

Primat de Teylus et Maître d'Armes
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MessageSujet: Re: A la frontière du Rp   A la frontière du Rp Icon_minitimeDim 13 Mai 2012 - 19:32

Depuis le temps que je dis qu'il faut que je poste ici angel . Donc voici mon texte, et si on peut donner des points quand on écrit alors les miens iront à Teylus angel :


"Le soleil déclinait déjà quand ils revinrent vers Blaid. Leurs recherches de l’après-midi avaient été aussi vaines que celle de la matinée. Aucune trace des Neidranns dans la région. Comme tout le monde s’en doutait.

- Je suis bien content que les Peaux Vertes ne soient pas là, avoua Norond à Lőcktăr. Non pas que j’ai peur de les affronter, mais au moins personne n’a été massacré.
- C’est bien vrai, répondit Lőcktăr. Mais nous faire déplacer pour rien n’est pas très appréciable. J’espère qu’à la capitale, ils retrouveront le petit malin qui s’est joué de nous.

Soudain, la voix de Tolkor se fit entendre :

- Taisez-vous, ordonna-t-il. J’ai entendu du bruit.

Le silence se fit parmi la troupe. Lőcktăr prêta l’oreille et le capitaine ne se trompait pas. Il y avait bien des chocs qui se faisaient entendre. Des chocs de lames. Des chocs de combat. Des hurlements de guerre. On se battait à proximité. Sans se consulter, les soldats empoignèrent leur épée et Tolkor lança son cheval droit devant, suivi par ses hommes.
C’était Blaid qui était la cible des combats. Finalement, les Neidranns étaient bel et bien dans la région. Lőcktăr sentait l’adrénaline du combat monter en lui, même s’il était anxieux face à ce premier combat pour sa vie qui approchait. A mesure qu’ils approchaient du village fortifié, le jeune homme remarqua que les portes de la ville étaient grandes ouvertes, visiblement intactes. Il ne fut pas le seul à le remarquer car il entendit Hujkilev, qui chevauchait à ses côtés, jurer :

- Les idiots, ils ont laissés les portes ouvertes, lança-t-il.

Alors que la Griffe entrait dans le village, une dizaine de cavaliers, vêtus entièrement de noirs et le visage dissimulé, leur foncèrent dessus. Le choc entre les deux troupes envoya Lőcktăr à terre. Il en lâcha son épée. L’un des cavaliers noirs tenta de l’achever mais le jeune homme mis ses bras en croix au dessus de sa tête afin de bloquer le bras ennemi. D’un coup de pied dans le ventre, il le repoussa afin de reprendre en main son épée qui n’était pas tombé loin de lui. Le cavalier noir revint à la charge et un duel entre les deux hommes s’engagea.
La première attaque fut lancée par Lőcktăr. Un coup d’estoc porté avec toute la précision de son expérience passé dans le centre d’entrainement de Lykos. C’était son premier combat où il jouait sa vie, mais il comptait bien y survivre. Le cavalier noir esquiva l’attaque, tenta de contre-attaquer mais son esquive l’avait porté trop loin de Lőcktăr et le coup brassa uniquement de l’air. Le soldat de la Griffe se retourna vers son adversaire, juste à temps pour bloquer la lame ennemie.
Les coups s’enchainèrent. Le cavalier noir avait nettement l’aventage. Même si le jeune soldat de la Griffe bloquait bon nombre d’attaques, son adversaire parvenait souvent à le toucher. Si bien que Lőcktăr saignait dans plusieurs endroits différents, même si aucune de ses blessures n’était grave. Le plus allarmant, c’était qu’il commençait à fatiguer et son adversaire n’était pas mieux. Soudain, derrière le cavalier noir, la silhouette de Tolkor se dessina. Le capitaine planta rapidement un couteau dans la nuque de l’adversaire de Lőcktăr. Trop concentré sur le soldat de la Griffe, le cavalier noir n’avait pas remarqué l’approche de Tolkor. Les genoux de l’homme plièrent et le reste du corps suivit. Le cavalier porta la main à sa nuque comme pour stopper l’hémorragie qui colorait le sol d’un rouge intense. Sa vie s’échappait par la blessure.

- Tu vas bien ? demanda le capitaine.

Lőcktăr acquiesça d’un signe de tête.

- Où sont les autres ? s’interrogea-t-il.
- Ils ont continué vers l’intérieur de la ville, je les ai vus quand je me suis relevé, expliqua Tolkor.

Le capitaine se pencha pour fouiller le cadavre qui avait finit de s’agiter. Il était mort. Lőcktăr le regarda faire, tentant de reprendre son souffle avant de rejoindre les autres qui devaient encore batailler dans la ville car les chocs de combat ne s’étaient pas tut. Pourtant, le soldat de la Griffe s’approcha quand il vit les mains de son capitaine s’arrêter sur un objet qui semblait l’intriguer.

- Qu’est ce qui se….

Lőcktăr fut interrompu par les bruits d’une course derrière lui. Le jeune homme se retourna pour apercevoir des hommes en noir qui courrait vers eux, l’arme au poing. Le soldat de la Griffe fonça vers son capitaine, à deux, ils auraient plus de chance de les stopper.

- Non, toi, tu te sauves, lança Tolkor.
- Pardon ?
- Tu m’as bien compris. Tu t’enfuis, je les arrête. Et tu apportes ça à Letrenk.

Le capitaine lui remit un collier dans la main.

- Non, je reste, je ne vais pas te laisser mourir pour que je me conduise comme lâche.
- Ce n’est pas être lâche. Je te donne un ordre. Tu t’enfuis et tu apportes le collier à Letrenk en lui précisant bien où je l’ai trouvé.

Lőcktăr hésita. Il n’aimait pas l’idée de laisser Tolkor mourir pour lui permettre de s’enfuir.

- Tu n’as plus le temps, va-t-en. C’est un ordre.

Le jeune homme tourna les talons et couru vers son cheval qui l’attendait non loin de là. Il ne s’était pas enfuit trop loin quand son cavalier avait été désarçonné. Il lança un dernier regard vers Tolkor qui avait déjà entreprit le combat contre les hommes en noirs. Certains l’avaient dépassé et fonçaient déjà pour stopper Lőcktăr. Le jeune homme monta en selle et il lança son cheval au galop. Derrière lui, il entendit l’air vibrer suivit peu de temps après par une douleur dans l’épaule. Les hommes en noirs avaient attrapé leur arc et le visaient désormais. Heureusement, le cheval était rapide. La monture et son cavalier furent bientôt hors d’atteinte des traits mortels.
Avant de le ranger dans une de ses poches, Lőcktăr jeta un coup d’œil au collier que Tolkor lui avait remis. Un loup en or, avec des yeux blancs."


Et voilà, j'espère que ça vous plaira (c'est un extrait de mon roman, soyez content angel)


Ambre Naeëlios
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Marchombre
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MessageSujet: Re: A la frontière du Rp   A la frontière du Rp Icon_minitimeJeu 24 Mai 2012 - 14:41

(pour Teylus, évidemment... Cool )


Naissance des premiers clans itinérants bijoutiers, tel qu’il a été conté à l’auteur durant son enfance,
Par A. N.
Extrait du Manuscrit Sans Titre
Note manuscripte en haut à gauche d'une page: La noblesse devrait [illisible] assez logiquement et sans [biffé par un lecteur]. Sans l'Imagination nous [illisible]

Au commencement était quelque chose d'incroyablement plus vaste que le monde. Une mer noire de vide, et de poussière mêlées, qui roulait comme une litanie dans l'infini des possibilités. Chaque monde était comme une bulle, ronde et incroyablement fragile, qui remontait le fil de l'univers pour aller se briser en son centre, et renaître plus tard sous d'autre forme. Au centre du monde était la forge infinie et splendide du Dragon chevalier, qui avait le pouvoir de créer et détruire à sa guise, et agissait ainsi dans l’obscurité du monde, plongeant ses mains dans la boue charriée par la mer noire, dessinait la chorégraphie du monde en seul maître . Des profondeurs abyssales de l’eau elle-même naquit la divine Dame, qui n’appartenait à aucun sensible, seulement aux rêves de la non-matière elle-même. Elle jaillit devant le Dragon décora notre univers des couleurs de l'océan, un bleu pur et profond comme l'éternité, et milles étoiles: des éclaboussures éclatantes qu'elle broda sur la dentelle d'écume, plus floue, qui n'apparait que les nuits d'été.

L’Âme du Dragon était faite pour créer, et reconnut en la Dame l’expression pure que ses mains cherchaient sans cesse à produire, sans y parvenir jamais. Fou d’amour, pour elle et ce monde intangible, pourtant à portée de doigts, enfermé dans son infinie forge, il avait multiplié les artefacts les plus précieux pour protéger et embellir la grande mer. Il avait créé la lumière, et le soleil doré qui allumait les possibles de la vie, sa forge avait craché les nuages, et son souffle qui dictait au métal était le vent et les parfums variés qui peuplent les mondes.

Curieuse, la baleine approcha, et aima le reflet des œuvres du dragon, que son univers répercuta à l’infini ; elle aima le Chevalier, qui creusait, pour la servir, plus profondément les poussières, à se noyer dedans, et tenta, mainte fois, d’atteindre l’essence de ses créations pour se rapprocher de lui, sans succès. Tous deux pleuraient, de ne pouvoir s’atteindre, ni la fusion à laquelle ils aspiraient pleinement. Le Dragon sécha ses larmes, en constatant que l’eau noyait l’univers, et rendait de plus en plus précaire ses créations. La Dame, s’élevant, chercha à traverser la frontière invisible de leur monde en la surmontant ; le dragon la suivit, arrachant de la fumée de ses naseaux de quoi créer des ailes. Mais rien ne semblait vouloir leur accorder la félicité du contact. Alors le dragon sculpta de la glaise le premier humain, et le lança, brûlant, dans l’eau. La dame l’accueillit, dans un nuage de vapeur, et irrigua la matière du flux incessant de ses rêves et ses larmes ; néanmoins, il était du Dragon et son royaume, et ne put rester longtemps dans les robes de la Dame. Le Dragon l’accueillit sur ses terres, comme un fils, et par amour pour l’apport de son aimée, refusa de le détruire.

L’espoir du Dragon de parvenir à extraire des poussières une substance capable de lier les imaginaires demanda à l’homme le plus dévoué de le rejoindre dans la forge. L’Homme aimait et honorait le Chevalier, mais par amour des siens et de sa propre dame, demanda l’autorisation d’amener avec lui son épouse et ses enfants, ce que le Dragon concéda.
A l’Homme, le dragon dévoila les arcanes de son art, en liant ses mains au plan de travail. A la femme, le Dragon commanda d’être forte, et de subvenir aux besoins de son époux et de ses enfants.
A l’aîné, le Dragon promit la succession au père ; et dans l’attente de celle-ci, il devait le seconder en se chargeant des charges les plus ingrates.
Aux cadets, le Dragon offrit la, et les connaissances des sols nécessaires à détecter la présence des infiltrations de la dame, car ses beautés rendaient le chevalier aveugle à toutes autres choses ainsi .
Aux présents du dragon, le père ajouta le premier outil permettant de creuser le sol suffisamment profond pour en ramener les étoiles du ciel de la Dame.

Au benjamin, il offrit vigueur nécessaire pour faire des dizaines de fois le tour de la terre, ce à quoi le Père ajouta le sens de l’honnêteté. Il devait se charger de toutes les liaisons possibles, du transport des trésors, du partage de ceux –ci entre la Divinité et l’Humanité ; et de toutes les autres choses.

La Dame, qui habitait les Hommes dans une partie d’eux-mêmes intangible et inatteignable, leur envoya les reflets d’une matière, qu’elle croyait voir parfois, et qui serait comme de l’Imaginaire solide. Il comprendrait la physicalité la plus parfaite, et sa destruction serait impossible, par tout autre chose que soi-même. Il garderait de la dame les couleurs volatiles, insaisissables, et proches de l’eau. Parcelle merveilleuse de l’Amour des entités, qu’on appela Di-amants.

L’Homme dévoué s’en ouvrit au Dragon, qui réfléchit longuement, par-delà les temps et les infinis espaces. Il trancha une de ses griffes, , car son corps de Dragon était composé de toutes les matières possibles, et l’offrit à l’homme, pour qu’il puisse extraire et travailler la matière qui lui permettrait de rejoindre son aimée. L’Homme dévoué mourut, et ses fils après lui. Les fils de ses fils, honnêtes et dévoués, avaient le devoir de travailler, , les étoiles de son ciel qu’ils trouvaient en puisant toujours plus profond la poussière, liant la force créatrice du Dragon et l’Imagination de la Dame, en l’honneur de celle-ci.
Si parmi les vivants quelqu’un parvenait à trouver le diamant, reine des pierres, il avait le devoir de le travailler de la manière la plus pure et la plus passionnée. Le devoir de le penser et de l’offrir au Chevalier et à la Dame, ou de le consacrer à un amour pur et indestructible, par-delà le temps.

Dans la mort, l’artisan rejoindra ses pères et mères, apportera sa pierre ou son savoir-faire à l’édification du pont liant les mondes infinis ; car tout artisan est enchaîné à son travail par-delà le goût et par-delà la vie, de manière aussi sûre et intemporelle que peut l’être l’amour qui lie le Dragon et la Baleine.

[/size]


Halina Nilsan
Halina Nilsan

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MessageSujet: Re: A la frontière du Rp   A la frontière du Rp Icon_minitimeMar 4 Sep 2012 - 17:06

Texte écrit en grande partie en cours de Biophysique entre Février et Avril. c'est pas grandiose, mais ça me faisait plaisir d'écrire ce genre de chose et intégrer cette rencontre au perso' d'Halina et sa vengeance manquée.


Le jeune homme ouvrit de grands yeux hagards. Où se trouvait-il ? Que s’était-il passé ? Il ne se souvenait de rien. Il réalisa même qu’il avait oublié son nom. Il tenta de donner un sens à ce que voyaient ses yeux. Une salle blanche, avec une fenêtre qui donnait sur l’extérieur, sur un cloître semblait-il. Il voulut se lever pour voir un peu mieux les lieux et de découvrir qui il était. Il pensait que des images pourraient l’aider. Une douleur aigue lui déchira les tympans alors qu’il voulait se redresser. Il serra les dents pour éviter de hurler. Etrangement, il restait très rationnel dans cette situation qui le dépassait pourtant. Il reposa sa tête sur les oreillers, regarda ses vêtements. Il n’était vêtu que d’une tunique en toile, c’est alors qu’il réalisa qu’il savait où il était. Il se trouvait dans une infirmerie. Il toucha sa tête avec sa main valide, elle était recouverte d’une série complexe de bandages. Son autre main était manquante mais ce n’était pas récent, il semblait avoir l’habitude de faire plein de choses à une main et le moignon n’était pas bandé. Comment avait-il pu se faire cela ? Il fouilla ses souvenirs mais ne tomba que sur du noir. Un vide angoissant et profond. L’espace d’une minute, il se découvrit un nouveau sentiment : la peur. Comme s’il ne l’avait jamais connue. Comme si l’autre lui qui savait reconnaître une infirmerie en un coup d’œil peinait à savoir ce que pouvait bien être l’effroi. Il soupira. Il n’osait pas braver la douleur pour se relever, c’était trop dur.


Il se rendormit savourant le sommeil comme s’il ne savait pas ce que c’était. Il fut réveillé par une apparition de la Dame personnifiée. Une Ange. Une jeune femme entra doucement dans la pièce et retira délicatement son bandage pour en refaire un autre de ses doigts de fée. Elle ne dit pas un mot mais lorsqu’il grimaça de douleur, elle posa ses mains sur lui et après une sensation de chatouillement, il allait mieux. Comme apaisé. Elle disparut comme elle était arrivée, en silence. La femme avait parfaitement bien déroulé son rêve et ainsi, il se sentit aller mieux. Les rêveurs le surnommèrent Animum, parce que son esprit n’était pas vraiment le sien. Il priait pour que l’Autre ne se réveille jamais


Et petit à petit, jours après jours grâce aux soins attentifs de la rêveuse, il reprit des forces. Jusqu’au matin où l’amnésique demanda à se lever, aidé par les bras de deux rêveurs. Il réussit à se tenir debout seul mais quand il tenta de remarcher, il chuta. Il lui fallut encore des semaines pour enfin mettre seul un pied devant l’autre. Il tomba amoureux de son Ange. Il savait que s‘était voué à l’échec car les rêveurs faisaient vœux de célibat mais il espérait follement qu’elle voudrait de lui. Comme un adolescent qui découvre ce sentiment exaltant. Il lui faisait la Cour, il lui cueillait des petites fleurs et tentait le sourire enjôleur de l’Autre qui avait dû faire des ravages. Il souriait beaucoup, les rêveurs semblaient bien l’aimer lui mais craindre l’Autre. Il n’avait pas le droit d’accéder à ses anciennes affaires. Animum commençait à se poser des questions


Il était dans la Confrérie depuis un ou deux mois quand un blessé arriva, il était blessé et faible. C’était un guerrier et sa tenue témoignait du caractère mercenaire de son travail. L’amnésique eut l’impression de le connaître. Il chercha à récupérer les images qui lui traversaient l’esprit mais comme à chaque fois qu’il était tout proche de les saisir, elles s’évanouissaient. Une nuit, il eut enfin un signe, il se souvint du nom de l’homme. Rafy. Mercenaire. Un compagnon d’armes. Un ami. Comment l’avait-il rencontré ? Qui était-il ? Que faisait-il ? Il retourna voir le visage assoupi dudit Rafy et tenta de deviner sur ses traits son histoire. Son réveil signa le réveil de l’Autre et les souvenir avec lui. Le mercenaire dit son nom en se réveillant, il semblait content et étonné de le voir à son chevet. Il demanda :


-Cryst ?! Mais qu’est-ce que tu fais ici ? On croyait tous que t’étais mort !

-J’ai bien faillit, répondit-il en montrant le bandage sur sa tête qui avait été considérablement réduit depuis deux mois.

-On en a vraiment chié cette fois. Elles avaient la forme ces petites vermines…

-De… de quoi tu m’parles ?

-T’as vraiment tout oublié ? La bataille ? Ta mission ?

-Quelle bataille ? Celle dont les rêveurs parlent ? Qui a eut lieu à l’Académie la plus proche ? Mais, qu’est-ce que j’ai à voir avec ça ?


Rafy, se prit la tête dans les mains et se plaignit:


-Merde, le chef va nous tuer.


Celui qui s’appelait donc Cryst soupira et attendit que son compagnon ou que l’Autre se manifeste un peu. Il était largué là.


-On a échoué comme des merdes sur ce coup là. On devait garder les otages suite à la prise de l’Académie d’Al-Poll. Rassure-moi, tu te souviens que tu es un mercenaire du Chaos ?


Tout revint d’un coup. Ou presque, il y avait encore des zones floues mais les évènements se mettaient en place enfin logiquement. Il avait été blessé dans la bataille contre les élèves et professeurs de l’Académie alors qu’il était censé garder les otages dans leurs cachots. Il soupira. L’Autre était donc un méchant. Un bad guy. Un dur à cuire de la pire espèce. Il se souvenait maintenant de la souffrance que ses actes avaient causée. Il se souvenait des horreurs qu’il avait perpétuées, parce qu’il suivait des ordres. Sa tête recommença à l’élancer douloureusement. Il se la tint un moment avant de tomber, évanoui. A son réveil Animum, qui ne voulait pas laisser à Cryst un moyen de revenir, avait pris une décision. Il allait s’en aller. Loin de tous ceux qu’il risquait de connaître, loin de cette Académie et de ses gens qui pourraient le reconnaitre. Même si ça voulait dire partir loin de son Ange. Elle lui avait dit qu’elle l’aimait bien mais ne quitterait jamais la Confrérie.


Il fit son bagage : quelques vêtements que les Rêveurs lui avaient donnés moyennant quelques taches exigeant du muscle. Des vivres, récupérés de la même façon. Il n’emmenait pas les affaires de son ancien lui, désireux de tout recommencer à zéro. Dans Al-Poll, il croisa la route d’une jeune femme au visage familier. Il s’arrêta et la dévisagea un court instant. Longs cheveux bruns presque noirs, yeux gris, visage droit et cernes marquées, il se souvint des cachots. Pris de honte et de remords, il se détourna en vitesse et disparu dans une rue parallèle. Tant il avait changé, elle ne le reconnut pas. Pourtant, cet homme au visage buriné, avec une main en moins et un bandage sur la tête était un acteur essentiel de la plupart de ses cauchemars. Il quitta la ville aussitôt et descendit vers le Sud, vers l’anonymat.


Halina vit cet homme s’arrêter devant elle. Il semblait familier mais elle ne sut pas mettre un nom sur son visage. Il finit par tourner les talons rapidement puis disparaitre. Ce n’est qu’une fois rentrée de son expédition qu’elle eut une révélation.


Il était un de ceux qui l’avaient enfermée. Il était un de ses cauchemars. Elle l’avait laissé partir et n’avait même pas envie de le rattraper.



Enelyë Ril'Enflazio
Enelyë Ril'Enflazio

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MessageSujet: Re: A la frontière du Rp   A la frontière du Rp Icon_minitimeMar 4 Sep 2012 - 21:46

La nuit, j'ai un peu d'inspi. C'est pas fini, c'est fait exprès pour vous laisser sur votre faim après /PAN

"Je le regardais, comme tous les autres enfants autour de moi. Tous, nous ressentions envers cet homme étrange des sentiments contradictoires. Fascinés par son travail, nous étions pourtant effrayés par les histoires que les adultes se murmuraient, ainsi que par son visage barré de cicatrices. Ma mère disait qu’il enlevait des enfants, et qu’ils les faisaient jouer dans son cirque miniature, quand elle ne racontait pas qu’il faisait des choses plus horribles encore. Naya nous avait dit, elle, que sa grande sœur avait été invitée à prendre le thé, et que son père lui avait dit que certainement, il y mettrait du poison. Toutes ces choses me faisaient frissonner, quand j’y pensais. Mais c’était là le génie de cet homme : chaque fois qu’il jouait avec ses marionnettes, nous oublions tout ce que les adultes répétaient sans cesse.

Il attrapa les fils du lion et le spectacle commença. Les histoires qu’il inventait étaient rocambolesques, et pourtant, on y sentait une sincérité que l’on ne trouvait pas dans les contes. Ici, alors même que son public était essentiellement composé d’enfants, ce qu’il racontait ne finissait jamais bien. Peut-être qu’on venait chercher notre dose d’horreur, notre dose de frayeur. Maintenant que j’y repense, c’est peut-être bien pour cela que nos parents ne l’aimaient pas. Le lion se battait contre l’homme en armure. Qui tombait, fatalement. Le lion ne sentit le coup envoyé par l’épée que comme une caresse. Il avait connu pire, disait le marionnettiste, il avait failli être empalé par une corne d’éléphant. Ici, dans notre petit village miteux, nous ne connaissions les éléphants que grâce à lui et ses pantins. Lorsque le chevalier eut la tête tranchée, mordu sauvagement par le lion, il changea d’histoire.
Il s’agissait maintenant d’une princesse d’un lointain pays, qui devait épouser un seigneur qu’elle détestait. Nous savions tous qu’il arriverait quelque chose de mauvais, pourtant, nous nous prenions toujours à espérer qu’elle épouserait celui qu’elle aimait. Ici, elle se suicidait. J’avais l’impression d’être spectateur en même temps qu’acteur. J’avais au moins aussi mal que la princesse et que le chevalier. Lui, l’homme aux cicatrices, disait que le monde était cruel, que la vie l’était aussi, et qu’il n’offrait en spectacle que la réalité, que la vérité.

*

A la fin de cette représentation, Naya, Liam et moi avions décidé de suivre le marionnettiste jusqu’à sa demeure, malgré les interdictions répétées de nos parents. Le grand jeu de Naya, sa grande passion, était de décrire point par point l’aspect qu’avaient les gens. Je me souviens de ce qu’elle nous disait de lui : il était grand, plus encore que le père de Kaelyn – une fille que nous connaissions bien, que nous n’aimions pas mais que nous n’embêtions pas, par peur de son père justement –, mais contrairement à lui, il était très fin, tellement qu’on avait l’impression qu’un coup de vent le casserait en deux. Il avait de longs cheveux blancs, qui descendaient dans son dos jusque sous ses omoplates. Ils étaient très lisses, et rien ne semblaient pouvoir les déranger. Il portait constamment un chapeau haut-de-forme et un costume, comme les aristocrates que nous voyions dans nos livres d’école. Naya trouvait cela très « distingué ». Je ne suis pas sûr qu’elle ait vraiment compris le sens de ces mots. Et son visage, donc, était certes barré de cicatrices, mais il possédait surtout les yeux les plus étranges qu’il m’ait été donné de voir.
Ils étaient d’un violet éclatant, et semblaient briller constamment. Beaucoup assimilaient son regard à celui d’un chat ; et nous étions presque certains que comme eux, il pouvait voir dans l’obscurité. Mais le plus dérangeant était le fait qu’il n’ait pas de pupille. Ma mère disait qu’il était sûrement aveugle, mais nous, les enfants, savions que ce n’était pas le cas : autrement, comment aurait-il pu poser son regard sur nous comme s’il nous contemplait ? Et ses marionnettes étaient si belles, qu’il les avait forcément choisies avec soin.

Nous le suivions dans les ruelles qui menaient jusque chez lui. Bien sûr, nous ne sommes pas entrés cette fois-là. Une fois sûrs de pouvoir retrouver notre chemin, nous nous donnions rendez-vous sur la place où le marionnettiste faisait ses spectacles, à l’heure où il les faisait. Nous étions bien décidés à savoir si ce que l’on racontait était vrai ; nous allions découvrir ses secrets.

*

La porte grinça légèrement, et Liam crispa sa main sur mon épaule. Il avait toujours été le plus peureux de nous trois. Naya attrapa la lanterne qu’elle avait eu la présence d’esprit de ramener et l’alluma. Nous entrions lentement ; les planches du parquet craquaient étrangement. Si Naya n’avait pas été là, je me serai sans doute enfui avec Liam, mais elle était si curieuse qu’elle était loin devant nous et nous nous refusions à la laisser seule."

Marlyn Til' Asnil
Marlyn Til' Asnil

La Borgne
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MessageSujet: Re: A la frontière du Rp   A la frontière du Rp Icon_minitimeMar 12 Fév 2013 - 15:54

Certaines scènes en vrac qui se suivent à peu près chronologiquement dont j'avais besoin pour le développement de Marlyn, mais qui n'ont leur place dans aucun Rp, c'est pourquoi, sur multiple suggestion, je les mets ici pour ceux -s'il y en a- qui veulent.

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A la frontière du Rp
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