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| | On a beau siffler en travaillant, les oiseaux se bousculent pas au portillon pour nous aider ! [Terminé] | |
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Messages : 175 Inscription le : 08/12/2009
| Sujet: Re: On a beau siffler en travaillant, les oiseaux se bousculent pas au portillon pour nous aider ! [Terminé] Jeu 20 Jan 2011 - 18:13 | | | Shawna haussa les épaules. Les professeurs seraient toujours ce qu’ils étaient ; et qu’ils soient sympathiques, ou pas, ne changeait rien à leur rôle. Elle ferait avec ce qu’ils étaient. Qu’elle les apprécie et respecte ou non, ils avaient des choses à lui apprendre, alors elle arrêterait les ailes du moulin, ferait tomber le vent et ne laisserait plus sa langue tourner toute seule, au moins si ce savoir qu’ils avaient à lui communiquer l’intéressait. Sinon, elle n’irait tout simplement pas à leurs cours, et ce serait réglé. Elle ne savait pas pourquoi les élèves aimaient tant critiquer leurs professeurs dès qu’ils sortaient de la salle, alors qu’ils étaient apprentis modèles dès qu’ils se trouvaient à l’intérieur ; c’était une marque d’hypocrisie et de lâcheté qui irritait la jeune itinérante. Elle préférait dire ce qu’elle pensait aux gens en face – et ne voyait pas l’intérêt de parler et de penser à des gens qu’elle n’appréciait pas lorsqu’ils n’étaient pas là. Leur présence était déjà assez insupportable pour ne pas en plus tourner leur absence en calvaire.
Elle haussa les sourcils à la demande suivante de la princesse, et répliqua sans attendre, blasée :
- Je te prends pour une illuminée rêveuse si je veux, et tu me prends pour une sale égoïste irrespectueuse si tu veux aussi, princesse. Si tu n’aimes pas ce que je dis, ne m’écoute pas, et puis sinon, assume-toi. Je dis ce que je pense, franchement, et je ne vais pas le dire seulement lorsque tu dis des choses sensées, ce serait ennuyant à mourir. ‘Oui Mademoiselle, tout ce que vous voulez, Mademoiselle, vous avez raison, Mademoiselle…’ Erk. Après si ce que tu penses de ce que je pense de ce que tu penses… Oui non rien en fait, si tu te vexes j’y peux rien et c’est ton problème. T'es pas obligé d'aimer c'que j'dis non plus, et t'as le droit de me le dire, je ne vais pas te mettre une pomme dans la bouche pour te faire taire.
Elle jeta ensuite un rapide regard à ses mains, à ses paumes abimées, avant d’expliquer à Tuuli. Ses mots étaient rêches, par habitude plus que par véritable agacement, mais son ton n'était pas méchant, et on pouvait sentir facilement qu'elle ne voulait pas à mal.
- T’inquiète pas, va, c’est pas quelques ampoules qui vont me détruire les mains. J’ai pas peur de les utiliser, dans deux ou trois jours ça ira mieux. Et puis si ça fait un peu mal, tant pis, je peux le supporter. On s’habitue au bout d’un moment, tu sais. C’est comme les gens qui marchent tout le temps pieds nus, ben après ça leurs fait pas mal de marcher sur des graviers. Par contre, si je ne pouvais plus jouer de la musique… Ouais, là ça commencerait à être grave.
La noble domestique, ou domestique noble, plutôt, puisque le premier ordre pourrait porter à confusion - même si elle pourrait être voulue, notez-, avait l’air assez intéressée, et Shawna attrapa sans mal l’intonation excitée lorsqu’elle prononça le mot musique. Un grand sourire étira les lèvres de la musicienne, et elle s’assit sur la première marche de l’escalier, abandonnant un instant sa tâche de ménagère – de toute façon ce n’était plus elle qui était payée pour ça, hem. Si Tuuli appréciait la musique, elles allaient s’entendre… C’était un signe, ça aussi. La musique, un signe que seules certaines âmes pouvaient véritablement apprécier. Et si Tuuli avait elle aussi des oreilles entraînées, elles allaient pouvoir s’entendre… littéralement. S'écouter, aussi. La jeune fille avait une jolie voix, sûrement entraînée, et Shawna était curieuse de savoir ce qu'elle donnait, en chant.
- Depuis que je suis toute petite, je vis une mélodie. Le premier instrument que ma mère m’a offert, c’est cette flûte de pan, à ma ceinture… J’en ai cassé des oreilles, avec, plus jeune. Mais sinon en dix ans j’ai eu le temps de toucher un peu à tout et d’apprendre pas mal de mélodies. Je joue surtout du luth et du cluejan, en fait, mais si tu me mets une flûte, un ocarina ou un tambourin entre les mains tu ne t’enfuiras pas en courant dans la direction opposée, quoi. J'ai pas touché au violon, par contre, jamais eu l'occasion. Pis ça coûte cher. Et toi ? J’suppose qu’on n’a pas appris du tout le même genre de chansons, d’ailleurs, ça te dirait de m’apprendre quelques uns des airs qui ont bercé ton chez toi, et j’t’apprendrai les ballades du peuple, en échange ?
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| Sujet: Re: On a beau siffler en travaillant, les oiseaux se bousculent pas au portillon pour nous aider ! [Terminé] Dim 23 Jan 2011 - 15:40 | | | Même si la réponse de Shawna avait moyennement plu à la domestique *Comment ça tu n’y peux rien si je me vexe ? Fais attention à ce que tu dis et j’arrêterai de mal prendre tes paroles !*, Tuuli ravala sa réplique, ce qui prouve bien que la musique adoucit les mœurs même si on se contente d’en parler. Si Shawna ne s’inquiétait de l’état de ses mains que s’il l’empêchait de jouer de divers instruments cela signifiait qu’elles avaient des points communs qui s’élevaient au-delà de leur méprise d’irrespect d’autrui envers leur personne. La bougresse jouait d’un nombre respectable d’instruments, et ce n’était pas peu dire. Tuuli s’étonnait qu’elle ait pris le temps d’apprendre à manier autant d’objets musicaux. L’apprentissage des notes et de la façon de les jouer exigeaient une persévérance et une patience à toute épreuve, de la rigueur, du temps et l’acceptation de se plier aux humeurs de l’instrument et de celui qui nous enseigne son maniement. Pour Tuuli, la musique était l’expression la plus parfaite de la réussite d’un enseignement et d’un apprentissage. C’était immédiat : lorsqu’on connaissait la musique, on jouait à merveille sinon, on jouait faux et tout le monde le voyait.
La domestique adorait la musique. C’était une des choses qu’elle préférait apprendre parce que le résultat, s’il était réussi, était si beau qu’il faisait rêver, oublier toutes les mauvaises choses. Si les leçons qu’elle avait l’habitude de réciter servaient à montrer son savoir et avaient pour but d’alimenter les conversations mondaine et d’éviter de passer pour une inculte auprès des invités de son père, la musique était un cadeau qu’elle s’offrait à elle-même, témoin de son dur travail. Tuuli n’avait pourtant aucune espèce d’initiative musicale. Elle préférait ne pas s’y risquer. Ceux qui composaient ou improvisaient savaient ce qu’ils faisaient et avaient, selon elle, un niveau clairement plus avancé que le sien pour oser inventer notes et harmonies.
Elle-même avait appris à toucher à tout. Son éducation demandait de ne pas se laisser surprendre si un jour on lui demandait d’interpréter un air connu et de ne pas se satisfaire du chant. Elle lisait les notes avec précision, jouait et chantait juste mais la plupart du temps avec le stricte minimum d’âme exigé. Elle adorait jouer certes, mais était trop obsédée par l’idée de ne pas se tromper de note qu’elle interprétait parfois de manière froide et sèche. Ses derniers cours consistaient donc à jouer avec cœur plus qu’avec savoir et elle avait encore des progrès à faire pour se laisser aller musicalement parlant. Elle jouait souvent avec son frère, lui au luth et elle au chant et au bendir ou elle à la flûte légère et lui à la vièle. Ils avaient suivi les mêmes cours mais chacun avait finalement ses préférences et jouait de ce qu’il voulait. Leur parents leur demandaient seulement d’avoir un certains choix d’instruments et donc d’en maitriser plusieurs mais n’en leur imposaient pas certains en particulier.
Shawna s’était assise sur les marches marquant une pause dans leur travaux manuels, pause sans doute définitive puisqu’elles avaient fait tout ce qui étaient de leur ressort afin qu’on puisse venir enfin réparer les marches dangereuses. Tuuli la rejoignit donc alors que la musicienne lui proposait de partager leurs connaissances musicales.
- Je n’ai jamais touché à la flûte de pan ni au cluejan, pourtant j’ai moi aussi une certaine préférence pour les instruments à vent mais ces deux là ne faisaient pas partie de la liste d’instruments qui nous était proposée. J’ai même très peu eu l’occasion d’entendre quelqu’un en jouer, mes parents les qualifiaient d’instruments des rues. Ce n’est pas assez intéressant pour une jeune fille de bonne famille. On ne peut décemment pas se présenter à sa belle famille en citant une maitrise de ces flûtes.
Tuuli n’avait pas remarqué tout de suite qu’elle était en train de critiquer ouvertement des instruments que son interlocutrice affectionnait. Après tout, elle ne faisait que répéter ce qu’elle avait appris depuis qu’elle avait posé les mains sur sa première flûte. Elle se reprit toute de même se souvenant que Shawna appréciait très moyennement le mépris.
- Enfin… Je n’ai rien contre ces instruments c’est sûr ! C’est juste que je n’en aie pas l’habitude. De toute façon, tous les instruments sont difficiles à apprendre, et la maitrise d’un seul, quel qu’il soit, est déjà une chose merveilleuse. Et toi tu en connais plusieurs ! C’est vraiment extraordinaire de ne pas être restreint par une seule maitrise non ? Comme je te l’ai dit, j’ai essentiellement jeté mon dévolu sur les instruments à vent et le cromorne, les petites flûtes et double flûtes ont été victimes de mon toucher. J’ai aussi beaucoup appris à utiliser ma voix, parce que pour une femme de bonne famille c’est essentiel, tout en battant le rythme sur divers tambours. Mais je dois avouer que je préfère les mélodies aux rythmes sourds même si ceux-ci sont parfois indispensables pour mettre en valeur les premières. J’ai quelques rudiments de luth mais je maitrise bien mieux la lyre. J’ai enfin fini de détruire les tympans de mes proches en m’essayant à la vièle, mais il faut vraiment trop d’énergie pour sortir une simple note et comme je n’y arrivais pas plus facilement j’ai abandonné, au plus grand soulagement de mon frère.
Tuuli se rappela avec un sourire les coups de poings de son frère sur le mur qui séparait sa chambre de la sienne alors qu’elle tentait désespérément de faire danser l’archet sur la vièle familiale de façon mélodique. Fatigué de s’égosiller à travers la cloison, il était directement entré et lui avait arraché l’instrument des mains en lui disant d’attendre qu’il soit parti pour jouer la prochaine fois. Tuuli s’était alors mise en colère, furieuse que son frère lui ait mis le nez dans son incompétence, et avait couru jusqu’à l’antre de Torm pour lui voler le bâton, dont le manche avait été sculpté par ses soins, qu’il utilisait pour s’entrainer à l’escrime, et n’avait accepté de le lui rendre que lorsque lui-même lui avait tendu l’instrument maudit. Elle avait continué à jouer toute une partie de la nuit jusqu’à ce qu’elle en ait assez de ne pas sortir ne serait-ce qu’une note juste. Torm avait décidé de se venger du manque de sommeil qu’elle lui avait infligé en lui coupant les cheveux pendant son sommeil. Elle avait du attendre des mois avant de retirer la coiffe qui ne laissait dépasser que quelques mèches sur son front.
- J’en suis restée aux airs très classiques comme « La gente demoiselle », « La douce rosée d’un Dessin lumineux » ou « Vole, vole preux chevalier. Danse, danse toi Liberté ». La plupart vantent de grandes valeurs comme le courage ou la patience, d’autres content des légendes… Mais j’ignore tout des chansons populaires. D’ailleurs, je doute même que ce que je connais soit réellement connu en dehors des grandes Maisons… J’ai donc beaucoup à apprendre de toi en effet. Je ne pourrai toutefois que te suivre à la voix, aucun de mes instruments ne m’a suivi ici. Je devais tout laisser.
*Oui j’aurai sans doute du partir avec ma petite flûte à trois trou, ce n’est pas comme si quiconque l’aurait remarqué… Enfin ! Je ne suis pas là pour ça non plus mais c’est vrai que c’est un peu dommage… C’est étrange que je n’y ai même pas pensé en partant.* Et Tuuli restait perdue dans ses pensées en regrettant de ne pas pouvoir jouer là, tout de suite. Certes, elle aurait suffisamment de travail pour ne pas s’ennuyer mais elle ne voulait pas perdre tout ce qu’elle avait appris et sans pratique, un instrument s’oubliait bien vite.
- Vous étiez tous musiciens dans ta famille ? Tout le monde jouait quelque chose chez nous mais je n’ai jamais joué avec mes parents en fait…
C’était le principe de la barrière des générations. Non pas qu’elle ne partageait rien avec ses géniteurs, non, mais tant qu’elle n’était qu’une enfant, elle ne pouvait se joindre à eux pour des activités nobles comme la musique ou les grandes discussions. Et on ne devenait femme que lorsqu’on était mariée pour une femme ou avait fait ses preuves au combat pour un homme. Elle fit une légère grimace lorsqu’elle se rendit compte qu’elle parlait sans doute trop de ceux qu’elle devait rayer de sa mémoire puis la stupidité des règles de famille des Hil’Muileann se révéla aux yeux de Tuuli. Comment pouvait-on renier sa famille lorsqu’elle nous avait tout appris ? Elle ne pouvait que taire son ancien nom mais elle ne pouvait pas oublier ses souvenirs. Ce serait son compromis, après tout ça ne pouvait gêner personne et elle était trop reconnaissante de l’éducation qu’elle avait reçue pour ne pas en parler ou la mettre en avant.
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| Sujet: Re: On a beau siffler en travaillant, les oiseaux se bousculent pas au portillon pour nous aider ! [Terminé] Lun 24 Jan 2011 - 20:23 | | | [Tiens, je viens de découvrir en relisant ma fiche de présentation que Shawna jouait de la mandoline, pas du luth o0 Oui bon tant pis.]
Tuuli s’attendait apparemment qu’elle s’offusque de ses propos, mais Shawna était au contraire tout à fait d’accord.
- Ouais, c’est un instrument des rues, le cluejan.
Sauf qu’au lieu du constat qu’en avait fait Tuuli, il y avait une fierté infinie dans les propos de la musicienne. C’était l’instrument des rondes de paysans, l’instrument des fêtes, l’instrument du bonheur simple de la vie quotidienne. Le vent soufflait dans le bois comme il soufflait sur la vie et dans les branches des arbres, et les nobles, enfermés derrière les murailles de pierre de leurs châteaux célestes, n’en entendaient pas la moindre note. Oui, Shawna était fière d’être une fille des rues et une enfant des routes…
- La syrinx, par contre, c’est plutôt l’instrument des bergers, de la campagne. J’comprends que tu aies plutôt appris la cromorne, mais c’est un peu dommage, je trouve. On n’en voit pas beaucoup en ville, là c’est plutôt cluejan, cithare, luth, harpe. J’ai pas de préférence, par contre, j’aime autant le vent que les cordes… Et puis ça dépend, des fois j’ai envie de souffler, des fois j’ai envie d’accrocher les cordes, des fois j’ai envie de joie, des fois de colère ou de douceur, des fois de sons graves, des fois de la danse des aigues.
Elle n’avait jamais entendu parler de la moindre chanson que citait Tuuli, par contre, mais cela ne l’étonnait pas. Négligemment, elle lui fit remarquer :
- Tu sais, c’est pas en parlant comme ça que tu vas éviter les questions, toi, c’est tout de suite évident que t’es pas une roturière. Et si j’te pose pas de questions et que Ril’ Enflazio n’en a pas trop posées non plus, y en a qui sont beaucoup plus indiscrets. Tu pourras jamais te faire passer pour une vraie roturière, c’est sûr, mais si tu veux pas parler de ta famille, j’te conseille de te faire passer pour une riche bourgeoise. Limite, tu t’inventes une histoire larmoyante d’orpheline dont la famille est morte dans un incendie pour expliquer ta présence ici, les gens gobent ça tout seul et se sentent ensuite trop mal pour demander les détails, ça marche à tous les coups. ‘Fin c’est juste une idée comme ça, après tu fais c’que tu veux, si t’as pas envie de mentir.
Puis elle se releva, sèchement, et commença à descendre prudemment les marches.
- Viens, on va faire un tour au Dragon Vert, j’y ai laissé mon luth, tu continueras ton ménage plus tard. Si la musique t’intéresse, y a pas mal d’activités le soir à Al Poll, dans la rue marchande et sur la place centrale les jours de fête et de repos et dans les tavernes en permanence. Je joue un soir sur deux, à peu près, soit avec du monde soit toute seule, ça dépend de mon humeur, mais c’est toujours marrant. Bon, c’est pas ton genre de musique, c’est pas tout doux tout calme tout joli, c’est pas des œuvres de musiciens vénérés, y a des ballades vachement connues et vraiment belles mais écrites par des troubadours, pas par des nobles qui connaissaient leur solfège sur le bout des doigts. Nous, on joue à l’oreille plus qu’autre chose. Nos musiques, on les connait par cœur et on sait pas les lire, et tu peux avoir des versions vaguement différentes d’un endroit à l’autre, justement parce que c’est pas figé… J’ai eu un peu d’mal avec les musiciens du coin, au début, à Al Jeit c’est pas toujours pareil, mais on s’y fait vite.
Shawna passa prudemment à côté de ceux qui travaillaient à reconstruire le hall, avançant sur la fine parcelle de chemin qui avait été aménagé pour pouvoir se déplacer sans gêner les autres, et continua :
- Sinon, ma famille… Mon père est pas du tout musicien. Mes sœurs chantent pas mal, même si elles n’aiment pas du tout le même genre de musique. Nahémi aime bien les tambours, mais plus pour accompagner ses histoires qu’autre chose, en fait, elle joue pas avec nous, c’est pas des mélodies, c’est le rythme de sa voix, elle improvise. Yeleen, flûte, et j’crois que la lyre c’est son rêve, mais elle a jamais eu l’occasion. Après, je joue surtout avec la famille de ma mère, en fait, avec mes cousins cousines. Ma mère est itinérante, alors forcément la musique ça réchauffe autant que le feu, les soirs de voyage. On chante « la ballade du Dragon », « Sur la route », pas mal de rondes, et des chansons piaillardes, aussi.
Shawna cacha son sourire dans son menton, en se souvenant des réprimandes que sa tante avait fait à ses oncles lorsqu’elle avait découvert les chansons à boire qu’ils apprenaient aux cousins.
- J’suis installée au Dragon Vert, pour le moment, l’aubergiste, c’est Merustis. Il a quelques instruments, d’ailleurs, qu’il met à la disposition des clients le soir pour mettre un peu d’ambiance, on verra si tu en trouves un qui te convient si tu veux qu’on joue ensemble. Sinon ben tu chanteras, ouais. Tu veux que je joue de la flûte, ou du luth ?
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| Sujet: Re: On a beau siffler en travaillant, les oiseaux se bousculent pas au portillon pour nous aider ! [Terminé] Sam 29 Jan 2011 - 20:05 | | | Bien ! Elle ne s’était pas sentie vexée ! Tant mieux, si elle avait lâché cette phrase devant le Trésorier elle aurait vite fait de trouver la porte… Shawna avait vraiment une façon de penser diablement différente de la sienne, c’était loin d’être désagréable mais sacrément troublant et déstabilisant. Sa façon d’appréhender la musique avait l’air opposée à celle de la domestique. Elle ne choisissait pas ses instruments, elle jouait de ce qu’elle voulait quand elle le voulait et apprenait à jouer ce qui la chantait (ha ha…) alors qu’elle-même avait sélectionné les instruments à apprendre pour l’unique raison qu’il fallait qu’elle le fasse, que ça faisait bien, qu’on le lui demandait. Certes, elle aimait la musique et c’était un réel plaisir de jouer, mais ce n’était pas naturel. La jeune fille des rues n’avait pas réagit aux « classiques » énoncés par la domestique, comme quoi ils ne devaient pas être si classiques que ça, ou en tout cas pas populaires pour deux ronds. Cela n’étonnait qu’à moitié la jeune femme, il s’agissait de chants nobles, dignes, pas des chants à boire *Non mais !*.
Shawna suivait l’opinion de Tuuli concernant la qualité et la quantité de ses mensonges ou non dits concernant son passé. La domestique avait déjà décidé de ne plus mentir depuis toute l’histoire que ça avait fait auprès du Trésorier. Dire qu’elle venait d’une famille bourgeoise ? Elle tiendrait cette histoire tout au plus dix minutes puis se laisserait aller à raconter des anecdotes familiales trop nobles (même si les bourgeois se sentaient proches des grandes familles sur de nombreux point, il y avait des choses qu’on ne pouvait imiter). Se faire passer pour orpheline ? Non, c’est bien trop triste même si Shawna disait que cela ne surprendrait pas tant que ça et qu’au moins on n’insisterait pas. *Ca a l’air tellement naturel d’être orphelin dit comme ça… On en rencontre beaucoup ici ? La maladie emporte certes plus ou moins tôt mais entrer dans une Académie qui regroupe non seulement les brutes épaisse qui sautent sur tout les monde et les orphelins tous tristes ce n’est pas la joie…*.
- Holà ! Je ne pourrai pas me prétendre orpheline alors que personne n’est décédé dans ma famille. Je pense que je vais opter pour la vérité sans dire mon nom, je ne le peux pas. Les mensonges sont bien trop compliqués et, dans mon cas, se voient comme une tâche de vin au milieu d’une nappe blanche. Si même un Trésorier trop curieux n’insiste pas quand j’en dis un bout et promets de ne pas m’étendre plus sur le sujet, je ne vois pas quiconque d’autre réclamer de plus amples informations. Non seulement ma vie n’est pas fascinante à ce point mais en plus je pourrais toujours couper court à la conversation en affirmant que je ne veux pas en dire plus.
Il faudrait alors la torturer pour obtenir de plus amples informations (ce n’est vraiment pas facile de résister à la douleur) et qui irait jusque là pour connaitre son véritable nom ? Aucun intérêt. Continuant sur un thème musical, Shawna lui proposa de se joindre à elle dans une auberge afin de jouer un petit morceau. Si Tuuli avait toujours eu un sourire aux lèvres lorsqu’on parlait musique, ses commissures suivirent à ce moment là le mouvement qu’imposait la gravitait à tout corps non propulsé. Sans instrument cela signifiait qu’elle devrait chanter en public ? Sans partition ! Des chansons qu’elle ne connaissait pas, sans préparation, comme ça… Et devant un public en plus, qui attend forcément des personnes qu’ils entendent. Hors de question ! Mais avant qu’elle n’ait pu montrer son inquiétude, Shawna répondait déjà à sa question. Pour elle la musique était vraiment une histoire de famille même si certains membres s’excluaient un peu. Elle avait surtout l’air d’avoir une famille particulièrement immense ! Elle n’avait pas appris des chansons à boire, seulement des ballades que la domestique ne connaissait pas. Et la revoilà qui lui proposait de jouer d’un instrument emprunté dans l’auberge où elle logeait *Dans une auberge ? Est-ce vraiment approprié pour une fille de son âge ?*
- Je… Enfin, je… Je ne peux pas aller jouer comme ça ! On a peut-être fini de passer le balai mais puis-je me permettre de partir comme ça ? Et puis, je n’ai aucune partition ou note avec les indications sur la façon de jouer, d’autant plus qu’on ne partage vraiment pas les mêmes connaissances en matière de musique. Je ne peux pas jouer sans rien. Je ne sais pas… Ce n’est pas possible…
Elle prit un ton un peu dur histoire de se donner une certaine contenance.
- De plus, je ne peux décemment pas jouer sur un instrument qui ne m’appartient pas, sans savoir d’où il vient et entre quelles mains il s’est retrouvé !
[Désolée, j'ai bien conscience que je ne fais rien avancer du tout mais comme j'ai dit dans un rp qui se passe plus tard que c'était la première fois que je sortais, je me dois de rester cloîtrée aujourd'hui ^^]
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| Sujet: Re: On a beau siffler en travaillant, les oiseaux se bousculent pas au portillon pour nous aider ! [Terminé] Lun 31 Jan 2011 - 20:33 | | | - A ta guise. Ce qu’elle disait et ce qu’elle taisait de son passé, ce n’était pas à Shawna de le décider. La question était déjà close, pour elle, et elle se concentrait surtout sur les paroles musicales de la domestique. Shawna s’arrêta. Tuuli l’avait suivie dans les escaliers et dans le hall, mais elle était figée devant la porte, refusant de faire un pas de plus et de sortir de l’Académie, ses lèvres gigotant en une myriade d’excuses que Shawna ne comprenait pas.
- T’as peur ?
La réponse avait fusé avant qu’elle ne réfléchisse une seule seconde, spontanée, surprise, aussi. Parce que c’était exactement ce qu’il lui semblait. La jeune musicienne ne voulait pas quitter les lieux, comme si elle avait peur de se faire gronder ; elle ne voulait pas jouer de la musique, comme si elle avait peur de se tromper sur une note, et de se faire lapider par son public. Elle avait peur de s’éloigner des sentiers battus qu’elle connaissait, peur de ne pas être à la hauteur, et Shawna ne comprenait pas. Comment pouvait-on avoir le courage de quitter sa famille, sa vie, tout son passé, et pas le courage de jouer une nouvelle mélodie sur un instrument inconnu dans une auberge ? L’itinérante était sidérée. Mais bon, la forcer à sortir et à jouer ne servirait à rien. La jeune femme aimait tout de même la musique ; c’était l’idée dans jouer ailleurs, qui l’effrayait, puisqu’elle avait d’abord accepté de jouer avec Shawna, et d’apprendre de nouveaux chants. Ces excuses sur les mélodies qu’elle ne connaissait pas ne tenaient pas debout. Shawna lui apprendrait à s’en passer, de ses morceaux de papier sans intérêt…
- Bon, on ne sort pas, alors, mais ne crois pas t’en tirer si facilement. Et elle l’a pris par la manche pour la tirer à nouveau à travers le hall et en haut des escaliers. Elle ne s’arrêta pas au palier précédent, et continua à l’entraîner vers l’étage au dessus – depuis le temps que Shawna squattait à l’Académie sans permission, elle commençait à bien connaître le labyrinthe de couloirs. Elle arriva devant une salle, dont la porte était entrouverte, et la montra du doigt à Tuuli.
- Ca, c’est la salle des loisirs. Les gens se retrouvent ici le soir, habituellement. Y a des fauteuils confortables et des plateaux d’Haman Lô, un chevalet et pas mal d’instruments. Tu veux pas jouer à l’auberge, soit, je conçois, mais ne va pas m’inventer des excuses comme quoi tu ne peux pas jouer d’un instrument qui est passé dans les mains des autres, c’est… irrespectueux. Comme si les mains des autres pouvaient salir un instrument. Au contraire, les instruments qui ne sont pas à toi, ils ont une histoire, justement parce que d’autres y ont insufflé une vie. Le bois ou le cuivre peut paraître étrange à ton toucher, parce que tu n’en as pas l’habitude, mais chaque différence en fait un objet unique, et chaque instrument auquel tu joues devient comme un vieil ami. La musique est toujours la musique, quel que soit l’instrument qui la créée. J’aime les instruments, autant que la musique. Je sais reconnaître l’instrument qui a été chéri et celui qui a été négligé. Prêter son instrument, c’est faire preuve d’une grande confiance ; je n’aime pas prêter les miens, et c’est le cas de beaucoup d’autres musiciens. Mais il y a de ces instruments sans maîtres, qui passent librement entre toutes les mains, et c’est le cas de ceux de Mérustis, et de ceux qui sont posés dans cette salle. Parce qu’ils n’ont pas de propriétaire, ils sont abandonnés, souvent, avant d’être réveillés par une âme de passage. Oseras-tu les laisser traîner dans la poussière, par peur que tes doigts ne se posent pas de la même manière sur leurs touches ? Shawna, qui s’était figée devant la porte avant de parler à la domestique, fit un pas en arrière pour dégager l’entrée.
- T’étais d’accord pour chanter, tout à l’heure, d’accord pour écouter mes mélodies et m’apprendre les tiennes. On n’a pas les mêmes, mais tant mieux, on partage, c’est le but, nan ? C’est pas parce qu’elles ne sont pas écrites que t’es incapable de les jouer. T’as des oreilles, princesse ; sers t’en, la musique est plus belle quand elle est écoutée avec ça – elle tapota son oreille – qu’avec ça.
Elle montra vaguement ses yeux d’un geste de main, puis dévisagea Tuuli d’un regard inquisiteur, vivide, attentif, alors qu’elle cherchait à savoir ce que répondrait la jeune femme. Ne put s’empêcher d’ajouter, nonchalante : - Mais si tu veux te punir toi-même et t’interdire de jouer, fermer la porte à ce monde merveilleux parce que tu as peur, soit, je ne te force à rien. Passeras-tu la porte, petite enfant lyrique ? [Edition à volonté ! Si Tuuli rentre, je propose qu'on ouvre un nouveau sujet, libre, dans la salle des loisirs. Sinon tu peux répondre ici ] |
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